1.Quest-ce que le TKP(ML)?
2.Quelle analyse le TKP(ML) a-t-il de la situation mondiale et de la situation en Turquie?
3.Qui est Mustafa Suphi?
4.Qui est Ibrahim Kaypakkaya?
5.Quel est le parcours idéologique du TKP(ML)?
Pourquoi existe-t-il un TKP(ML) et un TKP/ML?
6.Quest-ce que TIKKO?
7.Quest-ce que le TMLGB?
8.Quelle est lactivité actuelle du TKP(ML)/TIKKO et du TMLGB?
9.Quels sont les organes de presse du TKP(ML)?
10.Quelle est lanalyse du TKP(ML) quant à la question kurde?
11.Que pense le TKP(ML) du kémalisme et de Mustafa Kémal?
12.Quel est le concept de guerre populaire du TKP(ML)?
13.Quelle est la formation des cadres du TKP(ML)?
14.Quel est le rapport du TKP(ML) avec
le mouvement communiste dans le monde?
15.Qui est Barbara Kistler?1.Quest-ce que le TKP(ML)?
" Pour faire la révolution, il faut quil y ait un parti révolutionnaire. Sans un parti révolutionnaire, sans un parti fondé sur la théorie révolutionnaire marxiste-léniniste et le style révolutionnaire marxiste-léniniste, il est impossible de conduire la classe ouvrière et les grandes masses populaires contre limpérialisme et ses valets " (Mao-Tsé-Toung).
Le TKP(ML) [Türkiye Komünist Partisi (Marksist-Leninist)] est le Parti Communiste de Turquie (Marxiste-Léniniste). Il a été fondé en 1972 par Ibrahim Kaypakkaya, qui succombera le 18 Mai 1973 à plus de 60 jours de torture.
Le TKP(ML) est une organisation dont lobjectif est linstauration dune société sans classes ni Etat, cest-à-dire quelle est marxiste, quelle suit les principes développés par KARL MARX et FRIEDRICH ENGELS. Le TKP(ML) se rattache à la tradition marxiste-léniniste, cest-à-dire aux développements théoriques et pratiques du marxisme tels quils ont été formulé et résumé par LENINE et STALINE. Le TKP(ML) est une organisation maoïste, car elle reconnaît le maoïsme comme une troisième étape de développement du marxisme (le léninisme étant la deuxième).
Pourquoi " TKP(ML) " ? Il y a une raison toute simple, historique. Après la révolution russe Lénine a organisé la formation dune Internationale Communiste (le KOMINTERN), et dans chaque pays se sont formés des partis communistes (de tel ou tel pays). Après la mort de Staline lURSS sest vu dominée par une nouvelle bourgeoisie, et beaucoup de partis communistes dans le monde sont devenus officiellement réformistes et ont révisé le marxisme-léninisme.
Le Parti Communiste Chinois a mené une grande lutte idéologique contre ce révisionnisme, et ceux/celles qui en acceptaient la critique dans le monde entier ont quitté les P.C. inféodés à lURSS pour former des P.C. marxiste-léniniste. Le TKP(ML) se rattache par son nom à cette tradition formée avec la critique maoïste des partis communistes révisionnistes et de lU.R.S.S.
2.Quelle analyse le TKP(ML) a-t-il de la situation mondiale et de la situation en Turquie?
" Lutte de classes - certaines classes sont victorieuses, dautres sont éliminées. Cela, cest lhistoire des civilisations depuis des millénaires. Interpréter lhistoire daprès ce point de vue, cest ce qui sappelle matérialisme historique; se placer à lopposé de ce point de vue, cest de lidéalisme historique " (Mao-Tsé-Toung).
Le TKP(ML) ne sest jamais fait dillusions sur les pays de lEst et lU.R.S.S., qui sont considérés depuis les années 50 comme des dictatures bourgeoises. LUnion Soviétique était un pays social-impérialiste: social en parole, impérialiste dans les faits.
Le TKP(ML) lutte pour abolir lexploitation et loppression en Turquie. Cela signifie chasser limpérialisme de ce pays et liquider les restes de féodalité existant. Et cela signifie mener une guerre populaire, où les campagnes encerclent les villes, pour prendre le pouvoir et détruire lEtat fasciste turc.
La guerre populaire est organisée par TIKKO, larmée ouvrière et paysanne de libération de la Turquie. Selon les principes développés par Mao, cest le TKP(ML) qui dirige larmée.
Pour le TKP(ML) la soi-disante harmonie dominante dans le monde est fictive, et la lutte contre limpérialisme américain, lexploitation capitaliste et les restes du féodalisme continue. Le TKP(ML) salue et soutient la guerre populaire menée par le Parti Communiste du Pérou.
3.Qui est
Mustafa Suphi?Né en 1883 à Giresun, il fit ses études à la faculté de sciences sociales de Paris. Il fut très influencé par la révolution russe de 1905 et commença à mener des actions politiques, ce qui ne fut pas apprécié des Sultans qui lincarcérèrent dans le château de Sinap en 1913. Il sévadera en 1914 et, après sêtre lié aux Bolchéviks en 1915, entama une politique dagitation au sein des ouvriers et paysans turcs de Russie. En 1918 il sinstallera à Moscou et organise la parution du premier journal communiste de langue turque, " Yeni Dunya " (Le nouveau monde). Ce journal informera de la Révolution dOctobre et servira à la création dune nouvelle organisation. Cette dernière sera fondée le 25/07/1918 à la suite dune conférence des socialistes de gauche turcs et prendra le nom dorganisation communiste de Turquie. Mustafa Suphi en est à la tête, et participe en tant que délégué à la réunion internationale des révolutionnaires à Pétrograd en décembre 1918.
Le 22 septembre 1919 est fondé sous la direction de Sefik Hüsnü le Parti des ouvriers et des paysans de Turquie; le 14/07/1919 est fondé à Ankara le Parti Communiste populaire de Turquie sous la direction de Serif Manataf. Le TKP, Parti Communiste de Turquie, est fondé à partir de ces trois groupes (lorganisation communiste de Turquie, le Parti des ouvriers et paysans de Turquie, et le Parti Communiste populaire de Turquie) dans un congrès qui se tient le 10 septembre 1920. Le responsable en est Mustafa Suphi.
A sa fondation lobjectif du TKP est de libérer le pays de limpérialisme. Il organisera son armée avec les prisonniers de guerre de Russie, dautres personnes originaires de Turquie et lappellera " le bataillon international des volontaires de lEst ", où des Roumains et des Bulgares luttent également. Partant de Bakou en Azerbaïdjan ils seront arrêtés par les partisans du Dachnak (de cette tendance socialiste-révolutionnaire si décriée par Lénine) en Arménie. Mustafa Suphi et 14 membres du Comité Central et du parti décident alors de traverser Kars, où les Kémalistes affirment entendre les laisser passer. Mais le 28 janvier 1921 alors quils tentent daller de Kars à Trabzon en bateau les gendarmes et la police les arrêtent et les font monter sur un petit bateau. Celui-ci est percuté et les camarades, dont Mustafa Suphi, meurent noyés.
4.Qui est Ibrahim Kaypakkaya? Le camarade Ibrahim Kaypakkaya est né en 1949 dans le village de Karakaya, rattaché à la sous-préfecture dAlaca, elle-même dépendante de la préfecture de Corum (au nord dAnkara). Issu dune famille paysanne, il va à lécole primaire puis à lécole élémentaire denseignant de Hasanoglu en 1960. Il fera là-bas connaissance avec les idées révolutionnaires et progressistes. Grâce à sa soif dapprentissage et à son énergie il devient lun des meilleurs élèves de son école et réussit avec succès lentrée à lIUFM de Capa et luniversité de physique dIstanbul en 1965.
