" Gauchistes Fascistes Assassins " (slogan du " PCF " dans les années 1970).
En tant que révolutionnaires vivant dans un pays comme
la France, nous avons un certain patrimoine. Ce patrimoine vaut
ce qu'il vaut, mais il n'en existe pas moins.
Mai 1968, comme Juin 1968, sont des faits positifs, même
si les étudiantEs étaient imbuEs de culture petite-bourgeoise,
et même si les ouvrierEs ne se sont pas reconnuEs dans l'idéologie
révolutionnaire.
Il suffit de connaître un peu l'histoire pour savoir que
le " PCF " a été farouchement opposé
au mai 1968. D'ailleurs, aujourd'hui encore, la majeure partie
de la " gauche " du " PCF " assume parfaitement
cette position.
Pourtant, il est des gens qui disent que le " PCF "
est encore un parti liée aux classes populaires, particulièrement
à la classe ouvrière. Que ses adhérentEs
veulent le communisme, mais ne savent pas l'exprimer correctement.
Que pour la majorité des gens en France, le " PCF
" c'est le communisme.
Cela nous étonne beaucoup. Le " PCF " a une base
populaire, certainement, mais le RPR l'a ou l'avait aussi. Nous
ne voyons pas pourquoi nous devrions estimer la " gauche
" du " PCF ", alors que le " PCF " a
passé les années 1970/1980 à casser et diffamer
les gauchistes. Nous ne voyons pas non plus pourquoi il faudrait
considérer comme positif un mouvement comme " continuer
la CGT ", alors que la CGT est un partenaire du patronat,
et ce dans toute l'histoire de la Vème République.
La CGT avait même " regretté " Georges
Besse, tué par Action Directe, alors qu'il avait été
responsable d'importants dégraissages et était un
ennemi acharné de la classe ouvrière.
En fait, les gens qui croient en une " gauche " du "
PCF ", en la base du " PCF ", croient en un réformisme
dur. Ils confondent le réformisme, qui veut faire progresser
les conditions sociales avec des réformes, et le révisionnisme,
c'est-à-dire une idéologie se voulant " révolutionnaire
" mais n'assumant pas une pratique opposée au système
capitaliste, et étant même contre-révolutionnaire.
Le Parti Socialiste est réformiste, il ne veut pas la révolution,
ni le communisme ; il entend par des réformes faire progresser
le niveau de vie.
Le " Parti Communiste ", lui, est révisionniste
: il se veut " révolutionnaire ", pour le "
communisme ", mais est en fait réformiste " dur
", c'est-à-dire plus marquée à gauche
que le Parti Socialiste, et tout aussi contre-révolutionnaire.
En pratique, cela signifie que les gens sympathisant avec l'idée
d'une révolution, peuvent (en se trompant) théoriquement
sympathiser avec le " PCF ", mais pas avec le Parti
Socialiste.
Mais est-ce vrai ? Cela l'était sans nul doute il y a 30
ans, lorsque le " PCF " se voulait ouvertement lié
à l'URSS, se disait marxiste-léniniste, etc.
Mais aujourd'hui, est-ce qu'unE révolutionnaire peut sympathiser
avec le " PCF " ?
Nous disons : non, cela n'est pas possible. Sympathiser avec le
" PCF " est quelque chose de possible, mais pas sur
la base de sentiments révolutionnaires.
Pourquoi ? Parce que toute personne ayant vécu mai 1968
connaît la position du " PCF " de l'époque.
Que ceux/celles ayant connu les années 1970/1980 savent
qu'il y a eu le phénomène gauchiste, notamment le
maoïsme.
Et que si un jeune sympathise aujourd'hui avec les idées
révolutionnaires, il y a bien peu de chances qu'il s'organise,
car aucune organisation ne défend un tant soit peu aujourd'hui
les intérêts des classes populaires, même en
paroles. Même les trotskystes (de Laguiller) ont perdu toute
crédibilité, comme l'ont montré les dernières
élections européennes.
