Les liens économiques entre l'Etat et la bourgeoisie [paru dans FRONT SOCIAL n°13 - printemps 1999] Ce texte fait suite à un autre texte, "A propos de la
démocratie bourgeoise", publié dans le N° 12 de Front Social .
On nous présente en général lEtat comme étant une entité indépendante qui serait placée au-dessus des classes dans leur intérêt commun. Or il nen et rien, car lEtat nest que linstrument dont se sert la bourgeoisie pour assurer ses intérêts économiques.
Il faut garder en tête le schéma suivant : à la base se trouve linfrastructure (ou structure inférieure) qui regroupe les forces productives et les rapports de production (ou le régime économique et donc, en loccurrence le capitalisme). Linfrastructure détermine lidéologie dominante et par là le système juridique, politique, religieux. Lidéologie et les institutions (lEtat ) sont regroupés au sein de la superstructure (ou structure supérieure). De tout cela découle le fait que dans le mode de production capitaliste, lEtat est lEtat des capitalistes. " LEtat moderne, quelle quen soit la forme, est une machine essentiellement capitaliste : lEtat des capitalistes "
LEtat instrument de la bourgeoisie agit de différentes façons en donnant des privilèges à la bourgeoisie, en garantissant ses intérêts par des actions économiques ou politiques. Ainsi, " le moyen par lequel les " appareils de gouvernement " cherchent à dominer les peuples, est consigné dans la constitution " ; le moyen qui sert à dominer les peuples, dans le mode de production capitaliste, cest la propriété privée des moyens de production dont la protection par lEtat bourgeois français est garantie par larticle 17 de la Constitution française qui souligne : " La propriété privée étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé ".
LEtat français se pose donc en défenseur des intérêts de la bourgeoisie, car ne loublions pas, il fut lui-même créé par la bourgeoisie, pour défendre ses intérêts face à la féodalité contre laquelle la bourgeoisie Française sétait révoltée au travers de la révolution de 1789.
LEtat est donc linstrument dont se sert la bourgeoisie pour protéger et étendre ses intérêts de classe ; la bourgeoisie se sert de lEtat dans le domaine économique, mais également dans le domaine politique (lois diverses favorisant la bourgeoisie ), et coercitif (répression de tout mouvement réellement révolutionnaire .).
LETAT, DEFENSEUR ET
REPRESENTANT DES INTERETS DE LA BOURGEOISIE
Laction de lEtat dans le domaine économique a pris de lampleur dans le courant du XXème siècle, ce qui a eu comme conséquence le fait que certains économistes aient qualifié lEtat daprès la Deuxième Guerre Mondiale d " Etat providence ", par opposition à " LEtat gendarme " aux fonctions régaliennes du XIXeme siècle.
SI lEtat a eu plus dimportance dans léconomie au XXe siècle, cest parce que la bourgeoisie, les entreprises capitalistes lui en avait assigné lordre, ceci afin de défendre leurs intérêts à lépoque de limpérialisme. La bourgeoisie dans une de ses multiples contradictions, na cessé alternativement davoir besoin dun Etat intervenant dune façon limitée dans léconomie quand elle se sentait assez forte pour affronter la concurrence, et dun Etat intervenant dune façon plus importante quand elle nétait pas capable daffronter les contraintes extérieures.
Mais ne nous leurrons pas : lEtat na jamais cessé daidé économiquement la bourgeoisie, dune façon ou dune autre. Sil est apparu un mythe dun " Etat-gendarme ", cest parce que la bourgeoisie navait à ce moment là pas besoin de la présence trop importante de lEtat dans léconomie. Cela ne veut pas dire quil ny ait pas de présence de lEtat dans léconomie.
Il est clairement établi que lEtat du XIXème siècle na pas seulement eu une fonction répressive, puisquil a mis en place routes, voies ferrées, canaux pour désenclaver les régions, et a unifié les marchés pour les fondre dans un " marché unique ".
Ne serait-ce que déjà aux XVIIème-XVIIIème siècles, suivant une politique économique protectionniste, lEtat mettait en place des taxes douanières élevées.
Et si nous nous arrêtions seulement à la fonction répressive, la seule attribuée à lEtat du XIXème par certains, cette fonction répressive de lEtat avait pour but de protéger la propriété privée des moyens de production, et donc de protéger les intérêts économiques de la bourgeoisie. Nétait-ce déjà pas la une action économique de la part de lEtat ?
Lintervention de lEtat dans léconomie sest accrue peu à peu parce que la bourgeoisie en avait besoin pour lutter contre la concurrence, mais aussi parce que les crises devenaient de plus en plus dangereuses pour les capitalistes. Lautre élément causant la présence de lEtat dans léconomie fut exogène : les capitalistes devaient faire face aux succès que rencontraient les idées communistes dans les masses, et ce grâce aux victoires rencontrées un peu partout dans le monde (révolution russe et industrialisation, lURSS écrasant les nazis à Stalingrad, Chine populaire, Vietnam ). LEtat est intervenu pour contrer la soif de libération des masses en leur faisant miroiter le paradis capitaliste en faisant quelques concession dans le domaine social (création de la Sécurité Sociale en 1945..). Il mena aussi une lutte aussi bien idéologique que répressive contre tout mouvement révolutionnaire, en France comme à létranger.
Lintervention de lEtat dans léconomie sest accrue à lépoque ou le capitalisme est passé au stade de limpérialisme, pour solutionner les différents problèmes que les monopoles ne pouvaient résoudre seuls. Ils ont confiés à lEtat la charge de résoudre ces problèmes. LEtat sest donc vu assigner la mission de contrecarrer la baisse du taux de profit, mission quil accomplit par divers moyens : blocage des salaires pour permettre laccroissement de la plus-value, ouverture ou préservation de marchés pour offrir des débouchés aux marchandises produites par les capitalistes et au capital-argent et à la capacité productive.
