EL DIARIO: On dit que le P.C.P., avec la conquête du Pouvoir dans tout le pays, confisquera tout type de propriété. Est-ce vrai ? Comment agira-t-il face à la dette extérieure?
PRESIDENT GONZALO: Nous voyons déjà que le Programme du Parti éclaire ces questions. Une révolution démocratique comme celle que nous sommes en train de mener en avant, vise les trois montagnes déjà mentionnées. Cela veut dire que nous voulons rompre la domination de limpérialisme principalement yankee, mais en même temps nous faisons tout pour ne jamais permettre au social-impérialisme, ni à aucune puissance impérialiste, dexercer sa domination sur nous. Nous sommes pour la destruction de la semi-féodalité, en appliquant le grand mot dordre qui continue dêtre dactualité cela veut la peine dinsister car tellement de choses se disent là-dessus- " la terre à celui qui la travaille "; le Président Mao réaffirme ce mot dordre, qui pour nous, entraîne la destruction de la propriété semi-féodale et la distribution de la terre à la paysannerie sous forme de propriété, distribution principalement à la paysannerie pauvre ; et nous, nous sommes pour la confiscation du capitalisme bureaucratique, et il faut le répéter encore, cest très important, parce que cela donne au Nouveau pouvoir la base économique pour diriger léconomie et nous mettre en marche vers le socialisme. Nous sommes contre ces trois montagnes. En ce qui concerne la bourgeoisie nationale ou moyenne, la question est de respecter ses droits: nous nous en tenons à cela, nous ne pouvons aller plus loin ; ce serait changer le caractère de la révolution. Lidée de " confisquer toute propriété " nest rien de plus que fables et mensonges toujours proférés contre les communistes. Comme Marx nous lenseigna magistralement, la réaction et les ennemis de la révolution ont toujours élaboré des idées fausses et des mensonges pour sopposer au communisme. Se ce grand fondateur du marxisme dans le monde, souffrit toutes ces infamies, tous ces mensonges et tergiversations de ses sages propos, nous croyons que ce qui se dit contre notre parti, nest que la continuation de vieille école réactionnaire et des ennemis de la révolution.
EL DIARIO: Comment agira le Parti face à la dette extérieure?
PRESIDENT GONZALO: La dette étant propriété impérialiste, elle sera confisquée. Je crois que nous pouvons ajouter que c'est la seule manière de balayer réellement ce poids immense qui écrase tant de pays et appauvrit des nations et des peuples. Cest seulement avec la révolution, il ny a pas dautre forme. Tout le reste, les moyens, les critères proposés ne sont que les désirs de tirer les marrons du feu à limpérialisme et nous pensons de plus que cela correspond à lexpérience historique.
EL DIARIO: Et le Parti Communiste, comment est-il en train de résoudre le problème de la terre? Quels plans appliquent lAPRA et le PUM?
PRESIDENT GONZALO: La question de la terre est fondamentale parce que réellement, cest ce problème qui se résout avec la révolution démocratique, mis à part dautres problèmes déjà connus. Nous appliquons la destruction des rapports semi-féodaux dexploitation et la distribution de la terre aux paysans pauvres, principalement, puis aux paysans moyens, et sil y a lieu aussi aux paysans riches, mais de la même façon, si cest nécessaire, nous pouvons leur retirer pour faire face à un manque de terres. Même pour le cas des grands propriétaires fonciers, comme lenseigna le Président, sils veulent travailler, quils gagnent leur pain, comme on dit, à la sueur de leur front, quils apprennent ce que signifie travailler la terre et ne pas vivre simplement de la rente. Nous suivons cette politique.
La politique du Parti sest développée dans ce domaine; une des réalisations importantes que nous ayons effectuées, a été dimpulser un mouvement dinvasion des terres de grande envergure, dans le département de La Libertad, où furent répartis plus de 300.000 ha., mobilisant 160.000 paysans ; en voyant lensemble des mobilisations que nous avons connues, cest là où nous sommes parvenus à mobiliser la masse la plus nombreuse; ce mouvement fut impulsé pour saper les plans de lAPRA ; nous lavons appliqué aussi à Puno et cest nous qui avons commencé les invasions de terres même à Puno, alors que le PUM discutait avec lAPRA le fait et la façon de le faire; cest la réalité, pure et simple ; puis le gouvernement sest vu obligé dadopter des dispositions pour Puno en particulier, dispositions quil na dailleurs pas appliquées. Dans ce cas comme dans dautres de la Sierra, lAPRA visait le rédecoupage que proposait Morales Bermudez lors de sa présidence et la dispute avec le PUM tourna autour de comment le réaliser, si seul le gouvernement le réalisait ou si les organisations participaient.
