EL DIARIO : Comment jugez-vous lactuelle direction en Chine ? Seront-ils dans le camp de la contre-révolution ? Quelle sera lissue du peuple chinois ?
PRESIDENT GONZALO : Lactuelle direction de la Chine est une direction révisionniste et tenue, il est vrai, par un sinistre personnage, un vieux révisionniste pourri, Teng Siao-ping ; il fut déjà démasqué lors de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne et aux yeux du monde, il apparut tel quil était et continue dêtre, un fieffé révisionniste, le cadet de Liou Chao-chi. Cest Teng qui mène la Chine, celle qui fut socialiste, dans une restauration accélérée et effrénée du capitalisme. Et il est pertinent de faire remarquer que les questions que Gorbatchev soulève, Teng les avait déjà soulevées auparavant, daprès ses conditions.
Dans quel camp se situe-t-elle ? La Chine agit comme une puissance ; voilà la politique quelle développe, en collusion et en lutte avec les puissances et les superpuissances. Son rêve, cest dêtre une superpuissance le siècle prochain ; cest cela son rêve. Lissue, dans ce cas comme pour les autres, cest la révolution, la guerre populaire. Rappelons-nous que le Président Mao, dans la dernière partie de sa lumineuse vie, indiqua à la camarade Chiang Ching quelle pourrait prendre le drapeau de la révolution et le mener jusquau sommet. Il lui signalait : si tu ne réussis pas, tu tomberas dans le précipice, ton corps se détruira, tes os se briseront, alors il faudra faire encore une fois la guerre de guérillas ; il nous à indiqué la solution. Cela fait partie dun poème ; je ne me rappelle plus très bien le texte, mais ce sont là les idées. Ici lidée centrale est quil faudra faire à nouveau la guerre de guérillas, la guerre populaire.
EL DIARIO : Monsieur le Président, considérez-vous quil existe des pays socialistes actuellement ?
PRESIDENT GONZALO : Non, tout simplement, je ne crois pas. Certains, par exemple, pensent que lAlbanie est socialiste. A ceux-là, je dirais que bien étudier le VIIIème Congrès du Parti du Travail dAlbanie, par exemple, ce serait bien ; on dit ici, que le centre de la réaction est limpérialisme nord-américain ; et le social-impérialisme soviétique alors ? Ny avait-il pas deux ennemis à combattre ? ça a toujours été des paroles, même dans la bouche dHoxha, de simples paroles, parce quil consacra toujours plus de lignes à combattre limpérialisme yankee que le social-impérialisme.
Ce même Congrès dit aussi que lhumanité na jamais été aussi près de son extermination. Il répète la même chose que les autres, ce qui nest pas simplement une coïncidence. Mais que nous propose-t-il de faire ? Concrètement les démasquer. Ce nest pas la solution, le fait de démasquer narrête pas une guerre mondiale ; la solution, cest de développer la révolution en faisant la guerre populaire.
Et si quelquun voit, tout ce qui est dit là, sur les sérieux problèmes économiques quils ont, il voit clairement le chemin que lAlbanie a pris ; mais ce nest pas Ramiz Alia, son dirigeant actuel, qui ouvrit la voie mais bien Hoxha lui-même, en 1978. Dans un discours face à lélectorat, il dit que en Albanie, il ny avait pas de classes antagoniques. Nous savons très bien ce que cela entraîne car cette question a été élucidée à la perfection par le Président Mao Tsétoung et si nous ajoutons ses attaques lâches en direction du Président Mao, au moment du développement du marxisme, quest-il ? un révisionniste. Cest pour cela que lAlbanie nest pas socialiste.
