Apprendre de l'histoire de la Yougoslavie "socialiste" pour combattre le réformisme et rejeter le nationalisme! Extrait de FRONT SOCIAL n°14
" Seuls les gens qui ont une vue subjective, unilatérale et superficielle des problèmes se mêlent de donner présomptueusement des ordres ou des instructions dès quils arrivent dans un endroit nouveau, sans sinformer de létat de la situation, sans chercher à voir les choses dans leur ensemble (leur histoire et leur état présent considéré comme un tout) ni à en pénétrer lessence même (leur caractère et leur liaison interne) ; il est inévitable que de telles gens trébuchent ".
Contrairement à en Italie, lopposition à lintervention impérialiste en Yougoslavie na pas été conséquente en France.
Les raisons sont des problèmes organisationnels, mais également théoriques et idéologiques.
On a pu voir des révolutionnaires soutenant unilatéralement la cause kosovare, particulièrement ceux et celles qui luttent en Corse et en Bretagne. Par méconnaissance du marxisme, ils/elles nont pas compris quun Mouvement de Libération Nationale devait être guidé par les communistes, sans quoi il pouvait se vendre à limpérialisme (pourtant lOLP avait été un " bon " précèdent).
Dautres en sont arrivés à soutenir dun bloc la Yougoslavie, niant également le fait que ce pays soit dominé par une bourgeoisie menant une politique populiste et nationaliste. Comme si cela était l intérêt des prolétariats de Yougoslavie de renforcer lidéologie grand-serbe.
Nous publions ainsi ce document permettant une compréhension générale de la situation.
Faisons avancer ensemble le niveau des révolutionnaires, sans quoi cest la condamnation à limpuissance face aux politiques impérialistes !
Tito na jamais été un " grand leader du tiers-monde ", et la Yougoslavie comme un pays " socialiste " ayant cherché une voie " autogestionnaire ", démocratique, et multinationale, est un mythe contre-révolutionnaire !
1945-1948 : du mouvement de libération nationale à la répression contre la classe ouvrière et la rupture avec les pays socialistes
La guerre antifasciste menée par les communistes de Yougoslavie a été historiquement un immense succès ; la bourgeoisie était totalement discréditée pour sa collaboration ; les communistes étaient solidement organiséEs sous limpulsion de lInternationale Communiste.
Né en 1936/1937 de lentente entre le PC de Slovénie (dEdouard Kardelj), le PC de Croatie (de Tito) et le comité provincial serbe (de Rankovic) qui devint une union en 1941, le PC de Yougoslavie (PCY) avait organisé des comités populaires (antifascistes), qui assumèrent la formation dune nouvelle administration. Mais comme le souligne le théoricien du nouvel Etat yougoslave, Eugène Varga, " ce nest pas la dictature de la bourgeoisie, mais ce nest pas non plus la dictature du prolétariat. Lancien appareil dEtat na pas été brisé comme ce fut le cas en Union soviétique, mais il se renouvelle par labsorption constante de partisans du nouveau régime ".
Cette administration ne se voulait néanmoins pas socialiste, mais seulement antifasciste, et dans le premier gouvernement (formé par Tito le 7 mars 1945) on retrouve des monarchistes. En août de la même année se rajoutèrent au comité antifasciste de libération populaire des membres " non compromis " du parlement davant-guerre. Le PCY napplique de fait pas la dictature du prolétariat, il a au contraire une interprétation extrêmement opportuniste de la notion de " démocratie populaire ", inventée par Georgi Dimitrov (chez Dimitrov lui-même la notion est insuffisante). Cette interprétation yougoslave sera de fait mise également en pratique dans les autres pays de lEst après la mort de Staline et lavènement de Khroutchev.
En pratique le PCY na pas de programme, seulement une pratique opportuniste. Il suit le front populaire au lieu de le conduire. Les interventions politiques passent toujours par le front populaire, nouveau nom du MLN de Yougoslavie, jamais par le PCY.
Ce refus de la dictature du prolétariat se retrouve dans la politique agraire. La propriété privée est conservée, il est possible dacheter et de vendre des terres, il y a des grands propriétaires employant des gens, etc. Le PCY considère la paysannerie comme un bloc, rejetant la thèse de Lénine comme quoi " la petite exploitation individuelle engendre constamment, chaque jour, chaque heure, spontanément et à une grande échelle le capitalisme et la bourgeoisie ".