Ce qui fait qu'un mouvement révolutionnaire soit reconnu
par les masses populaires, c'est sa théorie, sa pratique,
son programme et son idéologie.
Croire qu'un mouvement révolutionnaire se construit sur
la base de revendications " dures " est faux. "
En vérité, le marxisme, seule théorie révolutionnaire
juste, la Russie l'a payé d'un demi-siècle de souffrances
et sacrifices inouïs, d'héroïsme révolutionnaire
sans exemple, d'énergie incroyable, d'abnégation
dans la recherche et l'étude, d'expériences pratiques,
de déceptions, de vérification, de confrontation
avec l'expérience de l'Europe " (Lénine, Le
gauchisme, maladie infantile du communisme).
Si aujourd'hui on veut la révolution en France, alors il
faut se confronter avec l'expérience révolutionnaire,
pas avec ce qui reste du révisionnisme des années
1960/1970/1980, car le " PCF " représente depuis
longtemps les intérêts des couches sociales populaires
vendues à la bourgeoisie, notamment dans les syndicats.
Aujourd'hui, comme Robert Hue et le " PCF " ont choisi
une voie libérale, comme la majorité de l'ex-Parti
Communiste Italien, il y en a qui disent : ceux/celles qui s'opposent
à cela sont potentiellement révolutionnaires.
Nous disons : non, cela n'est pas vrai. Cela pourrait être
vrai si le " PCF " était une organisation social-démocrate.
Mais le " PCF " n'est pas en tant que tel une organisation
social-démocrate. Il a été un bloc monolithique
pendant des années, défendant une participation
au système capitaliste à partir d'une idéologie
pseudo-communiste.
Les groupes intérieur au " PCF " rejetant l'évolution
de celui-ci défendent en fait leurs privilèges de
classe : ceux de l'aristocratie ouvrière vendue au capitalisme
et muselant les luttes des masses populaires.
Maintenant que le communisme est affaibli en France, pour ne pas
dire plus, que le " PCF " a été en quarante
années vidé de toute substance révolutionnaire
(et ayant donc l'appui des masses populaires), la bourgeoisie
n'a plus besoin du " PCF ". Un espace est donc créé
pour la formation d'un nouveau parti social-libéral, comme
cela a été le cas en Italie.
Mais, en Italie justement, le communisme est plus fort qu'en France.
La bourgeoisie a donc poussé à la conservation d'un
groupement soi-disant communiste, défendant les intérêts
populaires : " Refondation Communiste ". Un excellent
exemple de ce néo-révisionnisme consiste en les
propos de son chef qui " partagereait certaines thèses
épousées par les Brigades Rouges ".
Comme on le voit, la " gauche " de l'ancien " PC
" italien s'est muté en organisation néo-révisionniste,
empêchant les masses populaires de développer ou
de rejoindre les organisations réellement révolutionnaires.
En France, il n'est pas évident que la " gauche "
du " PCF " forme sa propre organisation, même
si cela est possible et probable. Cela dépend de la bourgeoisie,
selon qu'elle juge nécessaire ou pas le renforcement idéologique
de l'aristocratie ouvrière.
En tant que révolutionnaires, il faut en conséquence
:
· Disqualifier l'idéologie de la " gauche "
du " PCF ", néo-révisionniste ;
· Disqualifier la couche sociale appuyant la " gauche
" du " PCF ", à savoir l'aristocratie ouvrière.
Cela signifie également critiquer l'extrême-gauche
espérant en la " base " du " PCF ",
alors que ce parti n'a en pratique plus rien à voir depuis
des décennies avec la réalité des masses
populaires.
Le " PCF " ne veut pas du pouvoir
populaire
La " gauche " du " PCF " dit que les problèmes
remontent aux années 1970, lorsque le principe de "
dictature du prolétariat " a été abandonné.
C'est une conception bien étrange et bien formel.
Car, comment explique-t-il que dans les années suivant
la seconde guerre impérialiste (1939-1945), le PCF n'ait
pas pris le pouvoir, alors qu'il en avait les moyens ?
