SOMMAIRE
Introduction
1.Quelle est la vision du monde des maoïstes ?
2.Quelle révolution veulent les maoïstes, en France ?
3.Qu'est-ce que la guerre populaire ?
4.Quelle est la nature de la bourgeoisie française et de son Etat ?
5.Quelle est la position révolutionnaire vis-à-vis
des peuples et nations opprimées ?
6.Qu'est-ce que le marxisme-léninisme-maoïsme ?
7.Qu'est-ce que la révolution mondiale ?
8.Quelle est l'histoire du mouvement révolutionnaire en France ?
9.Que signifie le principe : " les masses font l'histoire " ?
10.Que signifie : " Un devient deux " ?
11.Qu'est-ce que le Parti ?
12.Qu'est-ce que le mode de production capitaliste ?
13.Qu'est-ce que le capitalisme monopoliste (l'impérialisme) ?
14.Qu'est-ce que le fascisme ?
15.Quelle est l'importance du racisme et du patriarcat ?
16.Qu'est-ce que l'antisémitisme ?
17.Qu'est-ce que le mode de production socialiste et le communisme ?
18.Statuts des Noyaux Autonomes pour le Communisme

Introduction
Quel est le devoir des révolutionnaires ? De faire la révolution. Pour cela, il ne suffit pas de connaître le mot, et de le trouver beau. Il faut connaître le monde tel qu'il est, en connaître ses contradictions, et lutter. Lutter ensemble pour des choses concrètes, contre d'autres choses non moins concrètes : l'exploitation qu'impose le capitalisme, l'aliénation, la violence sexiste, le racisme, l'impérialisme…
Nous présentons ici notre programme, notre ligne générale, car nous pensons que c'est justement de là qu'il faut partir pour faire progresser la révolution en France.
Ce programme ne tombe pas du ciel. Il vient d'une connaissance profonde des luttes de classes et de l'histoire de ce pays. Il profite d'une pratique inaugurée par la Commune de Paris, qui passe par la Résistance et arrive jusqu'à aujourd'hui. La révolution en France a subi de nombreuses défaites, mais en définitive elle ne peut qu'être victorieuse. Tant qu'il y aura l'oppression, il y aura la lutte, la résistance, la révolution.
Notre tâche à nous, révolutionnaires, est grande. Il s'agit d'être la mémoire des classes opprimées, afin que leurs luttes progressent chaque jour de par la connaissance de leur propre histoire. Il s'agit d'être l'avant-garde, ceux et celles qui marchent en première ligne dans le processus révolutionnaire, contre le racisme, le sexisme et le capitalisme. Pour le socialisme, pour le communisme.
C'est pour cela que nous te disons :
camarade, rejoins les Noyaux Autonomes pour le Communisme !

 


1.Quelle est la vision du monde des maoïstes ?

Mao Zedong, le grand révolutionnaire chinois, a résumé ainsi la vision du monde des communistes :
" Lutte de classes - certaines classes sont victorieuses, d'autres sont éliminées. Cela, c'est l'histoire, l'histoire des civilisations depuis des millénaires. Interpréter l'histoire d'après ce point de vue, c'est ce qui s'appelle le matérialisme historique ; se placer à l'opposé de ce point de vue, c'est de l'idéalisme historique ".
L'histoire est l'histoire de la lutte des classes. Cette lutte avance, recule, progresse, subit des défaites. La bourgeoisie française n'a ainsi pas réussi à renverser l'aristocratie d'un coup. Elle a lentement accumulé des forces. Elle a mené la révolution en 1789. Puis il y a eu des restaurations, et finalement elle a vaincu l'aristocratie.
De même pour le prolétariat. La Commune de Paris a été une première tentative, et elle a échoué.
Les luttes ont depuis avancé, reculé. Il y a eu la révolution russe de 1917, la révolution chinoise de 1949. Il y a eu dans ces pays la restauration du capitalisme. Mais en définitive le prolétariat devra renverser la bourgeoisie, parce que l'histoire est l'histoire de la lutte des classes et que c'est sa tâche historique.
Nous, marxistes-léninistes-maoïstes, oeuvrons à cette tâche qu'est la révolution en France. Nous pensons que la société française est non seulement fondamentalement critiquable, mais également historiquement dépassée.
Elle est en effet capitaliste : le mode de production est capitaliste, il repose sur l'exploitation de millions de personnes au profit d'une seule classe : la bourgeoisie.
La bourgeoisie maintient cette exploitation par la violence ; l'Etat est son instrument pour le contrôle et la répression des masses populaires. A l'exploitation s'ajoute ainsi l'injustice.
Cette bourgeoisie mène, qui plus est, une politique néo-coloniale dans le monde, pillant les richesses d'autres pays, réprimant les mouvements de libération nationale des peuples et nations opprimés. Cette politique charrie tout un ensemble de valeurs racistes et sexistes qui sont essentielles à la cohésion sociale de la société française.
De la même manière, l'antisémitisme est une valeur qui a accompagné le développement de la société capitaliste, et est constamment présente dans la culture des classes dominantes (qui se diffuse dans les masses populaires).
Pour se débarrasser du racisme et de l'antisémitisme, il faut détruire le mode de production capitaliste et la culture qui lui est associée : la culture de la société capitaliste est fondamentalement une culture de hiérarchie.
Le mode de production capitaliste va également de pair avec le patriarcat. La femme a moins d'importance que l'homme dans l'idéologie dominante. La violence contre elle est légitimée au quotidien par les règles du jeu du système capitaliste. Le capitalisme a profité et profite de la surexploitation de la femme ; la culture machiste est une valeur constamment présente au sein de l'idéologie dominante, et a une très importante fonction de " stabilité " sociale.
De la même manière, les droits des enfants sont totalement accessoires pour le système capitaliste. Soit ils en font un instrument pour les utiliser comme des consommateurs, soit ils les considèrent comme une future main d'œuvre ou une future élite à qui il faut bourrer le crâne. La violence contre les enfants est une conséquence inévitable du patriarcat.
En conséquence, nous, marxistes-léninistes-maoïstes, luttons contre le capitalisme, le racisme et le patriarcat. Nous ne considérons pas ces oppressions comme séparées les unes des autres ; elles sont indissociables. Elles forment une triple oppression qui est l'expression de la nature du système capitaliste.
Cette triple oppression forme l'idéologie dominante, celle de la bourgeoisie.
Et, comme Mao Zedong nous l'a enseigné, " dans la société de classes, chaque homme occupe une position de classe déterminée et il n'existe aucune pensée qui ne porte une empreinte de classe ".
C'est pourquoi nous prônons le rassemblement des révolutionnaires, des éléments les plus conscientEs de la population, afin de contribuer au processus révolutionnaire et de mener la révolution. Il s'agit de lutter ensemble pour véritablement vaincre la culture d'oppression ; il y a toujours la nécessité de vaincre l'ancien, l'erreur, et de rejoindre le nouveau, le vrai.
Comme le dit le camarade Gonzalo, " nous avons toujours une contradiction entre la ligne rouge qui domine dans notre tête et la ligne contraire. Les deux se manifestent car il n'y a pas de communiste à cent pour cent, et dans notre esprit se livre la lutte de deux lignes ".

2.Quelle révolution veulent les maoïstes, en France ?

La révolution est en France une nécessité. Elle est nécessaire, afin que le pouvoir revienne aux masses populaires, et non plus à la bourgeoisie. Le système capitaliste a une apparence démocratique, mais en vérité sa nature est celle d'une dictature. C'est pourquoi Mao Zedong a enseigné que " Chaque communiste doit s'assimiler cette vérité que 'le pouvoir est au bout du fusil' ".
Or, aujourd'hui, les fusils sont dans les mains de la bourgeoisie et de ses alliés. Pour que les masses populaires puissent se libérer, elles doivent savoir renverser l'Etat capitaliste, savoir exproprier la bourgeoisie, savoir gérer la société toute entière.
Ce processus est celui de la guerre populaire. La guerre populaire est le processus où les masses s'organisent, apprennent à gérer la société toute entière, où les masses attaquent l'Etat pour finalement le détruire et instaurer le socialisme.
Le socialisme est la dictature démocratique des masses populaires, sous la direction de la classe ouvrière, sur les classes exploiteuses, jusqu'à ce que ces classes n'existent plus.
Pour qu'elles n'existent plus, il faut que l'ensemble du mode de production soit socialiste. Les moyens de production appartiennent alors aux masses populaires. L'ensemble de la production est réorganisée en fonction des besoins des masses populaires (culture, éducation, santé, logements, transports, etc.).
Lorsque les classes exploiteuses auront disparu, il ne sera plus besoin d'utiliser la violence contre elles, et alors l'Etat socialiste, fondé sur les masses populaires organisées, disparaîtra. Ce sera le communisme, société sans classes ni Etat, où règne le principe : " de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ".
Le programme minimal de la révolution en France est par conséquent le suivant :
§ Formation d'un gouvernement populaire à partir des comités et conseils populaires organisés par le Parti révolutionnaire ;
§ Confiscation sans contrepartie et socialisation immédiate de l'ensemble de la production industrielle privée et capitaliste d'Etat ;
§ Confiscation sans contrepartie et socialisation immédiate des infrastructures de transports, de communications et de santé ;
§ Confiscation sans contrepartie et socialisation immédiate de l'ensemble de la production des services, privés comme capitaliste d'Etat ;
§ Confiscation sans contrepartie et socialisation immédiate des grandes propriétés agricoles, aides aux socialisations, interdiction des ventes de terre ;
§ Organisation des comités et des conseils populaires dans les entreprises pour la gestion de la production, sous supervision du gouvernement populaire ;
§ Réorganisation des productions en fonction des besoins des masses populaires ;
§ Nationalisation des banques privées, centralisation de l'ensemble du système financier dans les mains de l'Etat socialiste ;
§ Modification des lois du travail dans le sens des intérêts des masses populaires et conformément aux doléances des comités et conseils populaires ;
§ Monopole d'Etat du commerce extérieur ;
§ Abolition de la propriété privée : confiscation sans contre-partie des biens immobiliers, politique centralisée de relogements, construction de nouveaux logements, nouvelle politique urbaine ;
§ Reconnaissance des nations corse, bretonne et basque ainsi que celles des " DOM-TOM ", reconnaissance de leur droit à l'autodétermination ;
§ Libération immédiate des prisonnierEs révolutionnaires, formation d'une commission s'appliquant immédiatement à la libération des prisonnierEs sociaux ;
§ Passage à l'armée rouge sous direction du Parti révolutionnaire de la totalité des prérogatives militaires et de l'armement ;
§ Cessation immédiate des partenariats militaires et économiques avec les pays impérialistes, notamment : fin de la participation à la Communauté Européenne, à l'OTAN ; fin du soutien militaire aux bourgeoisies bureaucratiques des néo-colonies, soutien aux forces
révolutionnaires ;
§ Formation d'une nouvelle Internationale Communiste.