Quont cherché le gouvernement et le PUM? Ils ont cherché à faire baisser la pression des eaux. Nous voyons une fois de plus la répétition de leur pratique de 1974, à lépoque de " lAvant-Garde Révolutionnaire " avec les " prises de terre " dApurimac où des milliers de paysans furent mobilisés. Dans quel but? Rester et négocier dans le cadre de la loi 17716, loi corporatiste du fascisme de Velasco, les actes de Toxama et Huancahuacho en sont la preuve. Quelquun doit en répondre, il serait bon de leur rafraîchir la mémoire; servirent-ils ou non le régime? Ils lui ont servi parce quils sappuyaient à ce moment là sur le critère que la loi 17716 était bonne, que son erreur était de nêtre pas socialiste. Cest politiquement stupide, parce que la question de la terre est une revendication démocratique élémentaire, sinon il faudrait corriger le marxisme. Cest cela quils ont réédité aujourdhui, en collusion avec lAPRA. Il y a des choses qui se disent beaucoup, mais il serait bon, vu ce quils sont, quils se frappent la poitrine et fassent un acte de contrition, quils regardent sils nont pas collaboré, y compris pratiqué la délation pour que nos forces soient frappés, quils méditent tout cela ! Les faits lont prouvé, nous savons depuis les années 60, et grâce à une nouvelle étude que nous avons faite dans les années 70, que la simple obtention de la terre, non liée à une guerre populaire, à une lutte pour la conquête du Pouvoir, engendre simplement un accouplement au système ; elle devient un soutien de ce dernier, suit le même processus végétatif, semi-féodal, preuves à lappui, Pomacocha et Ccaccamarca, dans le département dAyacucho ; ce sont des questions aux quelles nous devons réfléchir ; les expériences dApurímac en 1974, les " prises de terre " de lAvant-Garde Révolutionnaire, à quoi servirent-elles? Elles servirent à la mise en place dun système corporatiste, en développant les formes associatives. Nétait-ce pas ce que voulait Velasco? En conséquence, il sagit bien de saccoupler au système, de faire évoluer la féodalité, quand la question est de la raser, de la détruire. Cest, jusquà ce jour, ce que ne comprend pas le PUM, ce quil ne comprendra pas; il faudrait quil ait une autre idéologie, lidéologie marxiste, pour comprendre comment conquérir et défendre la terre, les armes à la main. Voilà ce quil en est.
En outre, lAPRA suit dautres plan; en particulier, il faut prêter une grande attention à leurs plans concernant les terres en friche de la Côte, avec les derniers décrets et les "plans de développement" proposés à tous ceux qui sont capables dinvestir, en vue de créer des produits dexportation. Ceci conduit à une répartition falsifiée, à une bagarre pour les terres dans les départements de Lambayeque, de la Libertad, dIca et sur la Côte péruvienne en général. Avec leurs dernières dispositions, ils peuvent donner jusquà 450 hectares ; est-ce que ce seront les pauvres qui acquerront ces terres? Avec quel argent pourraient-ils creuser des puits tubulaires, pour extraire leau, par exemple? Impossible : ce sont de succulents plans dont le résultat était déjà clair, cest la répartition falsifiée des terres. Que sont-ils donc en train de faire à la Libertad ? Au bénéfice de qui ? De lAPRA, de ses dirigeants et de ses associés, parmi les quels, monsieur le ministre Remigio Moralez Bermudez, partenaire de grandes entreprises monopolistes, joue un rôle de choix et économique. Cela ne bénéficie pas à la paysannerie et à la Côte aussi, la paysannerie a besoin de terres et les terres doivent leur appartenir. Nous avons vu dernièrement, dans le département de La Libertad, le scandale provoqué par la demande de concession de terres à cause dirrigations futures.
