EL DIARIO : Monsieur le Président, parlons maintenant de la guerre populaire. Que signifie la violence pour le Président Gonzalo ?
PRESIDENT GONZALO : En ce qui concerne la violence, nous partons dun principe établi par le Président Mao Tsétoung : la violence est une loi universelle, sans aucune exception, je veux dire : la violence révolutionnaire ; cest cette violence qui nous permet de résoudre les contradictions fondamentales, avec une armée, et à travers la guerre populaire. Pourquoi partons-nous de la thèse du Président Mao ? Parce que nous croyons quavec lui, le marxisme sest réaffirmé et a réussi à établir quil ny a aucune exception. Marx, déjà, nous parlait de la violence accoucheuse de lhistoire, ce qui reste pleinement valable et grandiose. Lénine, à propos de la violence, nous parlait du panégyrique de la violence révolutionnaire, fait par Engels. Mais ce fut le Président Mao qui nous dit que cest une loi universelle sans aucune exception. Cest pour cela que nous nous basons sur cette thèse. Cest une question essentielle du marxisme parce que sans violence révolutionnaire, une classe ne peut pas renverser un vieil ordre pour en créer un nouveau, en loccurrence aujourdhui un nouvel ordre dirigé par le prolétariat au moyen de partis communistes.
Le problème de la violence révolutionnaire est une question qui revient de plus en plus sur le tapis. Cest pourquoi nous, les communistes et les révolutionnaires, devons nous réaffirmer dans nos principes. Le problème de la violence révolutionnaire est dans la concrétisation de la guerre populaire. Pour nous, le Président Mao Tsétoung, en établissant les principes de la guerre populaire, a doté le prolétariat de sa ligne militaire, de sa théorie et de sa pratique militaire, de valeur universelle, donc applicable partout, selon les conditions concrètes.
Le problème de la guerre, nous le voyons ainsi : la guerre a deux aspects ; lun de destruction, lautre de construction, laspect de construction étant le principal. Et ne pas voir les choses ainsi, cest saper la révolution, cest laffaiblir. Dun autre côté, dès que le peuple prend les armes pour renverser le vieil ordre, la réaction cherche à l'écraser, à le détruire, à lanéantir ; et elle utilise tous les moyens à sa disposition, allant jusquau génocide. Dans notre pays nous lavons vu, nous sommes en train de le voir et nous le verrons plus encore, jusquà ce que nous ayons démoli lEtat Péruvien caduc.
En ce qui concerne la soi-disant guerre sale, je préfère simplement dire quon nous impute le fait que la force armée réactionnaire ait appris de nous cette guerre sale. Cette accusation est lexpression claire de lincompréhension de ce quest une révolution, de ce quest une guerre populaire. La réaction applique, au moyen de ses forces armées et de ses forces répressives en général, sa volonté de nous balayer et de nous faire disparaître. Et pour quelle raison ? Parce que nous voulons la même chose pour elle : la balayer et la faire disparaître en tant que classe. Mariátegui disait déjà quon ne peut engendrer un nouvel ordre social quen détruisant, quen démolissant le vieil ordre. Nous jugeons, finalement, ces problèmes à la lumière du principe essentiel de la guerre, établi par le Président Mao : lanéantissement des forces de lennemi et la préservation des siennes. Et nous savons très bien que la réaction a appliqué, applique et appliquera le génocide. Sur ce point nous sommes extrêmement clairs. Et, en conséquence, se pose pour nous le problème du prix à payer : pour anéantir lennemi, préserver nos propres forces et plus encore pour les développer, il faut payer le coût de la guerre, payer de notre sang. Le sacrifice dune partie est nécessaire au triomphe de la guerre populaire.
En ce qui concerne le terrorisme. On nous qualifie de terroristes. Je veux seulement répondre de cette manière pour que tous, nous réfléchissions. Nest-ce pas limpérialisme yankee, et particulièrement Reagan, qui a accusé de terrorisme tout mouvement révolutionnaire ? Oui ou non ? Cest ainsi quils cherchent à discréditer et à isoler pour mieux écraser ; cest ce dont ils rêvent. Mais ce nest pas seulement limpérialisme yankee et les autres puissances impérialistes qui combattent le soi-disant terrorisme. Cest aussi le social-impérialisme, le révisionnisme. Aujourdhui, Gorbatchev lui-même propose de sunir pour lutter contre le terrorisme. Et ce nest pas une simple coïncidence si lors du VIIIème Congrès du Parti du Travail dAlbanie, Ramiz Alia sest engagé lui aussi à le combattre.