A cette époque les idées révolutionnaires se répandaient chez les masses, en particulier dans le jeunesse. Ibrahim Kaypakkaya faisait partie de ces personnes actives, et dès son entrée à lécole il devient membre de la FKF, la fédération des clubs didées. La FKF a en effet adopté les principes du socialisme, et mène des activités antifascistes et anti-impérialistes. En 1967 il ouvrira un bureau de la FKF à lIUFM de Capa. Tout en menant une lutte révolutionnaire il mènera une autre, celle contre les dirigeants révisionnistes des organisations. Il séloigne peu à peu de lécole, et en 1969/70 ne mène pas la lutte que chez les étudiants, mais également chez les ouvriers et les paysans, faisant connaître le marxisme-léninisme partout où il y a grèves, occupations des terres par les paysans.
Ibrahim Kaypakkaya, tirant par la suite les leçons de la grande grève du 15/16 juin 1970, devient actif dans la revue du TIIKP (parti révolutionnaire ouvrier et paysan de Turquie). Il saperçoit que la direction est un obstacle à la lutte révolutionnaire des masses et critique alors le réformisme droitier. En 1972 il dénonce le révisionnisme du TIIKP et assume avec ses camarades la formation dun parti. Suite à limportante activité en ce sens il forme le Comité de coordination du TKP(ML) en avril 1972, qui aboutira par la suite à la formation du parti. Ibrahim Kaypakkaya a ici joué un rôle historique, en reprenant lhéritage révolutionnaire du TKP et en assumant le marxisme-léninisme, pour ainsi contrer le révisionnisme et former lunique organisation capable daboutir à la libération du prolétariat et de la paysannerie. Le MIT (les services secrets turcs) a tout de suite considéré le TKP(ML) comme lorganisation possédant la théorie et la pratique les plus dangereuses pour lordre dominant.
Alors quils menaient des actions dans la région de Dersim, Ibrahim Kaypakkaya et ses camarades furent traqués et obligés de se retrancher dans une baraque abandonnée pendant quelques jours. Suite à une dénonciation ils furent attaqués par les gendarmes le 24 janvier 1973. Le compagnon darmes dIbrahim Kaypakkaya, Ali Haydar Yildiz, fut tué; lui aussi fut grièvement blessé et laissé pour mort par les gendarmes qui poursuivaient dautres camarades. Ibrahim Kaypakkaya arriva à senfuir, se réfugia 5 jours et 5 nuits dans une grotte; la faim et le froid le poussèrent à demander de laide à des villageois le 29 janvier, mais lun dentre eux le dénonça. Il fut arrêté et amené au commissariat de Tunceli-Elazig, puis dans le centre de tortures de Diyarbakir. On lui coupa une partie de ses membres gelés par le froid, et il résista pendant trois mois et demi aux tortures infligées sans rien révéler des structures du TKP(ML), selon le principe " on donne sa vie mais pas ses secrets ". Dans la nuit du 17 au 18 mai 1973 il fut assassiné.
5.Quel est le parcours idéologique du TKP(ML)?
Pourquoi existe-t-il un TKP(ML) et un TKP/ML?
Dans les années 60 fut fondé en Turquie la " FKF ", la fédération des Clubs dIdées, rassemblant plusieurs tendances révolutionnaires. Ibrahim Kaypakkaya a été à linitiative de la formation de sections du FKF, et ses analyses le conduisent à rompre au niveau de lorganisation pour former le TKP-ML et TIKKO. Le TKP-ML/TIKKO est malheureusement très vite victime de la répression, Ibrahim Kaypakkaya se faisant capturer et torturer plus de 60 jours (il ne révélera rien des structures du TKP-ML). Fut alors formé en 1974 un "comité de coordination des activités régionales" afin de coordonner les différents groupes existant encore après la destruction du "centre" du TKP-ML.
Cest également un temps de clarification idéologique, notamment contre les déviations sectaires: au niveau international cest en effet, après la mort de Mao Zedong, lagression du Parti du Travail dAlbanie contre les principes développés par Mao.
Le TKP-ML se reforme très vite et développe la guerre populaire avec TIKKO. En 1987 un groupe sort du TKP-ML en raison de la ligne opportuniste du comité central du parti, et forme le TKP-ML/TIKKO DABK (comité pour lAnatolie orientale), tandis que coexiste à côté le TKP-ML menant une conférence critiquant le comité central, ouvrant ainsi la voie de la réunification qui a lieu en 1992.
Mais en 1994 un grave problème de démocratie interne conduit à la rupture entre un parti divisé en deux fractions, qui forment alors le TKP(ML)-TIKKO et le TKP/ML-TIKKO. Sil ny a pas de différences idéologiques, la vie à lintérieur du parti est conçue très différemment. Les militants du TKP(ML) reproche le fait que de très graves " erreurs " de hauts responsables aient été caché et quainsi une atteinte majeure au marxisme-léninisme ait été faite.
[A la fin 1999, le TKP(ML) a officiellement changé de position par rapport au TKP-ML. Si au début la critique faite se définissait comme "déviation mafieuse" puis comme "déviation pragmatiste-machiavéliste", désormais le comité central du TKP(ML) a appelé à l'union des deux partis et demande aux militants de considérer le TKP-ML comme révolutionnaire, marxiste-léniniste.
Cette position est pour nous - Front Social - révisionniste; elle s'accompagne d'une remise en cause de l'action du quatrième secrétaire général du TKP(ML), Cüneyt Kahraman, désormais qualifiée de "gauchiste" par la direction du TKP(ML).]
6.Quest-ce que TIKKO? TIKKO (Türkiye Isçi Köylü Kurtulus Ordusu) est larmée ouvrière et paysanne de libération de la Turquie. Cette armée a été formé en même temps que le TKP(ML), soit le 27 avril 1972. TIKKO est la branche armée du TKP(ML), a pour but de mener la guerre populaire en créant et en sappuyant sur des bases rouges, cest-à-dire les zones libérées. TIKKO suit ainsi les principes développés par Mao-Tsé-Toung.
7.Quest-ce que le TMLGB?
Le TMLGB (Türkiye Marksist-Leninist Gençlik Birligi) est lUnion de la Jeunesse Marxiste-Léniniste de Turquie. Crée en même temps que le parti, et renforcé en 1990 par Ismail Oral, le TMLGB mène des actions de propagande (bombages, affichages...) en tant que mouvement de la jeunesse.
8.Quelle est lactivité actuelle du
TKP(ML)/TIKKO et du TMLGB?A ses débuts TIKKO nétait actif que dans la région de Dersim, région choisie par Ibrahim Kaypakkaya. Après le lancement du slogan " Un Dersim ne suffit pas, nous devons en créer 1000! " par Baba Erdogan, TIKKO se dirigea sur plusieurs autres régions et est divisée en 4 unités principales. Lune est dans le Dersim, la seconde dans la région de la mer noire, la troisième dans la région allant de Bingöl à Diyarbakir en passant par Elazig-Palu et atteignant parfois Mardin, et enfin la quatrième dans lAnatolie occidentale et les grandes métropoles que sont Istanbul, Ankara et Izmir.
Nombre dactions sont effectuées en défense de la presse et des droits de lhomme, de nombreuses associations ayant un poids fort dans les manifestations. Le TKP(ML) construit et développe la guerre populaire pour lorganisation de la révolution populaire démocratique.
