EL DIARIO : Puisque nous parlons d’idéologie, pourquoi la Pensée Gonzalo ?

 

PRESIDENT GONZALO : Le marxisme nous a toujours enseigné que le problème réside dans l’application de la vérité universelle. Le Président Mao Tsétoung insistait énormément sur ce point ; si le marxisme-léninisme-maoïsme ne s’applique pas à une réalité concrète, on ne peut pas diriger une révolution, on ne peut pas transformer le vieil ordre, ni le détruire, ni en créer un nouveau. C’est l’application du marxisme-léninisme-maoïsme à la révolution péruvienne qui a engendré la pensée Gonzalo, dans la lutte de classes de notre peuple, principalement du prolétariat, les luttes incessantes de la paysannerie et dans le contexte bouleversant de la révolution mondiale. C’est au milieu de tout fracas, en appliquant le plus fidèlement possible la vérité universelle aux conditions concrètes de notre pays, que s’est matérialisée la pensée gonzalo. Auparavant on l’appelait la pensée guide ; et si aujourd’hui le Parti a sanctionné lors du Congrès la pensée gonzalo, c’est parce qu’il s’est produit un bond dans cette pensée guide, précisement au cours du développement de la Guerre Populaire. En synthèse la pensée gonzalo n’est que l’application du marxisme-léninisme-maoïsme à notre réalité concrète ; ceci nous amène à voir qu’elle est spécifiquement capitale pour notre Parti, pour la Guerre Populaire et pour la révolution dans notre pays, j’insiste, spécifiquement capitale. Mais pour nous, si nous considérons l’idéologie au plan universel, le principal est le maoïsme, je le répète une fois de plus.

 

EL DIARIO : Comment le révisionnisme agit-il et comment luttez-vous contre lui ?

 

PRESIDENT GONZALO : D’abord nous voulons rappeler que le marxisme n’a avancé dans la vie qu’au milieu de luttes ; et dans ce processus de développement du marxisme, a surgi le vieux révisionnisme lequel a sombré dans la Première Guerre Mondiale. Ensuite, nous, les communistes, nous nous sommes affrontés au nouveau révisionnisme, le révisionnisme contemporain qui commença à se développer avec Khouchtchev et sa clique et, actuellement, déchaîne une nouvelle offensive contre le marxisme, dont les centres les plus importants sont l’Union Soviétique et la Chine.

 

Le révisionnisme a surgi en claironnant la négation complète du marxisme. Le révisionnisme contemporain à son tour en a fait autant, visant comme toujours la philosophie marxiste pour la remplacer par une philosophie bourgeoisie ; se dressant contre l’économie politique pour nier particulièrement la paupérisation croissante et l’effondrement inévitable de l’impérialisme ; s’efforçant de falsifier et de dénaturer le socialisme scientifique pour s’opposer à la lutte de classes et à la révolution, prêchant le crétinisme parlementaire et le pacifisme. Toutes ces situations ont été développées par les révisionnistes et ainsi elles ont eu et ont encore pour but la restauration du capitalisme, empêcher et saper la révolution mondiale, nier l’invincible conception de la classe. Ici il vaut la peine de préciser quelques points pour concrétiser notre position : le révisionnisme agit comme le ferait n’importe quel impérialisme ; en Union Soviétique par exemple, le social-impérialisme soviétique prêche et applique le crétinisme parlementaire. Il trame et dirige des actions armées dans le but de conquérir l’hégémonie mondiale. Il génère des agressions, fait s’opposer les peuples entre eux, fait affronter masses contre masses, divise la classe et le peuple. Le révisionnisme soviétique combat de mille et une manière tout ce qui est véritablement marxiste, tout ce qui sert la révolution. Nous en sommes un exemple. Ainsi, le social-impérialisme de l’URSS développe dans le monde un plan pervers pour devenir une superpuissance hégémonique en utilisant tous les moyens à sa portée, parmi ceux-ci il faut faire remarquer l’entretien et le soutien des faux partis, de communistes d'étiquette, " des partis ouvriers bourgeois " comme le disait Engels. De la mêeme façon agissent le révisionnisme chinois et toutes sortes de révisionnisme selon leurs conditions et suivant le bâton de commandement auquel ils obéissent.

 

Ainsi, pour nous, le problème est de combattre le révisionnisme, de le combattre implacablement. Il faut se rappeler, comme on nous l’a enseigné, qu’on ne peut combattre l’impérialisme sans combattre le révisionnisme. Notre Congrès dit qu’il faut combattre l’impérialisme, le révisionnisme et la réaction mondiale, conjointement et implacablement.