LEtat français notamment, après lécroulement du système colonial, a tissé des liens officiellement culturels, mais fondamentalement écono-miques, avec danciennes colonies, afin quelles continuent à être des terrains découlement des marchandises produites par les entreprises françaises. Ce faisant LEtat français doit continuer à maintenir les positions de limpérialisme français.
LUnion Economique Européenne, poursuit, quant à elle, une politique délargissement des marchés pour les entreprises. En supprimant les barrières douanières, en unifiant les monnaies LUnion Economique et Monétaire est une solution pour permettre aux monopoles de continuer à écouler leurs productions en réduisant les coûts.
Il ne faut pas croire quaujourdhui lEtat a complètement disparu de la sphère économique, et quil aura totalement disparu après la signature du traité dAmsterdam.
LUnion Européenne nest que la constitution dun super-Etat bourgeois, fédérant écono-miquement les pays européens un peu comme le font les USA, dans lequel chaque Etat à ses propres lois (notamment en ce qui concerne la peine de mort) mais dont les intérêts communs sont représentés par la Maison-Blanche. Dailleurs la corruption, dont ont commence à parler à la commission européenne, démontre bien que la gestion européenne est fort semblable à celle pratiquée en France
COMMENT SEXPRIME LAIDE APPORTEE PAR LETAT A LA BOURGEOISIE
Voyons maintenant les liens économiques qui existent entre lEtat et la bourgeoisie, et par quels moyens lEtat essaie de contrecarrer la baisse du taux de profit, ce qui en dernière analyse le but principal que lui assigne la bourgeoisie.
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1 Prise en charge par lEtat de frais improductifs pour les entreprises privées
LEtat gère les secteurs comme lénergie (électricité), afin dassurer aux monopoles des prix très intéressants pour eux. Ceci conduits à une réduction du prix de revient pour les entreprises, et donc une bonne position face à la concurrence.
Les frais de fonctionnement de lEtat sont des sources de financement, une aubaine pour les entreprises capitalistes au travers de lobtention de marchés publics, (écoles, bureau, fourniture, vente darmes..).
LEtat engage de plus en plus de fonds publics pour ouvrir des débouchés aux monopoles : recherche techno-logique, développement des moyens de communication
Laide accordée par lEtat aux monopoles prend la forme de la construction dimportantes réalisations techniques et scientifiques financées grâce à des budgets considérables et donc par les impôts- afin de développer des secteurs scientifiques dont les coûts auraient été trop élevés pour les monopoles.
Les secteurs dans lesquels sengage lEtat (aéronautique, nucléaire ) demande un important capital fixe. Le capital fixe na pas la souplesse du capital variable pour les entreprises capitalistes. En cas de crise, une entreprise capitaliste possédant un important capital fixe est plus pénalisée que ses concurrentes, car si elle peut licencier son personnel, elle ne peut pas se séparer aussi facilement du capital fixe (machines, outils). Les frais engagés pour le capital fixe ne peuvent que se faire ressentir sur les prix quelle pratique, et elle devient moins compétitive que ses concurrentes.
Le fait que lEtat finance de lourds investissements et projets scientifiques et techniques (conquête de lespace ) permet aux monopoles de ne pas engager trop dargent dans des investissements qui, avec la vitesse du progrès technique, deviennent vite obsolètes.
Le fait que les plus gros monopoles participent aux programmes nationaux accentue la croissance de ces monopoles, ainsi que la concentration et la centralisation du capital. Ainsi, aux USA, IBM, qui participa au programme Apollo à partir de 1961, passa du 56ème rang des monopoles en 1957 au 6ème rang en 1971, réalisant un chiffre daffaire de 68.8 millions de dollars en 1957 contre 1279.3 millions en 1972.
Dans la catégorie des secteurs non-rentables pour les monopoles, mais dont lexploitation par lEtat permet de contrecarrer la baisse du taux de profit, lon peut citer lenseignement, dont la finalité est daider au mieux les monopoles à avoir une main-duvre qualifiée, afin de minimiser leurs coûts de formation et de production (un ouvrier bien formé coûte moins cher puisquil fait moins derreurs par exemple, et économise du temps et donc de largent à lentreprise).
LEtat prend donc en charge la formation professionnelle, la formation de cadres qui iront diriger de grandes entreprises, ce qui décharge le Capital privé de frais improductifs.
2. Les nationalisations,
Les nationalisations dans le mode de production capitaliste nont rien à voir avec celles qui existent dans un système économique fondé sur la collectivisation des moyens de production, dans un pays communiste.
Les nationalisations ont lavantage pour la bourgeoisie de renflouer les entreprises déficitaires, mais aussi, daccompagner et dimpulser le développement de certaines industries ou de toute les industries.
Ainsi, les nationalisations daprès la seconde Guerre mondiale avaient pour objectif de reconstruire léconomie nationale. Il va sans dire que les nationalisations sont aussi un bon moyen pour les actionnaires de gagner de largent puisque lEtat les indemnise ; les nationalisations de 1981 auront coûté 58 milliards de francs, rien que pour cela.
Lexistence des entreprises publiques a plusieurs avantages pour les capitalistes. Elles participent à la création de la plus-value générale, sans pour autant participer au partage du profit général, puisquelles peuvent très bien ne pas faire de profit, et continuer à exister à laide de subventions. Si les entreprises nationalisées, publiques, ont un taux de profit faible, elles laissent au secteur privé le soin de sapproprier la plus-value créée. Quand les entreprises nationalisées commencent à faire des profits, elles sont immanquablement rendues au secteur privé, car celui-ci ne peut se permettre de voir la plus-value et le profit être approprié par le secteur public
En 1981, furent nationalisées, en autres, la CGE, St Gobain, Pechiney Thomson et Bull. Quand ces entreprises furent privatisées entre 1986 et 1995, elles faisaient toutes des bénéfices, ce qui au nétaient pas le cas lors de leur nationalisation. Cela fut aussi le cas avec Renault, France télécom, et ce sera le cas avec le Crédit Lyonnais dans lequel lEtat a injecté plus de 190 milliards de francs et ce malgré la gestion plus quinconséquente de la part des dirigeants du Crédit Lyonnais. LEtat a toujours nationalisé, en même temps que les entreprises industrielles, des banques ceci afin de diriger lépargne vers le financement des entreprises nationalisées.