3.Qu'est-ce que la Guerre Populaire ?

La Guerre Populaire est la guerre des masses populaires pour le socialisme, pour le communisme. Cette guerre se dirige contre la bourgeoisie et son Etat. Elle vise le renversement du système capitaliste et l'instauration du socialisme. C'est pourquoi cette guerre nécessite trois instruments :
§ Le Parti révolutionnaire, avant-garde de la révolution, qui indique le chemin à suivre pour vaincre la bourgeoisie et son Etat ;
§ L'Armée rouge, qui détruit l'Etat bourgeois ;
§ Et le Front, qui rassemble les masses et les organise pour qu'elles forment l'épine dorsal du nouvel Etat socialiste.
Nous communistes sommes contre les guerres injustes. Mais nous savons que " dans la société de classes, les révolutions et les guerres révolutionnaires sont inévitables ; sans elles, il est impossible d'obtenir un développement par bonds de la société, de renverser la classe réactionnaire dominante et de permettre au peuple de prendre le pouvoir " (Mao Zedong).
La Guerre Populaire est la guerre des masses populaires. Elle ne se fait pas au nom des masses, elle est véritablement la guerre que les masses mènent pour renverser la bourgeoisie et son Etat.
Le Parti révolutionnaire guide cette lutte. Il l'initie, il la développe, la popularise. Pour que les masses populaires puissent prendre le pouvoir, elles doivent être capables de l'organiser. Ce nouveau pouvoir n'a rien à voir avec l'ancien. Il est en contradiction avec les valeurs capitalistes, sexistes, racistes.
La Guerre Populaire ne se confond pas avec la lutte armée ou la guerre des partisanEs. Le processus révolutionnaire comprend également l'organisation des masses, en comités, en conseils populaires. Ce processus d'organisation est en conflit antagonique avec la bourgeoisie et son Etat. En ce sens, il est une guerre, celle des masses populaires pour leur organisation et leur libération.
Cette guerre vise à la destruction de la domination de l'Etat bourgeois à tous les niveaux de la vie des masses populaires. La guerre populaire vise à l'autonomie des masses populaires vis-à-vis de l'Etat bourgeois, pour que celles-ci soient suffisamment fortes pour mener la révolution et construire le socialisme.
En Chine, la guerre populaire a profité de bases rouges, où les réactionnaires ne pouvaient pas aller, et où la révolution commença ainsi directement. Dans un pays comme la France, ce n'est pas possible.
Mais les masses populaires peuvent faire reculer l'Etat sur de très nombreux points et en de très nombreux endroits. Elles peuvent s'organiser et casser l'appareil de répression de l'Etat ; elles peuvent prendre en main de très nombreux aspects de leur vie.
Le pouvoir populaire ne naît ainsi pas le jour de l'insurrection finale. Il se développe au fur et à mesure, dans l'agitation, la propagande, la lutte de classes, l'organisation, qui nécessitent la violence révolutionnaire.
La guerre populaire est le développement du pouvoir populaire, qui se fonde sur le Parti, l'Armée et le Front (compris comme alliance des masses populaires sous la direction de la classe ouvrière).
Le Parti dirige le processus révolutionnaire, l'armée fraye un chemin vers la libération, le front est constitué de l'ensemble des organisations des masses populaires dans la perspective de leur libération.
Sans armée le peuple n'a rien et le pouvoir populaire ne peut pas se développer, se défendre.
C'est parce que l'armée n'avait pas été organisée que le Parti Communiste d'Allemagne a vu les très importantes structures de pouvoir populaire qu'il avait construit anéanties par les nazis.
Car comme nous l'a enseigné Mao Zedong, " Du point de vue de la doctrine marxiste sur l'Etat, l'armée est la partie constitutive du pouvoir d'Etat. Celui qui veut s'emparer du pouvoir d'Etat et le conserver doit posséder une forte armée. Certains ironisent sur notre compte en nous traitant de partisans de " l'omnipotence de la guerre ".
Eh bien, oui ! nous sommes pour l'omnipotence de la guerre révolutionnaire. Ce n'est pas mal faire, c'est bien faire, c'est être marxiste ".
Le point culminant de la guerre populaire dans les pays impérialistes est la prise du pouvoir dans tout le pays. Cela signifie en clair la destruction définitive du cœur de l'appareil d'Etat impérialiste et des forces de répression. En pratique, cela consiste en la prise par la violence des différents bâtiments administratifs de l'Etat et le renversement de leur administration, au profit du pouvoir populaire. Alors, on pourra aller au socialisme, au communisme.

4.Quelle est la nature de la bourgeoisie française
et de son Etat ?


La bourgeoisie française est une classe sociale qui a su s'installer au pouvoir dans ce qui a été considéré dans le monde comme un modèle de " révolution bourgeoise ".
L'idéologie de la bourgeoisie française est très forte, et lui permet de mener une politique autoritaire sous le couvert de la " démocratie ", des " droits de l'Homme ", des " principes de
1789 ", etc.
C'est grâce à cette idéologie qu'elle a su développer des idéologies lui permettant de tromper les masses, et cela malgré qu'elle ait écrasé la Commune de Paris en 1871 et qu'elle ait su engager les masses populaires dans la première guerre impérialiste de 1914-1918.
Les deux principales idéologies développées par la bourgeoisie sont la social-démocratie et le gaullisme.
Les modèles gaulliste et social-démocrate d'intervention favorisent le partenariat des classes, le renforcement des classes moyennes, intermédiaires, la neutralisation des conflits de classe.
Le système capitaliste a ainsi tenu le choc face au développement d'un Parti Communiste en France, principalement grâce à la social-démocratie (ainsi lors du front populaire de 1936).
Puis il a su écraser idéologiquement le Parti Communiste grâce à l'idéologie gaulliste, de type nationale-chauvine (ainsi dans la Résistance puis dans les années 1950).
Le mouvement de mai-juin 1968 n'a fait qu'ébranler les assises du gaullisme, qui plus est pour retomber dans la social-démocratie (avec la victoire de Mitterrand en 1981). Les masses populaires ont continué de faire confiance à ces deux facettes de l'idéologie bourgeoise.
La bourgeoisie a été aidée dans sa lutte contre les masses par " l'aristocratie ouvrière ". La France étant un Etat impérialiste, la partie aisée du prolétariat est détachée des masses populaires, pour former une " aristocratie ouvrière ".
Cette couche sociale est corrompue par l'impérialisme, elle est à la source de la social-démocratie et du social-fascisme. Elle défend les intérêts de " son " pays, en fait de la bourgeoisie ; elle est intéressée économiquement au pillage des colonies et des néo-colonies.
Elle est entretenue par l'impérialisme, qui subventionne ses organisations (syndicats...) et ses partis grâce aux surprofits tirés du pillage des colonies et des néo-colonies.
Nous, marxistes-léninistes-maoïstes, combattons ces deux idéologies bourgeoises. Cela nous distingue totalement des autres courants politiques soi-disant " révolutionnaires ", qui soit appuient la " gauche " de la social-démocratie (ainsi le trotskysme), ou tombent dans le jeu corporatiste du social-chauvinisme français dont le gaullisme est l'expression la plus poussée (ainsi le syndicalisme, anarchiste notamment).
Pour pouvoir lutter pour le communisme, il faut briser l'idéologie de l'aristocratie ouvrière, et mettre en avant les intérêts des masses populaires, ce qui va de pair avec la défense des intérêts du prolétariat international. Il faut mettre l'accent sur l'hypocrisie de l'aile gauche de la social-démocratie, qui met en avant une argumentation " révolutionnaire " pour tromper les masses populaires. Contre l'aristocratie ouvrière, il faut mettre en avant l'internationalisme prolétarien et les principes de la révolution, pour le socialisme, pour le communisme.
Une tâche essentielle des révolutionnaires est également de démasquer l'Etat bourgeois, qui se prétend démocratique et représentatif de l'ensemble des masses.
En réalité, l'Etat bourgeois mène une contre-révolution préventive, en menant une guerre psychologique contre le communisme et les révolutionnaires.
Il développe des politiques culturelles favorables à l'impérialisme. Il soutient les entreprises impérialistes de manière économique et militaire, notamment dans le cas des néo-colonies. Il gère la destruction du système social, arraché à la Libération par les masses populaires, selon les vœux de la bourgeoisie, et de telle manière que les luttes de classes ne se développent que peu ou mal, sur des bases politiques contrôlées par l'aristocratie ouvrière.
A cause de l'instabilité grandissante de l'impérialisme, due à la crise inhérente au développement capitaliste, ainsi qu'aux luttes des peuples et nations opprimés, l'Etat impérialiste prend nécessairement de plus en plus des mesures de type fasciste. Il remet en cause la forme parlementaire, qualifiée de " dépassée ", " pourrie ", pour mettre en avant une dictature des experts et une hyper-centralisation des décisions.
Cette tendance au fascisme, inhérente au capitalisme, va de pair avec la mise en avant des valeurs hiérarchiques, sexistes, racistes.

5.Quelle est la position révolutionnaire vis-à-vis des peuples et nations oppriméEs ?

