III. LA GUERRE POPULAIRE

 

 

EL DIARIO : Monsieur le Président, parlons maintenant de la guerre populaire. Que signifie la violence pour le Président Gonzalo ?

 

PRESIDENT GONZALO : En ce qui concerne la violence, nous partons d’un principe établi par le Président Mao Tsétoung : la violence est une loi universelle, sans aucune exception, je veux dire : la violence révolutionnaire ; c’est cette violence qui nous permet de résoudre les contradictions fondamentales, avec une armée, et à travers la guerre populaire. Pourquoi partons-nous de la thèse du Président Mao ? Parce que nous croyons qu’avec lui, le marxisme s’est réaffirmé et a réussi à établir qu’il n’y a aucune exception. Marx, déjà, nous parlait de la violence accoucheuse de l’histoire, ce qui reste pleinement valable et grandiose. Lénine, à propos de la violence, nous parlait du panégyrique de la violence révolutionnaire, fait par Engels. Mais ce fut le Président Mao qui nous dit que c’est une loi universelle sans aucune exception. C’est pour cela que nous nous basons sur cette thèse. C’est une question essentielle du marxisme parce que sans violence révolutionnaire, une classe ne peut pas renverser un vieil ordre pour en créer un nouveau, en l’occurrence aujourd’hui un nouvel ordre dirigé par le prolétariat au moyen de partis communistes.

 

Le problème de la violence révolutionnaire est une question qui revient de plus en plus sur le tapis. C’est pourquoi nous, les communistes et les révolutionnaires, devons nous réaffirmer dans nos principes. Le problème de la violence révolutionnaire est dans la concrétisation de la guerre populaire. Pour nous, le Président Mao Tsétoung, en établissant les principes de la guerre populaire, a doté le prolétariat de sa ligne militaire, de sa théorie et de sa pratique militaire, de valeur universelle, donc applicable partout, selon les conditions concrètes.

 

Le problème de la guerre, nous le voyons ainsi : la guerre a deux aspects ; l’un de destruction, l’autre de construction, l’aspect de construction étant le principal. Et ne pas voir les choses ainsi, c’est saper la révolution, c’est l’affaiblir. D’un autre côté, dès que le peuple prend les armes pour renverser le vieil ordre, la réaction cherche à l'écraser, à le détruire, à l’anéantir ; et elle utilise tous les moyens à sa disposition, allant jusqu’au génocide. Dans notre pays nous l’avons vu, nous sommes en train de le voir et nous le verrons plus encore, jusqu’à ce que nous ayons démoli l’Etat Péruvien caduc.

 

En ce qui concerne la soi-disant guerre sale, je préfère simplement dire qu’on nous impute le fait que la force armée réactionnaire ait appris de nous cette guerre sale. Cette accusation est l’expression claire de l’incompréhension de ce qu’est une révolution, de ce qu’est une guerre populaire. La réaction applique, au moyen de ses forces armées et de ses forces répressives en général, sa volonté de nous balayer et de nous faire disparaître. Et pour quelle raison ? Parce que nous voulons la même chose pour elle : la balayer et la faire disparaître en tant que classe. Mariátegui disait déjà qu’on ne peut engendrer un nouvel ordre social qu’en détruisant, qu’en démolissant le vieil ordre. Nous jugeons, finalement, ces problèmes à la lumière du principe essentiel de la guerre, établi par le Président Mao : l’anéantissement des forces de l’ennemi et la préservation des siennes. Et nous savons très bien que la réaction a appliqué, applique et appliquera le génocide. Sur ce point nous sommes extrêmement clairs. Et, en conséquence, se pose pour nous le problème du prix à payer : pour anéantir l’ennemi, préserver nos propres forces et plus encore pour les développer, il faut payer le coût de la guerre, payer de notre sang. Le sacrifice d’une partie est nécessaire au triomphe de la guerre populaire.

 

En ce qui concerne le terrorisme. On nous qualifie de terroristes. Je veux seulement répondre de cette manière pour que tous, nous réfléchissions. N’est-ce pas l’impérialisme yankee, et particulièrement Reagan, qui a accusé de terrorisme tout mouvement révolutionnaire ? Oui ou non ? C’est ainsi qu’ils cherchent à discréditer et à isoler pour mieux écraser ; c’est ce dont ils rêvent. Mais ce n’est pas seulement l’impérialisme yankee et les autres puissances impérialistes qui combattent le soi-disant terrorisme. C’est aussi le social-impérialisme, le révisionnisme. Aujourd’hui, Gorbatchev lui-même propose de s’unir pour lutter contre le terrorisme. Et ce n’est pas une simple coïncidence si lors du VIIIème Congrès du Parti du Travail d’Albanie, Ramiz Alia s’est engagé lui aussi à le combattre.