Le maintien des entreprises publiques (mais aussi toutes activités de lEtat) génère lemploi de salarié/Es, lachat de matériels ; cela assure le taux de profit des entreprises privées. Malgré tout lactivité du secteur public entraîne des prélèvements sur les profits et surtout sur les salaires, ce qui a pour effet de réduire les débouchés et le capital disponible pour laccumulation
3. Financement direct ou indirect des entreprises capitalistes
Le financement des entreprises le plus employé à lheure actuelle est celui que lEtat emploie sous couvert de lutte contre le chômage.
Il est évident que le financement des entreprises au travers des multiples aides à lemploi na jamais eu deffet sur la diminution du nombre de chômeurs, par contre il a eu un effet direct sur les entreprises pour augmenter leurs profits et faire diminuer le taux de profit.
Il faut savoir que lEtat investit chaque année plus de 160 milliards de francs pour financer la politique de lemploi qui se traduit par la mise en place de contrats spécifiques qui permettent aux entreprises davoir une main-duvre à bon marché et ainsi den extirper une plus-value conséquente.
Or cette politique de subvention aux entreprises en échange de lembauche de quelques personnes savère particulièrement incapable de résoudre le problème du chômage. Car si cette politique de lemploi navait pas existé il y aurait aujourdhui tout au plus 140000 chômeurs de plus, soit une goutte deau par rapport au 3 millions de chômeurs officiels et aux 5 millions officieux.
Si on sarrêtait à une analyse purement petite-bourgeoise du problème, on sétonnerait juste que la politique de lemploi avec tout largent qui y est investi depuis 25 ans na pas réussi à réduire le nombre de chômeurs / chômeuses. Mais il faut savoir que considérant que le capitalisme a toujours besoin dune armée industrielle de réserve, les chômeurs / chômeuses, pour faire pression sur le niveau des salaires de larmée industrielle active, les salariéEs, il est normal que le nombre de chômeurs / chômeuses nest pas diminué.
De plus considérant que cette manne de lEtat faire accroître le profit et contrecarre la baisse du profit des entreprises sans que celles-ci ninvestissent en capital variable il est normal que ce procédé ne risque pas de sarrêter un jour et que les entreprises préféreront toujours employer des gens payés par lEtat que dinvestir dans du capital variable cest à dire dans lachat de la main-duvre salariée. Donc plus le nombre de chômeurs/Seuses augmentera, et plus les entreprises recevront des fonds de lEtat, et plus celui-ci fera croire quil lutte contre le chômage, et donc plus il financera les entreprises pour faire croire aux gens quil mène une politique de lutte contre le chômage.
Le gouvernement sous le prétexte de ne pas verser dans " lassistanat " préfère ne pas augmenter les minimas sociaux des chômeurs/Seuses, mais subventionne en contrepartie les entreprises. La raison de ceci est que les chômeurs/Seuses risquent de ne pas dépenser les faibles revenus que leur accorderait lEtat (si il augmentait les minimas sociaux) dans des marchandises produites par des entreprises françaises, mais ils pourraient les dépenser en achetant des produits dentreprises étrangeres. LEtat en choisissant de subventionner les entreprises préfère donc subventionner directement le Capital. Preuve de ceci est que les subventions que lEtat accorde aux entreprises, serviront pour celles-ci, à aller investir à létranger (dans des pays à faible coût de main-duvre) pour y construire des usines et ainsi perpétuer limpérialisme français dans ces pays et augmenter la plus-value.
4 Garanti explicite du profit des entreprises capitalistes par lEtat
Le IIIeme Reich avait conclue avec lindustrie du caoutchouc des contrats garantissant la rentabilité de ces entreprises.
La construction de ponts de réseaux de communications, dinfrastructure allège le coût de linvestissement pour les entreprises et relève leur taux de profit. La construction de voies ferrées vers 1840 est une bonne démonstration des rapports entre lEtat et le capitalisme. En 1842 une loi fut votée qui indiquait que lEtat devait acheter les terrains sur lesquels devaient passer les chemins de fer et aussi construire les ouvrages dart, et les compagnies nauraient plus quà poser les rails et exploiter la ligne une fois celle-ci construite. Mais il est évident que devant le bénéfice que pouvaient tirer tout capitaliste de lexploitation des lignes de chemins de fer, lEtat fit en sorte que se furent les plus importantes compagnies qui puissent obtenir le marché.
Ceci se passa sous le règne de Louis-Philippe qui été soutenu par toute laristocratie financière. Mais Louis-Napoléon Bonaparte, une fois au pouvoir, ne changea en rien cette politique, puisquil rétrocéda même au secteur privé la ligne Paris-Lyon et accorda pour 99 ans la concession des lignes de chemins de fer aux compagnies privées. Enfin lEtat versa 272 millions en 1863 pour que les compagnies continuent à construire des voies ferrées. LEtat racheta aussi toutes les lignes de chemins de fer déficitaire.
Les commandes publiques sont très importantes pour les entreprises capitalistes puisquelles peuvent compenser pour un temps la demande des consommateurs. Elles servent surtout à contrecarrer la baisse du taux de profit en assurant des débouchés aux Capital par les marchés que propose lEtat aux capitalistes. Les entreprises de Bâtiment Travaux Publics ne vivent quavec les commandes que lEtat leur fournit. Ainsi Bouygues la première entreprise de BTP de France sest même vue confié la première chaîne de télé de France (TF1). Les liens entre Bouygues et lEtat ont fait dailleurs que TF1 a soutenu la campagne de Balladur pendant les élections présidentielles de 1995. Bouygues a aussi fait des reportages lénifiant sur le Maroc et son roi pour y obtenir des marchés.