La question de l'oppression nationale est une question très importante. Il existe de nombreuses nations opprimées par l'Etat impérialiste français.
Pour nous, communistes, " Une nation est une communauté stable d'êtres humains formée historiquement, formée sur le terrain de la communauté de la langue, du territoire, de la vie économique et du caractère psychique se révélant dans la communauté de culture "(Staline).
La notion de " nation " comprend toutes les classes et couches sociales d'une communauté de gens qui parlent ensemble la même langue, vivent sur le même territoire, participent à une même vie économique et montrent un même caractère psychique.
Ainsi comme il y a des classes et couches sociales qui ont des avantages à la révolution et sont du côté de la révolution, il y a des classes et couches sociales qui sont les ennemis de la révolution, et d'autres qui balancent entre révolution et contre-révolution.
Le peuple n'est pas une communauté formée à une époque historique déterminée et ayant disparue plus tard, mais une communauté existante à chaque époque historique. Mais la nation s'est développée avec le capitalisme à l'époque du capitalisme grandissant et disparaîtra avec un stade élevé de développement du socialisme.
Nous communistes sommes internationalistes ; nous rejetons le chauvinisme. Mais nous considérons comme un droit démocratique les droits des nations à disposer d'elles-mêmes.
Par conséquent, nous soutenons les Mouvements de Libération Nationale des peuples et nations opprimés par l'Etat impérialiste français.
Car la France est un pays capitaliste au stade impérialiste. La bourgeoisie française exploite les masses populaires de France, ainsi que les colonies et néo-colonies.
Aux colonies à l'extérieur des frontières continentales (" DOM-TOM ", Kanaky) s'ajoutent des nations et peuples opprimés au sein même de la métropole : Euzkadi, Breizh, Corsica.
A ces colonies s'ajoutent des néo-colonies, pays dont la bourgeoisie bureaucratique est à la solde de la bourgeoisie française, principalement en Afrique.
La révolution socialiste en France est par conséquent le mouvement du prolétariat contre la bourgeoisie, ainsi que les mouvements de libération nationale des peuples et nations opprimées basque, breton, corse.
Elle profite des Mouvements de Libération Nationale des néo-colonies, qui luttent pour la révolution démocratique dans leurs pays.
Les marxistes-léninistes-maoïstes de France soutiennent la lutte révolutionnaire des Mouvements de Libération Nationale contre l'Etat français, et luttent pour que la direction de ces mouvements reviennent au prolétariat, et non pas à la petite-bourgeoisie ou à la bourgeoisie.
Il est nécessaire de lutter contre le chauvinisme français, expression des intérêts de la bourgeoisie. Cette lutte passe par le soutien idéologique et pratique aux Mouvements de Libération Nationale de Corse, de Bretagne et d'Euzkadi (pays basque).
Les communistes reconnaissent l'existence des nations et peuples oppriméEs, et leur reconnaît les droits fondamentaux de chaque nation, dont le droit à l'auto-détermination.
Les communistes contribuent à l'entente entre les peuples, et travaillent à union des pays devenus socialistes, pour aller ensemble vers le communisme.
Les communistes reconnaissent les droits des minorités et rejettent tout chauvinisme à leur égard.
Les communistes reconnaissent l'égalité et la souveraineté des peuples en ce qui concerne la détermination de leur sort ; ils visent à une union durable sur la base de la coopération et du libre consentement.
Les organisations communistes de chaque pays rassemblent les révolutionnaires agissant dans leur pays et cela sans distinction de nationalités. Ainsi, en France, le Parti de la révolution rassemble les révolutionnaires d'origine française, corse, basque, bretonne, arabe, juive, turque, etc. vivant et agissant sur le territoire national français, et soutient les communistes de Bretagne, de Corse, d'Euzkadi, etc.

6.Qu'est-ce que le marxisme-léninisme-maoïsme ?

Le marxisme est la théorie développée par Karl Marx et Friedrich Engels. Elle consiste en le matérialisme dialectique et le matérialisme historique.
Le matérialisme est la conception scientifique considérant que la matière, la nature, l'être est une réalité objective existant en-dehors et indépendamment de la conscience. L'être humain est de la matière pensante ; il n'existe pas de réalité non matérielle.
" Le matérialisme dialectique est ainsi nommé parce que sa façon de considérer les phénomènes de la nature, sa méthode d'investigation et de connaissance est dialectique, et son interprétation, sa conception des phénomènes de la nature, sa théorie est matérialiste.
Le matérialisme historique étend les principes du matérialisme dialectique à l'étude de la vie sociale ; il applique ces principes aux phénomènes de la vie sociale, à l'étude de la société, à l'étude de l'histoire de la société " (Staline).
Le matérialisme marxiste est dialectique, il est différent de l'idéalisme et du matérialisme vulgaire.
De fait, " La philosophie marxiste considère que la loi de l'unité des contraires est la loi fondamentale de l'univers. Cette loi agit universellement aussi bien dans la nature que dans la société humaine et dans la pensée des hommes.
Entre les aspects opposés de la contradiction, il y a à la fois unité et lutte, c'est cela même qui pousse les choses et les phénomènes à se mouvoir et à changer.
L'existence des contradictions est universelle, mais elles revêtent un caractère différent selon le caractère des choses et des phénomènes. Pour chaque chose ou phénomène concret, l'unité des contraires est conditionnée, passagère, transitoire et, pour cette raison, relative, alors que la lutte des contraires est absolue " (Mao Zedong).
La loi de la contradiction est universelle, elle est présente aussi bien dans la nature que dans l'histoire. Le matérialisme historique est la science appliquée aux phénomènes historiques. Le matérialisme historique considère que l'histoire est l'histoire de la lutte des classes, et qu'il faut résoudre les contradictions sociales pour faire progresser l'humanité.
Karl Marx et Friedrich Engels ont ainsi étudié le développement de la société capitaliste, et montré que le prolétariat était la classe opprimée qui avait un monde à gagner, comme cela est dit dans le Manifeste du Parti Communiste.
Le marxisme a été développé par Lénine. Staline a résumé les apports de Lénine au marxisme et a défini le marxisme-léninisme.
Lénine a été le grand continuateur de Karl Marx et Friedrich Engels. Il a lutté contre le révisionnisme qui avait faussé les positions révolutionnaires du marxisme. Il a non seulement réaffirmé les principes du matérialisme dialectique et du matérialisme historique, mais il les a développé.
Lénine a analysé le capitalisme dans sa forme ultime, l'impérialisme, et a montré les conséquences pour les peuples et nations opprimés des colonies et semi-colonies. Il a élaboré la théorisation de l'organisation pour les communistes : le Parti Communiste. Il a guidé la révolution d'Octobre 1917 ainsi que l'Internationale Communiste, et a guidé les débuts de la construction du socialisme en Russie.
Staline nous dit que " Le léninisme est le marxisme de l'époque impérialiste et de la révolution prolétarienne. Plus exactement, le léninisme est la théorie et la tactique de la révolution prolétarienne en général, la théorie et la tactique de la dictature du prolétariat en particulier (...). Le léninisme est le marxisme développé plus avant ".
Staline a été le défenseur du marxisme-léninisme, contre les tendances révisionnistes trotskystes, boukharinistes et zinovievistes. Il a liquidé les tendances contre-révolutionnaires en Union Soviétique, permettant la socialisation de l'industrie et la collectivisation des campagnes. Il a été le guide du mouvement communiste international, oeuvrant à la construction des Partis Communistes dans le monde entier. Il a été le chef de l'armée rouge lors de la victoire sur le nazisme. Il ouvre la voie à Mao Zedong, qui va développer le marxisme-léninisme et corriger les erreurs de Staline.
Mao Zedong a développé le marxisme-léninisme. Gonzalo, chef du Parti Communiste du Pérou, a résumé les apports de Mao Zedong au marxisme-léninisme et a défini le marxisme-léninisme-maoïsme, c'est-à-dire le maoïsme.
Mao Zedong a formulé les principes de la Guerre Populaire, qui est la théorie militaire du prolétariat. Il a précisé l'analyse léniniste de la ligne de masse ainsi que les principes de " révolution de nouvelle démocratie ", anti-impérialiste et anti-féodale, concernant les colonies, semi et néo-colonies.
Il a rejeté le révisionnisme moderne (représenté par Khroutchev, Togliatti, Thorez...) ainsi que le social-impérialisme russe. Il a corrigé les erreurs mécanistes de Staline concernant la compréhension de la dialectique, et généralisé cette compréhension à un niveau universel (analyse des contradictions dans la société, dans le Parti Communiste, dans la culture...).
Mao Zedong a guidé la construction du socialisme en Chine populaire. Il a montré que la lutte entre l'ancien et le nouveau se développait également au sein du Parti Communiste, et qu'il fallait ainsi que la ligne révolutionnaire lutte contre la ligne révisionniste. La révolution culturelle est l'expression de cette lutte contre la ligne révisionniste qui tente de prendre possession du Parti pour le transformer en organe fasciste au service de la bourgeoisie.
L'idéologie du prolétariat international est par conséquent le marxisme-léninisme-maoïsme, c'est-à-dire le maoïsme.
Le maoïsme se fonde sur des principes scientifiques. Les communistes de chaque pays appliquent le maoïsme selon les conditions concrètes de leur propre pays. Au Pérou il est ainsi parlé du " marxisme-léninisme-maoïsme pensée Gonzalo ". Le camarade Gonzalo nous précise à ce sujet que " Le marxisme nous a toujours enseigné que le problème réside dans l'application de la vérité universelle. Le Président Mao Zedong insistait énormément sur ce point ; si le marxisme-léninisme-maoïsme ne s'applique pas à une réalité concrète, on ne peut pas diriger une révolution, on ne peut pas transformer le vieil ordre, ni le détruire, ni en créer un nouveau (…).
C'est en appliquant le plus fidèlement possible la vérité universelle aux conditions concrètes de notre pays, que s'est matérialisée la pensée gonzalo (...). Mais pour nous, si nous considérons l'idéologie au plan universel, le principal est le maoïsme, je le répète une fois de plus ".

7.Qu'est-ce que la révolution mondiale ?

Nous considérons que le processus de révolution mondiale a deux moteurs : le mouvement du prolétariat des différents pays et le Mouvement de Libération Nationale.
L'élément moteur est le mouvement du prolétariat contre la bourgeoisie. Mais, historiquement, l'écrasante majorité des peuples et des nations sont opprimés par l'impérialisme. C'est pourquoi dans ces pays la lutte pour le communisme se combine au mouvement de libération nationale.
L'écrasante majorité des pays du monde n'a pas le capitalisme comme mode de production. Les pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine sont aujourd'hui des colonies ou néo-colonies des pays capitalistes-impérialistes.
Dans ces pays, le mode de production n'est pas capitaliste. Le développement de l'économie a été dévoyé par les puissances impérialistes. Ainsi, dans les campagnes, c'est le féodalisme qui prédomine, avec de grands propriétaires terriens. Les productions industrielles ne servent que les pays impérialistes, sous la supervision de bourgeoisies bureaucratiques formées par les pays impérialistes.
Dans ces pays, il est nécessaire de mener une révolution de nouvelle démocratie, qui abolira le caractère semi-féodal et semi-colonial de ces pays, en libérant le pays de la tutelle impérialiste, en abolissant les structures féodales-patriarcales notamment dans les campagnes, en liquidant l'oligarchie à la solde de l'impérialisme. Elle consiste en la dictature conjointe des classes prolétaire, paysanne et petite-bourgeoise (et sous certaines conditions de la bourgeoisie moyenne), sous la direction de la classe ouvrière. Elle permet le passage à la dictature du prolétariat en tant que révolution ininterrompue.
Nous rejetons par conséquent les idéologies bourgeoises qui visent à saper les Mouvements de Libération Nationale, les idéologies de Gandhi en Inde, Kémal en Turquie, Péron en Argentine, Nasser en Egypte, Tito en Yougoslavie...
Ces idéologies servent les intérêts de l'impérialisme. Seule une direction marxiste-léniniste-maoïste permet la victoire dans le mouvement de libération nationale.
De la même manière, les idéologies petites-bourgeoises comme celles de l'ANC en Afrique du Sud, du sandinisme au Nicaragua, de l'OLP en Palestine, du PKK au Kurdistan etc., ont été des idéologies progressistes à un moment, mais devaient nécessairement se vendre à l'impérialisme à moyen terme.
Nous, marxistes-léninistes-maoïstes, ne reconnaissons comme seules guerres justes dans les pays opprimés que les guerres populaires, qui visent à abolir la féodalité et à chasser l'impérialisme. Nous considérons qu'un grand pas a été fait avec les analyses faites par Mao Zedong en Chine, par Ibrahim Kaypakkaya en Turquie, par Gonzalo au Pérou. Ces trois grands révolutionnaires ont réussi à construire le Parti de la révolution communiste notamment en combattant ces idéologies bourgeoises et petites-bourgeoises.
C'est par la rupture avec les idéologies soi-disant progressistes, en fait fascistes, que la lutte révolutionnaire prend tout son sens, et mène à la victoire des intérêts des masses populaires.
De la même manière que nous rejetons l'idéologie de la petite-bourgeoisie, nous combattons toutes les puissances impérialistes. Nous ne considérons pas qu'il soit possible de s'appuyer sur un impérialisme pour en combattre un autre.

