EL DIARIO: On dit que le P.C.P., avec la conquête du Pouvoir dans tout le pays, confisquera tout type de propriété. Est-ce vrai ? Comment agira-t-il face à la dette extérieure?

 

PRESIDENT GONZALO: Nous voyons déjà que le Programme du Parti éclaire ces questions. Une révolution démocratique comme celle que nous sommes en train de mener en avant, vise les trois montagnes déjà mentionnées. Cela veut dire que nous voulons rompre la domination de l’impérialisme principalement yankee, mais en même temps nous faisons tout pour ne jamais permettre au social-impérialisme, ni à aucune puissance impérialiste, d’exercer sa domination sur nous. Nous sommes pour la destruction de la semi-féodalité, en appliquant le grand mot d’ordre qui continue d’être d’actualité –cela veut la peine d’insister car tellement de choses se disent là-dessus- " la terre à celui qui la travaille "; le Président Mao réaffirme ce mot d’ordre, qui pour nous, entraîne la destruction de la propriété semi-féodale et la distribution de la terre à la paysannerie sous forme de propriété, distribution principalement à la paysannerie pauvre ; et nous, nous sommes pour la confiscation du capitalisme bureaucratique, et il faut le répéter encore, c’est très important, parce que cela donne au Nouveau pouvoir la base économique pour diriger l’économie et nous mettre en marche vers le socialisme. Nous sommes contre ces trois montagnes. En ce qui concerne la bourgeoisie nationale ou moyenne, la question est de respecter ses droits: nous nous en tenons à cela, nous ne pouvons aller plus loin ; ce serait changer le caractère de la révolution. L’idée de " confisquer toute propriété " n’est rien de plus que fables et mensonges toujours proférés contre les communistes. Comme Marx nous l’enseigna magistralement, la réaction et les ennemis de la révolution ont toujours élaboré des idées fausses et des mensonges pour s’opposer au communisme. Se ce grand fondateur du marxisme dans le monde, souffrit toutes ces infamies, tous ces mensonges et tergiversations de ses sages propos, nous croyons que ce qui se dit contre notre parti, n’est que la continuation de vieille école réactionnaire et des ennemis de la révolution.

 

EL DIARIO: Comment agira le Parti face à la dette extérieure?

 

PRESIDENT GONZALO: La dette étant propriété impérialiste, elle sera confisquée. Je crois que nous pouvons ajouter que c'est la seule manière de balayer réellement ce poids immense qui écrase tant de pays et appauvrit des nations et des peuples. C’est seulement avec la révolution, il n’y a pas d’autre forme. Tout le reste, les moyens, les critères proposés ne sont que les désirs de tirer les marrons du feu à l’impérialisme et nous pensons de plus que cela correspond à l’expérience historique.

 

EL DIARIO: Et le Parti Communiste, comment est-il en train de résoudre le problème de la terre? Quels plans appliquent l’APRA et le PUM?

 

PRESIDENT GONZALO: La question de la terre est fondamentale parce que réellement, c’est ce problème qui se résout avec la révolution démocratique, mis à part d’autres problèmes déjà connus. Nous appliquons la destruction des rapports semi-féodaux d’exploitation et la distribution de la terre aux paysans pauvres, principalement, puis aux paysans moyens, et s’il y a lieu aussi aux paysans riches, mais de la même façon, si c’est nécessaire, nous pouvons leur retirer pour faire face à un manque de terres. Même pour le cas des grands propriétaires fonciers, comme l’enseigna le Président, s’ils veulent travailler, qu’ils gagnent leur pain, comme on dit, à la sueur de leur front, qu’ils apprennent ce que signifie travailler la terre et ne pas vivre simplement de la rente. Nous suivons cette politique.

 

La politique du Parti s’est développée dans ce domaine; une des réalisations importantes que nous ayons effectuées, a été d’impulser un mouvement d’invasion des terres de grande envergure, dans le département de La Libertad, où furent répartis plus de 300.000 ha., mobilisant 160.000 paysans ; en voyant l’ensemble des mobilisations que nous avons connues, c’est là où nous sommes parvenus à mobiliser la masse la plus nombreuse; ce mouvement fut impulsé pour saper les plans de l’APRA ; nous l’avons appliqué aussi à Puno et c’est nous qui avons commencé les invasions de terres même à Puno, alors que le PUM discutait avec l’APRA le fait et la façon de le faire; c’est la réalité, pure et simple ; puis le gouvernement s’est vu obligé d’adopter des dispositions pour Puno en particulier, dispositions qu’il n’a d’ailleurs pas appliquées. Dans ce cas comme dans d’autres de la Sierra, l’APRA visait le rédecoupage que proposait Morales Bermudez lors de sa présidence et la dispute avec le PUM tourna autour de comment le réaliser, si seul le gouvernement le réalisait ou si les organisations participaient.