Si on regarde le Viet-Nam, le chemin quil a pris, cest celui dun instrument de lUnion Soviétique qui aujourdhui appelle les impérialistes à laide, au milieu dune économie en crise et détruite ; tant de sang, pour quoi ? Cest que là-bas il y eut un Ho Chi Minh, un indécis, comme le preuve son fameux testament, où il dit que ça lui fait mal de voir les luttes au sein du Mouvement Communiste International, alors que le problème était de se situer dans la lutte entre marxisme et révisionnisme. Un communiste na dautre solution que de se mettre du côté du marxisme ; Ho Chi Minh ne le fit jamais. Ensuite arriva Le Duan, un révisionniste pourri . De là la situation actuelle du Viet-Nam.
Pour cela je pense quil ny a pas de pays socialistes aujourdhui. Tout cela nous fait sérieusement réfléchir, nous fait comprendre le problème de la restauration et de la contre-restauration, qui nest ni un problème de lamentations, ni un problème de pleurnicheuses jérémiades, comme certains essaient de le propager. Le problème est daffronter la réalité et de la comprendre. Nous la comprenons si nous touchons le problème de la restauration et de la contre-restauration que Lénine lui-même avait déjà posé et que le Président Mao développa magistralement. Aucune classe nouvelle, au cours de lhistoire, ne sest assise dun seul coup au Pouvoir ; elle le conquit et le perdit, le récupéra et le perdit à nouveau, jusquà ce quau milieu de grandes luttes et de disputes, elle réussisse à saffirmer au Pouvoir. Il en va de même pour le prolétariat, mais ces classes précédentes nous ont laissé de grands enseignements y compris pour la construction du socialisme, cest donc une expérience grandiose.
En fin de compte, cest le processus de lhistoire, et ce qui doit nous préoccuper, cest comment prévenir la restauration du capitalisme. Toute révolution en marche doit penser, comme on nous lenseigne, aux longues années devant elle, aux longues années à venir et nous devons être sûrs que le processus de développement du prolétariat dans la conquête du Pouvoir, dans létablissement de la dictature du prolétariat, dans sa défense et sa conduite de la révolution, sont déjà définis ; quil y a déjà de grands jalons historiques et que, par conséquent, la perspective est que la classe en tirant les leçons, va conquérir le Pouvoir, établir la dictature du prolétariat dans le monde entier ; et que le prolétariat ne sera plus renversé mais quil continuera son chemin de transformation jusquà lextinction de lEtat, au moment où nous entrerons dans lère du communisme.
EL DIARIO : Monsieur le Président, avec le triomphe de la révolution, comment sera la rélation internationale du Nouvel Etat avec les gouvernements bourgeois, principalement avec lEtat yankee et le social-impérialisme ?
PRESIDENT GONZALO : La situation est concrète ; nous devons en finir avec la domination de limpérialisme yankee sur notre pays, conjurer à la fois lintroduction de la domination du social-impérialisme, ainsi que la domination dune quelconque puissance qui pourrait sintroduire ; voilà ce quil en est en synthèse.
EL DIARIO : Monsieur le Président, ny aurait-il pas le danger dun isolement total qui pourrait mettre en péril le Nouvel Etat ?
PRESIDENT GONZALO : Voilà ce que nous croyons, nous devons suivre une voie qui nous conduise à laffranchissement de la classe, qui nous mène au communisme. Cette voie implique que nous maintenions notre indépendance pour matérialiser les intérêts du prolétariat dans la révolution mondiale. Nous croyons, comme chacun sait, quil y des luttes et des contradictions inter-impérialistes et quelles peuvent être utilisées, lacquisition de certains ressources par exemple. Comme le marché est chaque fois plus réduit et quil y a une guerre commerciale concrète, nous trouverons bien quelquun qui puisse nous vendre des produits, bien sûr, ça nous coûtera les yeux de la tête, et nous le paierons avec nos malédictions, comme le disait Lénine. Mais en même temps il existe de nations opprimées, des révolutions en marche, il existe un prolétariat international, il y a des Partis Communistes, ils nous aideront et nous avons beaucoup à apprendre deux, parce que, par linternationalisme prolétarien, ils répondront à notre appel, et ils seront bien reçus ; nous voyons déjà, comment souvrent des relations entre les pays arriérés et même, comment on utilise le troc. Nous trouverons les formes appropriées.