8.Quelle est l'histoire du mouvement révolutionnaire
en France ?


" A certains moments de la lutte révolutionnaire, les difficultés l'emportent sur les conditions favorables ; en ce cas, les difficultés constituent l'aspect principal de la contradiction et les conditions favorables l'aspect secondaire.
Néanmoins, les révolutionnaires réussissent par leurs efforts à surmonter progressivement les difficultés, à créer des conditions nouvelles, favorables ; alors la situation défavorable cède la place à une situation favorable " (Mao Zedong).
Les maoïstes puisent leur identité initiale dans le Parti Communiste en tant que SFIC (Section Française de l'Internationale Communiste), formé en 1920 sous l'impulsion de l'Internationale Communiste, organisation créée par les Bolchéviks en Russie soviétique à la suite de la révolution d'Octobre.
Le Parti Communiste a été fondé pour mener à bien le processus révolutionnaire, faire la révolution, édifier le socialisme et amener la société française au communisme.
Il a eu du mal à se former, souffrant de la méconnaissance du marxisme en France et de l'influence très importante des tendances anti-marxistes et anti-léninistes (anarcho-syndicaliste, social-chauvine et trotskyste principalement).
Ces problèmes d'édification du Parti ont, malgré les importants succès organisationnels du prolétariat (activités anti-impérialistes dans les années 1920 et 1950, organisation classe contre classe dans les années 1930, antifascisme dans le Front Populaire et organisation de la Résistance par la suite), dévoyé la ligne révolutionnaire, et abouti à la domination des éléments révisionnistes.
Cette domination a profité de l'important affaiblissement du Parti, confronté à l'extermination, lors de l'Occupation, et à l'arrivée massive de membres non formés.
Le chef de cette tendance au révisionnisme est Maurice Thorez, qui a par la suite amené le Parti sur les positions du PC d'URSS engagé dans le révisionnisme après la mort de Joseph Staline.
Les maoïstes se revendiquent par conséquent du Parti Communiste dans la période historique où celui-ci a été lié à l'Internationale Communiste et au Kominform (Bureau d'information des Partis Communistes), en critiquant les aspects erronés des applications de la ligne révolutionnaire, principalement due à la clique de Maurice Thorez.
Nous considérons que ce parti est devenu " irrécupérable " dès le milieu des années 1950, où il se met sur la ligne des révisionnistes soviétiques.
Les maoïstes se revendiquent également de l'ensemble des organisations marxistes-léninistes et maoïstes des années 1960-1970, qui ont tenté de reconstruire le Parti.
Les maoïstes en assument les réussites comme les erreurs, en considérant que la principale organisation révolutionnaire, l'avant-garde de l'avant-garde, a été l'Union de la Jeunesse Communiste (marxiste-léniniste), puis la Cause du Peuple - Gauche Prolétarienne.
Les maoïstes rejettent le néo-révisionnisme qui a été une caractéristique de la plupart des organisations marxistes-léninistes dans les années 1970 (positions social-chauvines vis-à-vis de l'impérialisme US ; interprétation révisionniste du " front uni contre les monopoles " ; refus des mouvements de la jeunesse et des femmes; soutien à une " CGT luttes de classe "...).
Les maoïstes critiquent l'auto-dissolution de la Gauche Prolétarienne en 1972, due à la ligne spontanéiste et à la composante petite-bourgeoise de sa direction.
Les maoïstes rejettent les déviations populistes qui ont abouti à cette dissolution et à l'apologie du spontanéisme : reprise du thème du " front démocratique " anti-monopoliste interclassiste (ainsi avec les petits commerçants), ouvriérisme messianique, conception autoritaire -relevant de la bourgeoisie- du processus révolutionnaire (dogmatisme, formation de lignes politiques schématiques et arbitraires, militarisme).
Les maoïstes considèrent comme positif le développement d'un courant de résistance suite à la dissolution de la Gauche Prolétarienne, résistance qui s'est exprimée dans la militance de " l'autonomie offensive ", des groupes autonomes menant une résistance pratique au capitalisme (sabotage de la construction des centrales nucléaires, squatts, anti-impérialisme…).
Mais les maoïstes constatent que ce développement n'a pas abouti à la construction d'un Parti révolutionnaire organisé ni au développement de l'idéologie maoïste, ni au développement d'un féminisme révolutionnaire.

9.Que signifie le principe : " les masses font l'histoire "?

Les maoïstes partent du point de vue que l'histoire est faite par les masses populaires ; le Parti est l'expression organisée du prolétariat, et sert le prolétariat.
Les maoïstes se distinguent des autres courants pseudo-révolutionnaires par leur confiance dans le potentiel des masses populaires. Les communistes considèrent que les masses populaires sont le sujet de la révolution, et rejettent les conceptions élitistes bourgeoises.
Mao Zedong nous enseigne à ce sujet que " Les masses sont les véritables héros, alors que nous sommes souvent d'une naïveté ridicule. Faute de comprendre cela, il nous sera impossible d'acquérir les connaissances même les plus élémentaires ".
Le marxisme-léninisme-maoïsme enseigne que la révolution est faite par les masses populaires grâce à l'activité de leur Parti. Le Parti Communiste est l'expression révolutionnaire des masses populaires ; son objectif est de guider les masses dans la conquête du pouvoir et d'organiser la transition vers la société socialiste, puis le communisme.
Les communistes agissent dans les masses populaires, mais seulement par l'intermédiaire du Parti ; la liaison entre le Parti et les masses est une relation dialectique, où le Parti apprend des masses pour guider les masses.
Mao Zedong nous explique que " Dans toute activité pratique de notre Parti, une direction juste doit se fonder sur le principe suivant : partir des masses pour retourner aux masses. Cela signifie qu'il faut recueillir les idées des masses (dispersées, non systématiques), les concentrer (en idées généralisées et systématisées, après étude), puis aller de nouveau dans les masses pour les diffuser et les expliquer, faire en sorte que les masses se les assimilent, y adhérent fermement et les traduisent en action ; et vérifier dans l'action même des masses la justesse de ces idées. Puis, il faut encore une fois concentrer les idées des masses et les leur reporter pour une mise en pratique résolue. Et le même processus se poursuivra indéfiniment, ces idées devenant toujours plus justes, plus vivantes et plus riches. Voilà la théorie marxiste de la connaissance ".
" Recueillir les idées des masses, les concentrer et les porter de nouveau aux masses, afin qu'elles les appliquent fermement, et parvenir ainsi à élaborer de justes idées pour le travail de direction : telle est la méthode fondamentale de direction ".
Chaque communiste agit en fonction des intérêts des masses, intérêts exprimés par le Parti. Il se doit d'être un modèle, de correspondre au maximum aux idéaux du Parti et de la révolution.
Mao Zedong nous dit également à ce sujet : " Servir le peuple de tout cœur, sans nous couper un seul instant des masses ; partir, en tout, des intérêts du peuple et non de ceux de l'individu ou d'un petit groupe ; identifier notre responsabilité devant le peuple avec notre responsabilité devant les organes dirigeants du Parti - Voilà ce qui inspire nos actes ".
En tant qu'avant-garde des masses populaires, les communistes ont des responsabilités plus grandes et une conscience plus développée.
Les communistes se distinguent des masses car ils/elles forment l'avant-garde, tandis que les masses subissent encore l'influence des idéologies racistes, sexistes et capitalistes. Une distinction très nette doit exister entre les membres du Parti et ceux/celles qui ne le sont pas. Le Parti guide les masses, et les communistes s'orientent par rapport au Parti pour leurs activités : le Parti représente ce qui est révolutionnaire dans la société, alors que les masses sont encore en partie emprisonnées dans ce qui est réactionnaire dans la société.
Lénine nous dit ainsi que " Nous sommes le Parti de la classe, et c'est pourquoi presque toute la classe (et en temps de guerre, à l'époque de la guerre civile, absolument toute la classe) doit agir sous la direction de notre Parti, doit serrer les rangs les plus possible autour de lui.
Mais ce serait du manilovisme et du " suivisme " que de penser que sous le capitalisme presque toute la classe ou la classe toute entière sera un jour en état de s'élever au point d'acquérir le degré de conscience et d'activité de son détachement d'avant-garde ".
Les communistes agissent dans le Parti pour servir les masses populaires et faire avancer le monde vers le socialisme et le communisme. La lutte pour instaurer un Etat socialiste et aller au communisme passe par l'organisation de masses populaires, conformément à la nécessité de lutter contre le capitalisme, le racisme et le patriarcat.

10.Que signifie " Un devient deux " ?

Pour nous communistes, " un devient deux ". C'est-à-dire que c'est en posant et en résolvant les contradictions que l'on avance, parce que les contradictions sont celles entre l'ancien et le nouveau, entre le faux et le vrai.
Mao Zedong nous dit à ce sujet que " L'histoire de l'humanité est un mouvement constant du règne de la nécessité vers le règne de la liberté. Le processus est sans fin.
Dans une société où subsistent des classes, la lutte de classes ne saurait avoir de fin ; et la lutte entre le nouveau et l'ancien, entre le vrai et le faux dans la société sans classes se poursuivra indéfiniment. Dans les domaines de la lutte pour la production et de l'expérimentation scientifique, l'humanité ne cessera jamais de progresser et la nature de se développer, jamais elles ne s'arrêteront à un certain niveau.
Aussi l'homme [et la femme] doit-il constamment faire le bilan de son expérience, découvrir, inventer, créer et progresser. Les points de vue inspirés par l'immobilisme, le pessimisme, le sentiment d'impuissance, l'orgueil et la présomption sont erronés.
Et cela parce qu'ils ne correspondent pas à la réalité historique du développement de la société humaine depuis environ un million d'années, ni à la réalité historique de la nature portée jusqu'à présent à notre connaisance (par exemple la nature telle qu'elle est reflétée par l'histoire des corps célestes, de la terre, de la vie et des autres sciences de la nature) ".
Ce principe de lutte entre le nouveau et l'ancien, entre le vrai et le faux, est le principe fondamental du marxisme-léninisme-maoïsme. Mao Zedong résume cela ainsi : " La philosophie marxiste considère que la loi de l'unité des contraires est la loi fondamentale de l'univers. Cette loi agit universellement aussi bien dans la nature que dans la société humaine et dans la pensée des hommes.
Entre les aspects opposés de la contradiction, il y a à la fois unité et lutte, c'est cela même qui pousse les choses et les phénomènes à se mouvoir et à changer. L'existence des contradictions est universelle, mais elles revêtent un caractère différent selon le caractère des choses et des phénomènes. Pour chaque chose ou phénomène concret, l'unité des contraires est conditionnée, passagère, transitoire et, pour cette raison, relative, alors que la lutte des contraires est
absolue ".
Pour nous communistes il s'agit d'utiliser le matérialisme historique et le matérialisme dialectique.
Il s'agit de comprendre que le matérialisme dialectique est le socle de toute science. Et " le matérialisme historique étend les principes du matérialisme dialectique à l'étude de la vie sociale ; il applique ces principes aux phénomènes de la vie sociale, à l'étude de la société, à l'étude de l'histoire de la société " (Staline).
Pour être communiste, il faut connaître les lois de la dialectique. Il faut comprendre que le point de départ du marxisme-léninisme-maoïsme est la loi de la contradiction, en tant que loi fondamentale unique de l'incessante transformation de la matière éternelle, aboutissant au communisme.