Dautres problèmes. La répartition de terres dans la forêt amazonienne : 30 mille hectares. Qui pourra les gérer? Dionisio Romero ou quelquun de semblable. Il ne pourra pas le contrôler, il les donnera encore moins à un paysan pauvre, mais la terre est à celui qui la travaille, principalement la paysannerie pauvre. Dun autre côté, lAPRA a nettement échoué dans ses plans contre-révolutionnaires pour le dit trapèze andin. Et nous lui disons ouvertement, comme dautres le lui ont déjà signalé, que nous avons montré que la Sierra existait au Pérou. Cest à partir de cela que García Perez a redécouvert son trapèze andin pour faire sa propre vitrine mais ses sinistres plans ont échoué ; ils sont détruits et paralysés. Sinon, que dire du plan de Cachi à Ayacucho inauguré par celui qui se fait passer pour le président, allant en hélicoptère et à grand renfort de propagande, pour expliquer depuis les montagnes ce quil ne sait ni ne comprend? Quen est-il du plan de Rasuwilca ? Nous lavons détruit pour contre-subversion et parce que nous ne pouvons pas permettre que les terres ne soient pas données aux paysans qui en ont besoin, principalement les paysans pauvres.
Mais je crois que dautres questions mériteraient dêtre abordées : les rondes, les rondes paysannes; quont-ils fait de ces créations que les masses mirent sur pied pour se défendre? Des organismes qui aujourdhui sont sous le contrôle de lEtat, des forces armées et des forces de police, voilà ce quil en est clairement et concrètement. Ce sont eux, ceux de la gauche Unie, qui avec orgueil approuvèrent la fameuse loi et aujourdhui trépignent contre le règlement de cette même loi. Mais le règlement nest que le résultat de la loi. Si tu as approuvé la loi, supportes-en le règlement. Au fond, ce quils ont fait, cest simplement travailler pour ce que larmée de terre, les forces armées exigeaient, une loi qui ratifie les groupements de masses contre-révolutionnaires ou les " comités de défense " quils avaient montés. Ils disaient quil ny avait pas de loi derrière laquelle ils puissent sabriter. Cest donc bien cette loi celle qui sappelle loi de rondes paysannes. Les forces de police les utilisent-elles ou non? Larmée les utilise-t-elle ou non? Les caciquisme les utilise-t-il ou non? Voilà la réalité; de tout cela, ils devraient répondre, ils devraient nous rendre compte ; sans entrer dans les détails de leurs statuts, sont-ils réellement marxistes? Sont-ils élaborés du point de vue de la classe, du peuple? Ne renferment-ils pas un incaïsme usé? Nexpriment-ils pas une position de personnalisme chrétien? Ne travaillent-ils pas en liaison avec lEglise? Alors, pourquoi publient-ils leurs documents? Quand je parle de lEglise, je me réfère à la hiérarchie ecclésiastique. Ce serait bien, quand ils auront du temps, du temps libre, quils lisent ces règlements, ils sont extrêmement significatifs.
Nous dénonçons aussi, le plan de lAPRA, dans le Haut Huallaga, qui sous prétexte de combattre le narco-trafic, autorise lutilisation des insecticides meurtriers " spike " dont les monopoles yankees eux-mêmes disent quils sont comme de petites bombes atomiques.
EL DIARIO : Monsieur le Président, quelles seront les caractéristiques principales de la République Populaire de Démocratie Nouvelle que vous et votre Parti Proposez ?
PRESIDENT GONZALO : Les caractéristiques sont essentiellement celles dune dictature conjointe; jinsiste sur ce point, parce quau Pérou, il faut penser sérieusement à la question de lEtat et lanalyser à partir du marxisme-léninisme-maoïsme ; sur le problème de lEtat, la première question qui se pose à nous, cest la question du système dEtat, cest-à-dire la dictature de classe qui sexerce ; dans notre cas, cest une dictature conjointe. Actuellement, elle sexerce seulement à trois : le prolétariat, la paysannerie et les progressistes (la petite bourgeoisie) ; la bourgeoisie nationale ny participe pas, mais nous respectons ses droits, oui. Le système de gouvernement qui découle de cela est un système basé sur des Assemblées Populaires. Comment le concrétisons-nous? Par des Comités et le regroupement de ces Comités Populaires forme les Bases dAppui ; lensemble des bases dappui forme la République Populaire de Démocratie Nouvelle, voici ce que nous sommes en train de mettre en place et ce que nous développerons, jusquau terme de la révolution démocratique. Je voudrais insister sur le fait que le Parti a décidé de " Semer le Pouvoir " pour que le peuple commence à lexercer, quil apprenne à conduire lEtat, car une fois quil apprendra à conduire lEtat, il apprendra que cet Etat ne peut être maintenu que par le pouvoir des armes. On le défend de la même manière quon le conquiert. " Semer le Pouvoir " nous amène à semer dans les esprits la nécessité du Nouveau Pouvoir, et quils le voient dans les faits, Cest précisément ce que nous sommes en train de faire. Au niveau de la République Populaire de Démocratie Nouvelle saccomplissent des fonctions générales de direction, de construction et de planification; il me semble quon a suffisamment parlé de ce point, puisque dautres précisions sont déjà expliqués dans les documents.
