EL DIARIO : Monsieur le Président, que ferait le Parti dans de pareilles circonstances ?

 

PRESIDENT GONZALO : Dans ces circonstances nous ferons ce que Lénine fit, nous expliquerons aux masses que ce n’est pas le moment ; mais si les masses vont au combat, nous nous battrons avec elles pour pouvoir effectuer ensemble un repli mesuré et pour qu’elles souffrent le moins possible. Et si nous mourons avec elles, nous fusionnerons davantage nos sangs. C’est ce que Lénine nous a enseigne lors des fameuses luttes de juillet 1917. Nous ne pouvons pas dire aux masses qu’elles se trompent et que les faits le leur feront comprendre ; non, nous ne pouvons pas leur dire cela. La masse est la masse, la classe est la classe, et si les masses ne sont pas bien orientées, si les conditions les poussent au désespoir, à de telles situations sans compter ceux qui les poussent volontairement alors nous devons rester avec les masses pour leur montrer l’inopportunité du moment et tout en combattant avec elles, les aider à se replier le mieux possible. Alors elles verront bien que nous sommes avec elles pour le meilleur et pour le pire et ce sera le meilleur moyen de leur faire comprendre et de les convaincre davantage que nous sommes leur Parti. Telle sera notre attitude.

 

EL DIARIO : Monsieur le Président, une question : lorsque vous parlez de lutte dans la ville, quel rôle assignez-vous aux syndicats ?

 

PRESIDENT GONZALO : Celui que Marx avait assigné dans "passé, présent et avenir des syndicats ". Marx nous avait dit, dès le siècle dernier, que les syndicats n’étaient au départ que de simples corporations visant une défense économique ; c’est leur passé. Leur présent est de s’organiser davantage et de se développer politiquement, et leur avenir, de servir à la conquête du Pouvoir. Marx nous avait déjà parlé de cela. Le problème est de savoir combiner les deux luttes ; la lutte pour des revendications, qui est une guerre de guérillas comme nous l’avait dit Marx lui-même : la lutte pour le salaire, le temps de travail, les conditions de travail et d’autres droits que développent la classe, le prolétariat et le peuple qui se mette alors en grève ; c’est une guerre de guérillas qui n’est pas seulement une lutte pour une question concrète, économique ou politique, mais aussi d’intérêt général car elle est une préparation aux grands événements à venir. C’est son essence historique fondamentale, et notre problème est donc de lier la lutte revendicative à la lutte pour la conquête du Pouvoir, ce que nous appelons développer le travail de masses dans et pour la guerre populaire.

 

EL DIARIO : Monsieur le Président, puisque vous avez parlé de crise révolutionnaire, pensez-vous que cette situation soit envisageable à court terme ?

 

PRESIDENT GONZALO : La question c’est le triomphe de la guerre populaire et elle est liée principalement au fait de lutter plus et mieux. L’insurrection, comme je l’ai déjà dit, c’est l’achèvement que nous devons préparer, et nous le faisons résolument aujourd’hui en prévoyant la possibilité que d’autres veuillent trafiquer avec l’insurrection. C’est une chose à laquelle nous devons songer, mais le problème principal est l’opportunité de l’insurrection ; c’est de calculer le moment opportun.

 

EL DIARIO : Pourquoi le Parti Communiste du Pérou a-t-il commencé la guerre populaire en 1980 ? Quelle est l’explication militaire et historique de ce fait ? Quelle fut l’analyse sociale, économique, et politique du P.C.P. pour commencer cette guerre ?

 

