EL DIARIO: D’après votre définition, pourrait-on conclure -sinon pouvez-vous préciser- que les continuelles visites du Pape dans notre pays sont en rapport avec la guerre populaire et le soutien qu’il accorderait au régime de Garcia Perez?

 

PRESIDENT GONZALO: Je pense que c’est exact; qu’il en est vraiment ainsi. En général, ses visites en Amérique et ses visites au Pérou, où il nous a sommés de rendre les armes alors qu’il bénissait les armes de génocides, ce qu’il avait déjà fait a plusieurs reprises lors de ses deux précédantes visites au Pérou, on un rapport avec l’importance que revêt l’Amérique latine.

 

EL DIARIO: Monsieur le Président, quelle sera l’attitude du PCP vis-à-vis de la théocratie religieuse au moment de la prise du pouvoir dans le pays par ce Parti?

 

PRESIDENT GONZALO: Le marxisme nous a enseigné à séparer l’Eglise de l’Etat, c’est la première chose que nous faisons. En deuxième lieu, je le répète, nous respectons la liberté de conscience religieuse des gens en appliquant pleinement ce principe: la liberté de croire aussi bien que celle de ne pas croire, la liberté d’être athée. Telle est notre nôtre attitude.

 

 

II. LE PARTI

 

EL DIARIO: Pour passer à un autre sujet aussi important dans cet entretient que le parti, quelles sont à votre avis les leçons les plus importantes du processus du PCP?

 

PRESIDENT GONZALO: Sur le processus du parti et ses leçons. Nous concevons l’histoire du parti et ses leçons. Nous concevons l’histoire du parti en trois périodes corrélatives aux trois moments de la société péruvienne contemporaine. Le premier moment, la première partie, c’est la constitution du parti, Dans cette période, nous avons eu la chance de pouvoir compter sur JOSE CARLOS MARIATEGUI, un marxiste-léniniste authentique. Mais Mariatégui, comme cela devait advenir, fut combattu de son vivant; il fut nié, sa ligne politique abandonnée et le congrès de constitution approuva -comme nous le savons bien- la ligne dite "d’unité nationale" complètement opposé aux thèses de Mariatégui.C’est ainsi que le parti va se précipiter dans l’opportunisme.Il va souffrir l’influence du browderisme auquel est lié Del Prado, et celle du révisionnisme contemporain.Tout ce processus va nous amener à un deuxième moment, celui de la reconstitution du parti: C’est, en synthèse , une lutte contre le révisionnistes, c’est une période qui commence à évoluer dès les années 60 de façon plus claire et plus intense. Ce processus provoque l’union des bases du parti contre cette direction révisionniste, et comme je l’ai dit tout à l’heure, son expulsion lors de la IVème conférence de janvier 64. Le processus de reconstitution se développera dans le parti jusqu’aux années 78-79. C’est autour de ces années que s’achèvera cette période et que l’on entrera dans un troisième moment, le moment de direction de la guerre populaire, ce moment que nous sommes en train de vivre.

 