9.Quels sont les organes de presse du TKP(ML)?
Il existe un organe illégal: I.K.K. (Isçi Köylü Kurtulusu, libération ouvrière et paysanne), qui est lorgane central mensuel rédigé par le Comité Central et ne parvient quaux membres du parti. Il traite de lactualité dans le pays, de la ligne à suivre et développer ainsi que des derniers combats. Un organe spécifique existe pour les cadres, le " Komünist ". Des parutions légales existent, comme le journal " Partizan Sesi " (Voie Partisane) qui est devenu " Halkin Gunlugu " (Le quotidien du peuple), et qui traite tous les quinze jours de lactualité révolutionnaire; " Partizan Gençlik " (Jeunesse Partisane) est une revue mensuelle pour la jeunesse, " Öncü Partizan " (avant-garde partisane) est un organe théorique mensuel.
De nombreux journaux sont interdits, leurs bureaux fermés (cela a été le cas pour " Halkin Demokrasi ", démocratie populaire, et " Partizan Sesi " dont nous avons parlé).
10.Quelle est lanalyse du TKP(ML)
quant à la question kurde?Le fondateur du TKP(ML), Ibrahim Kaypakkaya, a beaucoup travaillé cette question. Comme il laffirme, " la politique raciale en Turquie est une politique des classes dominantes locales, la politique de la partie la plus réactionnaire de la bourgeoisie et du féodalisme; elle a un caractère féodal et féodal-bourgeois ". La politique raciste en Turquie profite aux classes de la grande-bourgeoisie turque (avec un caractère compradore) et les grands propriétaires terriens. Limpérialisme US profite également de cette situation et accentue le racisme. La bourgeoisie moyenne nationale participe également à cette politique, même si de manière plus discrète. Pour Ibrahim Kaypakkaya donc " le mouvement national kurde est à considérer comme mouvement dune nation opprimée contre les classes dominantes dune nation dominante. Elle est pour cela progressiste et a un contenu démocratique. Nous soutenons de manière décidée et sans conditions ce contenu démocratique ".
Il ne sagit pas seulement de lutter contre les injustices commises à la nation kurde, mais également de combattre la bourgeoisie et les propriétaires terriens de la nation opprimée, sans quoi la paysannerie, les ouvriers, les travailleurs seraient divisés. Lunité des dominés est primordial; cela signifie pour les ouvriers et paysans de Turquie repousser les influences nationalistes panturques et soutenir le droit à lautodétermination du peuple kurde.
11.Que pense le TKP(ML) du kémalisme
et de Mustafa Kemal?Pour le TKP(ML), suivant les analyses dIbrahim Kaypakkaya, qui ont marqué une rupture nette avec les tendances petites-bourgeoises, le kémalisme correspond au fascisme. Le kémalisme est une révolution des classes dominantes de la bourgeoisie commerçante turque, des grands propriétaires terriens, des usuriers et de la très petite bourgeoisie industrielle. Cest-à-dire que la ligne de cette révolution est donnée par la grande-bourgeoisie compradore et les grands propriétaires terriens; la bourgeoisie moyenne nationale na pas été à lavant-garde du kémalisme. Alors que le kémalisme prétendait dun côté refuser linfluence de limpérialisme, de lautre main il discutait en sous-main pour une collaboration active.
Le kémalisme correspond à une initiative des dominants, et est en fait dirigé contre les paysans et les travailleurs, parce que bloquant une révolution agraire. Le kémalisme na fait " que " transformer la Turquie dun pays colonisé, semi-colonisé et semi-féodal en pays semi-colonisé et semi-féodal.
A la place de la vieille bourgeoisie compradore qui appartenait aux minorités nationales, et à la place de la vieille haute bureaucratie, le kémalisme a amené au pouvoir une nouvelle bourgeoisie turque, venant de la bourgeoisie moyenne nationale collaborant avec limpérialisme. La république bourgeoise remplace la monarchie, et nest démocratique quen apparence, de fait il sagit dune dictature militaire de type fasciste.
12.Quel est le concept de guerre populaire du TKP(ML)?
Cest Ibrahim Kaypakkaya qui a étudié et repris, en les adaptant à la situation de la Turquie, les 5 points nécessaires à la Guerre Populaire tels que Mao-Tsé-Toung les a défini.
Tout dabord une base populaire sûre. Pour lui cette base est plus ou moins forte selon les régions, ceci étant dû aux différences de développement de léconomie et des déséquilibres régionaux en ce domaine. Il existe cependant selon lui dans chaque région une base populaire capable daider et de développer le mouvement révolutionnaire.
Un parti fort et organisé est également nécessaire, ainsi quune armée rouge forte. Selon lui, si ce nest pas encore le cas au moment où il commence la lutte armée, cette dernière (et elle seule) permettra dy arriver, car elle permet la création et le renforcement de zones rouges. Sans lutte armée pas de parti ni darmée rouge forte.
Y a-t-il des zones propices à la guerre? Selon lui cela est de moindre importance, le pays ayant de multiples zones de cette sorte.
Y a-t-il des moyens suffisants pour vivre? Pour cela il faut simplanter dans des régions non dépendantes de lextérieur, cest-à-dire des régions ayant leur propre ressources alimentaires. Les régions ne peuvent être confondues avec les villes car celles-ci sont fournies par les campagnes et ne pourront plus être ravitaillées en cas de siège ou dembargo. Les villes doivent être encerclées par les campagnes.
Pour Kaypakkaya toutes les conditions sont remplies à part lexistence dun parti fort et dune armée forte; ces conditions sont subjectives et il sagit de porter ces efforts là-dessus. Le parti et larmée se développent dans la lutte armée, les zones libérées sont conquises un peu partout dans le pays et le front populaire révolutionnaire basée sur lunion du prolétariat et de la paysannerie pourra passer à lassaut final.
13.Quelle est la formation des cadres du TKP(ML)?
Les cadres et combattants du TKP(ML) et de TIKKO sont formés chaque année dans des bases spéciales en Turquie et au Moyen-Orient. Il sagit de bases où les cadres et les combattants reçoivent une formation politique et une connaissance approfondie du Marxisme-Léninisme-Maoïsme. Parallèlement à ces études le maniement des armes et les différentes stratégies à employer sont portés à connaissance.
Dans les villes sorganisent des cellules combattantes de 4-5 personnes, dont lapprentissage porte sur la stratégie et la guerre dans les métropoles.
14.Quel rapport le TKP(ML) a-t-il
avec le mouvement communiste dans le monde?Le TKP(ML) fait partie des signataires de la déclaration du Mouvement Révolutionnaire International (RIM), qui a été fondé en 1984 sur les principes du Marxisme-Léninisme-Maoïsme et qui regroupait alors une vingtaine de mouvements et partis. Le TKP(ML) a été lun des premiers à rentrer dans RIM. Des relations existent avec 123 autres mouvements dans le monde, particulièrement le Parti Communiste du Pérou, le Parti Communiste dInde (Guerre Populaire), le Parti Communiste du Népal (maoïste), le Parti Communiste des Philippines.
15. Qui est Barbara Kistler?
Barbara Kistler est une militante révolutionnaire de Suisse qui est morte en combattant dans les rangs de TIKKO. Elle est tombée en janvier 1993 à lâge de 37 ans dans les environs de Tunceli; son groupe, composé de 50 révolutionnaires, a été attaqué par larmée, vraisemblablement dans le cadre dune offensive dirigée contre le PKK (Parti du Travail du Kurdistan).