Un exemple de la politique des marchés publics est le Stade de France. LEtat a déboursé un peu plus de 9 milliards de francs pour la Coupe du Monde de foot en 1998, (le Stade de France à lui seul a coûté 2.7 milliards des francs). Ceci afin que les monopoles (Nike, Coca-Cola en tête) fassent des profits. Les infrastructures (RER) auront quant à elles coûtées 3 milliards de francs. Ajoutons à cela que lEtat devra verser 70 millions de francs par an au consortium auquel le stade à été concédé par lEtat tant quaucune équipe de première division (de la taille du PSG) ne viendra sinstaller au Stade de France. Lon ignore par contre, combien lEtat à donner pour que gagne léquipe de France.
Les commandes de lEtat ont aussi souvent été favorable à lindustrie de larmement, au complexe militaro-industriel qui à eu son heure de gloire pendant lexistence de lURSS. Ce complexe militaro-industriel a dailleurs lourdement insisté pour que les Etats sengagent dans des guerres afin quils puissent avoir un prétexte pour financer les entreprises darmement. Le complexe militaro-industriel est aujourdhui encore très puissant et ce particulièrement aux USA, pays dans lequel il sest enrichi pendant la deuxième guerre mondial en fournissant des armes à la France et aux alliés, pour la petite histoire il faut savoir que le complexe milataro-industriel était près à vendre des armes aux nazis, mais ces derniers étaient moins bon payeurs que les alliés.
Etat, crédit, banque et finance
Le crédit est un élément très important dans le cycle du capital, de lui dépend la mise en valeur du capital, puisquil intervient pour réduire la vitesse de circulation du capital. En effet sans crédit pas de production, puisque la production ne peut être recommencée sans transformation de la marchandise en argent, et donc de celle-ci. " Le développement de la production capitaliste enfante une puissance tout à fait nouvelle, le crédit, qui à ses origines sintroduit sournoisement comme une aide modeste de laccumulation, puis devient bientôt une arme additionnelle et terrible de la guerre de la concurrence, et se transforme enfin en un immense machinisme social destiné à centralisé les capitaux "
Le crédit qui à une extrême importance à lépoque de limpérialisme pour les raisons que nous venons de voir, est un secteur important, mais aussi très sensible et ce surtout à lépoque de la concentration bancaire, ou la faillite dune seule banque peut avoir un effet de réaction en chaîne, il était important que lEtat intervienne dans ce secteur. Après la crise de 1929-1933, lEtat a permis à loligarchie financière de se restructurer afin déviter de nouvelles faillites (ce qui na pas permis den éviter quelques-unes unes quand même).
Fut donc décidé la séparation du crédit à long terme du crédit commercial pour que les banques puissent rapidement avoir des fonds de leurs débiteurs en cas de rués des personnes voulant récupérer de largent se trouvant sur leurs comptes. Ceci afin que ne se reproduisent pas les événements qui ont eu lieu en 1929, et que les banques ne fassent pas faillites. Les prêts à court terme ne devaient être plus financés que par les dépôts bancaires à court terme et les crédits à long terme, financés par les dépôts bancaires à long terme (caisse de retraites, compagnie dassurance-vie )
LEtat est aussi intervenu pour sauver de la faillite plusieurs banques (Lloyds en Angleterre, Crédit Lyonnais en France), ou en créant des organismes financiers spécifiques pour aider les entreprises, ainsi fut créée en France la Banque Française du Commerce Extérieur en 1944 (ayant pour but le financement à long terme du commerce extérieur), renaissance de la banque du commerce extérieur. En 1945 est créée la Compagnie française dassurance du commerce extérieur (COFACE) qui va couvrir les dépenses des entreprises qui vont investir à létranger pour étendre et consolider limpérialisme français. La dernière institution financière créée par les Etats demeure la BCE (Banque Centrale Européenne), la BCE dont la mise en place participe à la politique délargissements de débouchés pour les capitalistes. Soulignons que la mise en place de lUEM participe de la part des Etats européens à laccroissement de la financiarisation de léconomie et au soutien de quelques gros monopoles européens, au détriment dautres secteurs capitalistes. Mais ceci nest pas nouveau puisque que cela est une contradiction de plus du système capitaliste, contradiction qui est due au fait que les actions de lEtat, si elles sont si parfois contradictoires, sont dues au rapport de force existant entre les différentes bourgeoisies existantes (industrielle, financière, propriétaires terriens)
Le lien le plus clair qui existe entre lEtat et les organismes de crédit et la baisse ou la hausse des taux dintérêts décidés par lEtat avec la Banque de France, (taux qui seront maintenant décidé par la Banque Centrale Européenne). Les taux dintérêts sont "conseiller " à lEtat par les organismes financiers privés en fonction de la conjoncture économique. Les taux influent directement sur les prêts que les banques consentent, ou sur les rémunérations des comptes bancaires. Biensûr plus les taux sont bas, plus ils sont avantageux pour que les entreprises investissent.
LEtat en jouant aussi sur la circulation de monnaie, en fixant la parité des monnaies intervient aussi sur léconomie. Il ne faut pas croire que dorénavant avec leuro, il y ait une profonde différence. La BCE qui décide dorénavant de la politique monétaire a été mise en place, tout comme lEurope économique pour défendre les intérêts de la bourgeoisie, et notamment de la bourgeoisie monopoliste.
LEtat peut aider le capital financier et le capital productif en jouant sur les taux de crédits, en les augmentant ou en les baissant (ce qui est plutôt dactualité). Ce qui a pour effet de contraindre les gens à acheter ou à épargner.