Quelles leçons pouvons-nous en tirez? La première, c’est l’importance de la base d’unité du parti et son rapport avec la lutte de deux lignes, sans cette base et ses trois éléments(1, Marxisme -Léninisme -Maoïsme, pensée Gonzalo, 2,Programme et 3. Ligne politique générale), il n’y a pas de fondement pour la construction idéologique-politique du parti. Mais il n’y a pas de base d’unité du parti sans lutte de deux lignes. On ne peut pas s’emparer fermement de l’idéologie, on ne peut pas établir le programme ni la ligne politique générale, pas non plus les défendre, les appliquer et encore moins les développer, sans une ferme et sagace lutte de deux lignes est pour nous fondamentale et liée à la conception du parti comme une contradiction, en accord avec le caractère universel de la loi de la contradiction. Une deuxième leçon , c’est l’importance de la guerre populaire. Un parti communiste a pour tâche centrale la conquête du pouvoir pour la classes et le peuple . Un parti, une fois constitué et selon les conditions concrètes, doit lutter pour matérialiser cette conquête et il ne peut le faire qu’avec la guerre populaire. La troisième leçon importante, c’est de forger une direction. La direction est une question clé, et une direction ne s’improvise pas. Forger une direction demande beaucoup de temps. Un dur combat et une lutte ardue, surtout pour que ce soit une direction de la guerre populaire. Une quatrième leçon que nous pouvons tirer, c’est la nécessité de construire la conquête du Pouvoir car, de la même façon qu’on fait la guerre populaire pour conquérir le Pouvoir, il faut aussi construire cette conquête du Pouvoir. Que voulons-nous dire? Qu’il faut créer des organismes supérieures à ceux de la réaction. Nous croyons que ce sont des leçons importantes. Une dernière leçon, c’est l’internationalisme prolétarien: le fait de se développer toujours comme partie du prolétariat international; le fait de concevoir toujours la révolution comme partie de la révolution mondiale et de développer la guerre populaire - comme le dit le mot d’ordre du Parti- pour servir la révolution mondiale. Pourquoi? Parce qu’en fin de compte, un Parti Communiste a un but final irremplaçable: le communisme et que, comme il a été établi, ou nous y entrerons tous, ou bien personne. Nous croyons que ce sont les leçons les plus frappants que nous pouvons exposer.

EL DIARIO: Monsieur le Président, quelle signification a José Carlos Mariategui pour le Parti Communiste du Pérou?

 

PRESIDENT GONZALO: Pour le PCP, Mariategui est son fondateur. Il construisit le Parti sur des bases marxistes-léninistes claires. Il le dota en conséquence d’une position idéologique nette. Pour lui, le marxisme-léninisme était le marxisme de son époque, de sa période. Il dota le Parti d’une ligne politique générale. Mariategui, le plus grand marxiste que ait produit l’Amérique jusqu’à nos jours, nous laissa sa plus grande oeuvre: la formation du Parti Communiste du Pérou. Nous comprenons très bien ce que signifia pour le Parti sa disparition, mais il doit rester clair qu’il a donné jusqu’à sa propre vie pour matérialiser sa grande oeuvre; ce que nous voulons dire, c’est que le fait de fonder le Parti lui a demandé toute sa vie. Mai il n’a pas eu assez de temps pour affirmer et développer le Parti - pensez qu’il est mort moins de deux ans après l’avoir constitué- et un Parti demande du temps pour s’affirmer, se développer et pouvoir accomplir sa tâche historique.

 

Nous tenons à préciser quelque chose: en 66 nous affirmions déjà qu’on n’aurait jamais dû abandonner le chemin de Mariatégui que la question était de reprendre son chemin et de le développer; je souligne: de le développer. Pourquoi? Parce que le marxisme était déjà entré dans une étape nouvelle à l’échelle mondiale: Celle d’aujourd’hui, le maoïsme et que dans notre pays, s’était développé en particulier le capitalisme bureaucratique; ceci en marge de l’inépuisable lutte du prolétariat et du peuple Péruvien qui n’a jamais cessé de lutter. C’est pour cela que nous avons affirmé qu’il fallait reprendre Mariatégui et développer sa voie. Nous avons servi à redécouvrir Mariatégui et sa validité, en ce qui concerne les lois générales, parce qu’elles sont les mêmes quoique spécifiques d’une nouvelle circonstances nationale et internationale, comme je viens de le dire. Nous avons contribué à cela.

 

Nous pourrions dire beaucoup de choses mais je crois qu’il vaut mieux en souligner quelques unes . En 75 est publié"Reprendre le chemin de Mariatégui et reconstituer son parti"; dans ce court document nous démontrons, face à la négation de ceux qui se proclames Mariatéguistes aujourd’hui, que Mariatégui était Marxiste -Léniniste- "atteint et convaincu" comme il le disait à juste titre; nous avons indiqué les cinq éléments constitutifs de sa ligne politique générale. Nous avons montré que dans Mariatégui se trouvaient des thèses similaires à celles du Président Mao; il suffit de se rappeler les questions concernant le front uni ou l’important problème de la violence. Mariatégui dit : " le pouvoir se conquiert avec la violence et se défend avec la dictature", "la révolution est l’accouchement sanglant du présent" et il réitéra tout au long de sa glorieuse vie, avec persistance, le rôle de la violence révolutionnaire et de la dictature. Il disait aussi que, même en ayant la majorité dans un parlement, cela ne pourrait servir qu’à limoger un cabinet de ministres , mais jamais la bourgeoisie en tant que classe, ceci est très clair, nous devons souligner également un aspect capital de sa pensée: Nous devons souligner également un aspect capital de sa pensée: Mariatégui était un anti-révisionniste.