11.Qu'est-ce que le Parti ?

Le Parti Communiste a comme programme l'organisation et la direction de la lutte de classe du prolétariat pour la conquête du pouvoir politique par le prolétariat et la réalisation du socialisme et du communisme.
Il est l'expression de la classe la plus révolutionnaire : la classe ouvrière. Mais il n'est pas le reflet des masses, il est leur avant-garde : il représente le nouveau, par rapport à l'ancien.
Lénine nous enseigne ainsi que : " Quand l'ancienne société meurt, on ne peut pas clouer son cadavre, l'enfermer dans un tombeau, dans un cercueil. Ce cadavre se décompose au milieu de nous, il pourrit et nous contamine nous-mêmes ".
La lutte entre l'ancien et le nouveau existe dans le Parti Communiste ; il se développe ainsi une lutte entre deux lignes au sein du Parti, entre la ligne rouge et la ligne noire.
Le camarade Gonzalo du Parti Communiste du Pérou nous dit ainsi : " il n'y a pas de base d'unité du parti sans lutte de deux lignes. On ne peut pas s'emparer fermement de l'idéologie, on ne peut pas établir le programme ni la ligne politique générale, ni non plus les défendre, les appliquer et encore moins les développer, sans une ferme et sagace lutte de deux lignes ; cela est pour nous fondamental et lié à la conception du parti comme une contradiction, en accord avec le caractère universel de la loi de la contradiction.
Une deuxième leçon, c'est l'importance de la guerre populaire. Un parti communiste a pour tâche centrale la conquête du pouvoir pour la classes et le peuple. Un parti, une fois constitué et selon les conditions concrètes, doit lutter pour matérialiser cette conquête, et il ne peut le faire qu'avec la guerre populaire.
La troisième leçon importante, c'est de forger une direction. La direction est une question clef, et une direction ne s'improvise pas. Forger une direction demande beaucoup de temps. Un dur combat et une lutte ardue, surtout pour que ce soit une direction de la guerre populaire.
Une quatrième leçon que nous pouvons tirer, c'est la nécessité de construire la conquête du Pouvoir car, de la même façon qu'on fait la guerre populaire pour conquérir le Pouvoir, il faut aussi construire cette conquête du Pouvoir. Que voulons-nous dire? Qu'il faut créer des organismes supérieures à ceux de la réaction. Nous croyons que ce sont des leçons importantes.
Une dernière leçon, c'est l'internationalisme prolétarien: le fait de se développer toujours comme élément du prolétariat international; le fait de concevoir toujours la révolution comme élément de la révolution mondiale et de développer la guerre populaire - comme le dit le mot d'ordre du Parti [" Développer la guerre populaire pour servir la révolution mondiale! "]- pour servir la révolution mondiale. Pourquoi? Parce qu'en fin de compte, un Parti Communiste a un but final irremplaçable: le communisme et que, comme il a été établi, ou nous y entrerons tous, ou bien personne n'y entrera ".
Le Parti est le parti de la classe ouvrière ; sa tâche est de guider les luttes des classes de l'ensemble des masses populaires.
Lénine nous explique que " La victoire sur le capitalisme exige une corrélation adéquate entre le Parti dirigeant - le Parti Communiste-, la classe révolutionnaire -le prolétariat-, et les masses, c'est-à-dire tous les travailleurs exploités.
Le Parti Communiste seul, s'il est vraiment l'avant-garde de la classe révolutionnaire, s'il comprend vraiment les meilleurs représentants de cette classe, s'il est composé de communistes pleinement conscients et loyaux qui ont été éduqués et durcis par l'expérience gagnée dans l'opiniâtre lutte révolutionnaire, si ce Parti a réussi à se lier inséparablement avec toute la vie de sa classe, avec toute la masse des exploités, et s'il est parvenu à gagner entièrement la confiance de cette classe et de cette masse, seul un tel Parti est capable de diriger le prolétariat dans le combat le plus impitoyable, décisif et final, contre les forces du capitalisme.
D'autre part, ce n'est que sous la direction d'un tel Parti que le prolétariat peut déployer pleinement la puissance de son assaut révolutionnaire et neutraliser l'inévitable apathie et, parfois, la résistance d'une petite minorité de l'aristocratie ouvrière, les vieux dirigeants des trade-unions et des coopératives, etc., qui ont été corrompus par le capitalisme - et c'est alors seulement que le prolétariat pourra déployer toute sa puissance, qui est immensément plus grande que la proportion de la population qu'il représente, étant donné la structure économique même de la société capitaliste ".
Le Parti est ainsi absolument nécessaire à la victoire de la révolution. Mais celle-ci est celle des masses populaires ; Lénine nous dit : " L'histoire en général, et plus particulièrement l'histoire des révolutions, est toujours plus riche de contenu, plus variée, plus multiforme, plus vivante, " plus ingénieuse " que ne le pensent les meilleurs partis, les avant-gardes les plus conscientes des classes les plus avancées. Et cela se conçoit, puisque les meilleures avant-gardes expriment la conscience, la volonté, la passion, l'imagination de dizaines de mille hommes, tandis que la révolution est, -en des moments d'exaltation et de tension particulières de toutes les facultés humaines, -l'œuvre de la conscience, de la volonté, de la passion, de l'imagination de dizaines de millions d'hommes aiguillonnés par la plus âpre lutte des classes.
De là deux conclusions pratiques d'une grande importance : la première, c'est que la classe révolutionnaire, pour remplir sa tâche, doit savoir prendre possession de toutes les formes et de tous les côtés, sans la moindre exception, de l'activité sociale (quitte à compléter, après la conquête du pouvoir politique et parfois au prix d'un grand risque et d'un danger énorme, ce qu'elle n'aura pas terminé avant cette conquête) ; la seconde c'est que la classe révolutionnaire doit se tenir prête à remplacer vite et brusquement une forme par une autre ".
Le Parti apporte la conscience politique aux masses populaires. Sans le Parti il n'y a pas de politique révolutionnaire.
Lénine nous explique que : " la conscience politique de classe ne peut être apportée à l'ouvrier que de l'extérieur, c'est-à-dire de l'extérieur de la lutte économique, de l'extérieur de la sphère des rapports entre ouvriers et patrons. Le seul domaine où l'on pourrait puiser cette connaissance est celui du rapport de toutes les classes et catégories de la population avec l'Etat et le gouvernement, le domaine des rapports de toutes les classes entre elles. C'est pourquoi, à la question : que faire pour apporter aux ouvriers les connaissances politiques ? - on ne saurait donner simplement la réponse dont se contentent, la plupart du temps, les praticiens, sans parler de ceux d'entre eux qui penchent vers l'économisme, à savoir : " aller aux ouvriers ". Pour apporter aux ouvriers les connaissances politiques, les social-démocrates doivent aller dans toutes les classes de la population, ils doivent envoyer dans toutes les directions des détachements de leur armée ".
L'existence du Parti permet d'éviter deux écueils : l'économisme et le terrorisme. Lénine nous dit que " économistes et terroristes s'inclinent devant deux pôles opposés de la tendance spontanée : les économistes, devant la spontanéité du " mouvement ouvrier pur " ; les terroristes, devant la spontanéité de l'indignation la plus ardente d'intellectuels qui ne savent pas ou ne peuvent pas conjuguer ensemble le travail révolutionnaire et le mouvement ouvrier. Il est difficile en effet à ceux qui ont perdu la foi en cette possibilité ou qui n'y ont jamais cru, de trouver une autre issue que le terrorisme à leur indignation et à leur énergie révolutionnaire ".
La spontanéité du mouvement ouvrier correspond au réformisme ; seul le Parti peut amener à la révolution. Les membres du Parti de la révolution doivent donc travailler en permanence à être au niveau de la révolution.
Le camarade Gonzalo nous dit, parlant du Parti Communiste du Pérou : " D'abord chacun des futurs militants, avant de l'être, va se forger dans la lutte de classes où chacun participe, progresse et travaille plus près de nous ; jusqu'au moment où chacun, individuellement, prend la grande décision de demander son entrée au Parti, qui analyse ses qualités, ses mérites, aussi bien que ses limites, car nous en avons tous.
Puis il lui donne le rang de militant, s'il le mérite. C'est dans le Parti que commence alors la formation idéologique systématique. C'est lui qui fait de nous des communistes. Les circonstances des dernières années ont comme trait caractéristique que les militants se trempent dans la guerre; et, qui plus est, ceux qui entrent, le font dans un Parti qui dirige la guerre. Et dès lors, s'ils y entrent, c'est pour agir, d'abord et principalement, comme communistes, comme combattants de l'Armée Populaire de Guérilla, et comme administrateurs dans les cas correspondants aux instances du Nouvel Etat que nous organisons.
La guerre populaire est donc un autre élément très important qui contribue à forger les militants. En résumé: même si nous partons de la question idéologique et politique, la guerre elle-même forge le militant. Dans cette forge ardente, elle nous modèle en fonction du Parti.
C'est ainsi que nous avançons tous, tout en nous rendant utiles. Malgré cela, nous avons toujours une contradiction entre la ligne rouge qui domine dans notre tête et la ligne contraire. Les deux se manifestent car il n'y a pas de communiste à cent pour cent, et dans notre esprit se livre la lutte de deux lignes. Cette lutte est capitale aussi pour forger les militants; notre objectif étant que la ligne rouge s'impose toujours à nous. C'est ce que nous cherchons ".

12.Qu'est-ce que le mode de production capitaliste ?