Les intermédiaires financiers permettent discrètement aux entreprises de recevoir des fonds de lEtat (ainsi la Caisse des dépôts et consignations mis beaucoup dargent dans lusine Citroën pour la renflouer après la crise de 1929)
Enfin, autre faveur de lEtat au Capital financier, les salariés sont obligés davoir un compte en banque pour recevoir leurs virements ou encaisser leur chèque. De cette façon largent quils mettent sur leurs comptes et reversé sous forme de prêts par les banques aux capitalistes à des taux préférentiels. La ségrégation est aussi bien présente dans le système du crédit, puisque les particuliers ont des taux de rémunération de leurs comptes très faible comparés à ceux des entreprises capitalistes
Le rôle du gouvernement, du parlementarisme dans laide à la bourgeoisie
Si lEtat est le représentant officiel de la bourgeoisie, il faut à sa tête des gens qui représentent en personne lEtat est donc les intérêts de la bourgeoisie. Ces gens se sont les ministres, les parlementaires, et le président de la République, mais aussi ce sont aussi toutes les institutions de la dictature de la bourgeoisie.. Toute cette classe politique est en majeure partie issue des grandes écoles, de laristocratie ou de la bourgeoisie et a diverses fonctions qui visent toutes à préserver les intérêts de la bourgeoisie. Dabord la clique politicienne à la fonction de légiférer, faire des lois qui ont pour but de préserver la propriété privée des moyens de production, détendre le profit des capitalistes (signature du traité de Maastricht et du traité dAmsterdam). Elle a aussi comme fonction de faire office de VRP dans dautres pays en essayant de vendre ici une centrale atomique, la de négocier limplantation dune usine. Elle, et enfin le pouvoir de répression, souvent employée au cours de lhistoire (la Commune, grèves réprimées par le gouvernement socialiste en 1948, démantèlement de tout mouvement révolutionnaire .)
Cette classe politicienne, entretient avec les capitalistes des liens que lont pourrait qualifier de mafieux. Cela parce quel les politiciens sont chargés de garder la " boutique " et duser de tous les moyens pour défendre et faire prospérer les profits des capitalistes. Ceux-ci peuvent récompenser les politiciens avec des primes (ce que lon appelle la corruption), ou les remplacer par dautres quand ils voient que leur poulain donne des signes de faiblesses
(remplacement dun régime " démocratique " par un régime fasciste..). Les " commis " du capital ne sont donc en définitive que des pantins dont la légitimité démocratique est plus que discutable puisque, par exemple, sur une population denviron 58 millions de personnes, Chirac ne fut élu en 1995 que par 15.763.027 personnes ce qui fait sur 58 millions de personnes il ne représente que 27.18% de la population. Et il représente 39.43% des 39.976.944 personnes inscrites sur les listes électorales pour les élections.
Ce qui est flagrant cest que les petites divergences entre partis politiques sont des divergences sur le fond entre les représentants de différentes parties de la bourgeoisie (qui rappelons-nous nest pas unique). Les débats quant au traité de Maastricht, nous la prouvé, les divergences dans la classe politicienne venaient du fait que certains politiciens servaient soit les intérêts de la bourgeoisie des grands propriétaires fonciers, soit ceux des exploitants agricoles, soit ceux de la bourgeoisie industrielle, soit ceux de la bourgeoisie financière, ou encore les intérêts de la petit et moyenne bourgeoisie commerçante, la bourgeoisie
des monopoles contre celle des PME (PME dont le P " C "F sest fait le défenseur attitré). Mais sur le fond aucun partis médiatiquement représenté na contesté limpérialisme de lUnion européenne, na contesté le fait que lUnion Economique nallait servir que les intérêts de la bourgeoisie européenne unifiée contre le prolétariat. Tous les partis (le F.N. y compris) essayant de sauvegarder les intérêts de la bourgeoisie dont ils sont les représentants
Si la classe politicienne est parfois divisée quand il sagit de défendre les intérêts de la bourgeoisie, elle est toujours unie quand il sagit de réprimer le peuple, de lui soutirer de largent, de le laisser se faire exploiter par le capitalisme .En bons chiens de garde du capitalisme les politiciens font extrêmement bien leur travail, en tant que représentant du peuple se sont des hypocrites et des menteurs éhontés. Ainsi les promesses électorales quils font avant chaque élection (réduction des impôts, réduction du chômage ) ne sont jamais tenues une fois quils sont élus. Et pour cause, puisque marionnettes du Capital, leur baratin ne sert quà extirper quelques voix de personnes crédules, (qui croient encore que les élections peuvent changer quelques choses) afin de se donner une légitimité qui nest quapparente (voir plus haut)
Le subterfuge du parlementarisme est dintégrer dans ses rangs des partis qui sappuient sur un héritage révolutionnaire pour la forme, mais qui nhésite pas à le trahir sur le fond. Ainsi le P " C "F, parti révisionniste par essence, " le révisionnisme est une forme de lidéologie bourgeoise. Les révisionnistes effacent la différence entre le socialisme et le capitalisme, [ ]. Ce quils préconisent est en fait non pas la ligne socialiste, mais la ligne capitaliste " nhésite pas en participant au gouvernement à appuyer la politique capitaliste du gouvernement libéralo-keynesien de Jospin. Cest trahir le peuple que de participer à un niveau national ou régional, comme le font les petits-bourgeois de la LCR, ou la secte LO (Trotsky-est-leur-messie), car cela ne sert à cautionner, en définitive, que la démocratie formelle, étroite et étriquée dans laquelle le capitalisme se donne bonne figure. Cest donc cautionner indirectement le capitalisme.
Le gouvernement, les organes " représentatifs " de la démocratie, en fait de la dictature de la bourgeoisie, servent en définitive, à nêtre que les "
" commis " du groupe dominant " pour lexercice des fonctions subalternes de lhégémonie sociale et du gouvernement politique, cest-à-dire : 1.de laccord " spontané " donné par les grandes masses de la population à lorientation imprimée à la vie sociale par le groupe fondamental dominant, [ ]2. De lappareil de coercition de lEtat qui assure " légalement " la discipline des groupes qui refusent leur " accord " tant actif que passif ; mais cet appareil est constitué pour lensemble de la société en prévision des moments de crise dans le commandement et dans la direction, lorsque laccord spontané vient à faire défaut "
Le gouvernement légifère donc pour créer des lois au service de la bourgeoisie. La dernière preuve que les lois vont dans le sens de la bourgeoisie, est la loi sur les 35 heures, qui aboutit avec lannualisation du temps de travail à abonder dans le sens de la flexibilité du temps de travail, tendance en vogue ces temps-ci dans les entreprises. Cette loi à en effet à démontrer son inefficacité à résorber le chômage (le contraire aurait été étonnant), puisque au mois de janvier seulement 100000 emplois avaient été crées ou sauvés. Mais son financement, lui, a coûté 7 milliards de francs, milliards qui sont tombé dans la poche du patronat.