 

Et alors, en synthèse, nous nous sommes battus pour reprendre et développer le chemin de Mariatégui. Permettez-moi ici d’ajouter quelque chose encore: il serait bon de demander à ceux qui font mine d’être mariateguistes ce qu’ils pensaient de Mariategui. Eh bien, ils le niaient de façon évidente et concrète; je parle des gens du PUM d’aujourd’hui. Oui, de ceux qui sont issus de la dite "nouvelle gauche", qui claironnaient la caducité de la pensée de Mariatégui, comme quelque chose du passé. En essence, leur argumentation était aussi simple que cela. Mais il y a plus important encore: Ceux là et d’autres , sont-ils réellement Mariatéguistes? Prenons M. Barrantes Lingan, par exemple, qu’a t-il de Mariatéguiste, alors qu’il est la négation absolue des thèses marxistes-léninistes précises que Mariatégui avait défendue avec fermeté et décision en son temps? Mariatégui ne fut jamais un électoraliste. Il parlait d’utiliser les élections comme moyens de propagande et d’agitation. Ils étaient des révisionnistes , ceux qui comme M. Acosta, argumentaient en 45 que cette thèse était dépassées et que le problème était de gagner des sièges au parlement. Et c’est ce que font aujourd’hui les faux Mariatéguistes, ces fieffés impénitents du crétinisme parlementaire.

 

En résumé, nous pensons ceci: Mariatégui est le fondateur du parti, son rôle est inscrit dans l’histoire. Personne ne pourra jamais le nier et son oeuvre est impérissable. Mais il est nécessaire de la continuer, de la développer, en suivant précisément son chemin. La continuation d’un fondateur marxistes- léniniste comme l’était Mariatégui, dont la pensée je le répète est similaires à celles du Président Mao, implique logiquement d’être Marxistes-Léninistes-Maoïstes comme nous le sommes, nous les membres du parti Communiste du Pérou . Nous croyons que l’image du fondateur est un exemple grandiose. Nous sommes fiers d’avoir été fondés par lui.

 

EL DIARIO: Monsieur le Président, quelle fut l’influence de José Carlos Mariatégui sur le développement de classes des travailleurs Péruviens?

 

PRESIDENT GONZALO: Mariatégui a rempli une grande tâche au milieu d’une lutte intense. Et pardonnez-moi de profiter de votre question pou r ajouter d’autres choses. IL était déjà marxiste avant d’aller en Europe; c’est la première chose sur laquelle nous voulons que vous nous permettiez d’insister car on dit toujours qu’il est devenu marxiste là-bas; qu’il y ait développé sa pensée est une autre chose évidemment, l’expérience européenne lui a été d’une extrême importance. Mariatégui livra une lutte très importante sur le plan idéologique; une lutte pour ce qu’il appelait le socialiste , terme qu’il utilisait ici, comme il explique parce qu’il n’était ni rebattu ni prostitué comme en Europe; au fond, ce qu’il répandait et soutenait, c’était le marxisme-léninisme.