Même si nous navons pas encore étudié suffisamment ces problèmes parce que ce sont des problèmes à venir, nous avons des orientations générales et nous suivons ce qua dit Lénine : Tu veux savoir ce quest la guerre ? Fais-la ; ayons une inépuisable confiance dans le prolétariat international, dans les nations opprimées, dans les peuples de la Terre ; et , plus particulièrement dans les communistes, dans les partis et dans les organisations, quel que soit leur degré de développement ; ayons confiance en eux et attachons-nous fermement à notre idéologie, au marxisme-léninisme-maoïsme ; nous réussirons même si, au début, nous avançons à tatons, nous trouverons des solutions provisoires en réponse à une circonstance ou un moment, jusquà ce que nous trouvions la solution définitive, ainsi que nous lenseigna Lénine : aucune révolution ne peut être conçue entièrement, depuis son commencement et de nombreuses fois, on marche à laveuglette, à tâtons ; on trouve des solutions transitoires momentanées, mais cest ainsi quon avance. Nous partons de ceci parce que notre arme fondamentale est lidéologie. Nous partons de Marx qui nous disait : quil serait facile dentrer dans la révolution avec la certitude absolue de vaincre et tout le problème réglé, ce serait facile mais cest nest pas comme ça la révolution. Le problème cest de lassumer, de la mener en avant, quels quen soient le coût, leffort à fournir ; et comme ce sont les masses qui créent lhistoire, notre peuple le fera, et nous devons armer le peuple en appliquant larmement général que nous enseigna Marx. Alors nous défendrons notre Etat parce que nous nous maintiendrons par la force de nos armes, parce quaucun Etat révolutionnaire ne se maintient avec la bénédiction de limpérialisme et de la réaction. De cette façon, avec cette fermeté, cette détermination, cette conviction que confère le marxisme-léninisme-maoïsme, le maoïsme principalement, nous trouverons des voies, des voies nouvelles.
Le Président Mao nous a enseigné que nous devons penser de façon différente et engendrer des formes nouvelles, cest une question fondamentale ; par rapport au problème économique, il nous dit que la question se réduit à cela : une ligne politique claire, des appareils organiques et un grand effort. Pour tous les problèmes, spécialement ceux non réglés que nous affronterons, il faut partir de la ferme conviction maoïste qui dit que, tant quil y a des partis communistes et des masses, tous les miracles sont possibles.
EL DIARIO : Comment le PCP voit-il linternationalisme prolétarien, aujourdhui et dans lavenir ?
PRESIDENT GONZALO : Premièrement comme un principe, un grand principe, jinsiste à nouveau, sur le fait que le prolétariat est une classe internationale et nous, les communistes, nous sommes des internationalistes, sinon nous ne pourrions pas servir le communisme. Notre Parti sest toujours soucié de forger ses militants, les combattants et les masses dans linternationalisme prolétarien ; les éduquer dans le marxisme-léninisme-maoïsme, au service de la révolution mondiale et dans la lutte inlassable et inflexible, pour que le communisme fleurisse sur la Terre.
Durant un certain temps, nous avions perdu les liens avec dautres partis ; postérieurement, ils se sont rétablis et de cette façon, nous contribuons à la lutte pour le Mouvement Communiste International. Cest ainsi que nous sommes membres du Mouvement Révolutionnaire Internationaliste ce que nous considérons comme un pas vers le regroupement des authentiques communistes. Nous croyons que sa perspective est complexe, parce que, si former un Parti et le mener en avant est complexe et difficile, combien plus complexe encore sera duvrer pour que les communistes, au moyen de leurs divers partis et organisations, sunissent. Nous savons que cest une tâche énorme mais indispensable. Nous croyons quil y en a qui apportent leurs concours, combattent, et nous combattons dirai-je aussi - , avec toutes les limitations que nous pouvons avoir, pour servir linternationalisme prolétarien et pour quil nous unisse à nouveau, nous, les communistes dans le monde et quensemble nous luttions, pour que notre but final prenne forme. Nous comprenons que le problème est extrêmement complexe et difficile, mais nous, les communistes, sommes faits pour ce type de tâches.