Barbara Kistler est née le 21 Octobre 1955 à Zurich, en Suisse. Elle fréquente à 15 ans un centre de jeunesse autonome qui sera fermé par la police peu de temps après. Elle se politise peu à peu et devient révolutionnaire. Elle soutient les prisonniers politiques des groupes armés dEurope de lOuest, leur rendant visite en prison pendant des années, tout en étant active dans les mouvements doccupation de logements et de luttes sociales (en 1980 a lieu à Zurich une grande émeute de la jeunesse et une vague doccupation sauvage de maisons). Elle est une des membres fondatrices du Secours Rouge, participe à la refondation du comité contre lisolement carcéral (KGI) et initie la publication de la revue " Subversion ".
En 1991 elle rejoint le TKP-ML. Elle est arrêtée la même année dans un appartement conspiratif; Hatice Dilek et Ismail Oral (celui qui avait renforcé le TMLGB), qui venaient de quitter lappartement, ont été abattu alors que non armés. Barbara Kistler est torturée deux semaines à la prison de Gayretepe, puis est placée dans la prison de Bayrampasa, où elle participe au collectif des prisonniers. Elle est libérée en novembre de la même année. En 1991, Barbara " Kincm " Kistler meurt de ses blessures et de froid. Avec elles meurent également Ali Ekber, Ali Demirdag, Zeki Peker, Erkan Fener, Batasul et Aleksan Yasin. Tombés ensemble pour la révolution internationale. Barbara Kistler a été nommé à titre honorifique et posthume membre dhonneur du Comité Central du TKP(ML).
Annexe
Comme nos lecteurs et lectrices lauront compris, Ibrahim Kaypakkaya a joué un rôle fondamental dans la construction du TKP-ML. Non seulement au niveau pratique, mais également au niveau théorique. Nous publions ainsi ici des extraits de:
La ligne révolutionnaire délimite ce qui est révolutionnaire de ce qui ne lest pas. Dans ce texte Ibrahim Kaypakkaya analyse les thèses des partisans du TIIKP (parti ouvrier-paysan révolutionnaire) et leur oppose la formation dun TKP-ML. Le texte initial est composé de deux parties, une sur le nom du parti, qui est prétexte à lanalyse politique, et une partie formant une critique en règle de lanalyse économique du TIIKP. Nous publions ici la partie directement " politique ".
Elle joue un grand rôle dans ce pays où le peuple et la nation kurdes sont confrontés à un régime les opprimant. Cest le mérite dIbrahim Kaypakkaya davoir justement analysé la différence entre " peuple " et " nation ", comme le démontre larticle tiré de ce texte fondamental que nous traduirons bientôt dans son intégralité.
Lanalyse du kémalisme oppose le TKP(ML) aux tendances bourgeoises et petites-bourgeoises se revendiquant du socialisme, mais incapables de voir que le kémalisme revient au fascisme. Ici nous ne publions quun court article (la publication intégrale sera faite à part) permettant au lecteur de comprendre lidéologie du TKP(ML).
Critique du TIIKP ![]()
Le grand maître et guide du prolétariat, Marx, a affirmé que " chaque pas en avant du mouvement réel est plus important quune dizaine de programmes ".
Ces termes caractérisent une loi fondamentale qui ne perd ni de sa valeur de sa validité. Cela doit être notre objectif principal que de faire avancer le mouvement réel, den arriver à une véritable avancée. Dun autre côté nous ne devons pas oublier quun nouveau programme a une grande importance.
" En général ce nest pas tant le programme officiel dun parti qui compte mais ce quil fait. Mais un nouveau programme est toujours un drapeau planté ouvertement, et le monde extérieur juge alors le parti ".
Désormais nous plantons publiquement un drapeau. Puisque ce drapeau doit être le drapeau du prolétariat, nous devons laver et enlever les tâches salissant son rouge avec un entrain sérieux et motivé.
Cest dans ce but que nous avons critiqué le projet de programme.
1ère partie
Comment doit sintituler le nom de notre parti, afin dêtre scientifiquement juste et de contribuer à élever le niveau de conscience politique du prolétariat?
Lénine a posé ces questions en 1917 et répondu de la manière suivante:
" Comme Marx et Engels lon fait, nous devons nous donner le nom de Parti Communiste. Nous devons affirmer dès le départ que nous sommes marxistes; comme fondement nous devons prendre le Manifeste Communiste ".
Nous devons répondre à cette question de la manière suivante: comme Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao-Tsé-Toung lont fait, nous devons nous donner le nom de Parti Communiste. Nous devons sans hésitation faire nôtre ladjectif " communiste ". Mais cela ne suffit pas. Tout dabord parce quil existe dans notre pays un club bourgeois révisionniste qui revendique pour lui ce terme plein de renommée. Et nous devons nous distancier de manière décidée de ce club. Deuxièmement, la plupart des partis qui portent le nom de " communiste " sont aujourdhui tombés dans le marais du révisionnisme. Ce ne sont pas des partis du prolétariat mais des partis de la bourgeoisie. Ce ne sont pas des instruments de la révolution mais de la contre-révolution. En Union Soviétique et dans les pays de lEst européen ces partis ne sont pas linstrument de la dictature du prolétariat sur la bourgeoisie et des réactionnaires, mais linstrument de la dictature de la bourgeoisie sur les ouvriers et le reste du peuple travailleur.
Nous devons nous distancier de manière décidée deux et ajouter le concept de " marxiste-léniniste " au mot " communiste ".
Occupons-nous dabord de lautre nom:
pourquoi est-ce que la désignation de " parti ouvrier-paysan révolutionnaire " est fausse?
Parce quelle ne montre pas clairement notre véritable caractère, notre but final. Nous sommes un mouvement de la classe ouvrière, son avant-garde. Nous ne sommes en aucun cas un mouvement paysan. Les conditions concrètes de notre pays aujourdhui nous posent des tâches par rapport à la paysannerie, mais elles sont passagères; cest une avancée passagère, qui nous rapproche de notre tâche véritable.
La paysannerie en tant que masse, en tant que tout, repose sur le terrain de " la production de biens et la propriété privée ". Et elle est pour la sauvegarde des fondements de la société capitaliste. La paysannerie est une classe qui se dissout avec lindustrie moderne et va vers sa disparition.
Le prolétariat au contraire a rompu toutes ses liaisons avec la propriété. Cest un produit particulier et originel de lindustrie moderne. Il se développe et se renforce ensemble avec le développement et le renforcement de lindustrie moderne. Il ne représente pas le passé, mais le futur. Il ne représente pas ce qui tend à disparaître, mais ce qui grandit, ce qui se développe. Il ne veut pas conserver la propriété privée, mais labolir de manière décidée. La classe ouvrière a à partir de ces propriétés le rôle historique de libérer toutes les parties travailleuses de la société, lensemble de lhumanité qui souffre de ce système.
Et nous sommes lavant-garde de cette classe, et à partir de ce fondement il est scientifiquement faux de placer devant le nom de notre parti la définition de " paysan ". Lexistence de lun rend lautre impossible.
Il y a eu des partis qui se sont donnés le nom de " parti paysan ". Mais il sagissait de partis généraux, qui voulaient élargir la démocratie bourgeoisie jusquà ses frontières maximales. Il ne sagissait pas de partis qui désiraient le socialisme et le communisme, cest-à-dire [donc] quil sagissait de démocrates petits-bourgeois.