 

Qu’ont cherché le gouvernement et le PUM? Ils ont cherché à faire baisser la pression des eaux. Nous voyons une fois de plus la répétition de leur pratique de 1974, à l’époque de " l’Avant-Garde Révolutionnaire " avec les " prises de terre " d’Apurimac où des milliers de paysans furent mobilisés. Dans quel but? Rester et négocier dans le cadre de la loi 17716, loi corporatiste du fascisme de Velasco, les actes de Toxama et Huancahuacho en sont la preuve. Quelqu’un doit en répondre, il serait bon de leur rafraîchir la mémoire; servirent-ils ou non le régime? Ils lui ont servi parce qu’ils s’appuyaient à ce moment là sur le critère que la loi 17716 était bonne, que son erreur était de n’être pas socialiste. C’est politiquement stupide, parce que la question de la terre est une revendication démocratique élémentaire, sinon il faudrait corriger le marxisme. C’est cela qu’ils ont réédité aujourd’hui, en collusion avec l’APRA. Il y a des choses qui se disent beaucoup, mais il serait bon, vu ce qu’ils sont, qu’ils se frappent la poitrine et fassent un acte de contrition, qu’ils regardent s’ils n’ont pas collaboré, y compris pratiqué la délation pour que nos forces soient frappés, qu’ils méditent tout cela ! Les faits l’ont prouvé, nous savons depuis les années 60, et grâce à une nouvelle étude que nous avons faite dans les années 70, que la simple obtention de la terre, non liée à une guerre populaire, à une lutte pour la conquête du Pouvoir, engendre simplement un accouplement au système ; elle devient un soutien de ce dernier, suit le même processus végétatif, semi-féodal, preuves à l’appui, Pomacocha et Ccaccamarca, dans le département d’Ayacucho ; ce sont des questions aux quelles nous devons réfléchir ; les expériences d’Apurímac en 1974, les " prises de terre " de l’Avant-Garde Révolutionnaire, à quoi servirent-elles? Elles servirent à la mise en place d’un système corporatiste, en développant les formes associatives. N’était-ce pas ce que voulait Velasco? En conséquence, il s’agit bien de s’accoupler au système, de faire évoluer la féodalité, quand la question est de la raser, de la détruire. C’est, jusqu’à ce jour, ce que ne comprend pas le PUM, ce qu’il ne comprendra pas; il faudrait qu’il ait une autre idéologie, l’idéologie marxiste, pour comprendre comment conquérir et défendre la terre, les armes à la main. Voilà ce qu’il en est.

 

En outre, l’APRA suit d’autres plan; en particulier, il faut prêter une grande attention à leurs plans concernant les terres en friche de la Côte, avec les derniers décrets et les "plans de développement" proposés à tous ceux qui sont capables d’investir, en vue de créer des produits d’exportation. Ceci conduit à une répartition falsifiée, à une bagarre pour les terres dans les départements de Lambayeque, de la Libertad, d’Ica et sur la Côte péruvienne en général. Avec leurs dernières dispositions, ils peuvent donner jusqu’à 450 hectares ; est-ce que ce seront les pauvres qui acquerront ces terres? Avec quel argent pourraient-ils creuser des puits tubulaires, pour extraire l’eau, par exemple? Impossible : ce sont de succulents plans dont le résultat était déjà clair, c’est la répartition falsifiée des terres. Que sont-ils donc en train de faire à la Libertad ? Au bénéfice de qui ? De l’APRA, de ses dirigeants et de ses associés, parmi les quels, monsieur le ministre Remigio Moralez Bermudez, partenaire de grandes entreprises monopolistes, joue un rôle de choix et économique. Cela ne bénéficie pas à la paysannerie et à la Côte aussi, la paysannerie a besoin de terres et les terres doivent leur appartenir. Nous avons vu dernièrement, dans le département de La Libertad, le scandale provoqué par la demande de concession de terres à cause d’irrigations futures.