EL DIARIO : Monsieur le Président, parlons maintenant, de politique internationale. Votre but étant le communisme, comment voyez-vous les conditions de la révolution mondiale et quels problèmes doivent résoudre les communistes ?
PRESIDENT GONZALO : Nous partons du fait que la révolution est la tendance principale et quelle continue à se développer comme laffirma le Président Mao. Nous considérons quaprès la Seconde Guerre Mondial, il ny a pas eu de stabilité, pas même une stabilité relative. Le monde entier a été secoué par de grandes tempêtes révolutionnaires, par vagues bien sûr, parce quil ne pouvait pas en être autrement.
Nous considérons quil existe trois contradictions fondamentales, dans cette situation en perspective où nous évoluons ! La première et la principale contradiction est celle entre nations opprimées, dun côté, et superpuissances et puissances impérialistes, de lautre même si cétait une redondance, nous préférons les énumérer ainsi pour que ce soit clair- ; une telle contradiction trouve sa solution dans la révolution démocratique, avec la guerre populaire. Une deuxième contradiction fondamentale, cest prolétariat-bourgeoisie ; celle-ci se règle avec des révolutions socialistes et des révolutions culturelles prolétariennes, également au moyen de la guerre populaire, et jinsiste, tout en considérant le type de révolution et les conditions spécifiques de chaque pays. Une troisième contradiction, cest celle entre les impérialistes, entre les superpuissances, entre les superpuissances et les puissances impérialistes, et entre les puissances impérialistes elles-mêmes ; ces contradictions, entre eux, se règlent par des agressions, des guerres impérialistes et visent à définir lhégémonie de la domination du monde dans une Troisième Guerre Mondiale.
Pourquoi les plaçons-nous dans cet ordre? Parce que cest ainsi que nous considérons leur ordre dimportance ; nous insistons sur le fait que la contradiction nations opprimées, dun côté, et superpuissances impérialistes et puissances impérialistes, de lautre, est la contradiction principale et quelle est de grande importance pour la révolution mondiale ; à notre avis, cela a un rapport avec le poids des masses dans lhistoire ; il est évident que limmense majorité des masses qui peuplent la Terre, vivent dans les nations opprimées ; de même, il est évident que les populations des nations opprimées saccroissent quatre fois plus rapidement que celles vivant dans les pays impérialistes. Si nous appliquons le principe qui dit que ce sont les masses qui font lhistoire, si nous tenons compte du fait que la Seconde Guerre Mondiale a mis les masses debout politiquement ( comme le reconnaissent, même les conseillers réactionnaires des Etats-Unis), nous pensons quune guerre mondiale engendrée par la contradiction entre les impérialistes serait une nouvelle guerre inter-impérialiste pour lhégémonie mondiale et le partage de la Terre, donc le partage du butin ; le butin ; ce sont les nations opprimées, et donc ils seraient obligés doccuper notre territoire pour nous dominer ; et ainsi, à nouveau, la contradiction principale redevient la contradiction entre les masses opprimées, dun côté, et les superpuissances et puissances impérialistes de lautre.
Nous y croyons fermement. Ce nest pas, comme le disent certains, par chauvinisme dappartenir aux pays ou aux nations opprimées ; non, ce nest pas cela ; cest la tendance que montre lhistoire ; cest le poids de la masse dans lhistoire et, de plus, les faits le démontrent peu à peu que cest avec la lutte qui se livre dans les nations opprimées que limpérialisme senfonce et se ruine de plus en plus ; ce sont des faits irréfutables. Par conséquent nous considérons que cette contradiction principale est dune grande importance ; elle est décisive pour balayer limpérialisme et la réaction de la face de la Terre à condition que la révolution mondiale soit commandée et guidée par le marxisme-léninisme-maoïsme, que se développent des partis communistes basés sur cette idéologie et que soit assumée la guerre populaire, et jinsiste encore une fois, suivant le type de révolution et les conditions spécifiques.