Dans les situations où les conditions le rendent nécessaire, les partis du prolétariat veulent également élargir la démocratie bourgeoise jusquà ses frontières maximales, et mènent pour cela une lutte active et décidée, mais ils ne font cela que pour former les conditions prérequises pour le passage à la démocratie prolétarienne (cest-à-dire la dictature du prolétariat). Non pas pour sarrêter là et sen contenter.
Bon. Que montre la lutte des paysans pauvres et moyens ensemble avec le prolétariat pour la dictature du prolétariat? Quil ny a pas de différences entre eux et le prolétariat? Cela ne montre que le fait que la libération totale de ces classes de la paysannerie est impossible tant que les fondements du capitalisme ne sont pas détruits; que leur libération complète est liée à la libération du prolétariat; et de lautre côté que celle-ci ne sortira pas de la démocratie bourgeoise sans que le prolétariat nait en son sein le rôle incontestable de guide.
Aujourdhui on nélargira même pas, avec les conditions dans notre pays, la démocratie bourgeoise jusquà ses frontières maximales sans la direction du prolétariat, sans même parler du passage à la démocratie prolétarienne.
Il ne reste plus quà dire que le concept de " paysans " comprend en son sein non seulement les paysans pauvres et les paysans moyens pauvres, mais aussi les paysans moyens et même les paysans riches.
La définition de " parti ouvrier et paysan " ne sert en pratique quà effacer les différences immenses entre démocratie bourgeoise et démocratie prolétarienne, et donc de brouiller la conscience de classe du prolétariat.
Bon. Devrions-nous après imiter les noms que le " TSEKP " [parti socialiste turc des travailleurs et des paysans, fondé en 1946, interdit après 6 mois] ou le " TICSP " [parti socialiste turc des ouvriers et paysans, fondé en 1946 et interdit après 6 mois lui aussi] se sont donnés avec le souci de la légalité?
En aucun cas! Tout dabord notre parti nest pas un parti " légal "; il doit être un parti fondé et existant malgré les lois. Deuxièmement une telle définition est de plus fausse, même si elle est choisie avec le souci de la légalité.
Est-il juste que notre désignation, " TIIKP ", facilite notre travail et particulièrement notre rapprochement avec la paysannerie et la liaison avec elle? Il peut être question dun tel accroissement de facilité de manière passagère avec les paysans, avec ceux qui sont sous linfluence des préjugés réactionnaires par le féodalisme et la bourgeoisie. Mais même cela peut se faire au coût dun éloignement et dun départ des ouvriers et des paysans pauvres progressistes. Parce que les travailleurs, les paysans et mêmes les intellectuels progressistes se sentent de fait en confiance avec un mouvement qui se définit sans peur comme " communiste " et qui porte ce nom vraiment à juste titre.
Et le nombre de tels ouvriers et paysans augmente de jour en jour.
Nous disons que nous sommes communistes afin de nous délimiter dans notre travail chez les paysans des démocrates bourgeois et petits-bourgeois comme le THKO, le THKP, le TIP, etc. Cest la meilleure notion pour nous délimiter de manière forte par rapport à eux, et sert à rassembler les paysans pauvres révolutionnaires décidés dans nos rangs.
Jai dit que la dénomination de " TIIKP " nous rapproche aujourdhui des éléments retardés et nous éloigne des éléments avancés. On peut dire: pourquoi devrions-nous nous couper des éléments avancés? Nous ne dissimulons pas le fait que nous soyons communistes; dans notre programme et dans nos statuts nous avons écrit que notre but final est le communisme.
Bon. Puisquil en est ainsi, pourquoi ne nommons-nous pas notre parti communiste? Si cela ne nous nous coupe pas des masses de dire dans notre programme et dans nos statuts que nous sommes communistes, pourquoi alors le nom de notre parti devrait-il le faire!?
Ou alors nous serions obligé pour être conséquent de rayer également de notre programme et de nos statuts tout ce qui a à voir avec le communisme, davoir à abandonner dans nos publications du parti accessibles aux masses ce mot et tout ce qui rappelle cela, y compris la référence à Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao-Tsé-Toung et ainsi à la propagande communiste. Nous serions jusquau coup dans la compromission et nous nous éloignerions de la révolution prolétarienne. Ou alors nous devons dès le départ refuser de nous soumettre à la méconnaissance, aux préjugés réactionnaires etc., nous attacher sans concession à ce qui est révolutionnaire prolétaire et ainsi nous unir avec les éléments avancés, et pousser en avant les éléments arriérés.
La deuxième " preuve " des amis qui font leur cette désignation est la suivante:
le nom " TIIKP " aide à ce que les masses, qui connaissent le journal ISCI-KÖYLÜ, fassent la liaison entre ce journal et le parti, et cela amène ces masses influencées par le journal à se rassembler avec le parti.
Selon moi cette opinion est fausse.
Tout dabord parce que la police politique fait la liaison. Elle considère comme un responsable de lactivité illégale du parti dans la nouvelle phase celui qui travaille de telle ou telle manière dans le cadre de lactivité légal de la presse, qui sabonne, qui fait des dons, etc. Dans une telle situation le plus juste à faire, et qui doit être fait, est de dissimuler à la police politique la liaison entre les activités légales et illégales, avec la plus grande attention et de manière approfondie.
Lexplication est fausse, car les meilleurs éléments dans les rangs du mouvement ouvrier et paysan sont de toute façon dans les rangs de notre mouvement et se rassemblent également de manière constante. Nous rassemblons tous les bons éléments dans nos rangs non pas seulement par un nom qui se rapproche, mais une activité organisationnelle solide, examinée à fond et énergique au niveau des contenus. Une telle activité rassemblera autour de nous non seulement les bons éléments des rangs du " mouvement ouvrier et paysan ", mais aussi ceux qui se sont mis à leur côté, tous les éléments progressistes et révolutionnaires du peuple.
Cela est de plus faux parce que notre mouvement nest seulement différent du " mouvement ouvrier et paysan " daujourdhui quantitativement, mais aussi qualitativement.
Le " mouvement ouvrier et paysan " doit être un mouvement légal, notre activité principalement illégal. Le travail dans le cadre des activités ouvrières et paysannes nétait quune activité du journal pour lagitation et la propagande. Et lorganisation allait également avec cette tâche. Notre mouvement doit aujourdhui être une activité du parti, dirigée sur lorganisation active de la lutte armée. Lagitation et la propagande. doivent être mené selon cette situation.
Ceux qui sont actifs au sein du mouvement ouvrier et paysan sont pour la majeure partie ceux qui continuent leur relations bourgeoises (dit généralement: leurs relations réactionnaires).
Notre mouvement doit rassembler dans ses rangs tous ceux qui ont totalement rompu avec ces relations, cest-à-dire les ouvriers, les paysans et les autres révolutionnaires. Ceux qui se sont soumis aux relations bourgeoises sont tombés.
Ainsi, un saut qualitatif est nécessaire dans chaque liaison. Ce saut doit également se retrouver dans le nom de notre mouvement. La défense du nom " TIIKP " est un effort pour la " sauvegarde du vieux ". Cest lattitude de défense vis-à-vis du saut. A cause de tous les points développés ici je ne trouve juste pas le désignation de " TIIKP ".
Le nom de " TIIP " [parti ouvrier révolutionnaire de Turquie] serait scientifiquement juste, mais il y a des inconvénients pratiques.