 

IL livra une lutte politique d’une grande ampleur pour la formation du parti, et ceci est lié à un fait qui est aujourd’hui malmené et déformé d’une manière perverse et maladroite: c’est le problème du débat entre Mariategui et Haya de la Torre. En synthèse, la question est très claire: Mariategui décida de la formation d’un front semblable au Kuomintang en argumentant que le prolétariat au Pérou était peu nombreux et pas assez mûr pour pouvoir engendrer un Parti Communiste; tout cela n’était qu’artifices, rien de plus. Il est bon, en outre, d’avoir en tête que l’Apra, quand elle fut fondée au Pérou, le fut à l’image du Kuomintang de Tchiang Kaï-chek, c’est-à-dire comme le bourreau de la révolution chinoise qui avait donné le coup contre-révolutionnaire de 1927. Nous devons toujours garder cela à l’esprit. Pourquoi est-ce que je souligne ce problème? Parce qu’aujourd’hui, on nous parle d’un haya-mariateguisme, et même d’un haya-léninisme: absurde! Mariàtegui était bien marxiste-léniniste, Haya n’a jamais été ni marxiste ni léniniste, jamais! Il s’est toujours opposé aux thèses de Lénine. Il est nécessaire de faire remarquer cela car on ne peut pas tolérer ces infamies qui ne sont, en fin de compte, qu’embrouilles, invention monstrueuse, destinées à promouvoir maintenant une alliance entre la Gauche Unie et l’Apra. C’est là le fond du problème. Le reste n’est que supercheries bâtardes.

 

Bon, maintenant, j’en viens à votre question. Tout cela, Mariategui l’a fait en liaison avec les masses, le prolétariat et la paysannerie. Il est lié dans la théorie et dans la pratique à la formation de la CGTP, fruit principalement de son travail. Mais je parle de la CGTP qu’il a fondée, celle de la fin des années 20, non de l’actuelle cgtp qui est la négation totale de ce que Mariategui décida. Il a développé aussi tout un travail avec la paysannerie. Chez lui, la question paysanne est essentielle, c’est le problème de la terre; en essence, c’est le problème de l’indien, comme il l’a si justement dit. Il a également travaillé avec les intellectuels, avec les femmes et les jeunes. Mariategui a donc développé son travail, toujours lié aux masses, en leur montrant le chemin, en établissant leurs formes d’organisation et en agissant avec détermination pour le développement organisationnel du prolétariat et du peuple au Pérou.

 

EL DIARIO: Continuons sur le même sujet. Pourquoi le PCP accorde-t-il tant d’importance à la fraction, à celle qui a reconstitué le parti?

 

PRESIDENT GONZALO: C’est un sujet important et peu connu hors des rangs du parti. Commençons par ceci : Lénine nous posa le problème de la fraction, qu’il concevait comme un ensemble d’homme solidement soudés pour agir en ensemble d’hommes solidement soudés pour agir en appliquant les principes , dans leur forme la plus pure .Lénine noua a dit aussi qu’une fraction devait exprimer ouvertement ses positions politiques pour mener la lutte et le développer le parti. C’est ce concept léniniste que nous avons adopté pour former la fraction, qui a commencé à se former au débout des années 60 et est liée à la lutte entre marxisme et révisionnisme à l’échelle mondiale, lutte qui se répercuta évidemment sur notre pays. La fraction commence à se poser la question de comment développer la révolution au Pérou et elle va trouver les réponses dans les oeuvres du Président Mao qui commencent à arriver à cette époque-là. Quelles questions nous posions-nous? D’abord que la révolution au Pérou avait besoin d’un Parti avec des solides bases idéologiques et politiques, que la paysannerie était la force principale dans notre société tandis que le prolétariat était la classe dirigeante, et que le chemin que nous devions suivre, allait de la campagne vers la ville; c’est ainsi que nous nous sommes développés. La fraction a servi à la lutte contre le révisionnisme de Del Prado et nous avons fait partie de tous ceux qui se sont unis pour balayer et expulser la clique de Del Prado des rangs du Parti.

 

La fraction va continuer à se développer alors que plusieurs fractions apparaissent dans le Parti, dont une dirigée par Paredes et deux autres qui agissaient sournoisement, n’appliquant pas les critères léninistes à propos de la fraction mais agissant comme un parti dans un autre. Je parle ici de patrie Rouge, de son soi-disant "groupe Ching-Kang", de l’auto-baptisé "groupe bolchevique" et de notre fraction dont le centre était la région d’Ayacucho. La fraction se consacra à voir comment, - après en avoir défini la ligne dans la Vème conférence de 65, on devait considérer la question des trois instruments de la révolution. Ceci va attiser une lutte interne et mal dirigée. Par manque de cohésion, le parti va éclater. Ainsi, patrie rouge va sortir le premier; mais il sortit expulsé du parti pour suivre une ligne opportuniste de droite, pour nier le Président Mao-Tsétoung, pour nier Mariatégui, pour nier l’existence de la situation révolutionnaire au Pérou. IL resta trois fractions.