EL DIARIO : Président Gonzalo, comment analysez-vous les diverses luttes qui se livrent aujourdhui dans les nations opprimées, les actions armées en Europe et les mouvements nationalistes ?
PRESIDENT GONZALO : De nombreuses luttes se mènent dans les nations opprimées : en Afrique, en Amérique Latine, en Asie. Cette dernière est dailleurs de grande importance, une zone de poids dans le monde. LAsie doit toujours mériter de notre part, une attention toute spéciale, à cause du poids de ces masses dans lhistoire, et pour ce que le marxisme lui-même nous a enseigné. Nous croyons que le problème des luttes dans les nations opprimées, réside dans la carence ou le développement insuffisant des Partis Communistes. Oui, réellement, il y a des partis qui vont devoir réaliser de grands apports. Nous pensons dailleurs que le problème réside dans le fait que ne se développent pas de guerres populaires. Par conséquent, nous pensons à la nécessité de contribuer opiniâtrement à ce que le marxisme-léninisme-maoïsme prenne le commandement et devienne le guide de la révolution mondiale, que sur cette base, se forment et se développent de puissantes partis pour mener en avant des guerres populaires. Il nous semble que cest cela la grande limitation.
Il y a des mouvements nationalistes au Moyen Orient, concrètement en Palestine, en Afrique du Sud, etc. Mais nous croyons que les révolutions, pour suivre réellement la voie ouverte par lère nouvelle commencée avec la Révolution dOctobre, ont besoin de développer des Partis Communistes parce que, sils nexistent pas, les révolutions se font à moitié ; lAfrique nous en donne de nombreux exemples, comme lAlgérie ; là, il y eut une lutte armée, très dure mais le socialisme ny fut pas construit, parce quil manqua un parti communiste pour diriger une véritable lutte révolutionnaire. Sans partis communistes se développent des mouvements nationalistes, qui cherchent simplement à être reconnus en tant que nations pour passer de colonies à semi-colonies et continuer à dépendre de limpérialisme ou, dans dautres cas, changer de maître. Nous lavons vu avec divers mouvements liés à lAngleterre ou à la France par exemple. Dans dautres cas, se développent des luttes armées, pour que les Nations Unies règlent et définissent la situation comme à Chypre. Par conséquent la question nest pas simplement celle de la lutte armée, la question fondamentale, cest la guerre populaire, le Parti Communiste et le marxisme-léninisme-maoïsme ; cependant, tous ces mouvements accumulent des forces, pour la lutte contre limpérialisme. Mais ils ne pourront servir dune façon radicale à le balayer que si un Parti Communiste, avec la guerre populaire les dirige.
Quant à lEurope, nous voyons sy développer de longues luttes armées ; elles sont lexpression dune réalité objective. Par conséquent il ne sagit pas de condamner, mais de comprendre, détudier, danalyser et de voir comme elles expriment quune situation révolutionnaire existe aussi dans la vieille Europe. Plus encore, quil y a des hommes qui prennent les armes en comprenant que cest la seule façon de conquérir le Pouvoir ; cest un coup dur pour le révisionnisme parce quen Europe même, considérée comme un de ses bastions, le révisionnisme commence à être abandonné. Quels que soient le niveau atteint et les problèmes en suspens, cest incontestablement une avancée importante.