Le capitalisme est le mode de production caractérisé par l'exploitation du prolétariat par la bourgeoisie ; le capitalisme se fonde sur la production marchande : tout y prend forme de marchandise, partout prévaut le principe de l'achat et de la demande.
Une conséquence est l'aliénation ; dans la société où tout est marchandises, y compris les êtres humains, " avoir " prend le dessus sur le fait d'" être ". Les êtres humains ne peuvent pas développer leurs facultés ; tout doit servir à la production et à la vente de marchandises.
La production marchande existait déjà dans le féodalisme, mais il prend une ampleur fondamentale avec le capitalisme, où l'échange de marchandises constitue, comme le dit Lénine, " dans la société bourgeoise (marchande) le rapport le plus simple, le plus habituel, le plus fondamental, le plus fréquent, le plus courant, qui se rencontre des milliards de fois ".
L'argent est une marchandise comme les autres, servant d'équivalent général entre les autres marchandises. Les marchandises sont issues du travail du prolétariat, auquel la bourgeoisie extorque une plus-value en ne payant pas la totalité du travail.
Karl Marx nous explique que " le mode de production capitaliste… consiste en ceci que les conditions matérielles de production sont attribuées aux non-travailleurs sous forme de propriété capitaliste et de propriété foncière, tandis que la masse ne possède que les conditions personnelles de production : la force de travail ".
La classe ouvrière est par conséquent la classe la plus antagoniste au mode de production capitaliste. Lénine nous dit que " étant donné le rôle économique qu'il joue dans la grande production, le prolétariat est seul capable d'être le guide de toutes les masses travailleuses et exploitées ".
La contradiction fondamentale du capitalisme est celle entre le caractère social du processus de production et la forme capitaliste privée de l'appropriation. Cette contradiction s'élargit au fur et à mesure des cycles d'accumulation du capital. Ainsi le capitalisme est un mode de production ne pouvant éviter les crises de surproduction et la sortie de ces crises par les guerres. Staline nous explique à ce sujet que " la base de la crise réside dans la contradiction entre le caractère social de la production et la forme capitaliste d'appropriation des résultats de la production. L'expression de cette contradiction fondamentale du capitalisme, c'est la contradiction existant entre l'accroissement colossal des possibilités productives du capitalisme visant à l'obtention d'un maximum de profit capitaliste, et la réduction relative de la demande solvable des millions de travailleurs, dont les capitalistes s'efforcent toujours de maintenir le niveau de vie dans les limites d'un minimum extrême ".
Les crises du capitalisme sont des crises de surproduction ; elles s'expriment par l'opposition entre l'organisation de la production à l'intérieur des différentes entreprises capitalistes l'anarchie de la production dans l'ensemble de la société, ainsi qu'en second lieu par la contradiction entre le large développement de la production et l'écrasement de la demande solvable des masses populaires.
Le processus d'accumulation du capital nécessite un accroissement perpétuel de l'exploitation ; or, les capitalistes sont confrontés à la chute tendancielle du taux de profit. Le capital ne peut s'accroître que par l'exploitation du prolétariat, mais l'utilisation des machines amène la diminution de la quantité de travail vivant. Karl Marx nous enseigne que " l'accumulation du capital accélère la baisse du taux de profit dans la mesure où elle implique la concentration du travail sur une grande échelle, d'où une composition organique plus élevée du capital. D'autre part, la baisse du taux de profit accélère à son tour la concentration du capital et sa centralisation par la dépossession des capitalistes de moindre importance, l'expropriation du dernier carré des producteurs directs, chez qui il restait encore quelque chose à exproprier ".
Le mode de production capitaliste n'est ainsi pas éternel ; il ne fait que permettre le développement des richesses matérielles pour une période donnée. Il produit lui-même son fossoyeur, le prolétariat, qui a comme tâche historique de le renverser.
Karl Marx nous dit ainsi que " le monopole du capital devient une entrave pour le mode de production qui a grandi et prospéré avec lui et sous ses auspices. La socialisation du travail et la centralisation des moyens de production arrivent à un point où elles ne peuvent plus tenir dans l'enveloppe capitaliste. Cette enveloppe se brise en éclats. L'heure de la propriété capitaliste a sonné. Les expropriateurs sont à leur tout expropriés ".

13.Qu'est-ce que le capitalisme monopoliste (l'impérialisme) ?

Le capitalisme monopoliste, ou impérialisme, est le stade suprême et ultime du capitalisme. L'impérialisme se distingue du capitalisme par le fait que la libre concurrence fait place à la domination des monopoles.
Le passage de l'un à l'autre a été préparé par tout le processus de développement des forces productives et des rapport de production de la société bourgeoise.
Le capitalisme prémonopoliste a atteint son point culminant dans les années 1860-1870. L'industrie légère tient une place prédominante.
Vers 1870, le plus vieux pays bourgeois, l'Angleterre, produisait ainsi encore plus de tissus, de fonte et de charbon que les USA, la France, l'Italie, la Russie et le Japon réunis. A la fin du siècle, cela n'est plus valable ; les pays capitalistes ont leurs propres industries. Ce passage à un stade supérieur a été analysé par Lénine dans de nombreux documents et principalement dans " L'impérialisme, stade suprême du capitalisme ".
Les caractéristiques économiques fondamentaux de l'impérialisme y sont définies comme telles :
**Concentration de la production et du capital parvenue à un degré de développement si élevé, qu'elle a créé les monopoles dont le rôle est décisif dans la vie économique ;
**Fusion du capital bancaire et du capital industriel et création, sur la base de ce " capital financier ", d'une oligarchie financière ;
**L'exportation des capitaux, devenue particulièrement importante, prend l'avantage sur l'exportation des marchandises;
**Formation d'unions internationales capitalistes monopoleuses se partageant le monde et
**Achèvement du partage territorial du globe par les plus grandes puissances capitalistes.
De fait, la concentration et la centralisation du capital ont amené la victoire des entreprises les plus grandes, aidées en cela par la concentration de la production. Le développement du capitalisme aboutit à la formation des monopoles. Ceux-ci occupent les postes de commande de l'économie des pays capitalistes. Néanmoins le développement des monopoles ne rationalise pas l'économie capitaliste ; au contraire il renforce le chaos propre au capitalisme. Lénine nous explique que " les monopoles n'éliminent pas la libre concurrence, dont ils sont issus ; ils existent au-dessus et à côté d'elle, engendrant ainsi des contradictions particulièrement aiguës et violentes, des frictions, des conflits ".
La concurrence existe ainsi au sein des monopoles (pour les postes, la répartition des profits), entre les monopoles, entre les monopoles et les entreprises non monopolisées. Le Manuel d'Economie politique du Parti Communiste d'Union Soviétique nous dit à ce sujet que " La domination des monopoles confère à la concurrence un caractère particulièrement destructeur et rapace. Les monopoles, pour étouffer l'adversaire, mettent en jeu tous les procédés possibles de violence directe, de corruption et de chantage ; ils recourent aux machinations financières les plus compliquées et utilisent largement l'appareil d'Etat ".
Dans l'impérialisme, les liens entre les banques et les entreprises industrielles sont fondamentaux. Les banques ne sont plus de petits intermédiaires comme dans la période du capitalisme prémonopoliste ; elles sont désormais de tout puissants monopoles.
On parle de capital financier, qui est le capital fusionné des monopoles bancaires et industriels. L'époque de l'impérialisme est celle du capital financier. Lénine nous dit : " Concentration de la production, avec, comme conséquence, les monopoles, fusion ou interpénétration des banques et de l'industrie, voilà l'histoire du capital financier et le contenu de cette notion ".
Staline définit ainsi les exigences du capital financier : " Assurer le profit capitaliste maximum par l'exploitation, la ruine et l'appauvrissement de la majorité de la population d'un pays donné, par l'asservissement et le pillage systématique des peuples des autres pays, surtout des pays arriérés, et enfin par les guerres et la militarisation de l'économie nationale utilisées pour assurer les profits les plus élevés ".
Le capital financier, en plus de renforcer l'exploitation dans les pays capitalistes, nécessite l'existence de colonies et néo-colonies, afin de se valoriser selon les nécessités de l'accumulation du capital ; le colonialisme et le néo-colonialisme permettent également l'existence de couches sociales populaires vendues à l'impérialisme en l'échange de miettes de la répartition des profits (c'est l'aristocratie ouvrière, pilier de la social-démocratie et du social-fascisme).

14.Qu'est-ce que le fascisme ?