Mais il serait très utile de nous rappeler ce que Lénine écrivait : " Vive les initiateurs de l’Armée Populaire Révolutionnaire ! Ce n’est plus un complot contre un quelconque personnage haï, ce n’est pas un acte de vengeance, ce n’est pas une sortie poussée par le désespoir, ce n’est pas un simple acte d’intimidation, non : ceci est le commencement bien médité et préparé, calculé du rapport de forces, c’est le commencement des actions des détachements de l’armée révolutionnaire ". " Heureusement, les temps sont révolus où, par manque d’un peuple révolutionnaire, la révolution "était faite " par des terroristes révolutionnaires isolés. La bombe a cessé d’être l’arme du "poseur " individuel et est devenue l’élément nécessaire de l’armement du peuple ".

 

Déjà Lénine nous enseignait que les temps avaient changé, que la bombe était devenue l’arme de combat de la classe, du peuple, qu’elle n’était plus une conjuration, une action individuelle isolée, mais l’action d’un Parti, avec un plan, avec un système, avec une armée. Les choses étant ce qu’elles sont, où est le soi-disant terrorisme ? Ce n’est que pure infamie.

 

En fait, on doit avoir très présent à l’esprit que, dans la guerre contemporaine en particulier, c’est précisément la réaction qui utilise le terrorisme comme un de ses moyens de lutte, et comme cela a été prouvé mille fois c’est une forme de lutte quotidienne des forces armées de l’Etat Péruvien. Au vu de ce qui précède, nous pouvons conclure que ceux qui jugent la situation avec désespoir parce que la terre tremble sous leurs pieds, crient au terrorisme dans le but de cacher la guerre populaire. Mais c’est un tel choc qu’eux-mêmes reconnaissent sa dimension nationale et reconnaissent que c’est devenu le problème principal qu’affronte l’Etat Péruvien. Et quel terrorisme agit ainsi ? Aucun ; et pire encore, ils ne peuvent plus nier qu’un Parti Communiste dirige la guerre populaire. Mais en ce moment certains commencent à réfléchir. Il ne faut condamner personne d’avance, il y a ceux qui peuvent progresser. D’autres, comme Del Prado, n’avanceront jamais.

 

EL DIARIO : Quelles sont les particularités de la guerre populaire au Pérou, en quoi se différencie-t-elle d’autres luttes dans le monde, en Amérique Latine et de celle menée par le M.R.T.A ?

 

PRESIDENT GONZALO : C’est une bonne question. Je vous remercie parce qu’elle servira à aborder une fois de plus le soi-disant "dogmatisme ". Certains vont jusqu’à dire que nous appliquons mal la pensée du Président Mao, à une époque qui n’est plus la sienne. Finalement, ils papotent tant, qu’il faut se demander s’ils savent de quoi ils parlent, entre autres, le sénateur décoré, spécialiste de la violence.

 

La Guerre Populaire s’applique universellement, selon le caractère de la révolution, et acquiert un caractère spécifique à chaque pays, il ne peut pas en être autrement. Dans notre cas, les particularités sont claires. C’est une lutte qui se livre à la campagne et à la ville comme cela fut établi dès 1968, dans les grandes lignes pour la guerre populaire. Voici déjà une différence, une particularité : c’est à la campagne et à la ville. Nous croyons que cela est lié à nos situations spécifiques. L’Amérique Latine, par exemple, compte des villes proportionnellement plus grandes que celles des autres continents. C’est une réalité de l’Amérique Latine qu’on ne peut ignorer. Il suffit de voir la capitale du Pérou, qui a un taux de population élevé. Ainsi, pour nous, la ville ne pouvait être laissée de côté et la guerre devait s’y dérouler aussi, toutefois la lutte se livre principalement à la campagne, celle de la ville restant le complément nécessaire. Voilà, nous avons déjà une particularité. Il y en a une autre.

 

La réalité est la suivante : en entrant dans la guerre populaire, nous allons affronter les forces de police, et ce n’est qu’en décembre1982, que les forces armées font leur entrée ; ceci ne voulait pas dire qu’avant, elles n’avaient pas, bien sûr, un rôle de soutient, sans compter l’étude du processus de notre développement. C’est une particularité, parce que produisant un vide à la campagne, nous avons dû créer un Nouveau Pouvoir sans avoir mis en déroute de grandes forces armées puisqu’elles n’étaient pas encore entrées. Et si elles l’ont fait, si elles sont entrées, c’est parce que nous avions créé un Pouvoir Populaire. Telle était la situation politique concrète qui existait dans le pays. Si nous n’avions pas agi ainsi, en appliquant point par point ce que le Président Mao Tsétoung a dit, nous serions encore assis à attendre l’entrée des forces armées. Nous nous serions enlisés. Une autre particularité, c’était la conformation de l’armée, je m’y suis déjà référé.