Dans certains cas, il sagit de questions nationales, comme en Irlande. Dans des autres, ils se posent le problème de comment faire la révolution. Nous croyons que ces luttes doivent être sérieusement étudiées : la question est de voir quelle est leur idéologie, quelle politique les guide, quelle classe elles servent, comme elles font face au problème des superpuissances. Nous croyons quelles méritent beaucoup dattention de notre part, surtout quand il y a des organisations qui se posent la question du retour à Mao Tsétoung, ou qui commencent à se poser la question de la nécessité du Parti, ou de linsuffisance de la seule lutte armée. Alors, nous devons voir ceci comme un nouvel éveil et comprendre que de nombreuses erreurs peuvent être commises ; finalement, qui nen commet pas ? Mais ce sont elles-mêmes qui tireront les leçons de leurs erreurs, comme elles sont déjà en train de le faire, et elles avanceront, sempareront du marxisme-léninisme-maoïsme, construiront leurs partis et feront leurs guerres populaires, selon le caractère socialiste de leur révolution et selon leurs conditions spécifiques.
En synthèse, cest un exemple, je le répète, quen Europe aussi, il y a une situation révolutionnaire de développement inégal, quil y a des hommes dégoûtés du révisionnisme pourri qui, dans des conditions si difficiles, au sein des entrailles impérialistes où la lutte est complexe et dure, prennent les fusils pour changer le monde ; comme cest dailleurs la seule façon de le faire. Ceci donne plus despoir et permet de voir que la tendance principale cest la révolution et que lEurope, elle aussi, soriente vers la révolution. Voyons même quaprès avoir été pionniers, ils sont en train de douvrir des brèches et en fin de compte, doffrir plus despoir ; ils méritent plus de compréhension de notre part, dautant quon voit que quelques-uns se préoccupent déjà du Parti et du retour de Mao Tsétoung, cest-à-dire du retour au marxisme, pour sen saisir dans son ensemble le marxisme-léninisme-maoïsme. En Europe se mènent ces luttes avec, aussi des limitations et des erreurs, comme dans toutes luttes ; mais nous devons les voir comme une expression de la marche irrépressible de la révolution et de comment, chaque fois plus de pays et de peuples sexpriment, en prenant les fusils, pour renverser lordre existant. Ils acquièrent de lexpérience, et font route vers le Parti et lidéologie du prolétariat, le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme.
Pour moi, cest un motif de joie de voir quen Europe la révolution commence à se frayer un chemin et quels que soient les accrochages, les faux pas qui puissent avoir lieu, il faut avoir confiance dans les masses et les peuples, confiance dans le fait que, de la même façon quailleurs, la révolution a lieu les armes à la main, en suivant le marxisme, en Europe elle se fera aussi, nous devons y penser. Jinsiste sur le fait, que nous devrions voir avec une dimension historique, voir à plus longue échéance, étudier sérieusement ces mouvements et encourager tout ce qui conduit au marxisme-léninisme-maoïsme, à forger un parti et à développer la guerre populaire.
EL DIARIO : Quel est votre avis sur le Nicaragua et sur Cuba ?
PRESIDENT GONZALO : Je voudrais redire ce quavec des amis nous avons eu loccasion déchanger sur ces problèmes. Le Nicaragua a fait une révolution inachevée et son problème est que là-bas, le Pouvoir de toute la grande bourgeoisie na pas été détruit ; ils se sont centrés sur lanti-somozisme ; je crois que cest un problème. Une révolution démocratique doit balayer les trois montagnes et là-bas, cela na pas été fait ; par ailleurs, elle se développe avec des critères cubanistes, réajustés ces derniers temps, et ceci mène simplement à dépendre, en dernier recours, de lUnion Soviétique. Comment le met-on en évidence ? Cest dans les pourparlers entre les représentants diplomatiques des deux superpuissances quon traite, quon voit, quon manie la situation du Nicaragua, ainsi que celle de lAfghanistan ou celle du Moyen Orient ; elles sont très symptomatiques, les démarches et contre-démarches quils font, et coïncident avec les réunions et les accords entre les superpuissances, les mesures qui ensuite sont prises au Nicaragua, dans leur relation avec la " contra ".