Le premier inconvénient: la possibilité dêtre confondue avec le TIP révisionniste. Comme cela est connu, le TIP est une organisation bourgeoise réformiste, éloignée du marxisme-léninisme à tous les niveaux. Le marxisme-léninisme, dans les points fondamentaux de la question de lEtat, de la révolution, de linternationalisme etc., a été trahi par la clique du TIP. Il est nécessaire de tracer une ligne claire de démarcation entre lui et nous.
Afin de tracer cette ligne, le terme de " ihtilalci " [révolutionnaire au sens de " bouleversant "] est insuffisant. De plus nous devons remarquer linterprétation particulière que le peuple a fait du terme de " ihtilalci " dans notre pays. Le terme de " ihtilalci " est compris en général comme un " putsch dofficiers bourgeois ".
Les officiers putschistes se nommaient eux-mêmes " ihtilalci ", le peuple est habitué à les considérer ainsi. On dit par exemple: " 27 Mayis ihtilalci " [le " bouleversement du 27 mai]. Les participants de ce mouvement sont nommés les " ihtilalci subaylar " [officiers révolutionnaires]. Ismet Inönü est par exemple un vieux " ihtilalci subaylar ".
Les révoltes populaires sont distinguées de ce type de putschisme par le terme de " isyan " [révolte]. Le Seyh Bedrettin isyani [la révolte du scheikh Bedrettin], le Pir Sultan isyani, le Baba Ishak Isyani, le köylü isyanlaro, le Dersim isyani, laskerein isyani [la révolte du Sultan Pir, la révolte du Baba Ishak, les révoltes paysannes, la révolte de Dersim, la révolte des soldats], etc. Nous devons tracer une ligne de démarcation claire et forte entre le putschisme bourgeois et la " lutte active " des masses.
Une autre preuve: même si le nom de " TIIP " est scientifiquement juste et comprend notre but final, le communisme, il nexprime pourtant pas celui-ci de manière ouverte.
Même si nous dépassons ce manque, dans la mesure où nous rajoutons la désignation " M-L ", le danger reste que nous soyons confondu avec le TIP, qui est devenu un symbole du réformisme, de lopposition à la révolution, au communisme, à la lutte armée, de lopposition à Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao-Tsé-Toung (cest-à-dire des guides mondiaux de la cause communiste). Et il reste lobjection qui repose dans la compréhension traditionnelle du terme de " ihtilal " dans le peuple.
Lénine a expliqué ainsi limportance de tracer une ligne de démarcation claire entre nous et les opportunistes, les révisionnistes, les sociaux-chauvins et toutes les sortes de traîtres au socialisme:
" Dun autre côté largument le plus important pour la modification du nom du parti est le fait que les anciens partis socialistes officiels ne se sont pas libérés jusque là dans tous les pays avancés dEurope du social-chauvinisme et du social-patriotisme, qui a amené à lécroulement total du socialisme européen officiel dans la guerre, ce qui fait que jusquici presque tous les partis socialistes officiels ont été un véritable frein, un véritable obstacle pour le mouvement ouvrier révolutionnaire socialiste. Et notre parti, qui jouit sans nul doute dune grande sympathie dans les masses des travailleurs de tous les pays, notre parti a pour tâche de donner un communiqué le plus décidé possible, dur, clair, sans ambiguïté aucune, où est affirmé quil déchire toute lien avec ce vieux socialisme officiel, et pour cela la modification du nom sera un moyen qui est le mieux approprié pour atteindre cet objectif ".
Cette explication de Lénine éclaire le problème, pourquoi le nom de notre parti ne peut pas être " TIIKP " ou " TIIP " et, également, pourquoi il ne doit pas être " TKP ". Parce que dans notre monde daujourdhui, dautres partis et des bonzes, qui se nomment également communiste, ont trahi la cause du prolétariat. Les masses sont cette fois induites en erreur par ces partis et ces bonzes, déviées de leur voie, de leur direction, trompées.
Après cette explication il est clair que la désignation qui exprimer le plus durement, clairement et de manière juste le caractère et le but final de notre parti, qui contribue en pratique également à élever la conscience de la classe ouvrière et des autres travailleurs et qui nous distance de tous les types de traîtres au socialisme, sera la dénomination " TKP-ML ".
Avant tout, " TKP-ML " est scientifiquement juste, et est une expression claire et absolue de notre objectif final. Parce que:
" Dun autre côté nous devons, dans la mesure où nous commençons avec les transformations socialistes, nous donner un objectif clair, et étant donné que ces transformations sont menées en fin de compte, à savoir la formation dune société communiste, qui ne se réduit pas aux expropriations des usines, des outils, du sol et des moyens de production, ni aux comptes précis et durs et au contrôle de la production et de la distribution des produits, mais va au-delà pour la réalisation du principe: A chacun selon ses possibilités, à chacun selon ses besoins. A cause de cela le nom de " parti communiste " est le seul scientifiquement juste ".
Notre parti reconnaît pour le passage dun Etat au communisme la nécessité dun Etat du type de la Commune de Paris, du type soviétique, etc.; comme but final il a en même temps le but dabolir tout type dEtat. Les autres désignations expriment ce point de manière insuffisante.
Deuxièmement cette désignation nous distingue précisément de tous les types de trahison au socialisme, du social-chauvinisme, du révisionnisme, de lopportunisme, de lanarchisme, du réformisme, etc.
En ce qui concerne ce thème il ny a plus dobjections fondamentales.
Les arguments essentiels sont donc les suivants:
1.Le terme de " communisme " nest pas bien vu par les paysans.
Cette affirmation est lexpression de la soumission à la méconnaissance, aux préjugés réactionnaires, du fait quon abaisse le mouvement à un niveau plus bas. Le refus de ce nom avec cela comme fondement est, selon nous, à toutes égards le début dun recul.
2.La deuxième " objection ": on nous confondrait avec le TKP révisionniste.
Un tel danger nest pas moins grand dans les autres noms proposés.
A ceux qui disent: " on nous confondra avec les communistes anarchistes ", Lénine répond de la manière suivante:
" Lobjection selon laquelle cela pourrait mener à nous confondre avec des anarchistes a tout de suite été rejeté par le Comité Central, parce que les anarchistes ne se définissent jamais comme communistes, ou seulement avec des rajouts précis. En ce qui concerne cette question, il y a toutes les sortes de socialisme, mais elles namènent jamais à une confusion entre les sociaux-démocrates et les réformistes sociaux, les socialistes nationaux et les partis similaires ".
Bon, pourquoi navons-nous pas peur dêtre confondu avec le " TIP " ou le " TICSF ", ou similaires? Reste le fait que le TKP est moins connu chez les ouvriers et les paysans que le TIP par exemple. La plupart de ceux qui connaissent le TKP sont des éléments avancés du peuple des ouvriers et des travailleurs, et ils sont à un niveau tel quils peuvent faire la différence entre TKP et TKP-ML. Amener lautre partie du peuple à ce niveau, telle est notre tâche.
Concluons avec les mots de Lénine:
" Et nous nous craignons nous-mêmes. Nous voulons garder la vieille chemise sale à laquelle on sest " habitué ", à laquelle on sest " attaché ". Il est temps de se séparer du linge sale, il est temps de shabiller de linge propre ".
La question nationale en Turquie
1.les thèses des révisionnistes du SAFAK dans la question nationale
" La grande bourgeoisie, alliée aux maîtres féodaux, mène contre le peuple kurde une politique doppression nationale et dassimilation " (projet de programme, paragraphe 10).