 

Toutes sont des particularités, nous avons déjà parlé de la campagne et de la ville, de comment faire la guerre, de l’armée, de comment s’établit le Nouveau Pouvoir. Que le Parti lui-même soit militarisé est une autre particularité. Ce sont des situations spécifiques qui correspondent à notre réalité, à l’application du marxisme-léninisme-maoïsme, de la théorie du Président Mao sur la guerre populaire aux conditions de notre pays. Bien sûr, cela nous différencie des autres luttes.

 

Pourquoi nous différencions-nous des autres ? Parce que nous faisons une guerre populaire ; cela nous différencie d’autres luttes d’Amérique Latine. A Cuba il n’y a pas eu de guerre populaire, mais leur lutte a eu aussi ses particularités, qu’ils ont oubliées intentionnellement ; avant ils disaient que c’était un cas exceptionnel, la non-ingérence de l’impérialisme nord-américain -dixit Guévara- et puis ils l’oublièrent. En dehors du fait qu’il n’y a pas eu de Parti Communiste pour diriger, ce sont des questions du cubanisme et ses cinq caractéristiques : différenciation des classes insuffisante, ce qui entraînait le besoin de rédempteurs pour racheter les opprimés, révolution socialiste ou caricature de révolution, front uni mais sans bourgeoisie nationale, pas de nécessité de base d’appui, et celle déjà mentionnée : l’absence de nécessité d’un Parti. Ce que nous voyons aujourd’hui en Amérique Latine n’est qu’un développement de ces mêmes positions, mais chaque fois plus au service du social-impérialisme et son conflit avec l’impérialisme yankee pour l’hégémonie mondiale. L’Amérique Centrale le montre avec évidence. Le M.R.T.A., du peu que nous en savons, est en accord avec ces critères.

 

En fin de compte, un autre point qui nous différencie, excusez-moi d’insister, c’est l’indépendance, l’autonomie de décision, le fait que nous nous appuyons sur nos propres forces. Les autres ne possèdent pas ces caractéristiques et sont des pions de l’échiquier ; nous, non. Encore une différence très importante ; nous nous assujettissons au marxisme-léninisme-maoïsme, les autres non. En synthèse, la grande différence, la différence fondamentale, se trouve au point de départ, dans l’idéologie dont nous partons, le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, appliqué aux conditions spécifiques de notre pays, et j’insiste encore une fois de plus, appliqué avec des particularités bien claires qui démontrent la fausseté du soi-disant dogmatisme qu’ils nous imputent, qui n’est d’ailleurs que la réponse aux ordres de leurs maîtres.

 

EL DIARIO : Monsieur le Président, le M.R.T.A. serait donc en train de jouer un rôle contre-révolutionnaire dans le pays ?

 

PRESIDENT GONZALO : Le M.R.T.A. a des positions qui doivent faire réfléchir. Il y a eu, par exemple, la trêve accordée à l’Apra, selon ses dires, jusqu’à ce que le peuple soit frappé. Mais nous savons que le jour même où García Perez devint président, il réprima les masses dans la capitale même de la république. En octobre 1985, génocide à Lurigancho. Le peuple était-il frappé oui ou non ? Et combien de temps ont-ils attendu pour mettre fin à leur trêve ? Ce sont des choses sur lesquelles chacun doit s’interroger.

 

EL DIARIO : Vu l’importance de la Base d’Appui : comment se construit-elle dans le pays ? Que pensez-vous de l’insurrection ? Comment y préparez-vous les villes ?

 