Il nous semble que le Nicaragua pour continuer sur la bonne voie, comme le mérite bien ce peuple héroïque, doit développer la révolution démocratique complètement et ceci implique pour lui une guerre populaire ; il doit rompre le commandement de lUnion Soviétique, prendre en main son propre destin et défendre son indépendance de classe ; ceci exige un Parti et évidemment, exige de sassujetir à la conception du prolétariat ; sinon il continuera dêtre une place de léchiquier et cest lamentable. Nous croyons que ce peuple a montré une grande combativité et que son destin historique ne peut être que celui de développer la révolution comme il se doit : avec un Parti basé sur le marxisme-léninisme-maoïsme et une guerre populaire et de se développer indépendamment, sans aucune tutelle de personne, ni de près, ni de loin.
De Cuba, concrètement je ne pourrais dire que ceci : il joue un rôle au service de lUnion Soviétique non seulement en Amérique Latine, mais en Angola aussi par exemple, et en dautres lieux. Il est passé dune main à une autre, dun maître à un autre ; processus présenté comme " un cas exceptionnel " par les cubains eux-mêmes. Il faut bien se souvenir des critères quils ont posés comme guide de leur lutte : que les classes ne sont pas bien différenciées et que ce quil faut, en synthèse, cest un ensemble de sauveteurs pour délivrer les opprimés, des critères que, nous voyons aussi dans des documents qui circulent au Pérou comme les quatre suivants, cest le problème de ne pas partir de la lutte des classes ; en suite le fait de dire " révolution socialiste ou caricature de révolution ", cest dire quune seule révolution est possible dans les nations opprimées ; puis un front uni de trois classes, sans bourgeoisie nationale ; la non nécessité du Parti Communiste, cest mettre de côté la direction du prolétariat ; et la négation de la guerre populaire, en partant du rejet des bases dappui. Ce sont là, de néfastes critères diffusés par le cubanisme.
Cuba a une haute responsabilité en Amérique, parce quil a été une espérance ; mais il faut se rappeler très bien ce qui se passa en 70, Fidel Castro dit que la stratégie de la lutte armée avait échoué, cherchant à labandonner, à laisser tomber ce que lui-même avait encouragé et soutenu. Douglas Bravo sopposa à lui et lui répondit que ce nétait pas la stratégie qui avait fait défaut mais plutôt la tactique castriste, mais lamentablement, après Bravo recourut aussi à lamnistie. Nous croyons que ces situations ont engendré beaucoup de problèmes en Amérique. Mais aujourdhui, ces mêmes critères réajustés selon la voix du maître social-impérialiste, sont en train de se répandre et on les présente comme un nouveau développement révolutionnaire qui se concrétiserait au Nicaragua. Cest totalement faux. Ce que nous devons affirmer et nous laffirmons, cest que lAmérique Latine est déjà mûre pour la guerre populaire et que cest cela son chemin. LAmérique Latine a un rôle important à accomplir ; noublions pas quelle est " Larrière cour des Etats-Unis ", selon les dires de linsolent impérialisme yankee. LAmérique Latine a aussi un rôle important dans le monde ; elle laccomplira si elle sempare de lidéologie du prolétariat, le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, si elle forge des partis communistes et si elle mène à bien des guerres populaires dans le contexte de la révolution mondiale.
Les latino-américains, nous serons, à la fin du siècle, plus de 500 millions de personnes. Beaucoup de choses nous unissent et même pour le fait dêtre proches nous devons lutter ensemble, ce qui ne veut pas dire se détacher de la révolution mondiale, car nous naccomplirons notre tâche quen tant que partie de la révolution mondiale. Mais avec lAmérique Latine ça ne suffit pas, le communisme est pour le monde entier ou pour personne.