Pour le PCY, au contraire, " les paysans sont le fondement le plus solide de lEtat yougoslave ". Cest la même interprétation du développement économique que Boukharine, qui considérait que le processus de socialisation était marqué non par un accroissement mais par un affaiblissement des luttes de classe.
De fait, le PCY nest pas un parti communiste authentique. Le Kominform, rassemblant les Partis Communistes, constatera ainsi en 1948 que " dans le Parti [Communiste de Yougoslavie] il ny a pas de démocratie à lintérieur du parti le principe du vote nest pas réalisé il ny aucune critique et autocritique ". Lensemble de la direction est coopté, le PCY conserve les méthodes utilisées dans lillégalité, alors quil est au pouvoir depuis plusieurs années. Les réunions du PCY se font clandestinement, le parti napparaît jamais aux yeux des masses, " un tel type dorganisation du Parti Communiste yougoslave ne peut pas être défini autrement que comme sectaire-bureaucratique. Cela amène la liquidation du parti comme organisme créatif et indépendant, et développe dans le Parti des méthodes militaires de direction, similaires aux méthodes propagées par Trotsky en son temps ".
La critique précise du PCY par le Kominform obligea la clique de Tito-Kardelj-Rankovic mener une répression brutale contre les marxistes-léninistes. Au moins 8500 révolutionnaires furent emprisonnéEs, lancien partisan Vladimir Dapcevic notamment sera emprisonné, senfuira en 1956, sera enlevé par les services secrets yougoslaves à Bucarest en 1975 et condamné à mort en 1976 (peine commuée en 20 ans de prison). De même, Mileta Petrovic sera condamné à nouveau en 1978 à vingt années de prison pour ses positions en faveur des critiques du Kominform.
1948-1960 : linstauration du régime titiste
" Alors que les réunions quant au PCY en juin 1948 constataient le passage de la clique Tito-Rankovic de la démocratie et du socialisme au nationalisme bourgeois, durant le laps de temps nous séparant de ces réunions sest réalisé le passage de cette clique du nationalisme bourgeois au fascisme et la trahison ouverte des intérêts nationaux de la Yougoslavie " (Boljsevik n°22).
Pourquoi est-ce que les pays socialistes considèrent-ils la Yougoslavie daprès 1948 comme un pays fasciste ?
Suite à la critique du Kominform, les dirigeants du PCY liquidèrent les marxistes-léninistes, et menèrent une grande campagne contre lURSS et le marxisme-léninisme. Lanticommunisme fut masqué sous le discours des " voies propres au socialisme ", de lautogestion et de " lindépendance nationale ", en fait le nationalisme ; le PCY prétend même que la " liquidation des éléments capitalistes en Yougoslavie " va être menée.
Il faut en effet " distinguer deux choses. Dune part la lutte pour lindépendance nationale selon la conception du prolétariat et de son parti qui associe obligatoirement la lutte de libération nationale à la libération sociale des travailleurs, à la lutte contre limpérialisme sur une échelle mondiale et par conséquent la fidélité aux vux de linternationalisme prolétarien (front unique avec lURSS et les autres forces révolutionnaires). Dautre part " lindépendance nationale " selon la conception bourgeoise, opportuniste et nationaliste, dans le sens dun exclusivisme et dun isolement national vis-à-vis de la lutte commune des peuples (...). La clique nationaliste de Tito sest ravalée justement jusquà cette conception bourgeoise de la question de lindépendance nationale ".
Cette déviation nationaliste se retrouve au niveau économique. Est parlé de " pouvoir aux travailleurs ", mais en pratique, les comités ouvriers sont fondés par la force (comme dans les pays fascistes) et la direction est nommée et contrôlée. Les tâches des comités sont les mêmes quen Europe occidentale : discipline, qualité, normes de travail, productivité... Lorientation générale est la cogestion. Dès 1950 les prix de vente fixés par lEtat disparaissent, les tracteurs sont vendus aux " coopératives ", et ces dernières sont liquidées en 1952 (elles sont 6904 fin 1951, 1258 fin 1953). EN 1969 278.000 paysans possèdent 3,5 millions dhectares, alors que 1.027.000 nen possèdent à 0,9. LEtat yougoslave défend les koulaks, qui ont organisé lagri-business, cest-à-dire des grands conglomérats (comme le PKB).