PRESIDENT GONZALO : Nous avons fait des recherches sur le pays et nous l’avons étudié particulièrement à partir de la II ème guerre mondiale. Nous avons vu que le processus de la société péruvienne entrait dans des situations complexes. Les propres analyses de l’Etat montraient que les années 1980 comportaient des questions critiques. Au Pérou on voit que tous les 10 ans se présente une crise vers la deuxième moitié de la décennie, et que chaque crise est pire que la précédente. Ensuite nous avons analysé le capitalisme bureaucratique qui fait mûrir la révolution, les conditions pour la révolution. En 1980 le pays devait se donner un nouveau gouvernement par le biais d’élections, et ce gouvernement allait avoir besoin d’un an et demi à deux ans pour mettre en marche l’appareil d’Etat. C’est pour cela que nous avions conclu que le capitalisme bureaucratique avait fait mûrir la révolution, que les années 1980 s’annonçaient difficiles du fait de la crise, d’un gouvernement issu des élections, etc. et tout cela permettait une conjoncture très favorable au commencement de la guerre populaire. Cela démentait le critère qui dit qu’on ne peut pas commencer la lutte armée, dans notre cas la guerre populaire, quand il y a un nouveau gouvernement. Les faits ont démontré la fausseté de cette position. Nous avons évalué tout cela, ainsi que la situation dans laquelle entrait le nouveau gouvernement. Situation où les militaires s’en allaient après douze ans et par conséquent, ils ne pourraient pas assumer immédiatement une lutte contre nous ni reprendre les rênes de l’Etat car ils était usés politiquement et avaient perdu tout prestige. C’étaient des faits concrets, une réalité.

 

Nous avions déjà établi depuis longtemps que la participation à l’Assemblée Constituante était incorrecte, que la seule chose à faire était de la boycotter car, participer à la Constituante, servirait simplement à la restructuration de l’Etat Péruvien et à établir une constitution comme celle que nous avons. Et tout cela était prévisible, il n’y avait rien dans ce cas qui ne puisse être prévu ; c’est pourquoi nous avons décidé de jeter les bases du commencement pour démarrer avant la mise en place du nouveau gouvernement. Et c’est ainsi que nous avons agi, puisque nous avons commencé le 17 mai, un jour avant les élections.

 

Comme nous l’avons mis en pratique, nous avions évalué que dans ces conditions nous pouvions développer notre action, parvenir à la déployer et avancer le plus possible avec l’idée que pendant la deuxième moitié de la décennie une crise plus grave encore que la précédente devait éclater et qu’il y aurait par conséquent de meilleures conditions pour avancer. C’est sur ces données qui s’est planifié le commencement de la guerre populaire. Mais certains disent que nous n’avons pas réfléchi et que nous avons agi dogmatiquement. Et quoi ? Ceux qui parlent de dogme sont prêts à prendre des vessies pour des lanternes.

 

C’est pour cela que nous avons choisi ce moment, et les faits nous ont donné raison ; il était évident que Belaunde, nous l’avons observé aussi, craindrait un coup d’Etat et que pour cela, il chercherait à restreindre le poids des forces armées. Etait-ce difficile à prévoir ? Non, et cela grâce à son expérience de 1968 ; c’étaient des choses prévisibles et on nous a appris à calculer, à analyser, à mesurer ; c’est ce que nous a enseigné le Président, qui était très exigeant sur ces questions, surtout en ce qui concerne le travail de préparation. Nous pensons que les faits l’ont confirmé : les forces armées n’ont pas pu intervenir pendant deux ans. En fut-il ainsi ou non ? Aujourd’hui ils nous disent qu’ils avaient détruit les informations de leurs services secrets ; le nouveau gouvernement allait a avoir du mal à s’organiser du fait de son administration ; les faits nous l’ont prouvé. Ensuite s’est produite la crise ; les militaires sont intervenus, avec des contingents chaque fois plus nombreux ; il y a plusieurs années que nous les combattons et nous sommes toujours énergiques, vigoureux. Nos forces se développent. Telles ont été les raisons pour commencer en 1980 et les faits nous montrent que nous ne nous sommes pas trompés, au moins nous ne nous sommes pas trompés dans les grandes lignes ; et c’est là qu’il ne faut pas se tromper.

 

EL DIARIO : En tenant compte que dans la guerre deux stratégies s’affrontent, pourriez-vous expliquer comment le processus de développement de vos plans militaires, et de vos réussites, est spécifique, et quels problèmes avez-vous rencontrés ?

 

PRESIDENT GONZALO : Nous partons d’une situation. Chaque classe génère sa forme de guerre spécifique et en conséquence, sa stratégie. Le prolétariat a crée la sienne : la guerre populaire et c’est une stratégie supérieure. La bourgeoisie ne pourra jamais avoir une stratégie supérieure à celle-là, qui plus est, il n’y aura pas de stratégie plus développé que celle du prolétariat. C’est un problème de constatation du processus militaire dans le monde. Chaque classe a toujours généré sa façon de faire la guerre et sa stratégie, et c’est toujours la stratégie supérieure qui a vaincu l’inférieure. La nouvelle classe a toujours la stratégie supérieure. Il en ainsi de la guerre populaire. Les faits nous le prouvent. Il y a des auteurs de traités militaires qui disent ceci : les communistes, quand ils ont appliqué leurs principes, n’ont jamais perdu une guerre, ils l’ont perdue seulement quand ils n’ont pas appliqué leurs principes.