La fonction répressive, du gouvernement (que nous névoquerons pas trop en détail ici) à de tout temps permis à la classe possédante de continuer à faire du profit, et à maintenir le peuple dans la misère, dans des conditions de vie précaire, en brisant pour cela tout mouvement de résistance réelle (nous ne parlerons pas ici de la " résistance " des syndicats collabos du patronat et des premiers dentre eux la CFDT et la CGT qui ont fait preuve de leur efficacité pour casser les grèves). Les gouvernements de droite ou de la gauche libéralo-keynessienne (le PS) nont jamais hésité à réprimer par la violence les mouvements de grève, les mouvements révolutionnaires (Fraction Armée Rouge en Allemagne ).
La répression peut seffectuer dune façon plus subtile, en divisant les travailleurs comme sefforce de le faire le Front National (parti légal grâce à Mittérand et qui jouit dune manne financière de 41 millions pris sur les impôts)
Les décisions des instances de la dictature bourgeoisie, sont appliquées par une pléthore de fonctionnaires, dont lefficacité et la soumission au capital à fait ses preuves. Au premier rang de ses fonctionnaires, se trouvent la police et larmée dont la fonction " est assuré par des lois dexception, grâce auxquelles ils jouissent dune sainteté et dune inviolabilité particulière ". La police et larmée nont jamais hésité à prendre partie pour la bourgeoisie, dans tous les combats qui lopposait au prolétariat et aux luttes de libération nationale et anti-impérialistes qui ont secouées les anciennes colonies de la France. Souvenons de Charonne, souvenons-nous de lAlgérie, souvenons-nous de mai 68 ..
LE FINANCEMENT DE LA MACHINE DETAT
LEtat pour financer sa politique de soutien aux capitalistes à besoin dargent, ne serait-ce déjà que pour entretenir la pléthore de fonctionnaires qui le serve.
Pour financer lEtat les gouvernements ont recours à emprunter auprès des établissements financiers, des entreprises et des particuliers fortunés. Cette situation fait que " la fortune publique échoit aux mains de la haute finance " La dette publique fait en effet le bonheur du capital financier, et cela est entretenu par les gouvernements car dès que les taux dintérêts augmentent, augmentent parallèlement les intérêts du capital financier, et ce au désespoir des autres tenants de la bourgeoisie qui empruntant au même taux, recule souvent pour investir devant la hausse des taux dintérêts.
Cette dette publique atteignait en 1998 un montant de 4068 milliards de francs (soit 48% du PIB) et le montant de ses intérêts était de 234.9 milliards de francs pour la même année. Cela est nettement plus quen 1970, année ou la dette publique se chiffrait alors à 166.93 milliards de francs. La dette publique na cessé daugmenter parallèlement au besoin de financement de lEtat, de cela découle le fait que les impôts ont aussi augmenté en parallèle, puisque les intérêts et la Dette publique sont remboursés exclusivement par les impôts qui servent aussi à financer directement les dépenses de lEtat.
Marx disait à propos des impôts : " Limpôt, cest la cinquième divinité, à côté de la propriété, de la famille, de lordre et de la religion ". Les impôts servent, donc, à financer toute la machine de lEtat : gouvernement, fonctionnaires, armée, police, entreprises nationalisées, il pèse bien évidemment sur la grande partie de la population, cest à dire sur le peuple.
LArticle 13 de la Constitution de précise que " Pour lentretien de la force publique, et pour les dépenses dadministration, une contribution commune est indispensable ; elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. ". Lon pourrait croire à la lecture de cet article que chacun/E paie équitablement des impôts en fonction de ses revenus, et que limpôt est une contribution commune de chacun/E dans lintérêt de tous/Tes. Mais la réalité est toute autre puisquil y est bien indiqué que limpôt sert à " lentretien de la force publique, et pour les dépenses dadministration " donc sert principalement les intérêts de la bourgeoisie, puisque lEtat est là pour la défendre, la protéger et faire fructifier son profit.
Les impôts sont de plusieurs sortes : impôts sur le revenu, contributions sociales, TVA etc..
Limpôt sur le revenu
Limpôt sur le revenu représentait en 1998 pour lEtat une recette de 296.5 milliards de francs, selon la loi des finances de 1998.
Limpôt sur le revenu est discriminatoire à la base. En effet, les revenus des salariés sont automatiquement déclarés au Fisc par leurs employeurs. Ce qui nest pas le cas de ceux/celles qui ne sont pas salarié/Es et qui peuvent déclaré/Es ce quils veulent au Fisc. Ceci nest pas le seul cadeau fait à la bourgeoisie, puisque la déduction de 10% des frais professionnels touche principalement les cadres de toutes sortes. Une réduction de 30% supplémentaire est dailleurs accordée aux journalistes (sans doute en contrepartie de leurs services rendus à lEtat et au Capital). Ainsi, exemple parmi tant dautres exemples, au mois de janvier 1999 Dominique Straus-Kahn (ministre type dun gouvernement de droite) prévoit dalléger la fiscalité sur les stocks-options, stocks-options qui ont fait la fortunes des patrons.