 

D’autres problèmes. La répartition de terres dans la forêt amazonienne : 30 mille hectares. Qui pourra les gérer? Dionisio Romero ou quelqu’un de semblable. Il ne pourra pas le contrôler, il les donnera encore moins à un paysan pauvre, mais la terre est à celui qui la travaille, principalement la paysannerie pauvre. D’un autre côté, l’APRA a nettement échoué dans ses plans contre-révolutionnaires pour le dit trapèze andin. Et nous lui disons ouvertement, comme d’autres le lui ont déjà signalé, que nous avons montré que la Sierra existait au Pérou. C’est à partir de cela que García Perez a redécouvert son trapèze andin pour faire sa propre vitrine mais ses sinistres plans ont échoué ; ils sont détruits et paralysés. Sinon, que dire du plan de Cachi à Ayacucho inauguré par celui qui se fait passer pour le président, allant en hélicoptère et à grand renfort de propagande, pour expliquer depuis les montagnes ce qu’il ne sait ni ne comprend? Qu’en est-il du plan de Rasuwilca ? Nous l’avons détruit pour contre-subversion et parce que nous ne pouvons pas permettre que les terres ne soient pas données aux paysans qui en ont besoin, principalement les paysans pauvres.

 

Mais je crois que d’autres questions mériteraient d’être abordées : les rondes, les rondes paysannes; qu’ont-ils fait de ces créations que les masses mirent sur pied pour se défendre? Des organismes qui aujourd’hui sont sous le contrôle de l’Etat, des forces armées et des forces de police, voilà ce qu’il en est clairement et concrètement. Ce sont eux, ceux de la gauche Unie, qui avec orgueil approuvèrent la fameuse loi et aujourd’hui trépignent contre le règlement de cette même loi. Mais le règlement n’est que le résultat de la loi. Si tu as approuvé la loi, supportes-en le règlement. Au fond, ce qu’ils ont fait, c’est simplement travailler pour ce que l’armée de terre, les forces armées exigeaient, une loi qui ratifie les groupements de masses contre-révolutionnaires ou les " comités de défense " qu’ils avaient montés. Ils disaient qu’il n’y avait pas de loi derrière laquelle ils puissent s’abriter. C’est donc bien cette loi celle qui s’appelle loi de rondes paysannes. Les forces de police les utilisent-elles ou non? L’armée les utilise-t-elle ou non? Les caciquisme les utilise-t-il ou non? Voilà la réalité; de tout cela, ils devraient répondre, ils devraient nous rendre compte ; sans entrer dans les détails de leurs statuts, sont-ils réellement marxistes? Sont-ils élaborés du point de vue de la classe, du peuple? Ne renferment-ils pas un incaïsme usé? N’expriment-ils pas une position de personnalisme chrétien? Ne travaillent-ils pas en liaison avec l’Eglise? Alors, pourquoi publient-ils leurs documents? Quand je parle de l’Eglise, je me réfère à la hiérarchie ecclésiastique. Ce serait bien, quand ils auront du temps, du temps libre, qu’ils lisent ces règlements, ils sont extrêmement significatifs.

 

Nous dénonçons aussi, le plan de l’APRA, dans le Haut Huallaga, qui sous prétexte de combattre le narco-trafic, autorise l’utilisation des insecticides meurtriers " spike " dont les monopoles yankees eux-mêmes disent qu’ils sont comme de petites bombes atomiques.

 

EL DIARIO : Monsieur le Président, quelles seront les caractéristiques principales de la République Populaire de Démocratie Nouvelle que vous et votre Parti Proposez ?

 

PRESIDENT GONZALO : Les caractéristiques sont essentiellement celles d’une dictature conjointe; j’insiste sur ce point, parce qu’au Pérou, il faut penser sérieusement à la question de l’Etat et l’analyser à partir du marxisme-léninisme-maoïsme ; sur le problème de l’Etat, la première question qui se pose à nous, c’est la question du système d’Etat, c’est-à-dire la dictature de classe qui s’exerce ; dans notre cas, c’est une dictature conjointe. Actuellement, elle s’exerce seulement à trois : le prolétariat, la paysannerie et les progressistes (la petite bourgeoisie) ; la bourgeoisie nationale n’y participe pas, mais nous respectons ses droits, oui. Le système de gouvernement qui découle de cela est un système basé sur des Assemblées Populaires. Comment le concrétisons-nous? Par des Comités et le regroupement de ces Comités Populaires forme les Bases d’Appui ; l’ensemble des bases d’appui forme la République Populaire de Démocratie Nouvelle, voici ce que nous sommes en train de mettre en place et ce que nous développerons, jusqu’au terme de la révolution démocratique. Je voudrais insister sur le fait que le Parti a décidé de " Semer le Pouvoir " pour que le peuple commence à l’exercer, qu’il apprenne à conduire l’Etat, car une fois qu’il apprendra à conduire l’Etat, il apprendra que cet Etat ne peut être maintenu que par le pouvoir des armes. On le défend de la même manière qu’on le conquiert. " Semer le Pouvoir " nous amène à semer dans les esprits la nécessité du Nouveau Pouvoir, et qu’ils le voient dans les faits, C’est précisément ce que nous sommes en train de faire. Au niveau de la République Populaire de Démocratie Nouvelle s’accomplissent des fonctions générales de direction, de construction et de planification; il me semble qu’on a suffisamment parlé de ce point, puisque d’autres précisions sont déjà expliqués dans les documents.