Pour cette raison, nous croyons que cest dune grande importance, cette contradiction principale telle que nous la posons. Il y en a qui ne le croient pas et pensent que, au fond, nous ne croyons pas à la révolution dans les pays impérialistes ; nous croyons que ces révolutions sont une nécessité historique et que le développement de la contradiction principale leur offre de meilleures conditions ; et que, même, une guerre mondiale créera de meilleures conditions pour que se fasse la révolution ; et quelle se fera parce que cest une nécessité. En fin de compte, les deux grandes forces, les deux grandes révolutions, la révolution démocratique et la révolution socialiste, doivent confluer pour que triomphe la révolution dans le monde ; sinon , on ne pourra pas balayer limpérialisme et la réaction de lensemble du monde. Voilà ce que nous pensons.
Pou nous, quelle est la question clé ? Cest celle du marxisme-léninisme-maoïsme, parce que le problème est davoir une ligne idéologique et politique, juste et correcte. Il ne peut ne pas y avoir une ligne politique juste et correcte sil ny a pas une idéologie juste et correcte ; cest pour cela que nous croyons que la clé de tout est lidéologie : le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme. En deuxième lieu : développer des partis communistes ; pourquoi ? Parce que les masses sont assoiffées de révolution, elles sont prêtes pour laction et elles clament révolution ; donc, le problème ne réside pas dans les masses ; le prolétariat clame révolution ; les nations opprimées, les peuples du monde, crient révolution ; alors nous avons besoin de développer des partis communistes ; le reste et jinsiste- ce sont les masses qui le font ; ce sont elles qui font lhistoire et qui balayeront limpérialisme et la réaction mondiale, avec la guerre populaire.
EL DIARIO : Quel rôle joue limpérialisme nord-américain dans le monde ? Quelle est votre opinion sur la " guerre des étoiles " ? Que pensez-vous des plans, dits de désarmement, entre USA-URSS et dautres pays européens ?
PRESIDENT GONZALO : En synthèse, limpérialisme nord-américain, après la Seconde Guerre Mondiale, surgit comme gendarme de la réaction dans le monde ; mais ensuite, il engagea la lutte pour lhégémonie mondiale avec le social-impérialisme. Ainsi, tous les deux élaborent de grands plans en vue d'établir leur hégémonie. Cest à cela quest lié le problème de la " guerre des étoiles ", ou en dautres termes de " linitiative de défense stratégique ", son nom officiel.
Le gouvernement nord-américain, plus particulièrement avec Reagan, a commencé à élaborer de grands plans stratégiques, embrassant les décennies du siècle à venir ; cest-à-dire quils pensent déjà à leur survie, à la façon de maintenir leur hégémonie et de mettre en déroute le social-impérialisme ; dans ce cadre, la " guerre des étoiles " nest rien de plus quun plan qui cherche à tendre un bouclier empêchant des fusées porteuses de charges atomiques datteindre leurs villes, tout en leur permettant de se protéger sils déclenchent une attaque atomique contre le social-impérialisme. Mais tout cela nest que plans et désirs, parce que face à un plan, il y a un autre plan ; il y a peu de temps, les soviétiques répondirent quil y avait différentes façons de contrecarrer le prétendu bouclier et que, de cette façon, il ny aurait pas, par conséquent, de soi-disant invulnérabilité des Etats-Unis.
Pour ce qui est des plans de désarmement entre les superpuissances, les Etats-Unis et lUnion Soviétique, nous devons partir de ce que le marxisme, ainsi que notre propre fondateur, nous enseigne : plus ils parlent de paix, plus ils se préparent pour la guerre. Beaucoup de verbiage, beaucoup de démagogie trompeuse autour des plans de désarmement signés pour le retrait des fusées en Europe, des fusées à moyenne portée ; parce que ce quon désarme, ce sont les fusées, cest-à-dire le véhicule, mais on conserve la charge pour lutiliser à sa convenance. Voilà lessence de la farce.