Politiquement, le PCF regroupait 30% des électeurs, militairement
ses positions issues de la résistance était très
fortes. Alors pourquoi n'y a-t-il pas eu instauration de la dictature
du prolétariat, conformément au programme du PCF
?
Ce n'est sans doute pas pour rien que le PCF s'est fait critiquer
pour cela lors du congrès des PC en Pologne !
Et si même on admet la position justifiant l'absence de
révolution par la présence de troupes américaines
- position capitularde et contraire à la logique des mouvements
de grèves de 1947 - on demandera : pourquoi Thorez a-t-il
capitulé devant De Gaulle ?
Pourquoi a-t-il dit : " Un seul Etat, une seule armée,
une seule police ", et appelé à la mobilisation
pour la production ?
Ne faut-il pas s'étonner qu'il y ait eu alors 5 ministres
communistes (sur un total de vingt) exactement là où
il faut calmer les luttes de classe : l'économie nationale,
la production industrielle, le travail, la production de l'armement
(le ministère de la guerre étant divisé en
deux pour empêcher les communistes d'avoir accès
aux nominations), Thorez étant enfin ministre d'Etat ?
La vérité, c'est que le " PCF " n'a pas
eu une stratégie de prise de pouvoir, et que cela est contraire
aux principes développés par Marx, Engels, Lénine
et Staline, qui étaient alors les théoriciens généraux
de l'idéologie du " PCF ".
Au lieu de travailler pour aller de l'avant dans la question du
pouvoir, le " PCF " a justifié l'abandon de la
lutte contre le capitalisme.
Ce dernier serait entré dans une phase où les grands
monopoles fusionnent avec l'Etat, formant un " mécanisme
unique " : le capitalisme monopoliste d'Etat (C.M.E.)., qui
serait lui-même l'antichambre du socialisme, la France entière
ayant des intérêts divergents des monopoles, à
part " une poignée de monopolistes " (qui deviendront
par la suite " 600.000 grands bourgeois ").
D'où la ligne d'union de la gauche, qui sera réalisé
sous Marchais, qui dira que " la classe ouvrière a
réalisé son unité politique ".
C'est plus qu'une alliance avec le PS, c'est une soumission. La
politique menée par le " PCF " de Robert Hue
a une longue tradition, puisque cette stratégie avait été
élaboré par le PCF de Georges Marchais, qui reprenait
lui-même la politique de Thorez des années 1930.
Et ce depuis le front populaire !
Le problème fondamental a toujours
été que le " PCF ", incapable d'assumer
des positions idéologiques et théoriques conséquentes,
a toujours suivi le Parti Socialiste.
Ce problème a été dès le départ
remarqué par l'Internationale Communiste : " Le paragraphe
de vos thèses concernant le Bloc antifasciste doit aussi
être complètement modifié.
Dans sa forme actuelle, ce paragraphe contient, non seulement
de la confusion, mais des idées très dangereuses
sur le rôle du Parti. Certes, le Parti doit chercher à
créer contre le fascisme un vaste front unique de tous
les ouvriers, des paysans et des couches accessibles des classes
moyennes, mais il ne doit pas former avec ces éléments
un bloc politique dans lequel il se confondrait avec des éléments
petits-bourgeois sur un programme d'opposition au fascisme. Il
faut bien indiquer dans ce large mouvement anti-fasciste le rôle
prédominant du prolétariat et le rôle de guide
du Parti Communiste, qui doit devenir le centre de la lutte de
classe antifasciste, et non le composant d'extrême-gauche
d'une opposition antifasciste comprenant des éléments
de la bourgeoisie.
Le prolétariat doit s'allier aux paysans, qui sont ses
alliés naturels dans la lutte révolutionnaire et
parmi lesquels le Parti doit travailler intensément pour
pouvoir vaincre le fascisme. Il doit, par contre, chercher non
à s'allier à la petite-bourgeoisie, mais à
la neutraliser ou à entraîner ses couches les plus
prolétarisées et les plus accessibles à la
propagande.