 

 

V. POLITIQUE INTERNATIONALE

EL DIARIO : Monsieur le Président, parlons maintenant, de politique internationale. Votre but étant le communisme, comment voyez-vous les conditions de la révolution mondiale et quels problèmes doivent résoudre les communistes ?

 

PRESIDENT GONZALO : Nous partons du fait que la révolution est la tendance principale et qu’elle continue à se développer comme l’affirma le Président Mao. Nous considérons qu’après la Seconde Guerre Mondial, il n’y a pas eu de stabilité, pas même une stabilité relative. Le monde entier a été secoué par de grandes tempêtes révolutionnaires, par vagues bien sûr, parce qu’il ne pouvait pas en être autrement.

 

Nous considérons qu’il existe trois contradictions fondamentales, dans cette situation en perspective où nous évoluons ! La première et la principale contradiction est celle entre nations opprimées, d’un côté, et superpuissances et puissances impérialistes, de l’autre –même si c’était une redondance, nous préférons les énumérer ainsi pour que ce soit clair- ; une telle contradiction trouve sa solution dans la révolution démocratique, avec la guerre populaire. Une deuxième contradiction fondamentale, c’est prolétariat-bourgeoisie ; celle-ci se règle avec des révolutions socialistes et des révolutions culturelles prolétariennes, également au moyen de la guerre populaire, et j’insiste, tout en considérant le type de révolution et les conditions spécifiques de chaque pays. Une troisième contradiction, c’est celle entre les impérialistes, entre les superpuissances, entre les superpuissances et les puissances impérialistes, et entre les puissances impérialistes elles-mêmes ; ces contradictions, entre eux, se règlent par des agressions, des guerres impérialistes et visent à définir l’hégémonie de la domination du monde dans une Troisième Guerre Mondiale.

 

Pourquoi les plaçons-nous dans cet ordre? Parce que c’est ainsi que nous considérons leur ordre d’importance ; nous insistons sur le fait que la contradiction nations opprimées, d’un côté, et superpuissances impérialistes et puissances impérialistes, de l’autre, est la contradiction principale et qu’elle est de grande importance pour la révolution mondiale ; à notre avis, cela a un rapport avec le poids des masses dans l’histoire ; il est évident que l’immense majorité des masses qui peuplent la Terre, vivent dans les nations opprimées ; de même, il est évident que les populations des nations opprimées s’accroissent quatre fois plus rapidement que celles vivant dans les pays impérialistes. Si nous appliquons le principe qui dit que ce sont les masses qui font l’histoire, si nous tenons compte du fait que la Seconde Guerre Mondiale a mis les masses debout politiquement ( comme le reconnaissent, même les conseillers réactionnaires des Etats-Unis), nous pensons qu’une guerre mondiale engendrée par la contradiction entre les impérialistes serait une nouvelle guerre inter-impérialiste pour l’hégémonie mondiale et le partage de la Terre, donc le partage du butin ; le butin ; ce sont les nations opprimées, et donc ils seraient obligés d’occuper notre territoire pour nous dominer ; et ainsi, à nouveau, la contradiction principale redevient la contradiction entre les masses opprimées, d’un côté, et les superpuissances et puissances impérialistes de l’autre.

 

Nous y croyons fermement. Ce n’est pas, comme le disent certains, par chauvinisme d’appartenir aux pays ou aux nations opprimées ; non, ce n’est pas cela ; c’est la tendance que montre l’histoire ; c’est le poids de la masse dans l’histoire et, de plus, les faits le démontrent peu à peu que c’est avec la lutte qui se livre dans les nations opprimées que l’impérialisme s’enfonce et se ruine de plus en plus ; ce sont des faits irréfutables. Par conséquent nous considérons que cette contradiction principale est d’une grande importance ; elle est décisive pour balayer l’impérialisme et la réaction de la face de la Terre à condition que la révolution mondiale soit commandée et guidée par le marxisme-léninisme-maoïsme, que se développent des partis communistes basés sur cette idéologie et que soit assumée la guerre populaire, et j’insiste encore une fois, suivant le type de révolution et les conditions spécifiques.