Mais il serait très utile de nous rappeler ce que Lénine écrivait : " Vive les initiateurs de lArmée Populaire Révolutionnaire ! Ce nest plus un complot contre un quelconque personnage haï, ce nest pas un acte de vengeance, ce nest pas une sortie poussée par le désespoir, ce nest pas un simple acte dintimidation, non : ceci est le commencement bien médité et préparé, calculé du rapport de forces, cest le commencement des actions des détachements de larmée révolutionnaire ". " Heureusement, les temps sont révolus où, par manque dun peuple révolutionnaire, la révolution "était faite " par des terroristes révolutionnaires isolés. La bombe a cessé dêtre larme du "poseur " individuel et est devenue lélément nécessaire de larmement du peuple ".
Déjà Lénine nous enseignait que les temps avaient changé, que la bombe était devenue larme de combat de la classe, du peuple, quelle nétait plus une conjuration, une action individuelle isolée, mais laction dun Parti, avec un plan, avec un système, avec une armée. Les choses étant ce quelles sont, où est le soi-disant terrorisme ? Ce nest que pure infamie.
En fait, on doit avoir très présent à lesprit que, dans la guerre contemporaine en particulier, cest précisément la réaction qui utilise le terrorisme comme un de ses moyens de lutte, et comme cela a été prouvé mille fois cest une forme de lutte quotidienne des forces armées de lEtat Péruvien. Au vu de ce qui précède, nous pouvons conclure que ceux qui jugent la situation avec désespoir parce que la terre tremble sous leurs pieds, crient au terrorisme dans le but de cacher la guerre populaire. Mais cest un tel choc queux-mêmes reconnaissent sa dimension nationale et reconnaissent que cest devenu le problème principal quaffronte lEtat Péruvien. Et quel terrorisme agit ainsi ? Aucun ; et pire encore, ils ne peuvent plus nier quun Parti Communiste dirige la guerre populaire. Mais en ce moment certains commencent à réfléchir. Il ne faut condamner personne davance, il y a ceux qui peuvent progresser. Dautres, comme Del Prado, navanceront jamais.
EL DIARIO : Quelles sont les particularités de la guerre populaire au Pérou, en quoi se différencie-t-elle dautres luttes dans le monde, en Amérique Latine et de celle menée par le M.R.T.A ?
PRESIDENT GONZALO : Cest une bonne question. Je vous remercie parce quelle servira à aborder une fois de plus le soi-disant "dogmatisme ". Certains vont jusquà dire que nous appliquons mal la pensée du Président Mao, à une époque qui nest plus la sienne. Finalement, ils papotent tant, quil faut se demander sils savent de quoi ils parlent, entre autres, le sénateur décoré, spécialiste de la violence.
La Guerre Populaire sapplique universellement, selon le caractère de la révolution, et acquiert un caractère spécifique à chaque pays, il ne peut pas en être autrement. Dans notre cas, les particularités sont claires. Cest une lutte qui se livre à la campagne et à la ville comme cela fut établi dès 1968, dans les grandes lignes pour la guerre populaire. Voici déjà une différence, une particularité : cest à la campagne et à la ville. Nous croyons que cela est lié à nos situations spécifiques. LAmérique Latine, par exemple, compte des villes proportionnellement plus grandes que celles des autres continents. Cest une réalité de lAmérique Latine quon ne peut ignorer. Il suffit de voir la capitale du Pérou, qui a un taux de population élevé. Ainsi, pour nous, la ville ne pouvait être laissée de côté et la guerre devait sy dérouler aussi, toutefois la lutte se livre principalement à la campagne, celle de la ville restant le complément nécessaire. Voilà, nous avons déjà une particularité. Il y en a une autre.
La réalité est la suivante : en entrant dans la guerre populaire, nous allons affronter les forces de police, et ce nest quen décembre1982, que les forces armées font leur entrée ; ceci ne voulait pas dire quavant, elles navaient pas, bien sûr, un rôle de soutient, sans compter létude du processus de notre développement. Cest une particularité, parce que produisant un vide à la campagne, nous avons dû créer un Nouveau Pouvoir sans avoir mis en déroute de grandes forces armées puisquelles nétaient pas encore entrées. Et si elles lont fait, si elles sont entrées, cest parce que nous avions créé un Pouvoir Populaire. Telle était la situation politique concrète qui existait dans le pays. Si nous navions pas agi ainsi, en appliquant point par point ce que le Président Mao Tsétoung a dit, nous serions encore assis à attendre lentrée des forces armées. Nous nous serions enlisés. Une autre particularité, cétait la conformation de larmée, je my suis déjà référé.