La politique d" autogestion " permet également de dégraisser ladministration de 100.000 personnes, et dintégrer les mécanismes du marché. En effet, les entreprises autogérées les travailleurs amenant dailleurs les capitaux - se concurrencent, peuvent se racheter, et suivent le principe des 3 " s " : " self-management, self-financing, self-accounting ".
Au niveau de la politique étrangère, le PCY se rapproche de lInde et de lEgypte, mais surtout des USA, qui fournissent des crédits dès 1949, et de lAngleterre. Le soutien aux partisans grecs est stoppé, et lors du conflit coréen le PCY se prononce en faveur du Sud.
En novembre 1952 le PCY se dissout et devient la Ligue des Communistes de Yougoslavie ; en février 1953 le front populaire devient lalliance socialiste.
Le succès total de la politique droitière amena néanmoins une instabilité politique pour la clique Tito-Rankovic. Labandon de la structure monolithique du " Parti " fut demandé, et de septembre 1953 à janvier 1954 Milovan Djilas publia une série darticles sur la Yougoslavie qui eurent un écho important. Djilas était le vice-président depuis 1945 et le responsable de la propagande. Il avait été le théoricien de lattaque contre le marxisme-léninisme, notamment avec son article " LURSS mythe et réalité " publié le 20 novembre 1950. Il y affirmait que lURSS était un capitalisme dEtat contrôlant des Etats satellites, et quelle ne comprenait pas plus déléments socialistes que les pays capitalistes occidentaux. Dans ses nouveaux articles Djilas considérait que la Yougoslavie avait suivi le même chemin que lURSS, ce qui allait trop loin pour la direction yougoslave, dautant plus quen URSS la clique de Khroutchev menait la même politique que Tito. Djilas fut envoyé en prison, et de nouvelles relations fraternelles prises avec lURSS à nouveau " grand pays socialiste ", tandis que lURSS de Khroutchev reconnaît la voie spécifique au socialisme de la Yougoslavie. Une politique étrangère commune fut faite en direction de pays considérés comme " non-capitalistes " comme lIndonésie, lInde et lEgypte. La Yougoslavie fit alors lapologie du Xxème Congrès du PCUS et accentua ses relations économiques avec loccident, la CEE notamment, ce qui amena une progression de léconomie. Les déséquilibres sexprimant de plus en plus amenèrent la direction à mener une politique ultra-libérale à partir de 1960.
1961-1971 :
lultra-libéralisme
La Yougoslavie est dans cette période à cheval entre deus blocs. Dun côté des relations (1962) et une association (1964) sont faites avec le COMECON, de lautre avec la CEE (1970). Idéologiquement ses positions sont alors également " entre les deux " blocs : au congrès philosophe de Bled en 1960 se dessine la ligne officielle, se revendiquant du jeune Marx, de Luxembourg, Lukacs et Bloch. Et en 1965 est officialisée la nouvelle thèse économique, exprimée par Branko Horvat : 30% dEtat, 70% déconomie de marché. Les prix sont ceux du marché mondial, la concurrence joue totalement, le fond central dinvestissement est aboli, le système bancaire décentralisé, et à partir de 1967 des joint-ventures sont autorisées (avec une participation étrangère maximale de 49%).
La résistance populaire commença alors à sexprimer. Au Kosovo en 1966 tout dabord, puis avec des grèves de masse en 1966 et 1967, et enfin avec de grandes révoltes étudiantes en juin 1968. Celles-ci ne réussirent néanmoins à rien, la répression frappant lentement mais sûrement. La ligne idéologique était petite-bourgeoise, la critique du régime se fondant sur lécole de Francfort (Marcuse, Adorno, Habermas) et lécole de Budapest (disciples de Lukacs), mettant artificiellement dos à dos fétichisme de la marchandise et fétichisme de lEtat, sans comprendre la nature réelle de la société yougoslave. Ce sont les camarades de Chine qui ont le mieux saisi la nature de la philosophie " socialiste " yougoslave : " Les points de vue révisionniste qui se manifestent depuis quelques années diffèrent évidemment du révisionnisme du passé. Ils ont fait leur apparition dans une nouvelle conjoncture historique et sous le mot dordre dopposition au " stalinisme ". Mais si on les considère en fonction de leur aspect fondamental le rejet du contenu révolutionnaire du marxisme ces opinions sont essentiellement les mêmes que le révisionnisme du passé... Le marxisme-léninisme soutient par exemple que la transition vers le socialisme ne peut se réaliser que par la lutte révolutionnaire du prolétariat, la transformation de la propriété privée capitaliste en propriété commune socialiste et la suppression du régime capitaliste. Or il y en a qui soutiennent que le capitalisme dEtat et la nationalisation de certaines entreprises dans les pays capitalistes constituent une forme de transition du capitalisme vers le socialisme et signifient la négation de la propriété capitaliste. Ils prétendent même que la société humaine dans son ensemble progresse vers le socialisme parce que la nature des moyens modernes de production, en particulier lénergie atomique et lautomation, exigent la création de rapports socialistes de production. Cest-à-dire que le socialisme se développera de pair, dans le cours naturel des choses, avec le développement de la socialisation de la production dans léconomie capitaliste ".