 

Pour cette raison, nous croyons que c’est d’une grande importance, cette contradiction principale telle que nous la posons. Il y en a qui ne le croient pas et pensent que, au fond, nous ne croyons pas à la révolution dans les pays impérialistes ; nous croyons que ces révolutions sont une nécessité historique et que le développement de la contradiction principale leur offre de meilleures conditions ; et que, même, une guerre mondiale créera de meilleures conditions pour que se fasse la révolution ; et qu’elle se fera parce que c’est une nécessité. En fin de compte, les deux grandes forces, les deux grandes révolutions, la révolution démocratique et la révolution socialiste, doivent confluer pour que triomphe la révolution dans le monde ; sinon , on ne pourra pas balayer l’impérialisme et la réaction de l’ensemble du monde. Voilà ce que nous pensons.

 

Pou nous, quelle est la question clé ? C’est celle du marxisme-léninisme-maoïsme, parce que le problème est d’avoir une ligne idéologique et politique, juste et correcte. Il ne peut ne pas y avoir une ligne politique juste et correcte s’il n’y a pas une idéologie juste et correcte ; c’est pour cela que nous croyons que la clé de tout est l’idéologie : le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme. En deuxième lieu : développer des partis communistes ; pourquoi ? Parce que les masses sont assoiffées de révolution, elles sont prêtes pour l’action et elles clament révolution ; donc, le problème ne réside pas dans les masses ; le prolétariat clame révolution ; les nations opprimées, les peuples du monde, crient révolution ; alors nous avons besoin de développer des partis communistes ; le reste –et j’insiste- ce sont les masses qui le font ; ce sont elles qui font l’histoire et qui balayeront l’impérialisme et la réaction mondiale, avec la guerre populaire.

 

EL DIARIO : Quel rôle joue l’impérialisme nord-américain dans le monde ? Quelle est votre opinion sur la " guerre des étoiles " ? Que pensez-vous des plans, dits de désarmement, entre USA-URSS et d’autres pays européens ?

 

PRESIDENT GONZALO : En synthèse, l’impérialisme nord-américain, après la Seconde Guerre Mondiale, surgit comme gendarme de la réaction dans le monde ; mais ensuite, il engagea la lutte pour l’hégémonie mondiale avec le social-impérialisme. Ainsi, tous les deux élaborent de grands plans en vue d'établir leur hégémonie. C’est à cela qu’est lié le problème de la " guerre des étoiles ", ou en d’autres termes de " l’initiative de défense stratégique ", son nom officiel.

 

Le gouvernement nord-américain, plus particulièrement avec Reagan, a commencé à élaborer de grands plans stratégiques, embrassant les décennies du siècle à venir ; c’est-à-dire qu’ils pensent déjà à leur survie, à la façon de maintenir leur hégémonie et de mettre en déroute le social-impérialisme ; dans ce cadre, la " guerre des étoiles " n’est rien de plus qu’un plan qui cherche à tendre un bouclier empêchant des fusées porteuses de charges atomiques d’atteindre leurs villes, tout en leur permettant de se protéger s’ils déclenchent une attaque atomique contre le social-impérialisme. Mais tout cela n’est que plans et désirs, parce que face à un plan, il y a un autre plan ; il y a peu de temps, les soviétiques répondirent qu’il y avait différentes façons de contrecarrer le prétendu bouclier et que, de cette façon, il n’y aurait pas, par conséquent, de soi-disant invulnérabilité des Etats-Unis.

 

Pour ce qui est des plans de désarmement entre les superpuissances, les Etats-Unis et l’Union Soviétique, nous devons partir de ce que le marxisme, ainsi que notre propre fondateur, nous enseigne : plus ils parlent de paix, plus ils se préparent pour la guerre. Beaucoup de verbiage, beaucoup de démagogie trompeuse autour des plans de désarmement signés pour le retrait des fusées en Europe, des fusées à moyenne portée ; parce que ce qu’on désarme, ce sont les fusées, c’est-à-dire le véhicule, mais on conserve la charge pour l’utiliser à sa convenance. Voilà l’essence de la farce.