La bourgeoisie aime bien se faire des cadeaux et les déductions dimpôts et exonérations de toutes sortes font quau total, daprès un rapport de lINSEE de septembre 1997, les prélèvements fiscaux ampute 15% des revenus des ménages ayant un revenu annuel de 38800 Frs et seulement de 21% les revenus des ménages ayant des revenus annuels de 450470 Frs. Ainsi, aussi, on recensait en 1993 on dénombrait " 10 contribuables non imposables et millionnaires ". François Pinault (Le Printemps, 16% de Bouygues .) dont la fortune est évaluée à 12 milliards de francs, à été exempté de limpôt sur la fortune en 1996. Ceci parce quil avait emprunté en 1995 140 millions de francs pour acheter des actions de son groupe, dont il possédait déjà 40%. Considéré comme " outil de travail " et donc non imposable cet emprunt fut déduit de son patrimoine imposable au titre de lISF (Impôt sur les grandes fortunes).
Voilà donc la réalité de légalité devant limpôt sur le revenu. Celui-ci touche principalement les masses, et les revenus de la bourgeoisie sont peu ou pas touché. Voilà la réalité de légalité devant limpôt. Alors que lEtat accorde exonérations et déductions à la bourgeoisie, les masses payent de plus en plus dimpôts et les personnes à qui limpôt devrait être destiné en tout premier lieu (SDF etc ) ne voient pas trop la couleur de la contribution à la solidarité nationale.
Les cotisations sociales
Certains économistes alliés de la bourgeoisie font une distinction entre les impôts et les cotisations sociales.
Or dans lesprit, il ny a pas de distinction entre les impôts et les cotisations sociales, puisque tous deux sont soustraits au salaire.
Les gens payent cotisations sociales et impôts sur le revenu en échange dune éventuelle contrepartie qui nest ni certaine ni probable. Ainsi les impôts servent à financer la construction dautoroutes, mais ont peut très bien ne jamais avoir à se servir dune voiture et donc ne jamais emprunter une autoroute. De même quelquun peut très bien ne jamais tombé malade ou ne jamais allé à lâge de la retraite, alors quil paye des cotisations maladie et retraite.
Ce qui est remis en cause ici, ce nest pas le principe de solidarité des cotisations sociales, mais le fait que le principe de solidarité soit détourné au profit de lEtat et du Capital. En effet, si nous nétions pas dans un système ou le salariat domine, les gens pourraient très bien avoir dautres formes de ressources que la vente de leur force de travail. Or dès quil ne peuvent plus utiliser celle-ci, cest au peuple de la prendre en charge, car elle nest alors plus utile au patronat On nous serine que ce système de " solidarité " est exemplaire et innovatrice. On nous dira que la France est quand même mieux loti que les USA en matière de prestation sociale. Il faut quand même savoir que pour les soins dentaires la Sécu ne rembourse que 32Frs sur 100frs de dépense et les mutuelles ne remboursent que 28Frs de plus. Mutuelles auxquelles ne cotisent que 51% des chômeurs. Selon le ministère de la Santé, en 1998 200000 personnes (chiffres quelque peu allégé) ne disposaient daucune couverture sociale..
En ce qui concerne les cotisations chômage, la non plus ce nest pas sur que la France soit championne de la prise en charge des chômeurs. Lallocation spécifique de solidarité est à un peu plus de 140 Frs (montant minimal) par jour pour 6 mois.
Voilà ce quest la " solidarité " dans le mode de production capitaliste, alors que pendant ce temps lEtat exonère ou allège le paiement des cotisations patronales des entreprises. Ces dernières financent de moins en moins la prise en charge des salarié/es quand ils/elles sont malades, à la retraite ou tout simplement quand ils/elles sont au chômage. Ainsi lUNEDIC (administré par le patronat et par les syndicats-laquais-du-patronat) qui en 1996 était excédentaire de 13 milliards de franc fit un cadeau de 3.3 milliards de francs aux entreprises en diminuant de 0.21 points leurs cotisations chômage. Elle leur fit aussi un autre cadeau de 3 milliards de francs sous la couverture daides à lemploi. Voilà à quoi ressemble la solidarité dans la société capitaliste, la solidarité cela veut dire que ce nest pas les bourgeois, ceux qui ont le plus de moyens, la classe dominante qui aide ceux qui en ont le plus besoin, la solidarité cela veut dire que la plus grande partie de la population est obligée (par la force) de subvenir au frais non profitable pour les capitalistes. de la plus-value quelles en extrait. Ainsi de plus en plus les cotisations sociales augmentent pour les salariés, et leur extension touche aussi bien les chômeurs que les retraités, de ce fait la fiscalité touche la plus grande partie de la population cest à dire le prolétariat, tandis que la bourgeoisie qui parait-il pli sous le poids des impôts continue à sacheter vêtements, voiture et maison de luxe.
Lavantage, pour les capitalistes, des cotisations sociales, cest quelles servent à financer un " salaire " indirect (indemnité chômage, retraite, allocations familiales ), et donc sont source de débouchés pour les entreprises qui peuvent ainsi vendre des produits à une partie élargie de la population, les allocations diverses servent aussi à cela, et ne sont pas là par pur humanisme. Le désavantage pour les capitalistes est que les cotisations entre dans le salaire qu'ils doivent payer, doù comme nous venons de le voir le désengagement progressif des entreprises dans le versement de frais-improductifs pour elles. Ce désengagement atteindra bientôt un tel niveau que les gens devront bientôt être obligé davoir de cotiser à des caisses privées ce qui causera dune part des inégalités sociales évidentes (les plus riches pourront cotiser plus voir cotisés tout court), et dautre part cela enrichira encore plus le capital financier qui à déjà sest déjà occupé de ces caisses privées afin que les gens épargnent pour leur retraite.
Limpôt sur les sociétés.