De fait, le régime yougoslave continue son implosion: en 1969 cest le nationalisme croate qui réapparaît, se structurant fortement chez les étudiants entre 1970 et 1971. 1970 : lannée de la venue de Nixon. 1971 : lannée de la venue de Brejnev.
1971-1980 : limplosion du mythe titiste
Lannée 1971 est marquée par de violentes révoltes en Croatie ; lassociation culturelle Hrvatska Matica gagna en influence et en membres ; lEglise catholique se lance évidemment également dans la partie, ainsi que danciens activistes du parti paysan de Macek. En octobre 1971 des étudiants croates marchent dans Vukovar avec des slogans et des chansons nationalistes. Le mouvement fut toléré par la partie croate de la Ligue des Communistes de Yougoslavie, tandis que la partie serbe attaquait la politique " anti-serbe " des Croates et des Albanais. En Suède des fascistes croates exilés assassinèrent lambassadeur de Yougoslavie.
Le mouvement nationaliste croate exigeait labandon de " larmée populaire yougoslave " au profit darmée liée à chaque république et exigèrent davoir une représentation à lONU.
De fait, la revendication croate était légitimé par le fait que 80% des officiers de larmée ont toujours été serbe. Mais il sagit dun mouvement allant à contresens : au lieu de demander une égalité entre nations, le mouvement croate exige plus dautonomie, plus de décentralisation, plus de libéralisme et plus dindépendance des républiques.
LEtat yougoslave réagit violemment : interdiction de Hrvatska Matica (et de son journal Tjednik, qui tirait jusquà 100.000 exemplaires), interdiction de travailler pour les étudiantEs et les intellectuelLEs dissidentEs ; en Bosnie des affrontements eurent lieu entre la police et des groupes armés croates fascistes.
A cela sajoutent de très nombreux problèmes économiques
La seule solution pour Tito est la course en avant, cest-à-dire de se tourner vers les deux blocs, et de freiner sa propre politique de décentralisation, tout en satisfaisant diverses revendications culturelles. Lors du 10ème congrès de la LCY en mai 1974 fut instauré un Comité Central (pourtant aboli en 1963), la LCY est présenté comme " le seul représentant légitime des classes travailleuses ", et Tito est chef du parti... à vie.
LEtat commence alors à mener une répression tout azimut. Le mouvement dopposition nest il va de soi pas que nationaliste, même si celui-ci est puissant. Ainsi, un PC clandestin et marxiste-léniniste est réprimé au Monténégro.
Larmée commença alors à intervenir directement dans le jeu politique, et organisa à partir de la 11ème conférence de la LCY des " comités de défense populaire générale et dautodéfense socialiste ".
Mais cela ne suffit pas à renverser la tendance. A partir de 1978 les mouvements nationaux reprennent, et la mort de Tito en mai 1980 marque la fin dune époque.
1981-1991 : limplosion de la Yougoslavie
La politique de décentralisation, de politique " entre les deux blocs ", ne pouvait pas avoir de sens. La concurrence entre limpérialisme occidental et le social-impérialisme soviétique ne pouvait laisser de terrain " neutre " alors quun des protagonistes saffaiblissait. De fait, la Yougoslavie est tombé du côté des terres appropriables par limpérialisme occidental. Limplosion du système titiste, tout entier fondé sur léquilibre entre les deux blocs, ne pouvait quaboutir à une intervention impérialiste directe, puisquil ny a pas dorganisation révolutionnaire capable de libérer les peuples opprimés tout en unifiant les nations sur une base dégalité.