 

Donc, en partant de cela, du fait que nous avons une stratégie supérieure, théorie prouvée universellement, le problème était de la faire nôtre car il y une marge d’erreur. La première chose que nous décidons, est de ne pas appliquer mécaniquement la guerre populaire parce que le Président Mao Tsétoung nous a prévenu que l’application mécanique mène à l’opportunisme et à l’échec. En 1980, quand nous décidons de commencer la guerre populaire, nous nous mettons d’accord au Comité Central du Parti pour faire attention à l’application spécifique ; non au dogmatisme, non au mécanisme, tels furent les accords desquels nous sommes partis. Et ici nous pouvons soulever le premier problème que nous avons rencontré : le premier problème que nous avons eu, fut la lutte antagonique contre une ligne opportuniste de droite qui s’opposait au commencement de la guerre populaire. Nous avons liquidé sa partie principale au cours de la IX ème réunion plénière et lors de celle de février 1980, nous avons balayé complètement le reste. Ce fut notre premier problème, et c’est à cette époque qu’eut lieu cette épuration dont nous avons parlé précédemment. Nous avons dû élaguer fortement le Comité Central lui-même, mais c’est ainsi que nous nous sommes fortifiés et que nous sommes parvenus à commencer la guerre. Nous avions déjà les grandes lignes pour livrer une guerre à la campagne et à la ville.

 

Le premier plan que nous allons nous imposer, st celui du Commencement. Le Bureau Politique fut chargé de définir comment développer les action armées. Ce fut cet organisme qui présenta le plan sur la base de détachements en ce qui concerne la forme militaire. Ce plan, nous l’avons accompli en 1980 ; mais ce que nous devons dire, c’est que deux semaines après le commencement, il y eut une réunion du Bureau Politique élargi pour analyser comment nous avions commencé et nous avons conclu que le nouveau était né et que le nouveau était la guerre populaire. C’étaient les actions armées, c’étaient les détachements. Après ce plan nous avons développé le Plan de Déployer ; ce plan fut plus long, il engloba deux années mais se réalisa au moyen de nombreuses campagnes et c’est à son terme que se concrétisèrent les nouvelles formes du pouvoir, que surgirent les Comités Populaires.

 

Fin 1982, interviennent les forces armées ; avec plus d’un an d’anticipation, le Comité Central avait étudié l’entrée des forces armées et avait défini que cela se ferait progressivement jusqu’à substitution des forces policières qui passeraient au second plan ; et cela s’est passé ainsi ; il ne pouvait en être autrement dans une telle situation. Nous nous y étions préparés et pourtant, nous allions avoir un deuxième problème ; l’entrée de la force armée ne fut pas sans conséquences. Elles entrèrent en appliquant le génocide dès le début, formant des milices de ferme et utilisant les masses sous la pression pour les mettre en avant comme un bouclier. Cela doit être dit clairement. Ici on voit non seulement la politique réactionnaire déjà vue par Marx, mais aussi l’utilisation lâche des masses, en les mettant au devant d’elles. Les forces armées n’ont pas de quoi se glorifier, et c’est pour cela, et à juste titre, que nous avons dit d’elles qu’elles sont expertes en défaites, adroites pour s’acharner sur les masses désarmées. Telles sont les forces armées au Pérou. Face à cela nous avons tenu une session élargie du Comité Central, élargie pour ce qui fut de la participation et de la durée, un des plus longues. C’est là que nous avons établi le Plan de Conquérir des Bases ; c’est à cette occasion que fut créé l’Armée Populaire de Guérilla, pour répondre à une force qui visiblement était d’un niveau supérieur à celui de la police ; c’est là aussi que nous nous sommes posés le problème du Front-Etat, entre autres.