Il doit, à cet effet, avoir une base idéologique
pour mener ses campagnes afin d'arracher les ouvriers, les paysans
et certaines couches de la petite-bourgeoisie à l'influence
des partis soi-disant de gauche en voie de fascisation. Il doit
abandonner complétement la notion de classe travailleuse,
qui, outre la classe ouvrière et les paysans, englobe les
intellectuels et les petits-bourgeois. On ne peut parler que des
classes travailleuses (parmi lesquelles prolétariat et
paysannerie doivent être intimement unis pour la lutte).
La notion qui est et qui doit demeurer au centre de toute notre
action, et particulièrement de notre action antifasciste,
est celle de la classe ouvrière, du prolétariat,
qui doit avoir l'hégémonie sur toutes les autres
classes travailleuses ".
Or, qu'a fait le PCF de Thorez dans les années 1930 ? Après
avoir pratiqué une ligne " classe contre classe "
qui a eu de grands succès, l'hégémonie de
Thorez sur le parti a abouti à une mise en place d'une
pratique opportuniste de front populaire.
Il suffit de lire cette monstruosité de Thorez : "
Nous te tendons la main, catholique, ouvrier, employé,
artisan, paysan, nous qui sommes des laïques, parce que tu
es notre frère, et que tu es comme nous nous accablé
par les mêmes soucis.
Nous te tendons la main, volontaire national, ancien combattant
devenu croix-de-feu, parce que tu es un fils de notre peuple,
que tu souffres comme nous du désordre et de la corruption,
parce que tu veux, comme nous, éviter que le pays ne glisse
à la ruine et à la catastrophe " (Thorez).
. Thorez a soumis le prolétariat à la petite-bourgeoisie,
au lieu de faire conduire le front populaire par la classe ouvrière.
Dans le texte de 128 pages intitulé " L'Union de la
Nation française ", Thorez résumera cette stratégie
: " C'est une application des principes de Marx et de Lénine
sur l'alliance jusqu'au bout de la classe ouvrière et des
classes moyennes, non seulement pour vaincre le fascisme mais
pour mettre un terme à l'exploitation du Capital ".
Cette stratégie est contre-révolutionnaire, elle
liquide les positions politiques (le Parti radical est qualifié
de " plus grand des partis, celui qui exerce la plus grande
influence sur la vie politique du pays "), les positions
idéologiques (à l'avant-veille du scrutin de 1935,
l'Humanité titre : " Pour l'ordre, votez communiste
! "), les positions culturelles (le 14 juillet 1935, dans
un discours, Jacques Duclos revendique l'héritage double
de 1789 et de 1917, du drapeau tricolore et du drapeau rouge,
de la Marseillaise et de l'Internationale, en avril 1936, Thorez
parle de réconciliation entre " le drapeau tricolore
de nos pères et le drapeau rouge de nos espérances
" et inaugure à Ivry la statue de Rouget de l'Isle).
La conception de Thorez n'est pas une conception de pouvoir. Sa
notion du pouvoir, qui sera celle du " PCF " comme parti
de l'aristocratie ouvrière, est celle du rapport de forces
pas trop défavorable.
Car comment comprendre sinon les propos de Thorez comme quoi en
1936 " Il n'est pas question de prendre le pouvoir actuellement
", qu'" il faut savoir terminer [une grève] dès
que satisfaction a été obtenue. Il faut même
savoir consentir au compromis " ?
En fait, tout se résume par son propos comme quoi "
Nous n'avons pas de ministres, mais nous avons le ministère
des masses ".
Quel intérêt à avoir une " influence
" sur les masses, si cela ne rentre pas dans le cadre d'une
stratégie révolutionnaire ?
Cet intérêt, c'est celui de l'aristocratie ouvrière
qui se vend à la bourgeoisie, et veut se vendre le plus
chèrement possible, en muselant de manière la plus
démonstrative les luttes de classe du prolétariat.
On peut nous dire ici : la " gauche " du " PCF
" comprend cela aujourd'hui, et veut quitter l'alliance avec
le PC et les verts.