 

Puis, dans la VIème conférence de 69, on se mit d’accord sur la base d’unité du parti et de la reconstitution du parti; deux questions que la fraction avait posées de la même façon qu’elle avait posées en 67 des questions fondamentales lors d’une réunion de la commission politique élargie d’alors. Paredes et son groupe n’étaient pas d’accord avec la Reconstitution du parti ni avec sa base d’unité, ils montèrent un plan pour faire éclater le parti puisqu’ils ne pouvaient pas le contrôler. Tel fut leur plan sinistre. Une dure lutte contre ce liquidationnisme de droite fut livrée. C’est ainsi qu’il ne resta que deux fractions: La nôtre et le dénommé "groupe bolchévique" qui développa un liquidationnisme de gauche, affirmant entre autres qu’il existait une stabilité et que, par conséquent, il n’y avait pas de situation révolutionnaire, que le fascisme détruisait tout, qu’on pouvait pas faire de travail de masses, qu’on devait former les militants dans des séminaires, etc...

 

Cette lutte amena la fraction à assumer seule la reconstitution du parti. Lénine nous dit que, le moment venu, une fraction conséquente se doit de reconstruire le parti. Ce fut la tâche assumée par la fraction. Ici on pourrait se demander: Pourquoi la fraction. Assuma-t-elle la Reconstitution du parti? Pourquoi on en fonda pas un autre comme c’était la mode et comme ça l’est encore aujourd’hui? La première raison est que le parti fut fondé en 1928 sur des bases marxistes-léninistes claires, et qu’il avait alors une grande expérience, tirée des leçons positives et négatives des deux à la fois. Mais plus encore, Lénine nous dit que, quand on est dans un parti en déviation, qui quitte sa voie et qui se précipite dans l’opportunisme, on a l’obligation de lutter pour le remettre sur la voie et ne pas le faire, constitue un crime politique. Ainsi, la fraction est importante dans la mesure où elle a accompli ce rôle, où elle a servi à la Reconstitution du Parti, à partir de sa construction idéologico-politique, en se basant sur le maoïsme, que appelions alors pensée maotsétoung, et sur l’établissement d’une ligne politique générale. La fraction a le grand mérite d’avoir constitué le Parti, et ce faisant, elle possédait alors l’instrument, "l’héroïque combattant", le Parti Communiste de type nouveau, marxiste-léniniste-maoïste, l’avant-garde politique organisée et non pas "l’organisation politico-militaire" comme certains ont l’habitude de le dire à tort, le Parti nécessaire pour se lancer à la conquête du Pouvoir avec les armes à la main au moyen de la guerre populaire.

 

EL DIARIO: Quels changements ont été opérés dans le Parti avec la guerre populaire?

 

PRESIDENT GONZALO: D’abord, ce qui est principal, c’est qu’en s’appuyant sur le travail antérieur, la guerre populaire nous a permis de parvenir à comprendre le maoïsme comme une troisième étape, nouvelle et supérieure du marxisme; elle nous a servi à développer la militarisation du Parti et sa construction concentrique; la guerre populaire a servi à forger une armée populaire de guérilla, puisque cette dernière ne s’est forgée, formée qu’en 1983.