Les puissances européennes, évidemment, se situent dans le cadre des deux superpuissances et elles aimeraient empêcher que la guerre se livre en Europe, sil devait y avoir une guerre mondiale. Cest cela quelles voudraient, parce que au fond, leurs désirs sont les mêmes que ceux du Japon : elles voudraient que les deux tigres luttent, pour quensuite lune delles surgisse en tant que grande puissance, comme le maître suprême. Cest de cela que rêvent le Japon, lAllemagne Fédérale, etc. : ce sont leurs rêves. Mais une guerre mondiale se livrerait aussi en Europe, et les deux superpuissances connaissent bien ces désirs ; cest ainsi que le problème entraîne des contradictions entre les puissances et les superpuissances, contradictions qui se développent il ne peut en être autrement- dans des collusions et de luttes complexes. Il est évident aussi que les puissances luttent pour concrétiser leurs rêves : le japon avec la domination sur lAsie et lAmérique du Sud, lEurope avec celle sur lAfrique et lAmérique Latine ; et de là, leur action qui ne se limite pas à ces régions, de là, leurs rôles dintermédiaires, de là, leurs politiques propres et discordantes, dans la mesure où ils défendent leurs propres intérêts.
Nous croyons que tout cela nest que débats démagogiques, nayant pour but que de cacher de vastes plans, afin de se disputer lhégémonie mondiale ; voilà ce que nous croyons, parce que limpérialisme ne cessera pas dêtre impérialisme, jusquà ce que nous le balayons. Son essence ne change pas, son essence est dexploiter et dopprimer, de réduire les nations à létat de semi-colonies et si possible de colonies ; et alors, il est temps maintenant de réutiliser ces termes, ce sont des termes établis scientifiquement par Lénine. Mais le problème est que, face à ces plans, le principal nest pas simplement de les démasquer, mais de se préparer contre eux ; et il ny a quune façon de le faire, cest de sy préparer avec la guerre populaire. Le Président Mao nous disait : il faut se préparer et se préparer des maintenant contre une guerre impérialiste et principalement contre une guerre atomique ; comment allons-nous leur répondre ? Evidemment, seulement avec la guerre populaire, il ny pas dautre forme, voilà le principal. Les démasquer fait partie dune campagne de propagande qui montre au monde leurs sinistres et macabres plans dénorme génocide, mais jamais cela narrête une guerre. Staline la dit clairement ; ces campagnes narrêtent jamais une guerre ; alors la seule chose à faire si nous voulons empêcher une guerre, cest de développer la révolution. Comme lenseigne le Président Mao : soit la révolution empêche la guerre mondiale, soit cette dernière attise la révolution. Voilà, je crois, la situation telle quelle se pose à nous.
EL DIARIO : M. le Président, que pensez-vous de lEtat Soviétique ? Ces derniers temps, on parle beaucoup de la Pérestroïka, comment voyez-vous cette question ? Que pensez-vous des attaques visant Staline ?
PRESIDENT GONZALO : Dernièrement la Pérestroïka est un thème mis à toutes les sauces. La Pérestroïka, de ce que jai pu voir, parce que je crois quil faut létudier avec attention et voir toute la pourriture révisionniste quelle renferme, fait partie de cette nouvelle offensive du révisionnisme contemporain que nous, communistes, affrontons. Gorvatchev est un révisionniste fini, de la tête aux pieds. Il nous dit quun fait historique dune grande importance, en URSS, fut le Xxème Congrès du PCUS, ce néfaste Congrès au cours duquel on attaqua la dictature du prolétariat sous prétexte de combattre Staline. Il admire Krouchtchev, le cite comme un grand homme, audacieux, déterminé, dont le problème fut, dit-il, de tomber dans le subjectivisme, de ne pas élaborer des plans corrects, mais de plans excessifs, inapplicables qui échouèrent. Krouchtchev est le maître de Gorvatchev, qui tire de lui des leçons, comme il en a tiré aussi de son autre maître, Brejnev, même sil veut sen différencier.
De la Pérestroïka, il faut tirer une question centrale ; Gorbatchev lui-même dit : Pérestroïka est un terme qui a beaucoup de significations mais sil nous fallait choisir " le mot qui exprime son essence avec le plus de justesse, nous dirions alors que la Pérestroïka est une révolution ", mais il y en a quelques-uns qui ne veulent pas le voir ainsi. Il faut faire très attention à tout cela, ce nest pas une révolution. Cest plutôt un développement de la contre-révolution, cest un développement de la restauration du capitalisme plus effréné, afin de balayer le peu qui reste et qui puisse servir à la classe et au peuple pour combattre le social-impérialisme. Il dit : cest une révolution parce quon parle dune accélération au niveau économique et social, dun changement radical et dune marche vers un nouveau type dEtat. Quel serait ce nouveau type dEtat ? Ce serait un Etat plus effrontément bourgeois, avec une structure dune nouvelle modalité quils narrivent pas encore à préciser, du fait quils ne lont même pas définie dans leur dernière Conférence. Ils nont absolument pas honte ; voilà pourquoi il est nécessaire dattirer lattention sur ce terme, parce quen général, on dit que " la pérestroïka est une restructuration " et cest tout ; mais Gorbatchev dit que le terme qui correspond parfaitement est " révolution " et cela, cest une dérision, un sarcasme, une duperie inouïe.