 

Les puissances européennes, évidemment, se situent dans le cadre des deux superpuissances et elles aimeraient empêcher que la guerre se livre en Europe, s’il devait y avoir une guerre mondiale. C’est cela qu’elles voudraient, parce que au fond, leurs désirs sont les mêmes que ceux du Japon : elles voudraient que les deux tigres luttent, pour qu’ensuite l’une d’elles surgisse en tant que grande puissance, comme le maître suprême. C’est de cela que rêvent le Japon, l’Allemagne Fédérale, etc. : ce sont leurs rêves. Mais une guerre mondiale se livrerait aussi en Europe, et les deux superpuissances connaissent bien ces désirs ; c’est ainsi que le problème entraîne des contradictions entre les puissances et les superpuissances, contradictions qui se développent –il ne peut en être autrement- dans des collusions et de luttes complexes. Il est évident aussi que les puissances luttent pour concrétiser leurs rêves : le japon avec la domination sur l’Asie et l’Amérique du Sud, l’Europe avec celle sur l’Afrique et l’Amérique Latine ; et de là, leur action qui ne se limite pas à ces régions, de là, leurs rôles d’intermédiaires, de là, leurs politiques propres et discordantes, dans la mesure où ils défendent leurs propres intérêts.

 

Nous croyons que tout cela n’est que débats démagogiques, n’ayant pour but que de cacher de vastes plans, afin de se disputer l’hégémonie mondiale ; voilà ce que nous croyons, parce que l’impérialisme ne cessera pas d’être impérialisme, jusqu’à ce que nous le balayons. Son essence ne change pas, son essence est d’exploiter et d’opprimer, de réduire les nations à l’état de semi-colonies et si possible de colonies ; et alors, il est temps maintenant de réutiliser ces termes, ce sont des termes établis scientifiquement par Lénine. Mais le problème est que, face à ces plans, le principal n’est pas simplement de les démasquer, mais de se préparer contre eux ; et il n’y a qu’une façon de le faire, c’est de s’y préparer avec la guerre populaire. Le Président Mao nous disait : il faut se préparer et se préparer des maintenant contre une guerre impérialiste et principalement contre une guerre atomique ; comment allons-nous leur répondre ? Evidemment, seulement avec la guerre populaire, il n’y pas d’autre forme, voilà le principal. Les démasquer fait partie d’une campagne de propagande qui montre au monde leurs sinistres et macabres plans d’énorme génocide, mais jamais cela n’arrête une guerre. Staline l’a dit clairement ; ces campagnes n’arrêtent jamais une guerre ; alors la seule chose à faire si nous voulons empêcher une guerre, c’est de développer la révolution. Comme l’enseigne le Président Mao : soit la révolution empêche la guerre mondiale, soit cette dernière attise la révolution. Voilà, je crois, la situation telle qu’elle se pose à nous.

EL DIARIO : M. le Président, que pensez-vous de l’Etat Soviétique ? Ces derniers temps, on parle beaucoup de la Pérestroïka, comment voyez-vous cette question ? Que pensez-vous des attaques visant Staline ?

 

PRESIDENT GONZALO : Dernièrement la Pérestroïka est un thème mis à toutes les sauces. La Pérestroïka, de ce que j’ai pu voir, parce que je crois qu’il faut l’étudier avec attention et voir toute la pourriture révisionniste qu’elle renferme, fait partie de cette nouvelle offensive du révisionnisme contemporain que nous, communistes, affrontons. Gorvatchev est un révisionniste fini, de la tête aux pieds. Il nous dit qu’un fait historique d’une grande importance, en URSS, fut le Xxème Congrès du PCUS, ce néfaste Congrès au cours duquel on attaqua la dictature du prolétariat sous prétexte de combattre Staline. Il admire Krouchtchev, le cite comme un grand homme, audacieux, déterminé, dont le problème fut, dit-il, de tomber dans le subjectivisme, de ne pas élaborer des plans corrects, mais de plans excessifs, inapplicables qui échouèrent. Krouchtchev est le maître de Gorvatchev, qui tire de lui des leçons, comme il en a tiré aussi de son autre maître, Brejnev, même s’il veut s’en différencier.

 

De la Pérestroïka, il faut tirer une question centrale ; Gorbatchev lui-même dit : Pérestroïka est un terme qui a beaucoup de significations mais s’il nous fallait choisir " le mot qui exprime son essence avec le plus de justesse, nous dirions alors que la Pérestroïka est une révolution ", mais il y en a quelques-uns qui ne veulent pas le voir ainsi. Il faut faire très attention à tout cela, ce n’est pas une révolution. C’est plutôt un développement de la contre-révolution, c’est un développement de la restauration du capitalisme plus effréné, afin de balayer le peu qui reste et qui puisse servir à la classe et au peuple pour combattre le social-impérialisme. Il dit : c’est une révolution parce qu’on parle d’une accélération au niveau économique et social, d’un changement radical et d’une marche vers un nouveau type d’Etat. Quel serait ce nouveau type d’Etat ? Ce serait un Etat plus effrontément bourgeois, avec une structure d’une nouvelle modalité qu’ils n’arrivent pas encore à préciser, du fait qu’ils ne l’ont même pas définie dans leur dernière Conférence. Ils n’ont absolument pas honte ; voilà pourquoi il est nécessaire d’attirer l’attention sur ce terme, parce qu’en général, on dit que " la pérestroïka est une restructuration " et c’est tout ; mais Gorbatchev dit que le terme qui correspond parfaitement est " révolution " et cela, c’est une dérision, un sarcasme, une duperie inouïe.