" Le peuple kurde, qui vit dans notre pays avec une population de 6 millions, a levé le drapeau de la lutte contre la forte oppression nationale et la politique dassimilation qui est mené par les gouvernements de la bourgeoisie et des maîtres féodaux. Le peuple kurde se défend de manière héroïque contre la torture et la terreur les plus dures avec lesquels les dominants américanisés tentent dintimider le peuple kurde. La lutte du peuple kurde pour les droits démocratiques, légalité des droits des nations et lautodétermination se renforce vite. Tous les ouvriers et paysans de Turquie soutiennent cette lutte. La politique raciale des impérialistes, qui doit servir à amener les uns contre les autres les peuples de Turquie et à les opprimer, est au bord de sécrouler et lunité des peuples sur la voie de la révolution se renforce " (projet de programme, paragraphe 25).
" Notre mouvement annonce quil reconnaît le droit à lautodétermination du peuple kurde et quil lui reconnaît, sil le veut, le droit à la formation dun Etat autonome. Notre mouvement... travaille à ce que lautodétermination du peuple kurde soit utilisée au profit des ouvriers et paysans kurdes. Notre mouvement mène une politique qui est dirigée à unifier les deux peuples frères de Turquie dans une république populaire démocratique avec les mêmes droits pour les deux.
Notre mouvement lutte contre les classes dominantes réactionnaires de toutes nationalités qui mènent une politique ennemie contre lunité et la fraternité révolutionnaire des peuples kurde et turc, et lutte contre leur politique de division. (projet de programme, paragraphe 52).
" Le mouvement marxiste-léniniste est le représentant le plus décidé du droit à lautodétermination du peuple kurde et luttera en même temps pour que le droit à lautodétermination du peuple kurde soit dirigé au profit des ouvriers et paysans kurdes. Le mouvement marxiste-léniniste mènera en même temps une politique dirigée à ce que les deux peuples frères de Turquie soient unis dans une république populaire démocratique avec les mêmes droits pour les deux " (La situation politique en Turquie et le monde après le 12 mars, p.74).
" Le droit à lautodétermination du peuple kurde sera défendu sans concession " (ibidem p.72).
" Le droit à lautodétermination (plus tard la libération) du peuple kurde ne peut pas être séparé de la lutte pour une révolution agraire qui sappuie sur les paysans pauvres, et de la lutte contre limpérialisme " (ibidem p.73).
" La politique dinimitié nationale et la politique dassimilation menées contre le peuple kurde... " A propos de la question de la formation dun pouvoir politique rouge).
" La lutte doppression nationale exercée contre le peuple kurde... " (ibidem).
" Nous devons fermement continuer à défendre le droit à lautodétermination du peuple kurde " (ibidem).
Ce sont à peu près les thèses des révisionnistes du SAFAK quant à la question nationale dans lépoque nouvelle, cest-à-dire depuis létat durgence du 26 avril 1971. A propos de la question nationale nous ne voulons pas nous occuper de la ligne avant létat durgence, parce que chaque personne qui était en relation avec le mouvement à ce moment-là sait quétait diffusé un nationalisme turc massif, un nationalisme de type agressif dune nation agressive hérité de Mihri Belli. Mais désormais de nouveaux types de nationalisme sont développés, qui ont été pensé de manière encore plus incisifs et portant à confusion. Nous devons mener aujourdhui la lutte contre eux et les détruire.
Nous nous occupons des thèses mentionnées en eux:
2.Contre qui est exercée loppression nationale?
Daprès les révisionnistes du SAFAK loppression nationale est menée contre le peuple kurde. Cela montre que la compréhension de ce quest loppression nationale na pas été saisie. Loppression nationale est exercée par les classes dominantes des nations dominantes et exploiteuses à lencontre des nations opprimées dépendantes. Et loppression nationale en Turquie est loppression non pas seulement du peuple kurde, mais de lensemble de la nation kurde, et pas seulement de la nation kurde, mais de toutes les minorités nationales par les classes dominantes de la nation turque dominante.
" Peuple " et " nation " ne sont pas une seule et même notion! La notion de " peuple " contient aujourdhui en général la classe ouvrière, les paysans pauvres et moyens, le semi-prolétariat et la petite-bourgeoisie citadine. Dans les pays arriérés laile révolutionnaire de la bourgeoisie nationale, qui est au côté de la révolution populaire démocratique contre limpérialisme, le féodalisme et le capitalisme compradore, est également à compter dans les classes du peuple. Mais la notion de " nation " contient toutes les classes et couches sociales, y compris les classes dominantes.
" Une nation est une communauté stable dêtres humains formée historiquement, formée sur le terrain de la communauté de la langue, du territoire, de la vie économique et du caractère psychique se révélant dans la communauté de culture ".
La notion de " nation " comprend toutes les classes et couches sociales dune communauté de gens qui parlent ensemble la même langue, vivent sur le même territoire, participent à une même vie économique et montrent un même caractère psychique. Ainsi comme il y a des classes et couches sociales qui ont des avantages à la révolution et sont du côté de la révolution, il y a des classes et couches sociales qui sont les ennemis de la révolution, et dautres qui balancent entre révolution et contre-révolution.
Le peuple nest pas une communauté formée à une époque historique déterminée et ayant disparue plus tard, mais une communauté existante à chaque époque historique. Mais la nation sest développée avec le capitalisme à lépoque du capitalisme grandissant et disparaîtra avec un stade élevé de développement du socialisme.
La constitution du peuple se modifie à chaque phase de la révolution. Le contenu de la notion de " nation " ne dépend [lui] pas des étapes de la révolution.
La notion de " peuple kurde " comprend aujourdhui les ouvriers kurdes, les paysans kurdes pauvres et moyens, le semi-prolétariat citadin kurde, la petite-bourgeoisie citadine kurde, et laile révolutionnaire de la bourgeoisie national kurde, qui participera à la révolution populaire et démocratique. La notion de " nation kurde " au contraire comprend également, en dehors de ces classes et couches sociales, les autres parties de la bourgeoisie kurde et les grands propriétaires terriens kurdes. Certains " messsieurs-je-sais-tout " affirmant que lon ne peut pas compter les grands propriétaires terriens comme étant de la nation kurde. Ils veulent même faire croire que lon ne peut même pas du tout parler dune nation kurde, parce que ces grands propriétaires terriens existent sur le territoire kurde. Cest un exemple terrible de démagogie et de sophisme.
Est-ce que les grands propriétaires terriens ne parlent pas la même langue? Ne vivent-ils pas sur le même territoire? Ne se retrouvent-ils pas dans une communauté de vie économique et de caractère psychologique?
Et de plus les nations ne se développement pas au stade final du développement dun capitalisme, mais dans la phase de formation du capitalisme. Lorsque le capitalisme apparaît dans un territoire dans une certaine proportion et unifie là-bas le marché dans une certaine proportion, les sociétés qui possèdent les autres présuppositions pour devenir une nation formeront une nation. Si cela nétait pas ainsi nous ne pourrions pas qualifier de nation les communautés stables existantes dans tous les pays arriérés où le capitalisme sest développé de manière restreinte. Il y avait en Chine jusquaux années 40 de notre siècle encore un éparpillement féodal fort. Si nous partions de ce point de vue nous ne pourrions pas reconnaître les nations existant auparavant comme nation. Jusquà la révolution de 1917 il y avait encore dans les lointains territoires paysans de Russie un féodalisme fort, cest pourquoi nous ne devrions pas encore accepter lexistence de nations en Russie. Pendant la guerre de libération, par exemple en Turquie, régnait un féodalisme encore plus fort quaujourdhui; pour cette raison nous devrions considérer quil ny avait alors en Turquie pas de nations. Aujourdhui dans le monde le féodalisme domine toujours dans une certaine proportion dans les pays reculés et arriérés, en Asie, en Afrique, en Amérique latine. De ce point de vue on devrait refuser lexistence de nations dans ces pays. Il est désormais clair quune thèse affirmant que " les Kurdes ne forment pas une nation " nest en tout et pour tout quun discours creux. Cest éloigné de la réalité et dommageable pour la pratique. Parce quune telle thèse naide que les classes oppresseuses et exploiteuses de la nation dominante. Elles trouvent ainsi un justificatif pour leur oppression nationale, leur discrimination et leurs actes de violence vis-à-vis des nations opprimées et dépendantes comme pour linjustice exercée au profit de leurs propres privilèges et avantages. Alors la lutte du prolétariat pour légalité des droits des nations, labolition de loppression nationale, les privilèges, etc., naurait aucun succès.