Que nous présente encore cet individu ? Il développe des positions de Krouchtchev. Voyons le problème de la guerre. Il dit quune guerre mondiale entraîne la disparition de lhumanité ; dans ses propres termes : " dans cette guerre il ny aura ni vainqueurs ni vaincus, vu quil ny aura pas de survivants ", " si jamais un conflit nucléaire devait éclater, tous les êtres vivants seraient effacés de la surface de la Terre " et " il ny aurait ni vainqueurs ni vaincus dans un conflit nucléaire généralisé : la civilisation mondiale périrait inévitablement ". Mais, quajoute-t-il ? Permettez-moi de dire ceci : " La politique doit se fonder sur des réalités. Et aujourdhui la réalité la plus formidable au monde réside dans les vastes arsenaux militaires, en armes conventionnelles comme nucléaires des Etats-Unis et de lUnion Soviétique. Ce fait donne à nous deux pays une responsabilité particulière par rapport au monde ". De quoi parle-t-il ? Il nous dit de façon effronté que sa puissance est basée sur le pouvoir des armes, il arbore ce pouvoir belliqueux lassociant à celui de limpérialisme yankee et nous dit quils sont la grande réalité de la Terre. Par conséquent, nous dépendons deux. Cest cela quil nous propose, la politique de superpuissances la plus effrontée et la plus effrénée que nous ayons vue. Mais, si une guerre atomique met en péril lhumanité, une guerre conventionnelle peut de la même manière, selon lui, accomplir un but identique du fait des instruments meurtriers et sophistiqués existant aujourdhui ; Gorbatchev cherche donc à nous imposer la politique de soumission la plus monstrueuse, face à laquelle nous arborons davantage encore le " On a raison de se révolter " du Président Mao Tsétoung.
Ses élucubrations révisionnistes amènent le grand pontife russe à proposer " une pensée nouvelle ", attention ! " une pensée nouvelle " qui " tienne compte, au dessus des idéologies et des différences, de lintérêt suprême de lhumanité ". Où est passé le souvenir formel du critère de classe ? Nest-ce pas une réédition à un degré supérieur de ce que prêchait Krouchtchev ? Bien sûr ! Et la partie essentielle de cette " pensée " est que la guerre nest plus la continuation de la politique au moyen des armes. Il dit ceci : " Classique en son temps, le précepte de Clausewitz selon lequel la guerre est la poursuite de la politique par dautres moyens est devenu irrémédiablement démodé. Il appartient désormais aux bibliothèques. " Mais cest une thèse soutenue par Lénine et reprise par le Président Mao au cours de ce siècle et cest un principe clé dans la théorie militaire du prolétariat à laquelle nous nous référons dans la guerre populaire. Gorbatchev affronte donc ouvertement Lénine, comme laffronte Krouchtchev ; et les dites " nouvelles conditions " qui conduisent à réviser les principes du marxisme sont de vieilles histoires qui datent du vieux révisionnisme ; et que ce nouveau gonfanon révisionniste ne se console pas avec ces propos : " En revanche, surgissent heureusement, aussi bien à lOuest quà lEst, de nouvelles pensées, de nouveaux hommes qui songent déjà à se mettre daccord, parce que la seule possibilité, cest la coopération " ; nous, nous disons la collusion entre les deux superpuissances tant quil ny a pas de conditions pour quils se battent dans une IIIème Guerre Mondiale, si nous ne les balayons pas avant. Cest là le fond du problème ; et je crois nécessaire dinsister sur le fait de Gorbatchev, allant sinistrement contre Lénine, feint sans vergogne de sappeler " partisan de Lénine ", dappliquer un " retour à Lénine ", et " davoir appris beaucoup de Lénine " ; voilà donc ce quil nous dit et je crois que ce sont des choses très corrosives.