Toutes sont des particularités, nous avons déjà parlé de la campagne et de la ville, de comment faire la guerre, de larmée, de comment sétablit le Nouveau Pouvoir. Que le Parti lui-même soit militarisé est une autre particularité. Ce sont des situations spécifiques qui correspondent à notre réalité, à lapplication du marxisme-léninisme-maoïsme, de la théorie du Président Mao sur la guerre populaire aux conditions de notre pays. Bien sûr, cela nous différencie des autres luttes.
Pourquoi nous différencions-nous des autres ? Parce que nous faisons une guerre populaire ; cela nous différencie dautres luttes dAmérique Latine. A Cuba il ny a pas eu de guerre populaire, mais leur lutte a eu aussi ses particularités, quils ont oubliées intentionnellement ; avant ils disaient que cétait un cas exceptionnel, la non-ingérence de limpérialisme nord-américain -dixit Guévara- et puis ils loublièrent. En dehors du fait quil ny a pas eu de Parti Communiste pour diriger, ce sont des questions du cubanisme et ses cinq caractéristiques : différenciation des classes insuffisante, ce qui entraînait le besoin de rédempteurs pour racheter les opprimés, révolution socialiste ou caricature de révolution, front uni mais sans bourgeoisie nationale, pas de nécessité de base dappui, et celle déjà mentionnée : labsence de nécessité dun Parti. Ce que nous voyons aujourdhui en Amérique Latine nest quun développement de ces mêmes positions, mais chaque fois plus au service du social-impérialisme et son conflit avec limpérialisme yankee pour lhégémonie mondiale. LAmérique Centrale le montre avec évidence. Le M.R.T.A., du peu que nous en savons, est en accord avec ces critères.
En fin de compte, un autre point qui nous différencie, excusez-moi dinsister, cest lindépendance, lautonomie de décision, le fait que nous nous appuyons sur nos propres forces. Les autres ne possèdent pas ces caractéristiques et sont des pions de léchiquier ; nous, non. Encore une différence très importante ; nous nous assujettissons au marxisme-léninisme-maoïsme, les autres non. En synthèse, la grande différence, la différence fondamentale, se trouve au point de départ, dans lidéologie dont nous partons, le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, appliqué aux conditions spécifiques de notre pays, et jinsiste encore une fois de plus, appliqué avec des particularités bien claires qui démontrent la fausseté du soi-disant dogmatisme quils nous imputent, qui nest dailleurs que la réponse aux ordres de leurs maîtres.
EL DIARIO : Monsieur le Président, le M.R.T.A. serait donc en train de jouer un rôle contre-révolutionnaire dans le pays ?
PRESIDENT GONZALO : Le M.R.T.A. a des positions qui doivent faire réfléchir. Il y a eu, par exemple, la trêve accordée à lApra, selon ses dires, jusquà ce que le peuple soit frappé. Mais nous savons que le jour même où García Perez devint président, il réprima les masses dans la capitale même de la république. En octobre 1985, génocide à Lurigancho. Le peuple était-il frappé oui ou non ? Et combien de temps ont-ils attendu pour mettre fin à leur trêve ? Ce sont des choses sur lesquelles chacun doit sinterroger.
EL DIARIO : Vu limportance de la Base dAppui : comment se construit-elle dans le pays ? Que pensez-vous de linsurrection ? Comment y préparez-vous les villes ?
PRESIDENT GONZALO : La base dappui est lépine dorsale de la guerre populaire. Sans elle, elle ne peut se développer. Jai fait mention, auparavant, de circonstances particulières qui se sont présentées à nous au cours de la seconde moitié de 1982. Nous avons développé la partie finale de la campagne de déploiement, visant à détruire les relations semi-féodales dexploitation, visant à en finir avec le caciquisme qui est la base du pouvoir de lEtat, et le sera jusquà ce que nous le balayions. Nous continuons à frapper et à infliger des défaites écrasantes et humiliantes aux forces policières ; et ce nest pas moi qui le dis, mais des journalistes de lExpreso par exemple, quon ne peut, je crois, soupçonner de position révolutionnaire. Nous avons donc créé un vide de Pouvoir à la campagne. Le problème sest alors posé : Que faire ? Nous avons décidé de créer des comités populaires, cest-à-dire des dictatures conjointes, un Nouveau Pouvoir. Nous avons décidé quils devaient être clandestins, parce quensuite interviendraient nécessairement les forces armées, nous le savions bien. Ces Comités Populaires se sont multipliés par cent, les Comités dune zone formant une base dappui et lensemble de celles-ci, la République Populaire de Démocratie Nouvelle en formation. Cest de cette manière quont surgi les comités, les bases, et que la R.P.D.N. est en formation.