 

Ainsi surgit un deuxième problème, le problème d’affronter le génocide, c’est-à-dire le génocide des années 1983-84. Il est décrit dans les documents du Parti, cela n’est pas nécessaire d’en rajouter. Mais par contre nous voulons relever que ce fut un génocide barbare et sans miséricorde ; ils crurent que de cette façon, " ils allaient nous rayer de la carte " ; à tel point que fin 1984 ils commencèrent à distribuer, parmi leurs officiers, les documents sur l’anéantissement. La lutte fut intense et dure, il y eut des moments complexes et difficiles.

 

Face à l’utilisation des milices de ferme et à l’action militaire réactionnaire, nous répondîmes par une action frappante : Lucanamarca, ni eux, ni nous, ne l’oublierons, bien sûr, parce que là, ils ont vu une réponse à laquelle ils ne s’attendaient pas. Ici plus de 80 d’entre eux furent anéantis. Voilà la réalité. Et nous le disons, là il y eut un excès que nous analyserons en 1983. Mais toute chose dans la vie a deux aspects : notre problème était de frapper fort pour les freiner, pour leur faire comprendre que les choses n’étaient pas si faciles. Dans certaines occasions, comme celle-ci, ce fut la Direction Centrale elle-même qui planifia l’action et mit les choses en place. Il en fut ainsi. Le principal est de les avoir frappés fort et de les avoir freinés ; ils ont compris qu’ils étaient face à un autre type de combattants du peuple, que nous n’étions pas de ceux qu’ils avaient combattus auparavant ; c’est cela qu’ils comprirent. L’excès est l’aspect négatif. En comprenant la guerre et en nous basant sur ce qui dit Lénine ; quand il fait référence à Clausewitz, la masse, dans la guerre, dans le combat, peut déborder et manifester toute sa haine, le profond sentiment de haine de classe, de rejet, de condamnation qu’elle porte en elle, voilà ce qui fut à l’origine de cette action. Ce fut expliqué par Lénine, bien clairement expliqué. Des excès peuvent être commis, le problème est de parvenir à un point et de ne pas le dépasser, parce que si tu le dépasses, tu dévies, c’est comme un angle qui a un certain degré d’ouverture, pas plus. Si nous donnons aux masses un ensemble de restrictions, d’exigences et d’interdits, au fond nous ne voulons pas que les eux débordent. Ce dont nous avions besoin, c’était que les eaux débordent, qu’un torrent se déchaîne, sûrs qu’à son passage il provoque des ravages, mais qu’ensuite il reprend son cours. Je répète que ceci est parfaitement expliqué par Lénine et c’est ainsi que nous comprenons cet excès. Mais, j’insiste, ici le primordial était de leur faire comprendre que nous étions un os dur à ronger, et que nous étions prêts à tout, à tout.

 

Marx nous a enseigne ceci : on ne joue pas à l’insurrection, on ne joue pas à la révolution ; mais quand quelqu’un arbore l’insurrection, quand quelqu’un prend les armes, il ne baisse pas le drapeau, il le maintient victorieux jusqu’au triomphe, sans jamais le laisser tomber ; c’est cela qu’il nous a enseigné, peu importe le prix à payer ! Marx nous a donc armés, ainsi que Lénine et principalement le Président Mao Tsétoung, qui nous enseigne ce qui signifie le prix à payer, anéantir pour préserver, tenir le drapeau bien haut quoi qu’il arrive ; et nous disons que c’est ainsi, avec cette détermination, que nous avons surpassé ce sinistre, vil, lâche et barbare génocide ; parce qu’il y a quelqu’un, celui qui se fait passer pour le président, qui parle de barbarie sans rougir, alors qu’il est un aspirant Attila qui joue avec le sang des autres.

 

Nous avons passé des moments difficiles ? Oui, mais que nous a montré la réalité ? Que si on persévère et on maintient la politique au poste de commandement, si on s’en tient à la stratégie politique, si on s’en tient à la stratégie militaire, qu’on a un plan clair et défini, alors on avance, et on est capable d’affronter n’importe quel bain de sang, (pour ce qui est du bain de sang nous avons commencé à nous y préparer dès l’année 1981, parce qu’il devait arriver : nous nous y étions donc déjà préparés idéologiquement. C’est cela l’essentiel). Tout cela a entraîné l’accroissement de nos forces, et leur multiplication. Ce fut le résultat, ce que le Président dit s’accomplit : la réaction rêve quand elle veut noyer dans le sang la révolution ; qu’elle sache qu’elle l’arrose, c’est une loi inexorable. Alors, cela-même nous confirme que nous devons être chaque fois plus fidèles, fermes et résolus dans les principes, et avoir toujours cette confiance inaltérable dans les masses.