Il existe deux formes de fascisme : celui dans les pays impérialistes et celui dans le pays dominés. Le fascisme est lié à l'impérialisme ; le fascisme est la domination terroriste de la frange la plus réactionnaire de la bourgeoisie monopoliste. Dans les pays impérialistes le fascisme est un mouvement de masse : il est l'organisation des classes intermédiaires contre le prolétariat, ainsi que des éléments les moins avancés du prolétariat. Dans les pays dominés le caractère de masse du fascisme est moins présent, mais il l'est à différents degrés, selon les mobilisations de masse nécessaires à l'impérialisme.
Le fascisme est la contre-révolution organisée. Au sujet de la révolution pour le socialisme et le communisme, Lénine nous enseigne en effet que : " La loi fondamentale de la révolution, confirmée par toutes les révolutions et notamment les trois révolutions russes du 20ème siècle, la voici : pour que la révolution ait lieu, il ne suffit pas que les masses exploitées et opprimées prennent conscience de l'impossibilité de vivre comme autrefois et réclament des changements.
Pour que la révolution ait lieu, il faut que les exploiteurs ne puissent pas vivre et gouverner comme autrefois. C'est seulement lorsque " ceux d'en bas " ne veulent plus que et que " ceux d'en haut " ne peuvent plus continuer de vivre à l'ancienne manière, c'est alors seulement que la révolution peut triompher. Cette vérité s'exprime autrement en ces termes : la révolution est impossible sans une crise nationale (affectant exploités et exploiteurs).
Ainsi donc, pour qu'une révolution ait lieu, il faut : premièrement, obtenir que la majorité des ouvriers (ou, en tout cas, la majorité des ouvriers conscients, réfléchis, politiquement actifs) ait compris parfaitement la nécessité de la révolution et soit prête à mourir pour elle ; il faut ensuite que les classes dirigeantes traversent une crise gouvernementale qui entraîne dans la vie politique jusqu'aux masses les plus retardataires (l'indice de toute révolution véritable est une rapide élévation au décuple, ou même au centuple, du nombre des hommes aptes à la lutte politique, parmi la masse laborieuse et opprimée, jusque-là apathique), qui affaiblit le gouvernement et rend possible pour les révolutionnaires son prompt renversement ".
Le fascisme est part conséquent un mouvement double. Le fascisme est la formation par la bourgeoisie d'une direction forte, commandée par la frange la plus réactionnaire de la bourgeoisie impérialiste. Le fascisme est également la formation d'un mouvement de masse, prétendument révolutionnaire, en fait réactionnaire. Le fascisme ne se présente pas sous une apparence conservatrice, il prétend toujours être révolutionnaire. Le fascisme prend cette forme en raison des caractéristiques de l'impérialisme. Lénine nous dit que " l'impérialisme est un stade historique particulier du capitalisme. Cette particularité est de trois ordres : l'impérialisme est 1° le capitalisme monopoliste ; 2° le capitalisme parasite ou pourrissant ; 3° le capitalisme agonisant ".
Le fascisme, en tant que mouvement de masse, est porté par les classes intermédiaires. La multitude de petites et moyennes entreprises est appauvrie par le développement du capitalisme monopoliste, et la petite-bourgeoisie cherche par tous les moyens à se conserver en tant que classe, à se distinguer du prolétariat. Le fascisme prône ainsi la réconciliation des classes : d'un côté il met en avant une idéologie chauvine, pour refuser les luttes de classes. De l'autre il développe un discours soi disant socialiste, afin de se prétendre le défenseur des classes populaires contre les monopoles.
En réalité, le fascisme correspond aux exigences des monopoles, qui ont besoin d'une capacité rapide et forte de l'Etat impérialiste à réagit à leurs besoins. Cela est vrai autant pour l'atténuation des luttes des classes que pour les interventions militaires contre d'autres peuples et nations. Le fascisme déchire l'apparence démocratique de la dictature de la bourgeoisie, pour réponde aux exigences de la frange la plus réactionnaire de la bourgeoisie monopoliste. Il subordonne toutes les valeurs et toutes les institutions, toutes les sphères de la vie sociale, au processus d'accumulation.
Lénine nous dit ainsi que " le capitalisme en général et l'impérialisme en particulier font de la démocratie une illusion ; et cependant le capitalisme engendre des tendances démocratiques au sein des masses, fonde des institutions démocratiques, aggrave l'antagonisme entre l'impérialisme, négateur de la démocratie, et les masses qui aspirent à la démocratie ".
Le Manuel d'Economie Politique du Parti Communiste d'URSS (bolchévik) dit à ce sujet que " à l'époque de l'impérialisme, la lutte des masses les plus larges, guidées par la classe ouvrière, contre la réaction engendrée par les monopoles, a une immense portée historique. C'est bien de l'activité, de l'organisation, de la résolution des masses populaires que dépend l'échec des visées barbares des forces d'agression de l'impérialisme, qui préparent sans cesse aux peuples de nouvelles et pénibles épreuves et des catastrophes militaires ".
Pour arriver à développer un mouvement de masse, le fascisme utilise les formes les plus extrêmes de chauvinisme et les idéologies les plus réactionnaires. Ces superstructures idéologiques jouent bien sûr sur le caractère terroriste du régime. Staline nous dit que " nous avons dit que la vie spirituelle de la société est un reflet des conditions de sa vie matérielle. Mais pour ce qui est de l'importance de ces idées et théories sociales, de ces opinions et institutions politiques, de leur rôle dans l'histoire, le matérialisme historique, loin de les nier, souligne au contraire leur rôle et leur importance considérable dans la vie sociale, dans l'histoire de la société ".
C'est pourquoi, au-delà de son utilisation en tant que main d'œuvre gratuite et corvéable à merci, le fascisme nazi a mis en place l'extermination des populations juives. L'idéologie antisémite a été un moteur dans la constitution de l'idéologie nazie ; son importance a été telle que les convois d'extermination étaient privilégiés à ceux des armes et des troupes.
Une preuve du caractère totalement idéologique de l'antisémitisme est le nombre de membres de la communauté juive en Allemagne en 1933 : 499.682 personnes, soit 0.77% de la population totale ; 70% vivaient dans les villes. Des six millions de personnes d'origine juive exterminées, seulement 160.000 vivaient en Allemagne . C'est un exemple éloquent du rôle de l'idéologie sur les pratiques de l'Etat fasciste.
Si l'impérialisme a utilisé l'antisémitisme comme idéologie dans toute l'Allemagne, ce fut pour faire un moteur pour le renforcement terroriste des valeurs sexistes, racistes, hiérarchiques, capitalistes, anti-communistes.
Il est nécessaire de bien distinguer fascisation de l'Etat et de la société du fascisme en tant que mouvement. La fascisation de l'Etat et de la société est un processus obligatoire et parallèle au développement de l'impérialisme. Le fascisme en tant que mouvement dépend par contre des choix tactiques et stratégiques de l'impérialisme. L'existence d'un mouvement fasciste de masse sert l'impérialisme mais présente également des risques politiques en raison du mouvement s'opposant au fascisme.
En Autriche, la politique de Haider est par exemple une politique fasciste de mobilisation des masses, mais au sein des institutions en voie de fascisation. Il n'y a pas de mise en avant de la violence cotnre-révolutionnaire directe de groupes militants fascistes.
L'antifascisme ne prend donc un sens concret qu'avec une analyse précise à la fois de l'appareil d'Etat et à la fois du fascisme comme mouvement contre-révolutionnaire de masse. L'existence de groupes d'extrême-droite ne signifie pas que le cœur du fascisme y réside ; la social-démocratie, ou la droite nationale-populiste, peuvent être au centre du processus de fascisation. L'antifascisme ne saurait se limiter à une culture opposée à la frange politique apparemment la plus réactionnaire.
Les conditions de lutte sont très différentes selon que l'Etat soit policier, fasciste, ou en processus de fascisation. L'erreur du Parti Communiste d'Allemagne en 1933 avait été de confondre Etat policier et fascisme.
Cela signifie que la politique antifasciste des communistes change selon les périodes historiques ; la menace fasciste, expression politique de la bourgeoisie monopoliste la plus agressive, permet un élargissement du front révolutionnaire, qui doit toujours être sous la direction de la classe ouvrière et de son Parti.


15.Quelle est l'importance du racisme et du patriarcat ?

Le mode de production capitaliste, en abolissant la féodalité, a également amené un nouveau mode de pensée. Néanmoins le développement des individualités n'a pas aboli le patriarcat ; il en a juste déplacé les modalités pratiques.
Ainsi, la revendication révolutionnaire-démocratique de la participation des femmes au vote a nécessité une lutte acharnée, permise seulement par le développement du communisme. La révolution bourgeoise n'a pas aboli la domination masculine. L'écrasante majorité des politiciens, des philosophes, des dirigeants de la bourgeoisie sont des hommes. L'écrasante majorité des femmes dans le monde vit encore, en plus de l'exploitation capitaliste, une situation de soumission au patriarcat.
L'abolition définitive du patriarcat passe par conséquent par la révolution prolétarienne socialiste. Le patriarcat est une culture de domination intimement liée au capitalisme ; le patriarcat sert le capitalisme, qui profite de l'exploitation des femmes, non seulement économiquement mais politiquement. La violence contre les femmes est à mettre sur le même plan que le fascisme ; il s'agit d'une violence barbare, de type féodale, qui aide le capitalisme dans son stade suprême, l'impérialisme.
De la même manière, l'impérialisme, afin de renforcer sa stabilité et de pouvoir disposer de mobilisations fascistes, distille une culture raciste, plus ou moins forte selon ses besoins. L'Etat impérialiste peut à la fois protester contre le racisme au niveau institutionnel pour renforcer la stabilité sociale, et de l'autre tolérer juridiquement les violences racistes qui renforcent son idéologie.
La violence raciste et sexiste n'est pas une violence " dévoyée " de masses confrontées à la misère. Il s'agit d'une violence fasciste, liée à une idéologie de domination. Le racisme provient de la domination sur les peuples et nations ayant à subir le colonialisme et le néo-colonialisme. L'impérialisme profite des colonies et des néo-colonies, et distribue des miettes aux masses populaires des pays impérialistes, tant qu'il le peut, afin de gagner celles-ci à sa cause.
Le racisme et le patriarcat sont deux piliers culturels de la domination du système capitaliste. Ils permettent au capitalisme de neutraliser la conscience des hommes prolétaires, en les faisant eux aussi rentrer dans un processus de domination.
Ainsi, pour nous communistes, la révolution socialiste doit inconditionnellement consister également en la destruction du patriarcat et du racisme, qui sont dans leur essence même liés au capitalisme et à son développement au stade impérialiste.
Les communistes défendent le féminisme révolutionnaire, en tant que mouvement luttant pour les droits de la femme à partir d'une opposition à toutes formes d'oppression. Les communistes rejettent le chauvinisme masculin qui fait de la question de la femme une question secondaire.
Les communistes s'opposent catégoriquement à toute forme de chauvinisme et soutient ainsi, selon les principes de l'internationalisme prolétarien, la lutte contre les idéologies chauvines nationale, européenne, blanche.
Les communistes luttent contre les tentatives petites-bourgeoises de dévier le féminisme en revendications partielles ne favorisant que les femmes des classes capitalistes ; les communistes rejettent les idéologies petites-bourgeoises prétendant renverser une domination raciste pour en amener une autre. Les luttes contre le patriarcat et le racisme sont indissociables de la lutte contre toute oppression et toute exploitation en général.

16.Qu'est-ce que l'antisémitisme ?

L'antisémitisme est une idéologie réactionnaire visant les différentes populations d'origine juive vivant dans différents pays.
Staline nous dit que : " Le chauvinisme national et racial est une survivance des mœurs misanthropiques propres à la période du cannibalisme. L'antisémitisme, comme forme extrême du chauvinisme racial, est la survivance la plus dangereuse du cannibalisme.
L'antisémitisme profite aux exploiteurs, comme paratonnerre pour que le capitalisme échappe aux coups des travailleurs. L'antisémitisme est un danger pour les travailleurs, car c'est une fausse route qui les égare hors du droit chemin et les conduit dans la jungle. Aussi les communistes, en tant qu'internationalistes conséquents, ne peuvent être que les ennemis jurés et intransigeants de l'antisémitisme ".
L'antisémitisme est une idéologie le plus souvent liée au fascisme, tel est par exemple le cas pour l'Allemagne nazie, où l'antisémitisme a joué un rôle essentiel pour la mobilisation réactionnaire des masses. Tel est principalement le cas pour des régimes dominant des populations fortement influencées par les idéologies religieuses catholiques, où l'antisémitisme a pris un caractère ouvertement exterminateur.
Mais l'antisémitisme n'est pas forcément lié au fascisme ; de nombreuses idéologies réactionnaires, mais se distinguant des formes les plus extrêmes de la réaction, peuvent transporter et transportent une idéologie antisémite.
En certains cas les idéologies réactionnaires mettent de côté l'aspect antisémite afin de se renforcer. Cela fut par exemple le cas lors de l'occupation colonialiste de l'Algérie par la France, où la population juive fut faite française (de seconde zone) afin de contrer la majorité arabe luttant pour l'indépendance nationale. Dans des organismes fascistes comme l'OAS ou le GUD (des années 1960) on pouvait ainsi trouver des éléments d'origine juive.
De fait, l'aspect principal de l'idéologie réactionnaire est l'anticommunisme, et les idéologies réactionnaires mettent de côté l'aspect antisémite si cela permet de renforcer l'anti-communisme. Elles utilisent pour cela le sionisme.
Le sionisme est une idéologie réactionnaire de type fasciste. En apparence elle se veut socialiste, progressiste, son véritable caractère est fondamentalement réactionnaire. Le sionisme s'est développé en opposition au communisme, qui veut la libération de l'ensemble des prolétaires et reconnaît les droits des minorités d'origine différente de celle de la majorité. Le sionisme prône le refus de la lutte des classes et le suicide de l'identité des populations juives intégrées dans différents pays au profit d'une émigration dans un territoire dont a été chassé la population.
Le sionisme est une idéologie fasciste alliée à l'impérialisme pour défendre sa politique dans la religion, principalement sur le dos des peuples et nations libanais et palestinien. Le sionisme prétend combattre l'antisémitisme mais ne fait que reproduire le schéma de l'oppression.
Le communisme s'oppose ainsi au sionisme, comme il s'oppose à toutes les solutions petites-bourgeoises aux questions de notre temps, et comme il s'oppose à toute forme de chauvinisme.
Pour les communistes, l'antisémitisme est un poison qui est une expression culturelle du capitalisme et de son idéologie. La seule solution pour les masses populaires juives est la participation à la révolution socialiste dans leur propre pays, car seul le communisme reconnaît leurs droits, parce qu'il reconnaît les droits démocratiques de chaque peuple et de chaque minorité nationale.