Dautre part, après avoir proposé de " baser la politique internationale sur des normes morales et éthiques communes à tout le genre humain ", Gorbatchev dit : " Que fera-t-on alors des complexes militaro-industriels ? demandent-ils dabord, chaque emploi dans un complexe militaro-industriel coûte deux ou trois fois plus que dans lindustrie civile. On pourrait créer trois emplois à la place. En second lieu, des aujourdhui, des secteurs de léconomie militaire sont connectés avec léconomie civile, apportant beaucoup à cette dernière. Par conséquent, cela constitue un point de départ pour employer leurs possibilités à des fins pacifiques. En troisième lieu, lUnion Soviétique et les Etats-Unis pourraient saccorder sur de vastes programmes communs, rassemblant nos ressources et nos potentiels intellectuels et scientifiques, afin de régler les problèmes les plus divers au profit de lhumanité. " Il carillonne donc comme Krouchtchev et va à lencontre de la conception de Lénine sur limpérialisme et le processus économique ; là encore, il est anti-léniniste, il lest en tous points, on le voit bien dans ses critères, similaires à ceux de Teng, de séparer le parti de lEtat ou dimpulser la croissance économique chaque fois plus au service de la bourgeoisie et de limpérialisme.
Le social-impérialiste Gorbatchev, comme les autres impérialistes, propose de combattre le dit terrorisme, il sengage lui-même à le faire et à utiliser les Nations Unies aussi dans ce but.
Je crois finalement que ça vaut la peine de dire un mot sur la manière dont il voit lAmérique Latine et particulièrement le Nicaragua : au Nicaragua, ce qui sest produit, selon lui, cest quune dictature, celle de Somoza, à été renversée par une révolution populaire. Il ratifie alors les critères qui ont guidé et guident encore le processus nicaraguayen ; cest aussi très expressif. Et que disent-ils de lAmérique Latine ? Queux, les Soviétiques, nont aucun intérêt à perturber la domination des Etats-Unis ou, comme ils disent, les relations qui existent entre les Etats Unis et lAmérique Latine. Je crois que cela nous concerne directement.
Que veulent les sociaux-impérialistes de lURSS ? Dans la période actuelle, ils essaient de voir comment régler les problèmes urgents dans un moment principalement de collusion et donc, ils cherchent à contenir ou enrayer les points conflictuels afin de se consacrer au développement de leurs systèmes économiques, tandis quils continuent de préparer leurs vastes plans pour reprendre la lutte pour lhégémonie mondiale. La collusion est transitoire, la rivalité comme la lutte, ça cest labsolu.
En conclusion, la pérestroïka est un sinistre plan de poursuite du révisionnisme contemporain, initié par Krouchtchev ; il sagit dune nouvelle offensive contre-révolutionnaire du révisionnisme.
Quant aux attaques contre Staline, Krouchtchev en proféra ; Gorbatchev aussi, mais en allant encore plus loin, réhabilitant ceux que Staline condamna. Une des choses qui doivent faire beaucoup réfléchir, cest la réhabilitation de Boukharine et dautres. Ils sont allés jusquà reconnaître leur condition de militant ; il faudrait alors se demander : qui manque-t-il encore ? Trotsky ? Il ne manque plus que celui-là. Les attaques visant Staline sont toujours les mêmes, elles sont utilisées comme prétextes pour approfondir la restauration du capitalisme, développer leurs plans politiques et balayer alors tout ce qui reste et qui pourrait servir au peuple pour faire à nouveau la révolution, mais cest leur rêve et ce ne sera quun simple rêve.
Du camarade Staline, nous pouvons dire quon en parle beaucoup, quon lattaque. Et cest lamentable, que dautres aussi lattaquent, en laccusant davoir commis une multitude derreurs, en le dénigrant. Nous croyons que le camarade Staline est un grand marxiste-léniniste. Ce que le Président Mao disait de lui, est correct. Ses mérites et ses erreurs sont dans un rapport de sept à trois et la racine de ses erreurs venait de ses limitations dans la maîtrise de la dialectique ; mais personne ne peut nier quil fut un grand marxiste. Les attaques de Gorbatchev et de ses acolytes contre Staline doivent pousser à la réflexion ceux qui, tout en se disant communistes, attaquent et dénigrent aussi le camarade Staline. Il faut quils pensent sérieusement à ces coïncidences ; ce ne sont pas que de simples attaques.