 

L’Armée Populaire de Guérilla est importante. C’est la forme principale d’organisation, de la même façon que la guerre populaire est la forme principale de lutte. L’Armée Populaire de Guérilla que nous avons fondé et qui se développe avec puissance, a été crée à la lumière des thèses du Président Mao Tsétoung et d’une thèse de Lénine très importante également, sur la milice populaire. Il nous dit que le pouvoir de l’armée peut être usurpé, puis l’armée manipulée, pour engendrer une restauration. C’est pour cela qu’il définit que la milice populaire devait assumer les fonctions d’armée, de police et d’administration. Une grande thèse qui, même s’il ne parvint pas à la concrétiser à cause des circonstances historiques, n’est pas sans importance ni sans valeur. Elle est si valable que le Président Mao lui-même se préoccupa beaucoup de la question du développement de la milice populaire. Donc, notre armée possède ces caractéristiques et elle est construite en tenant compte de ces expériences. Mais elle a aussi ses particularités. Nous avons une formation constituée de trois forces: une force principale, une force locale et une force de base. Nous n’avons pas une milice indépendante mais elle se trouve à la base-même de l’armée, elle est bâtie sur ce critère. Nous pourrions dire aussi qu’on ne pouvait pas bâtir l’Armée Populaire de Guérilla autrement, vues nos conditions concrètes, mais ce sont réellement ces principes qui nous ont guidés. Cette armée, malgré ces caractéristiques, a pu agir en toutes circonstances et peut subir les réajustements et les réorganisations nécessaires.

 

Une autre question qui découle de la guerre populaire, et qui en constitue la principale réussite, c’est le Nouveau Pouvoir. Cette question, nous la voyons liée à celle du front, en nous appuyant sur ce que le Président Mao dit dans son oeuvre Sur la Démocratie Nouvelle. En plus, nous avons tenu compte de la longue expérience pourrie du frontisme au Pérou, où on a trafiqué et où on trafique encore avec le front uni: hier avec le dit "Front de Libération Nationale" et aujourd’hui principalement avec l’auto-dénommée Gauche Unie et d’autres rejetons en formation comme la fameuse "Convergence Socialiste". C’est-à-dire que nous prenons toujours en compte les principes et les conditions concrètes de notre réalité, et c’est pour cela que nous ne comprenons pas pourquoi on nous dit dogmatiques; mais, finalement, on peut écrire n’importe quoi. Tout cela nous a amenés à former le Front Révolutionnaire de Défense du Peuple. Mais ici il faut préciser autre chose: c’est nous qui avons créé le premier front de défense du peuple à Ayacucho, une création héroïque, un exemple que s’appropria plus tard Patrie Rouge en le déformant pour constituer ses "FEDIP", lesquels sont erronés jusque dans leur nom-même car, s’il s’agit d’un front de défense du peuple, comment alors, ne va-t-il pas défendre les intérêts du peuple? Nous construisons le Front Révolutionnaire de Défense du Peuple seulement à la campagne et nous le concrétisons en tant que Pouvoir, en tant que comité populaire; ces comités populaires forment dans une zone, une base d’appui et l’ensemble des bases forment ce nous appelons la République Populaire de Démocratie Nouvelle en formation. Quant à la question concernant les villes, nous la réglons avec la formation du Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple, qui sert aussi à livrer la guerre populaire à la ville, à centraliser des forces, à saper l’ordre réactionnaire et à développer la concentration des classes en fonction de la future insurrection.

 

D’autres changements sont en rapport avec le fait de forger les militants : la guerre forge d’une autre manière bien évidemment, elle trempe nos volontés, elle nous permet d’incarner plus profondément l’idéologie, d’engendrer des militants de fer selon le critère de défi à la mort ou d’arracher à la mort les lauriers de la victoire. Nous pourrions dire également qu’un autre changement dans le parti, à un autre niveau déjà , ou ayant une autre portée plutôt, est en rapport avec la révolution mondiale . La guerre populaire a permis au parti de montrer de façon palpable comment en s’emparent du marxisme-léninisme-maoisme nous pouvons développer une guerre populaire sans être assujettis au bâton de commandement d’aucun chef, ni sous la coupe d’aucune superpuissance ou puissance, et comment, mener à bien la guerre populaire, en nous appuyant sur nos propres forces, est une chose faisable. Tout cela à donné au parti un prestige à l’échelle internationale comme jamais auparavant, et il ne faut voir là de notre part aucune affirmation orgueilleuse. Loin de nous permet aussi de servir, comme jamais, le développement de la révolution mondiale. C’est de cette manière que le parti, avec la guerre populaire, est en train d’accomplir son rôle de parti communiste du Pérou.

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