La crise économique a dominé toutes les années 80. En 1983 le Yougoslavie nest plus solvable, en 1986 linflation est de 70%. Deux tendances exprimèrent des " solutions " :
De nombreuses grèves ont lieu : 174 en 1982, 696 en 1985 et 900 notamment en 1987 (la plus grande grève depuis 1945).
Le nationalisme ne cesse également de grandir. Le 1er mars 1987 est publié un " programme national slovène ".
Par la suite, les mouvements indépendantistes triompheront et la guerre en Yougoslavie aboutira à lindépendance de la Croatie (aidée par les USA et surtout lAllemagne) et de la Slovénie (aidée par lAutriche et lAllemagne).
Le Kosovo
La situation sest également particulièrement aggravé au Kosovo depuis les années 70. Le plan économique de 1975 affirmait que léconomie aurait une croissance de 10% plus grande au Kosovo que dans le reste du pays, en pratique cela fut 10% moins. En 1975 le revenu par tête au Kosovo équivalait à 33% de la moyenne yougoslave, en 1980 29%.
Il ne faut donc pas sétonner que suite au mouvement étudiant la résistance populaire fut grande là-bas. En 1981 eut ainsi lieu une grande révolte, entre 1981 et 1985 3344 AlbanaisES furent condamnéEs pour " activités séparatistes ".
Le mouvement révolutionnaire sorganise, avec des groupes comme lOrganisation Marxiste-Léniniste du Kosovo, le PC M-L des Albanais de Yougoslavie, le Front Rouge populaire, qui sunirent en 1982 dans le Mouvement Populaire pour une République Kosovare (LPRK).
Le mouvement ML du Kosovo possédait alors de nombreuses bases en Allemagne et en Suisse, plus de 80 militantEs furent assassinéEs dans ces pays par les services secrets yougoslaves. En 1991 la LPRK devint le Mouvement Populaire Kosovare (LPK), considéré par les services secrets de Bavière comme " une organisation étrangère extrémiste " dorientation " marxiste/social-révolutionnaire ". La LPK participa activement à la formation de lUCK en 1994-1996, dont le leader Adem Demaci vient dailleurs de lorganisation ML du Kosovo. A lUCK sajoutèrent deux groupes armés ML : le Parti Révolutionnaire Albanais (PRSH) et le MLN du Kosovo (LKCK - une scission de 1986/1993 de la LPRK/LPK).
A partir de 1996 les groupes liés aux AlbanaisES des USA, orientés à lextrême-droite, sunirent à lUCK. Pourquoi ? Tout dabord parce que les impérialistes ont échoué à construire un groupe armé totalement contrôlé : les forces armées de la république du Kosovo (FARK) nont pas tenu la route face à lUCK, qui a liquidé leur chef Ahmet Kransniqui. Doù la nécessité pour les impérialistes de conquérir lUCK.
Le second point fondamental est lidéologie des groupes ML du Kosovo, qui se fonde sur les analyses dEnver Hoxha, et non de Mao-Tsé-Toung. Doù une politique révisionniste de " front " dont la direction est abandonnée à la bourgeoisie.
Ainsi, en mars 1999 le leader Adem Demaci fut démis de son poste avec dautres. Il sétait prononcé contre la capitulation devant lOTAN et pour une lutte commune des Serbes et des Albanais contre lintervention impérialiste et pour une fédération.
Au niveau militaire le leader Suleiman Selini, pro-Demaci, fut remplacé par Agim Ceku, formé par un organisme proche du pentagone.
Quant à la LPK, après Rambouillet, elle remplaça le mot dordre de son journal " longue vie au marxisme-léninisme ! " par " Nato thank you " et a cessé de vendre les livres de Hoxha.
Pourquoi lintervention de lOTAN en Yougoslavie ?
Il y a trois facteurs principaux jouant :
Le titisme est comme le kémalisme turc, le péronisme argentin, laprisme péruvien : il sagit dune idéologie propre à la petite bourgeoisie, organisant les masses sur une base populiste contre le communisme et soi-disant contre " limpérialisme ", en pratique uniquement pour une meilleure distribution des richesses obtenues par le système impérialiste mondial.
Ici, le maoïsme montre sa force, car il affirme que la petite bourgeoisie est en partie favorable à la révolution, mais ne doit en aucun cas guider ce processus, cette tâche revenant au Parti Communiste.
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