 

Que nous présente encore cet individu ? Il développe des positions de Krouchtchev. Voyons le problème de la guerre. Il dit qu’une guerre mondiale entraîne la disparition de l’humanité ; dans ses propres termes : "  dans cette guerre il n’y aura ni vainqueurs ni vaincus, vu qu’il n’y aura pas de survivants ", " si jamais un conflit nucléaire devait éclater, tous les êtres vivants seraient effacés de la surface de la Terre " et " il n’y aurait ni vainqueurs ni vaincus dans un conflit nucléaire généralisé : la civilisation mondiale périrait inévitablement ". Mais, qu’ajoute-t-il ? Permettez-moi de dire ceci : "  La politique doit se fonder sur des réalités. Et aujourd’hui la réalité la plus formidable au monde réside dans les vastes arsenaux militaires, en armes conventionnelles comme nucléaires des Etats-Unis et de l’Union Soviétique. Ce fait donne à nous deux pays une responsabilité particulière par rapport au monde ". De quoi parle-t-il ? Il nous dit de façon effronté que sa puissance est basée sur le pouvoir des armes, il arbore ce pouvoir belliqueux l’associant à celui de l’impérialisme yankee et nous dit qu’ils sont la grande réalité de la Terre. Par conséquent, nous dépendons d’eux. C’est cela qu’il nous propose, la politique de superpuissances la plus effrontée et la plus effrénée que nous ayons vue. Mais, si une guerre atomique met en péril l’humanité, une guerre conventionnelle peut de la même manière, selon lui, accomplir un but identique du fait des instruments meurtriers et sophistiqués existant aujourd’hui ; Gorbatchev cherche donc à nous imposer la politique de soumission la plus monstrueuse, face à laquelle nous arborons davantage encore le " On a raison de se révolter " du Président Mao Tsétoung.

 

Ses élucubrations révisionnistes amènent le grand pontife russe à proposer " une pensée nouvelle ", attention ! " une pensée nouvelle " qui " tienne compte, au dessus des idéologies et des différences, de l’intérêt suprême de l’humanité ". Où est passé le souvenir formel du critère de classe ? N’est-ce pas une réédition à un degré supérieur de ce que prêchait Krouchtchev ? Bien sûr ! Et la partie essentielle de cette " pensée " est que la guerre n’est plus la continuation de la politique au moyen des armes. Il dit ceci : " Classique en son temps, le précepte de Clausewitz selon lequel ‘la guerre est la poursuite de la politique par d’autres moyens’ est devenu irrémédiablement démodé. Il appartient désormais aux bibliothèques. " Mais c’est une thèse soutenue par Lénine et reprise par le Président Mao au cours de ce siècle et c’est un principe clé dans la théorie militaire du prolétariat à laquelle nous nous référons dans la guerre populaire. Gorbatchev affronte donc ouvertement Lénine, comme l’affronte Krouchtchev ; et les dites " nouvelles conditions " qui conduisent à réviser les principes du marxisme sont de vieilles histoires qui datent du vieux révisionnisme ; et que ce nouveau gonfanon révisionniste ne se console pas avec ces propos : " En revanche, surgissent heureusement, aussi bien à l’Ouest qu’à l’Est, de nouvelles pensées, de nouveaux hommes qui songent déjà à se mettre d’accord, parce que la seule possibilité, c’est la coopération " ; nous, nous disons la collusion entre les deux superpuissances tant qu’il n’y a pas de conditions pour qu’ils se battent dans une IIIème Guerre Mondiale, si nous ne les balayons pas avant. C’est là le fond du problème ; et je crois nécessaire d’insister sur le fait de Gorbatchev, allant sinistrement contre Lénine, feint sans vergogne de s’appeler " partisan de Lénine ", d’appliquer un " retour à Lénine ", et " d’avoir appris beaucoup de Lénine " ; voilà donc ce qu’il nous dit et je crois que ce sont des choses très corrosives.