PRESIDENT GONZALO : La base d’appui est l’épine dorsale de la guerre populaire. Sans elle, elle ne peut se développer. J’ai fait mention, auparavant, de circonstances particulières qui se sont présentées à nous au cours de la seconde moitié de 1982. Nous avons développé la partie finale de la campagne de déploiement, visant à détruire les relations semi-féodales d’exploitation, visant à en finir avec le caciquisme qui est la base du pouvoir de l’Etat, et le sera jusqu’à ce que nous le balayions. Nous continuons à frapper et à infliger des défaites écrasantes et humiliantes aux forces policières ; et ce n’est pas moi qui le dis, mais des journalistes de l’Expreso par exemple, qu’on ne peut, je crois, soupçonner de position révolutionnaire. Nous avons donc créé un vide de Pouvoir à la campagne. Le problème s’est alors posé : Que faire ? Nous avons décidé de créer des comités populaires, c’est-à-dire des dictatures conjointes, un Nouveau Pouvoir. Nous avons décidé qu’ils devaient être clandestins, parce qu’ensuite interviendraient nécessairement les forces armées, nous le savions bien. Ces Comités Populaires se sont multipliés par cent, les Comités d’une zone formant une base d’appui et l’ensemble de celles-ci, la République Populaire de Démocratie Nouvelle en formation. C’est de cette manière qu’ont surgi les comités, les bases, et que la R.P.D.N. est en formation.

 

Quand les forces armées sont entrées, nous avons dû développer une dure lutte : elles ont appliqué le rétablissement du vieux pouvoir, nous avons appliqué le contre-rétablissement pour relever le Nouveau Pouvoir.

 

Un génocide très cruel et sans miséricorde a eu lieu. Nous avons dû nous battre de toutes nos forces. La réaction, et les forces armées en réalité, ont cru en 1984 nous avoir déjà mis en déroute : Je fais référence à des documents qu’ils connaissent très bien puisque ce sont les leurs, où on lisait même que nous n’étions plus un danger, que le danger était le M.R.T.A. Mais quel fut le résultat ? Les comités populaires et les bases d’appui se sont multipliés, et cela nous a amenés ensuite à développer les bases. C’est ce plan de développement qui se poursuit aujourd’hui.

 

En ce qui concerne l’insurrection, je crois que ce problème revêt une importance capitale. Dans le cas d’un pays comme le nôtre, la situation révolutionnaire en développement a permis de commencer la guerre populaire, avec déjà un Parti reconstitué et une idéologie claire. Le développement même des bases, le développement de l’Armée Populaire de Guérilla, et celui de la guerre populaire impulsent et développent plus encore la situation révolutionnaire.

 

Ainsi, tout cela mène à ce que le Président Mao appelle essor, ce qui, chez Lénine, est appelé crise révolutionnaire. Parvenus à ce moment, se produira l’insurrection. C’est ça la théorie de la guerre populaire dans laquelle nous sommes inscrits et avançons. Notre processus de la guerre populaire nous mène donc à l’essor. En conséquence nous devons préparer l’insurrection qui est, en synthèse la prise des villes. Nous pensons et préparons l’insurrection, parce que c’est une nécessité, sinon nous ne pourrions pas triompher dans tout le pays.

 

Quel problème nous pose la ville ? Nous avons développé un travail dans les villes et à la campagne ; oui, depuis plusieurs années, nous l’avons fait. Il y a eu un tournant et un changement avec la guerre populaire, c’est sûr. Maintenant, notre situation nous amène à voir comment préparer la ville ou les villes pour généraliser la guerre populaire. Tout cela est lié au développement du travail de masses, mais pour et dans la guerre populaire, ce que nous avons fait et continuons à faire ; le fait est que nous avons commencé à le développer davantage. Nous pensons que notre action dans les villes est indispensable et qu’elle doit être impulsée chaque fois plus loin, parce que dans les villes se trouve concentré le prolétariat et parce que nous ne devons le laisser aux mains ni du révisionnisme ni de l’opportunisme.

 

Dans les villes, existent les quartiers populaires, les immenses masses populaires. Depuis 1976, nous avons une ligne directrice pour le travail dans les villes. Prendre les quartiers populaires et les bidonvilles comme base et le prolétariat comme dirigeant, c’est notre ligne directrice et nous continuerons à la mettre en pratique, aujourd’hui, dans des conditions de guerre populaire.

 

On voit clairement vers quelles masses nous nous dirigeons. Dans ce qui a été dit auparavant, découle nettement que les immenses masses des quartiers populaires et des bidonvilles sont comme des ceintures de fer qui vont encercler l’ennemi et qui retiennent les forces réactionnaires.

 

Nous devons gagner de plus en plus la classe ouvrière jusqu’à ce que celle-ci et le peuple nous reconnaissent. Nous comprenons bien qu’il faut du temps et des faits répétés pour que la classe voie, comprenne, et soit sûre de son avant-garde, et que le peuple réalise qu’il a un centre qui le dirige. Ils en ont le droit. Combien de fois les masses, le prolétariat, les habitants des quartiers populaires, la petite bourgeoisie, les intellectuels, ont ils été abusés ! Tant d’espoirs frustrés ! Il faut savoir qu’ils ont tout à fait le droit d’exiger ; nous avons l’obligation de travailler, de leur montrer et de leur démontrer que nous sommes leur avant-garde afin qu’ils la reconnaissent.