Le droit à lautodétermination des peuples resterait une coquille vide. La colonisation des nations arriérées, linterventionnisme dans les affaires intérieures dautres nations et la non-reconnaissance du droit à lautodétermination par les impérialismes, tout cela serait légitimé avec comme prétexte: " ils ne forment pas de nation ".
Exactement de la même manière sont légitimés tous les actes de violence et loppression de la nation dominante à légard des nations opprimés dans les Etats comprenant plusieurs nations. Ceux qui prétendent que lorsquil y a encore de grands propriétaires terriens il nest pas possible de parler de nation apportent de leau au moulin des impérialistes et des nations dominantes. Ceux qui affirment que les Kurdes en Turquie ne représentent pas une nation apportent de leau au moulin des classes dominantes turques. Il est connu que les classes dominantes turques affirment que les Kurdes ne forment pas de nation. Par la défense des privilèges des classes dominantes ces gens sabotent la solidarité, lunité et la confiance des masses populaires des différentes nations.
Une société qui vit dans les conditions dun féodalisme pas encore dissous ne peut naturellement pas encore être considérée comme une nation. Mais où existe-t-il dans le monde un tel féodalisme? Le capitalisme a déjà pénétré à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle dans la vie de lEurope de lEst, de lAfrique, de lAsie et de lAmérique latine opprimées, et en est arrivé là-bas par lunification du marché national dans une dimension particulière à une communauté de vie économique, et a par là contribué à la formation des nations. Aujourdhui encore il existe dans des territoires très renfermés des communautés en tribus, qui ne forment pas encore de nation. Mais cest une petite minorité dun tel type quil nest pas nécessaire de perdre beaucoup de mots quant à ce sujet.
Résumons: que les Kurdes forment une nation en Turquie est une réalité qui est clair pour chaque personne qui nest pas derrière le nationalisme turc agressif, sans quil soit nécessaire de continuer à discuter de cela. Les ouvriers, paysans pauvres et moyens kurdes, le semi-prolétariat et le petite-bourgeoisie citadine kurdes, lensemble de la bourgeoisie kurde et les grands propriétaires terriens forment la nation kurde. Cest non seulement le peuple kurde mais aussi, à part une poignée de grands maîtres féodaux et quelques bourgeois qui ont fusionné avec les classes dominantes turques, lensemble de la nation kurde qui subit loppression nationale. Les ouvriers et paysans kurdes, la petite-bourgeoisie citadine et les petits propriétaires terriens souffrent de loppression nationale.
Lobjectif principal de loppression nationale est même la bourgeoisie des nations opprimées et dépendantes. Parce que les capitalistes et grands propriétaires terriens des nations dominantes veulent devenir sans concurrence les maîtres de toutes les richesses du pays et de son marché. Ils ne veulent pas remettre le privilège de pouvoir former un Etat. Dans la mesure où ils interdisent toutes les langues, ils veulent mettre en place lunité de la langue nécessaire pour le marché. La bourgeoisie et les grands propriétaires terriens de la nation opprimée se posent comme obstacle important par rapport à ces buts. Parce queux aussi aspirent à devenir les maîtres du marché et à contrôler celui-ci, à exploiter eux-mêmes les richesses en ressources naturelles et la force de travail du peuple.
Ce sont les facteurs économiques les plus importants qui amènent face à face la bourgeoisie et les grands propriétaires terriens des deux nations, et cest pour cela quexistent les dures mesures doppression des classes dominantes de la nation dominante contre la nation opprimée. Ainsi sexplique le fait que la bourgeoisie et les maîtres féodaux de la nation opprimée soient touchées par loppression nationale.
A propos du kémalisme
Résumons:
1.La révolution kémaliste est une révolution de la couche supérieure de la bourgeoisie commerçante, des propriétaires terriens, des usuriers turcs et un nombre plus faible de la bourgeoisie industrielle existante. Cest-à-dire que les chefs de la révolution sont les classes de la grande bourgeoisie compradore turque et les propriétaires terriens. La bourgeoisie moyenne avec un caractère national na pas participé à la révolution en tant que force guide.
2.Les chefs de la révolution ont commencé dans les années de la guerre anti-impérialiste avec à travailler en sous mains avec limpérialisme de lEntente. Les impérialistes ont montré une attitude bienveillante vis-à-vis des kémalistes et commencèrent à être daccord avec un gouvernement kémaliste.
3.Après que les kémalistes aient signé la paix avec les impérialistes, ils poursuivirent leur travail en commun de manière plus étroite.
4.Le mouvement kémaliste sest dirigé " à la base contre les paysans et les ouvriers, en fait contre les possibilités dune révolution agraire ".
5.Comme résultat du mouvement kémaliste la structure coloniale, semi-coloniale et semi-féodale de la Turquie se modifia en structure semi-coloniale semi-féodale, cest-à-dire que la structure économique semi-coloniale et semi-féodale resta.
6.Au niveau social, à la place de la vieille bourgeoisie compradore qui appartenait aux minorités nationales, et de la couche supérieure de la vieille bureaucratie, domine la nouvelle bourgeoisie turque, qui vient de la bourgeoisie moyenne à caractère national et qui est entré en coopération avec limpérialisme, et la nouvelle bureaucratie.
Une partie des vieux propriétaires terriens, usuriers et négociants spéculateurs poursuivit sa domination, à la place de lautre partie arrivèrent des nouveaux les remplaçant.
7.Au niveau politique, à la place du gouvernement constitutionnel lié aux intérêts de la monarchie se retrouve le gouvernement qui porte au mieux les intérêts des nouvelles classes dominantes: la république bourgeoise. Ce gouvernement était en apparence indépendant, en réalité politiquement semi-dépendant de limpérialisme.
8.La dictature kémaliste était démocratique en apparence, en réalité une dictature militaire fasciste.
9.La Turquie kémaliste " ne pouvait plus sempêcher " " de se jeter dans les bras des impérialistes allemands et français, de se transformer toujours plus une semi-colonie, en un élément membre du monde impérialiste réactionnaire ".
10.Dans les années qui suivirent la guerre de libération, lennemi principal de la révolution était la domination kémaliste. Dans cette phase ce nétait pas la tâche du mouvement communiste que de sallier avec les kémalistes contre la vieille classe de la bourgeoisie compradore et des propriétaires terriens, qui avait perdu sa position dominante (une telle alliance na de toute façon jamais été vraiment réalisé). La tâche était en fait de renverser la domination kémaliste, qui représentait lautre clique de la bourgeoisie compradore et des propriétaires terriens, et de former la dictature démocratique du peuple sous la direction de la classe ouvrière et appuyée sur lalliance principale des ouvriers et des paysans.
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