 

D’autre part, après avoir proposé de " baser la politique internationale sur des normes morales et éthiques communes à tout le genre humain ", Gorbatchev dit : " Que fera-t-on alors des complexes militaro-industriels ? demandent-ils… d’abord, chaque emploi dans un complexe militaro-industriel coûte deux ou trois fois plus que dans l’industrie civile. On pourrait créer trois emplois à la place. En second lieu, des aujourd’hui, des secteurs de l’économie militaire sont connectés avec l’économie civile, apportant beaucoup à cette dernière. Par conséquent, cela constitue un point de départ pour employer leurs possibilités à des fins pacifiques. En troisième lieu, l’Union Soviétique et les Etats-Unis pourraient s’accorder sur de vastes programmes communs, rassemblant nos ressources et nos potentiels intellectuels et scientifiques, afin de régler les problèmes les plus divers au profit de l’humanité. " Il carillonne donc comme Krouchtchev et va à l’encontre de la conception de Lénine sur l’impérialisme et le processus économique ; là encore, il est anti-léniniste, il l’est en tous points, on le voit bien dans ses critères, similaires à ceux de Teng, de séparer le parti de l’Etat ou d’impulser la croissance économique chaque fois plus au service de la bourgeoisie et de l’impérialisme.

 

Le social-impérialiste Gorbatchev, comme les autres impérialistes, propose de combattre le dit terrorisme, il s’engage lui-même à le faire et à utiliser les Nations Unies aussi dans ce but.

 

Je crois finalement que ça vaut la peine de dire un mot sur la manière dont il voit l’Amérique Latine et particulièrement le Nicaragua : au Nicaragua, ce qui s’est produit, selon lui, c’est qu’une dictature, celle de Somoza, à été renversée par une révolution populaire. Il ratifie alors les critères qui ont guidé et guident encore le processus nicaraguayen ; c’est aussi très expressif. Et que disent-ils de l’Amérique Latine ? Qu’eux, les Soviétiques, n’ont aucun intérêt à perturber la domination des Etats-Unis ou, comme ils disent, les relations qui existent entre les Etats Unis et l’Amérique Latine. Je crois que cela nous concerne directement.

 

Que veulent les sociaux-impérialistes de l’URSS ? Dans la période actuelle, ils essaient de voir comment régler les problèmes urgents dans un moment principalement de collusion et donc, ils cherchent à contenir ou enrayer les points conflictuels afin de se consacrer au développement de leurs systèmes économiques, tandis qu’ils continuent de préparer leurs vastes plans pour reprendre la lutte pour l’hégémonie mondiale. La collusion est transitoire, la rivalité comme la lutte, ça c’est l’absolu.

 

En conclusion, la pérestroïka est un sinistre plan de poursuite du révisionnisme contemporain, initié par Krouchtchev ; il s’agit d’une nouvelle offensive contre-révolutionnaire du révisionnisme.

 

Quant aux attaques contre Staline, Krouchtchev en proféra ; Gorbatchev aussi, mais en allant encore plus loin, réhabilitant ceux que Staline condamna. Une des choses qui doivent faire beaucoup réfléchir, c’est la réhabilitation de Boukharine et d’autres. Ils sont allés jusqu’à reconnaître leur condition de militant ; il faudrait alors se demander : qui manque-t-il encore ? Trotsky ? Il ne manque plus que celui-là. Les attaques visant Staline sont toujours les mêmes, elles sont utilisées comme prétextes pour approfondir la restauration du capitalisme, développer leurs plans politiques et balayer alors tout ce qui reste et qui pourrait servir au peuple pour faire à nouveau la révolution, mais c’est leur rêve et ce ne sera qu’un simple rêve.

 

Du camarade Staline, nous pouvons dire qu’on en parle beaucoup, qu’on l’attaque. Et c’est lamentable, que d’autres aussi l’attaquent, en l’accusant d’avoir commis une multitude d’erreurs, en le dénigrant. Nous croyons que le camarade Staline est un grand marxiste-léniniste. Ce que le Président Mao disait de lui, est correct. Ses mérites et ses erreurs sont dans un rapport de sept à trois et la racine de ses erreurs venait de ses limitations dans la maîtrise de la dialectique ; mais personne ne peut nier qu’il fut un grand marxiste. Les attaques de Gorbatchev et de ses acolytes contre Staline doivent pousser à la réflexion ceux qui, tout en se disant communistes, attaquent et dénigrent aussi le camarade Staline. Il faut qu’ils pensent sérieusement à ces coïncidences ; ce ne sont pas que de simples attaques.

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