Oui, mais est-ce pour le pouvoir populaire ? Non, il s'agit en
fait d'une stratégie thorézienne de pression "
extérieure ". Cela n'a rien à voir avec les
enseignements révolutionnaires.
Donner une quelconque valeur positive
au " PCF " d'aujourd'hui, c'est soutenir le trotskysme
!
" Le communisme, voilà l'ennemi ! " (Albert Sarrault,
ministre de l'Intérieur de l'Etat français, 22 avril
1927 ).
De tels propos montrent bien que le PCF, lorsqu'il a réussi
à appliquer les directives de l'Internationale Communiste,
a su faire progresser le communisme en France. C'est un patrimoine
à défendre, patrimoine allant jusqu'à la
mort de Staline.
Affirmer que le " PCF " d'aujourd'hui a un quelconque
lien avec celui en liaison avec l'Internationale Communiste, c'est
faire le jeu du trotskysme et du révisionnisme. De fait,
le " PCF " existant à partir des années
50 est le contraire absolu de ce qu'aurait pu et dû être
le PCF des années 1930 !
Un exemple flagrant réside dans la grande offensive troskyste
sur le " PCF ". Qu'est-ce que le trotskysme ? "
Le trotskysme actuel n'est qu'une falsification du communisme,
à l'instar des modèles 'européens' du pseudo-marxisme,
c'est-à-dire en fin de compte dans l'esprit de la social-démocratie
" (Résolution du Comité Central du PC d'URSS,
1925).
Il ne faut donc pas s'étonner que dans la phase d'absorption
du " PCF " révisionniste dans la social-démocratie,
les éléments de l'aristocratie ouvrière refusant
cela se tourne vers le trotskysme.
Pourquoi ? Parce que le trotskysme fournit une idéologie
équivalente au " PCF " des années 70 -
ouvriérisme, pseudo-communisme, slogans révolutionnaires-sentimentaux,
etc. - tout à fait acceptable pour ses éléments
alors que l'idéologie révisionniste s'écroule.
Ainsi, le feuillet " Gauche Communiste du PCF ", "
journal de la gauche du parti communiste français "
(pour les gens qui n'auraient pas compris), diffuse une idéologie
mi-révisionniste mi-trotskyste. Ce groupe diffuse de manière
éclectique des brochures de textes de Marx, Engels, Gramsci,
Lénine, Trotsky, Rosa Luxembourg, Che Guevara,
La ligne politique est la suivante : " courant interne du
PCF, notre programme est celui du Manifeste de Marx et Engels.
Nous respectons la démocratie ouvrière, développons
une lutte d'idées et agissons sur des objectifs précis,
avec d'autres à gauche, passant outre les clivages hérités
d'une histoire déformée du mouvement ouvrier. La
déstalinisation du PCF se faisant sur des bases social-démocrates,
nous militons pour un nouveau congrès de Tours, pour ouvrir
une perspective neuve et socialiste ".
Par " d'autres à gauche ", il faut principalement
entendre les trotskystes, notamment du " Parti des Travailleurs
".
Cette " gauche communiste " du " PCF " est
en fait une tentative de fédérer toute l'extrême-gauche
dans un nouveau " PCF " qui serait à dominante
trotskyste.
La vision de ces néo-trotskystes n'est évidemment
pas très contemporaine. Présentant un dessin de
Lénine avec une banane de rocker, il est affirmé
que cette caricature résume bien l'union de la " modernité
" et de leurs " racines ". Le rock'n roll, quelle
modernité ! !
En termes de luttes de classe, la " gauche du PCF "
considère que " le peuple avec en son sein la classe
ouvrière (dans le cadre du capitalisme) doit renverser
démocratiquement, par la volonté de la majorité,
la bourgeoisie, incapable de construire un monde de liberté,
de fraternité, d'égalité, de paix, de prospérité
".
Sa ligne est réformiste dur et électoraliste, avec
quelques accents révolutionnaires volés au maoïsme
(" pouvoir populaire ", " nouveau pouvoir "
etc.).