 

Ainsi, nous sortons fortifiés avec une Armée plus grande, avec plus de Comités Populaires et de Bases d’Appui et avec un Parti plus fort ; tout le contraire de ce qu’ils avaient imaginé. Nous avons déjà parlé, je crois, des rêves de sang de la réaction ; en effet ce ne sont rient d’autres que des rêves de sang, qui en fin de compte finissent en cauchemars. Mais j’insiste, c’est en persévérant dans les principes et en combattant avec l’appui des masses, principalement de la paysannerie pauvre, que nous avons pu affronter cette situation ; c’est ici que s’est exprimé cet héroïsme dont j’ai parlé auparavant, cet héroïsme massif.

 

Ensuite nous allons mettre en ouvre un nouveau plan : le Plan de Développer des Bases, plan dans lequel nous sommes. Que peut-on dire ? Si nous envisageons d’autres problèmes, je crois que nous devons tenir compte d’une leçon : tout plan doit être approuvé, appliqué, son bilan fait dans la lutte de deux lignes et cette lutte est plus intense quand il s’agit d’approuver un nouveau plan ; c’est une réalité. C’est une leçon dont nous tenons énormément compte, et qui nous a endoctrinés, et enseigné beaucoup, il en ainsi. En fin de compte, la guerre populaire génère un très haut degré d’unité, mais au milieu d’une lutte intense, oui, parce que malgré l’affrontement des problèmes, des situations complexes et difficiles, malgré les reflets de l’extérieur, la dynamique idéologique, ceux qui sont engagés dans la guerre populaire, ont leur vie vouée à la révolution. Et la vie d’un communiste est dédiée au communisme, même s’il ne le verra pas, parce que réellement nous n’allons pas le voir ; au moins, moi je ne le verrai pas. Mais là n’est pas le problème. Ne pas voir le but pour lequel nous luttons, ne nous mène qu’à une réflexion, prendre pour modèle ces grandioses exemples que nous a donnés le marxisme ; à son époque Marx savait qu’il ne verrait rien du triomphe de la révolution et à quoi cela l’a-t-il conduit ? à intensifier ses efforts pour l’avance de la révolution ; ce sont les leçons que nous avons tirées et ces grandioses exemples qui nous ont guidés. J’insiste une fois de plus : cela ne vaut pas dire se comparer à eux, cela implique de suivre toujours la voie des étoiles polaires.

 

Bon, si nous pensons à la lutte armée, à la guerre populaire, nous pouvons dire du Commencement qu’il nous a permis de développer la guérilla parce qu’il nous a permis de passer du stade de détachement à celui de peloton et ainsi nous avons ouvert les guérillas ; le plan de Déployer nous a donné les Comités Populaires ; celui de Conquérir des Bases nous a donné des Bases d’Appui et nous a permis de couvrir un large territoire. Il est bon de se rappeler : Nous avons pris les Andes, la sierra de notre patrie, comme colonne vertébrale pour développer la guerre et conquérir le Pouvoir dans tout le pays et nous avons couvert un territoire qui va d’un frontière à l’autre, de l’Equateur à la Bolivie et au Chili. Mais nous avons aussi développé le travail en bordure de forêt amazonienne, sur les contreforts de la côte et en même temps dans les villes. Aujourd’hui nous pouvons dire que nous avons des centaines de Comités Populaires et de multiples Bases, avec bien sûr une base principale, et une aussi dans chaque zone.

 

Finalement, au sujet des plans, il faudrait dire ceci : nous avons appris comment diriger la guerre avec un plan stratégique unique en appliquant le principe de la centralisation stratégique et de la décentralisation tactique. Nous dirigeons la guerre avec un plan unique, fait d’étapes, de campagnes, de plans stratégico-opérationnels, de plans tactiques et de plans concrets pour chaque action ; mais la clef de tout cela est le plan stratégique unique, c’est lui qui permet de diriger la guerre comme une unité et c’est capital dans la direction de la guerre populaire. Voilà ce que je peux dire.

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