Quand les forces armées sont entrées, nous avons dû développer une dure lutte : elles ont appliqué le rétablissement du vieux pouvoir, nous avons appliqué le contre-rétablissement pour relever le Nouveau Pouvoir.
Un génocide très cruel et sans miséricorde a eu lieu. Nous avons dû nous battre de toutes nos forces. La réaction, et les forces armées en réalité, ont cru en 1984 nous avoir déjà mis en déroute : Je fais référence à des documents quils connaissent très bien puisque ce sont les leurs, où on lisait même que nous nétions plus un danger, que le danger était le M.R.T.A. Mais quel fut le résultat ? Les comités populaires et les bases dappui se sont multipliés, et cela nous a amenés ensuite à développer les bases. Cest ce plan de développement qui se poursuit aujourdhui.
En ce qui concerne linsurrection, je crois que ce problème revêt une importance capitale. Dans le cas dun pays comme le nôtre, la situation révolutionnaire en développement a permis de commencer la guerre populaire, avec déjà un Parti reconstitué et une idéologie claire. Le développement même des bases, le développement de lArmée Populaire de Guérilla, et celui de la guerre populaire impulsent et développent plus encore la situation révolutionnaire.
Ainsi, tout cela mène à ce que le Président Mao appelle essor, ce qui, chez Lénine, est appelé crise révolutionnaire. Parvenus à ce moment, se produira linsurrection. Cest ça la théorie de la guerre populaire dans laquelle nous sommes inscrits et avançons. Notre processus de la guerre populaire nous mène donc à lessor. En conséquence nous devons préparer linsurrection qui est, en synthèse la prise des villes. Nous pensons et préparons linsurrection, parce que cest une nécessité, sinon nous ne pourrions pas triompher dans tout le pays.
Quel problème nous pose la ville ? Nous avons développé un travail dans les villes et à la campagne ; oui, depuis plusieurs années, nous lavons fait. Il y a eu un tournant et un changement avec la guerre populaire, cest sûr. Maintenant, notre situation nous amène à voir comment préparer la ville ou les villes pour généraliser la guerre populaire. Tout cela est lié au développement du travail de masses, mais pour et dans la guerre populaire, ce que nous avons fait et continuons à faire ; le fait est que nous avons commencé à le développer davantage. Nous pensons que notre action dans les villes est indispensable et quelle doit être impulsée chaque fois plus loin, parce que dans les villes se trouve concentré le prolétariat et parce que nous ne devons le laisser aux mains ni du révisionnisme ni de lopportunisme.
Dans les villes, existent les quartiers populaires, les immenses masses populaires. Depuis 1976, nous avons une ligne directrice pour le travail dans les villes. Prendre les quartiers populaires et les bidonvilles comme base et le prolétariat comme dirigeant, cest notre ligne directrice et nous continuerons à la mettre en pratique, aujourdhui, dans des conditions de guerre populaire.
On voit clairement vers quelles masses nous nous dirigeons. Dans ce qui a été dit auparavant, découle nettement que les immenses masses des quartiers populaires et des bidonvilles sont comme des ceintures de fer qui vont encercler lennemi et qui retiennent les forces réactionnaires.
Nous devons gagner de plus en plus la classe ouvrière jusquà ce que celle-ci et le peuple nous reconnaissent. Nous comprenons bien quil faut du temps et des faits répétés pour que la classe voie, comprenne, et soit sûre de son avant-garde, et que le peuple réalise quil a un centre qui le dirige. Ils en ont le droit. Combien de fois les masses, le prolétariat, les habitants des quartiers populaires, la petite bourgeoisie, les intellectuels, ont ils été abusés ! Tant despoirs frustrés ! Il faut savoir quils ont tout à fait le droit dexiger ; nous avons lobligation de travailler, de leur montrer et de leur démontrer que nous sommes leur avant-garde afin quils la reconnaissent.