La bourgeoisie nest pas fondamentalement masochiste, ainsi il est " normal " quelle fasse peser sur les masses lentretien et le financement de la machine dEtat. Ce qui est vrai pour les revenus des bourgeois, lest encore plus en ce qui concerne les bénéfices de leurs sociétés. Comme nous lavons vu la loi des finance de 1998 prévoyait que limpôt sur le revenu (pompé essentiellement sur la grande masse des gens) rapporterait 296.5 milliards de francs. Limpôt sur les sociétés ne rapporterait la même année que 188.2 milliards de francs, ce qui fait quand même une différence. Ceci est du principalement au fait que les sociétés se voient octroyés toute une série dexonérations et de déductions :
- Les provisions (élément purement comptable) prévues pour faire face à des pertes, sont déduites du bénéfice imposable
- Les entreprises qui sinstallent dans certaines régions, qui font une reconversion des installations peuvent être exonérées de taxe professionnelle
- Sont déductibles des bénéfices imposables des sociétés, les revenus des PDG qui sont considérés comme des salariés
- Sont exonérés dimpôts les bénéfices quune entreprise française à tirer de ses activités à létranger
- Sont exonérées temporairement dimpôts les entreprises sinstallant dans certains secteurs et les entreprises nouvellement crées, " commerciales ou industrielles " (le système fiscale français)
- Dans les grands groupes, la société mère peut payer limpôt sur les sociétés pour lensemble des sociétés du groupe, lavantage dun tel système, est quelle peut déduire du bénéfice imposable les déficits constatés dune ou plusieurs de ses filiales
- Une entreprise peut déduire de ses bénéfices, les déficits quelle a antérieurement subie
- Les amortissements des investissements peuvent être déduits des bénéfices imposables
Toutes ces déductions font quen fin de compte les entreprises ne contribuent plus tellement au financement de la machine dEtat. Elles payent dailleurs moins dimpôts quelles ne reçoivent de cadeaux de la part de lEtat, comme nous lavons vu plus haut.
La tendance au désengagement du financement de lEtat par les entreprises est due au fait, que cela leur permet de contrecarrer la baisse du taux de profit, en investissant ou en ayant des prix plus compétitifs par rapport à la concurrence. Ce quil faut signaler cest quen cas dune éventuelle hausse des impôts sur les sociétés, celles-ci peuvent reporter le poids des impôts sur leur prix, ceci au détriment des masses, qui elles ne peuvent augmenter leurs salaires proportionnellement à laugmentation des impôts.
La TVA
Lorigine de la TVA remonte à 1917, année ou un impôt sur la consommation est mis en place pour faire face aux dépenses de la guerre (donc pour financer la bourgeoisie).
Dans les années 50, alors que leuphorie industrielle qui suit la deuxième guerre mondiale, sessouffle, la TVA est mise en place. Celle-ci va permettre aux entreprises de déduire, comme elles le font avec lachat de leurs matières premières, la taxe à la production. Donc dès le départ la TVA est comme nous le voyons, mis en place pour favoriser la production et donc le Capital.
Le principe de la TVA est relativement simple : Une entreprise fabrique un produit pour 2000Frs sur lequel sera calculée une TVA au Taux de 20.60% (donc 412Frs). Cette entreprise reversera les 412 Frs de TVA à lEtat et vendra le produit 2412 Frs à un détaillant. Celui-ci vendra le produit au consommateur 3000Frs en créant 600 Frs de TVA. Il reversera au Fisc les 600 Frs de TVA et se verra remboursé par le Fisc les 412Frs de TVA que lentreprise lui avait facturé. Le consommateur par contre devra quant à lui payer les 800 Frs de TVA sur le produit final. En définitive, cest le consommateur, le dernier maillon de la chaîne qui subit le coût de la TVA, ne pouvant lui se faire rembourser la TVA sur le produit quil a acheté.
Cet impôt est particulièrement injuste, puisquil touche nimporte quel consommateur et même les pauvres. Ainsi pour lachat dune baguette de pain à 4.40Frs, dans le prix et compris une TVA à 5.50%. Le fait que même les produits de première nécessité soient touchés par cet impôt le rend particulièrement inacceptable. Mais le fait quil soit particulièrement invisible, puisque les commerçants naffichent jamais le prix hors taxe et le prix TTC, le rend très pernicieux.
La lutte contre la bourgeoisie, est aussi la lutte contre lETAT.
Les anarchistes se contentent de voir dans lEtat lalpha et loméga de tous les maux de la société, mais pour eux tout Etat est semblable, et dans leur logique libérale, il ne même pas être question même dun Etat des travailleurs/Euses.
Il faut garder en tête, que lEtat nest rien dautre que lappareil dont se sert la bourgeoisie pour asservir le peuple, et donc un Etat du peuple ne pourra jamais oppressé le peuple.
LEtat bourgeois sest modernisé au fil des siècles et " au fur et à mesure que le progrès de lindustrie moderne développait, élargissait, intensifiait lantagonisme de classe entre le capital et le travail, le pouvoir dEtat prenait de plus en plus le caractère dun pouvoir public organisé aux fins dasservissement social, dun appareil de domination dune classe ".LEtat est donc nécessaire à la bourgeoisie pour dominer les travailleurs/seuses, les chômeurs, protéger la bourgeoisie de toute offensive du mouvement révolutionnaire, défendre et faire fructifier les intérêts de la bourgeoisie. Cest pour cela, quil ne faut pas négliger laction contre lEtat, mais ne jamais se focaliser et se concentrer sur lEtat en oubliant quil nest donc en définitive quun appareil de la bourgeoisie. Cependant la lutte contre la bourgeoisie peut passer aussi par toute forme de lutte contre lEtat : grève des impôts, soutien aux sans-papiers (victimes de lois racistes), attaque contre les lois brisant les maigres avantages sociaux, et celles visant à favoriser la bourgeoisie, il faut dénoncer le fait que le pseudo-parlementarisme bourgeois laisse la parole au fascistes du FN, sous couvert de démocratie, alors que leur légalité est en fait un moyen de divisé les masses et donc démousser les luttes des travailleurs/Euses (et cela profite donc au patronat).
Les révisionnistes du P " C "F, les libéralo-keynesien du PS, les anarcho-vert-libéraux, les petits-bourgeois trotskystes essaient de faire croire aux gens que les élections peuvent changer les choses, et ce faisant ils font le jeux des capitalistes. Nous ne devons pas tomber dans le piège, et créer des lieux totalement autonome, avoir une attitude de rupture face à lEtat et donc face à la bourgeoisie.
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