17.Qu'est-ce que le mode de production socialiste
et le communisme ?



Le développement du mode de production capitaliste est le développement de la contradiction antagoniste entre le prolétariat et la bourgeoisie. Le capitalisme créé son propre fossoyeur, le prolétariat. Ainsi, selon la loi de la correspondance nécessaire entre les rapports de production et le caractère des forces productives, la conséquence nécessaire est la suppression des anciens rapports de production bourgeois et l'établissement de rapports de production socialistes par la révolution prolétarienne socialiste.
Lorsque le socialisme l'aura définitivement emporté sur le capitalisme, ce sera le communisme, mode de production dont le principe est " De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ".
Karl Marx et Friedrich Engels nous disent à ce sujet : " Entre la société capitaliste et la société communiste, se place la période de transformation révolutionnaire de celle-ci en celle-là. A quoi correspond une période de transition politique où l'Etat ne saurait être autre chose que la dictature révolutionnaire du prolétariat ".
La période de la dictature du prolétariat est par conséquent difficile ; la lutte des classes y est acharnée. Le combat est entre le communisme et le capitalisme, moribond mais non encore définitivement détruit. Le mode de production socialiste se définit comme étape intermédiaire entre le capitalisme et le communisme.
Dans cette période de transition, le pouvoir prolétarien élargit son champ d'action, s'approprie les outils du capitalisme : la loi de la valeur, le commerce, la monnaie, le crédit. L'objectif est la victoire des éléments socialistes sur les éléments capitalistes. Le passage du socialisme au communisme se développe avec les conditions matérielles nécessaires pour appliquer le principe du communisme (" De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ") ; non seulement la production doit augmenter pour pouvoir satisfaire la consommation, mais le niveau de culture et de conscience doit correspondre au communisme.
C'est pourquoi, dans le socialisme, il faudra de nombreuses révolutions culturelles pour abolir l'idéologie bourgeoise. Le passage du socialisme au communisme ne se fait pas mécaniquement.
Lénine nous dit : " Nous avons pour tâche d'écraser toute résistance des capitalistes, non seulement leur résistance militaire et politique, mais aussi leur résistance idéologique, qui constitue la résistance la plus profonde et la plus puissante ".
Même quand la bourgeoisie est renversée, ses valeurs restent tant que la société n'aura pas atteint le communisme. Cela signifie qu'il existe un risque de restauration, tel que cela s'est passé en Union Soviétique dans les années 1953-1956 et en Chine populaire en 1976. Contre les partisans de la restauration, contre les pratiques servant le capitalisme, il y a la révolution culturelle comme lutte des classes. Elle consiste en la lutte contre l'idéologie bourgeoise, contre les valeurs anciennes (égoïsme, individualisme, etc.) au profit des valeurs du communisme.
Cette lutte touche la théorie comme la pratique ; elle permet d'avancer vers le communisme, en dépassant les formes sociales reliées aux valeurs de la société bourgeoise.
Lénine nous dit : " Le travail communiste, au sens le plus étroit, le plus strict du mot, c'est le travail fourni gratuitement au profit de la société ; un travail qui n'est accompli ni comme une prestation déterminée, ni pour avoir droit à certains produits, ni selon des normes légales fixées d'avance ; c'est un travail volontaire fourni en dehors de toute norme, sans attendre une rémunération, sans convenir d'une récompense, un travail conditionné par l'habitude de travailler pour la collectivité et par le sentiment (devenu habitude) de la nécessité de travailler au profit de la communauté - un travail répondant au besoin d'un organisme sain ".
Dans les pays impérialistes, le mode de production capitaliste permet un passage économique plus rapide au socialisme que dans les pays opprimés. Mais la force de l'idéologie bourgeoise est grande dans ses bastions. Cela renforce l'importance des révolutions culturelles.

18.Statuts des Noyaux Autonomes pour le Communisme


1.
Les NAC forment une alliance de combat librement consentie des communistes soudéEs par l'unité idéologique, politique et théorique. Cette alliance vise à l'instauration de l'Etat socialiste en France, et par là l'avancée au communisme par l'édification du socialisme. L'idéologie des NAC est le marxisme-léninisme-maoïsme, c'est-à-dire le maoïsme, dans le cadre de son application concrète en France.

2.
Les NAC rassemblent les éléments d'avant-garde, et organisent le reste du prolétariat. C'est pourquoi, dans leurs tâches d'organisation, les NAC fonctionnent selon le mode du centralisme démocratique.
Le Parti ne doit en effet pas se réduire à la somme des organisations du prolétariat ; " il est en même temps le système unique de ces organisations, leur union formelle en un tout comportant des organismes supérieurs et inférieurs de direction, la soumission de la minorité à la majorité, avec des décisions pratiques obligatoires pour tous les membres du Parti. Sans ces conditions, le Parti ne peut former un tout unique et organisé, capable d'assurer la direction méthodique et organisé de la lutte de la classe ouvrière " (Staline).
Le principe organisationnel est le centralisme démocratique. Cela signifie en pratique :
élection de tous les organismes dirigeants du Parti de la base au sommet ;
comptes rendus périodiques des organismes du Parti devant leurs organisations respectives ;
discipline rigoureuse dans le Parti et soumission de la minorité à la majorité ;
caractère strictement obligatoire des décisions des organismes supérieurs pour les organismes inférieurs.

3.
Les NAC sont organisés sur la base du territoire et du lieu de travail. Ils se composent de cellules de base, de coordinations de ces cellules par une instance supérieure (le comité), elle-même coordonnée par une instance supérieure (le noyau) sous la direction d'un Comité Central élu au Congrès du Parti.

4.
L'organisation du Parti exerçant son activité dans un milieu précis est considérée comme supérieure à celle n'exerçant son activité que dans une partie de ce milieu ; de même l'organisation développant son travail dans une branche d'activité donnée est considérée comme supérieure à celle n'exerçant son activité que dans une partie de cette branche.

5.
L'organisme dirigeant supérieur de chaque organisation du Parti est l'assemblée générale (pour les organisations de base, locales), la conférence (pour les organisations de département, de région), le congrès (pour le niveau national).
Les assemblées, conférences et congrès élisent chacun un bureau ou un comité qui en est l'organe exécutif et dirige l'ensemble du travail courant du Parti entre ces réunions. Les élections ne se font pas par liste mais par un vote uninominal, en garantissant à chaque membre le droit de récuser ou critiquer unE candidatE. L'élection se fait au scrutin secret.

6.
L'organisme suprême du Parti est le Congrès de l'organisation. Les congrès sont convoqués au moins tous les trois ans ; les congrès extraordinaires sont convoqués par le Comité Central de sa propre initiative ou à la demande d'un 1/3 au moins des délégués représentés au dernier congrès.
Le congrès a droit de décision lorsqu'il est représentatif d'au moins la moitié des membres du Parti représentés au dernier congrès ordinaire. Les Congrès sont annoncés au moins deux mois avant leur tenue. Dans le cas où le Comité Central n'organise pas le congrès extraordinaire dans les délais prévus, les organisations ayant demandé ce congrès ont le droit de former un comité d'organisation jouissant des droits du Comité Central pour la convocation de ce congrès.

7.Le congrès :
§ entend et donne son opinion quant au rapport d'activité du Comité Central ;
§ révise et modifie le programme et les statuts du Parti ;
§ fixe la ligne tactique du Parti ;
§ élit le Comité Central.
Le Comité Central est l'organe directeur entre les congrès. Il choisit parmi ses membres des secrétaires pour les différentes commissions ayant trait aux différentes activités ; le secrétaire de la commission politique du Comité Central est le secrétaire général de l'organisation.

8.
Les organisations du Parti sont compartimentées de telle manière à renforcer la sécurité du Parti vis-à-vis des infiltrations policières, de la répression.
Toutes les organisations du Parti sont autonomes quant au règlement des questions locales, dans la mesure où ces décisions ne contredisent pas celles du Parti.

9.
Peut être membre du Parti toute personne en accord avec le programme, les statuts et la ligne politique, et qui milite dans une organisation du Parti. L'admission est toujours individuelle, et se fait avec l'accord des instances supérieures du Parti, après étude de l'activité durant la période de stage dont la durée aura été décidé par ces instances supérieures. L'admission de personnes ayant fait partie d'autres organisations se fait sous la supervision du Comité Central.

10.
Le membre du Parti est actif dans les organisations du Parti, et acquitte les cotisations établies. Il doit sauvegarder par tous les moyens l'unité du Parti, et ne pas se contenter d'être en accord avec les décisions du Parti, mais lutter pour leur application. L'attitude formelle et passive vis-à-vis des décisions du Parti est incompatible avec le statut de membre.

 

11.
Le membre du Parti doit élever son niveau de conscience politique, travailler à constamment assimiler les principes du marxisme-léninisme-maoïsme, c'est-à-dire du maoïsme.
Il doit travailler à faire progresser le Parti et sa base à partir de la critique et de l'autocritique, dans l'esprit d'unité, et posséder un style de travail maoïste.

12.
Le membre du Parti a le droit :
de prendre part, dans les réunions ou dans la presse du Parti, à la discussion libre des problèmes de la politique du Parti ;
de critiquer dans les réunions du Parti tout militant du Parti ;
d'élire et d'être élu dans les organismes du Parti ;
d'adresser telle question ou déclaration qu'il jugera nécessaire à toutes les instances du Parti, y compris le Comité Central du Parti.

13.
Lorsqu'un membre viole la discipline du Parti, l'instance lui étant directement supérieur peut lui donner un blâme, un blâme sévère, le suspendre temporairement ou le destituer des instances dirigeantes, le suspendre temporairement ou le radier du Parti.

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