Nous faisons la différence entre être avant-garde et être avant-garde reconnue. La classe a ce droit et personne ne peut le lui refuser, le peuple a ce droit et personne ne peut le lui refuser ; nous pensons ainsi. Nous ne croyons pas que du jour au lendemain, le prolétariat et le peuple vont nous reconnaître comme leur avant-garde et leur centre unique ; en effet nous devons lêtre pour pouvoir accomplir la révolution comme il se doit. Par conséquent, nous devons travailler avec opiniâtreté et imprimer au travail de masses des formes différentes, des formes variées, pour que les masses apprennent de la guerre populaire même, quelles apprennent la valeur de larme, limportance du fusil. Le Président Mao nous dit que la paysannerie doit apprendre limportance du fusil, cest une réalité ; nous travaillons donc de cette façon, nous instaurons de nouvelles formes et nous développons le travail de masses, dans et pour la guerre populaire.
Tout cela a un rapport avec cette autre circonstance, avec cette autre situation, avec le Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple, puisque le Centre de Résistance est lessentiel du M.R.D.P., nous le disons clairement ; la guerre populaire a besoin demprunter dautres formes organiques, dautres formes de lutte, qui ne peuvent être en aucune manière les formes usuelles. Elles sont différentes, cest un fait concret. Nous développons par conséquent le Parti, lArmée Populaire de Guérilla et le Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple, ainsi que dautres organismes créés pour les divers fronts de travail.
Nous avons besoin de stimuler la combativité, nous avons besoin que sexprime la potentialité de la masse, la potentialité de la classe. Voyons une question : il y a aujourdhui de fortes hausses de prix, alors pourquoi ny a-t-il pas de contestation populaire ? Qui immobilise les masses ? Lénine nous disait que la marche fait trembler la réaction, que quand la classe marche dans les rues, la réaction tremble ; cest cela que nous cherchons à appliquer, cest ce que nous enseigne le marxisme-léninisme-maoïsme. La classe naît et de développe en combattant ; le peuple aussi. Ce dont nous avons besoin cest de faire la synthèse des expériences propres à la masse, au peuple, détablir ses formes organiques, ses formes de lutte, pour quils se saisissent de formes de lutte de plus en plus développées qui saccroissent à la ville. Cest ainsi quelles se forment.
Que pensons-nous ? La chose est claire. Le centre est la campagne mais pour linsurrection, le centre se déplace et devient la ville. Pour cela on procède de la même manière quau commencement, où les combattantes et les communistes se déplaçaient des villes vers la campagne ; maintenant ils se déplacent de la campagne vers la ville, cela se fait aussi. Nous déplaçons aussi nos forces et nous préparons linsurrection. Nous devons étudier les conditions qui permettent la convergence de laction de lArmée Populaire de Guérilla avec linsurrection dans une ou plusieurs villes. Cest ce dont nous avons besoin.
Linsurrection vise à semparer des villes pour faire culminer la guerre populaire dans tout le pays ; mais elle doit chercher aussi à préserver les moyens de production que la réaction tentera de détruire ; à protéger les révolutionnaires prisonniers de guerre, ou les révolutionnaires connus, que la réaction voudra anéantir, et dautre part capturer les ennemis pour les mettre en lieu sûr. Cest ce quon nous a enseigné et cest cela une insurrection. Lénine nous a enseigné comment organiser une insurrection et le Président Mao nous a enseigné comment se présente linsurrection dans la guerre populaire. Cest ainsi que nous la voyons et la préparons. Cest la voie que nous devons suivre et que, dailleurs, nous sommes en train de suivre.
Une chose doit être bien claire : linsurrection nest pas une simple explosion spontanée. Non, ce serait dangereux. Mais cela peut arriver, et cest pour cette raison que nous devons nous soucier dès aujourdhui de linsurrection, et nous le faisons. Nous pensons que certains chercheront à utiliser la guerre populaire à leur profit. Dans une réunion du Comité Central, il y a un bon moment de cela, nous avons déjà analysé certaines possibilités. Et lune delles est que le révisionnisme, ou dautres, provoquent des "insurrections " soit pour faire avorter le processus de développement, soit pour gagner des positions et servir leur maître social-impérialiste ou tout autre puissance qui les commande, car plusieurs centres de la réaction mondiale chercheront à nous utiliser.