 

Nous faisons la différence entre être avant-garde et être avant-garde reconnue. La classe a ce droit et personne ne peut le lui refuser, le peuple a ce droit et personne ne peut le lui refuser ; nous pensons ainsi. Nous ne croyons pas que du jour au lendemain, le prolétariat et le peuple vont nous reconnaître comme leur avant-garde et leur centre unique ; en effet nous devons l’être pour pouvoir accomplir la révolution comme il se doit. Par conséquent, nous devons travailler avec opiniâtreté et imprimer au travail de masses des formes différentes, des formes variées, pour que les masses apprennent de la guerre populaire même, qu’elles apprennent la valeur de l’arme, l’importance du fusil. Le Président Mao nous dit que la paysannerie doit apprendre l’importance du fusil, c’est une réalité ; nous travaillons donc de cette façon, nous instaurons de nouvelles formes et nous développons le travail de masses, dans et pour la guerre populaire.

 

Tout cela a un rapport avec cette autre circonstance, avec cette autre situation, avec le Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple, puisque le Centre de Résistance est l’essentiel du M.R.D.P., nous le disons clairement ; la guerre populaire a besoin d’emprunter d’autres formes organiques, d’autres formes de lutte, qui ne peuvent être en aucune manière les formes usuelles. Elles sont différentes, c’est un fait concret. Nous développons par conséquent le Parti, l’Armée Populaire de Guérilla et le Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple, ainsi que d’autres organismes créés pour les divers fronts de travail.

 

Nous avons besoin de stimuler la combativité, nous avons besoin que s’exprime la potentialité de la masse, la potentialité de la classe. Voyons une question : il y a aujourd’hui de fortes hausses de prix, alors pourquoi n’y a-t-il pas de contestation populaire ? Qui immobilise les masses ? Lénine nous disait que la marche fait trembler la réaction, que quand la classe marche dans les rues, la réaction tremble ; c’est cela que nous cherchons à appliquer, c’est ce que nous enseigne le marxisme-léninisme-maoïsme. La classe naît et de développe en combattant ; le peuple aussi. Ce dont nous avons besoin c’est de faire la synthèse des expériences propres à la masse, au peuple, d’établir ses formes organiques, ses formes de lutte, pour qu’ils se saisissent de formes de lutte de plus en plus développées qui s’accroissent à la ville. C’est ainsi qu’elles se forment.

 

Que pensons-nous ? La chose est claire. Le centre est la campagne mais pour l’insurrection, le centre se déplace et devient la ville. Pour cela on procède de la même manière qu’au commencement, où les combattantes et les communistes se déplaçaient des villes vers la campagne ; maintenant ils se déplacent de la campagne vers la ville, cela se fait aussi. Nous déplaçons aussi nos forces et nous préparons l’insurrection. Nous devons étudier les conditions qui permettent la convergence de l’action de l’Armée Populaire de Guérilla avec l’insurrection dans une ou plusieurs villes. C’est ce dont nous avons besoin.

 

L’insurrection vise à s’emparer des villes pour faire culminer la guerre populaire dans tout le pays ; mais elle doit chercher aussi à préserver les moyens de production que la réaction tentera de détruire ; à protéger les révolutionnaires prisonniers de guerre, ou les révolutionnaires connus, que la réaction voudra anéantir, et d’autre part capturer les ennemis pour les mettre en lieu sûr. C’est ce qu’on nous a enseigné et c’est cela une insurrection. Lénine nous a enseigné comment organiser une insurrection et le Président Mao nous a enseigné comment se présente l’insurrection dans la guerre populaire. C’est ainsi que nous la voyons et la préparons. C’est la voie que nous devons suivre et que, d’ailleurs, nous sommes en train de suivre.

 

Une chose doit être bien claire : l’insurrection n’est pas une simple explosion spontanée. Non, ce serait dangereux. Mais cela peut arriver, et c’est pour cette raison que nous devons nous soucier dès aujourd’hui de l’insurrection, et nous le faisons. Nous pensons que certains chercheront à utiliser la guerre populaire à leur profit. Dans une réunion du Comité Central, il y a un bon moment de cela, nous avons déjà analysé certaines possibilités. Et l’une d’elles est que le révisionnisme, ou d’autres, provoquent des "insurrections " soit pour faire avorter le processus de développement, soit pour gagner des positions et servir leur maître social-impérialiste ou tout autre puissance qui les commande, car plusieurs centres de la réaction mondiale chercheront à nous utiliser.

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