Elle est favorable à l'anarcho-syndicalisme et anti-léniniste
: les syndicats se doivent d'être " libres et indépendants
des partis politiques, économiques et sociaux. Ils auront
pour devoir de défendre et de faire progresser les conditions
de vie des salariés, des locataires etc... face à
tous les pouvoirs ".
Cette ligne idéologique est sans aucun doute trop éclectique
pour pouvoir avancer. Néanmoins, elle est un danger, car
elle sème la confusion, et sa démarche se veut "
révolutionnaire ".
Donner une quelconque valeur positive au " PCF ",
c'est entrer dans le jeu du révisionnisme
!
Nombre de cotisantEs en 1998 à l'Union des Etudiants Communistes
(UEC) : 165.
Prenons " Intervention Commniste ", le feuillet de la
" coordination communiste ".
Qu'y lit-on ? Que les " communistes de France vit un drame
: leur Parti, qui incarnait l'esprit de lutte et la perspective
du socialisme, est compromis, sous couvert de 'mutation' dans
un gouvernement de gestion loyale du capitalisme ".
Nous ne pouvons que nous demander : mais n'était-ce pas
déjà le cas à partir de 1945 ?
Et est-ce que cela n'a pas déjà été
le cas lors du Front Populaire ?
La réponse est positive. Alors pourquoi la " coordination
communiste " peut-elle oeuvrer à la " renaissance
léniniste et la continuité révolutionnaire
du PCF " ?
Parce que son idéologie est celle de l'aristocratie ouvrière.
Son discours s'adresse, et cela est précisé à
chaque fois, " aux travailleurs et à la nation ".
L'un des leitmotiv est la " perte de la souveraineté
nationale ", et il est parlé du " grand capital
financier cosmopolite ".
L'objectif idéologique de la " coord " est "
de rassembler autour de la classe ouvrière la foule immense
de ceux qui tiennent à la France et à la République
". Culturellement, ce groupe est brutalement anti-maoïste
et se veut tout autant anti-trotskyste.
Pour les élections européennes, il aurait fallu
selon la " coord " une liste communiste capable de "
rassembler les progressistes autour d'axes de lutte visant à
fusionner combat pour les revendications salariales et sociales
et défense de la souveraineté nationale " .
Une liste qui aurait dû, " en mêlant patriotisme
populaire et internationalisme révolutionnaire, soutenir
les 'eurogrèves', c'est-à-dire l'Europe des luttes
jusqu'au retrait des traités de Maastricht - Amsterdam
".
La " coord " est donc un groupe social-chauvin, dont
les partisanEs ne sauraient en aucun cas être révolutionnaires.
La seule construction possible d'une organisation révolutionnaire :
au cur des masses populaires !
Comment le PCF est-il devenu une organisation révolutionnaire
de masse dans les années 1920/1920 ?
En se bolchévisant, en suivant la ligne " classe contre
classe ".
En représentant les intérêts des masses populaires,
en affrontant le système. " Feu sur les ours savants
de la social-démocratie ", " Descendez les flics,
camarades, descendez les flics ", " il nous faut une
guépéou ", nous disait Aragon.
Aujourd'hui, subjectivement, la situation
est difficile. Mais, objectivement, de plus en plus de monde est
confrontée à la question révolutionnaire.
Les question des banlieues, celle de la violence contre les femmes,
celle du racisme et de l'exploitation, ne peuvent être résolues
que dans un sens révolutionnaire.
Cela n'est possible qu'avec une idéologie servant les masses
populaires. Il faut en ce sens suivre Mao : " La philosophie
marxiste - le matérialisme dialectique - a deux particularités
évidentes. La première, c'est son caractère
de classe : elle affirme ouvertement que le matérialisme
dialectique sert le prolétariat ; la seconde, c'est son
caractère pratique : elle met l'accent sur le fait que
la théorie dépend de la pratique, que la théorie
se fonde sur la pratique et, à son tour, sert la pratique
".
Vive le maoïsme !