 

Comment le combattre ? Il faut le combattre sur tous les plans, en partant des trois plans classiques : idéologique, économique et politique. Sur les trois plans, nous devons les combattre. Si nous ne combattions pas le révisionnisme, nous ne serions pas des communistes. Un communiste a l’obligation de combattre le révisionnisme, inlassablement et implacablement.

 

Nous l’avons combattu. Oui, nous l’avons combattu et dès son apparition ; nous avons eu la chance de pouvoir contribuer ici, dans notre pays, à son expulsion du Parti en 1964, une réalité que l’on veut toujours occulter. Et il doit être bien clair que l’immense majorité du Parti Communiste s’est unie en prenant les drapeaux de la lutte contre le révisionnisme que le Président Mao Tsétoung avait arborés ; qu’on a visé et frappé le révisionnisme dans les rangs du Parti Communiste de cette époque-là, jusqu’à la expulsion de Del Prado est sa suite. Dès cette époque et jusqu’à aujourd’hui, nous avons continué à combattre le révisionnisme, pas seulement ici mais aussi à l’étranger. Nous le combattons au niveau international, nous combattons le social-impérialisme soviétique de Gorbatchev, le révisionnisme chinois de ce pervers Teng Siao-ping, le révisionnisme albanais de Ramiz Alia, ce continuateur du révisionniste Hoxha. Nous combattons également tous les révisionnistes qui obéissent au bâton de commandement du social-impérialisme, du révisionnisme chinois, albanais ou de qui que ce soit.

 

EL DIARIO : Monsieur le Président, quelle serait l’expression la plus élevée du révisionnisme dans le cas péruvien, si l’on se réfère à ses représentants ?

 

PRESIDENT GONZALO : C’est en premier lieu, le dit Parti Communiste qui publie ou publia le journal " Unité ", cinquième colonne du révisionnisme soviétique ; celui qui a pour chef le révisionniste impénitent Jorge Del Prado, considéré par certains comme un " révolutionnaire consacré ". Et en deuxième lieu, Patrie Rouge, cette agence du révisionnisme chinois avec ses leaders adorateurs de Teng.

 

 

EL DIARIO: Croyez-vous que l’influence du révisionnisme sur les masses populaires dans le pays crée des situations défavorables à la révolution?

 

PRESIDENT GONZALO: Si nous tenons compte de ce que Lénine lui-même nous enseigna et que le Président Mao a réitéré encore tout en le développant, le révisionnisme est une avancée de la bourgeoisie dans les rangs du prolétariat et il en résulte qu’il scinde et divise le mouvement communiste et les partis communistes. Il en résulte qu’il scinde et divise le mouvement syndical; qu’il scinde et divise le mouvement populaire.

 

Le révisionnisme est évidemment un cancer, un cancer qui doit être extirpé implacablement, autrement nous ne pourrons pas avancer dans la révolution; et rappelons-nous ce que disait Lénine, en synthèse, il faut se forger dans deux questions, se forger dans la violence révolutionnaire et se forger dans la lutte implacable contre l’opportunisme, contre le révisionnisme.

 

Je crois que dans notre pays, il ne faut pas voir seulement cette question pour considérer la situation des masses. Il faut voir aussi le problème qu’Engels appelait "le tas colossal d’ordures"; il nous enseigna qu’un mouvement qui existe depuis des décennies, comme c’est le cas du mouvement prolétarien dans notre pays et plus encore celui du peuple en général, engendre des ordures qui doivent être balayées petit à petit. Il faut aussi considérer cela; nous pensons que c’est une nécessité.

 

Quelle influence peut-il avoir sur les masses? Ce que font les révisionnistes au sein des masses, c’est servir à la capitulation face à la réaction interne; concrètement, face à la grande bourgeoisie et aux propriétaires fonciers, face à la dictature des propriétaires fonciers et du capitalisme bureaucratique qui forme l’actuel Etat Péruvien. Sur le plan international, ils capitulent face à l’impérialisme et servent l’hégémonie du social-impérialisme ou l’avidité de puissances impérialistes. C’est dans ce sens que la Chine actuelle par exemple évolue aujourd’hui. Nous croyons qu’à mesure que la révolution se développe avec la guerre populaire, qu’à mesure que la lutte de classes devient plus aiguë, le peuple, le prolétariat comprennent chaque fois mieux; d’ailleurs, étant donné ce qu’ils voient des agissements des révisionnistes et des opportunistes de tout poil, trahissant chaque jour et qu’ils le verront davantage à l’avenir, le prolétariat et le peuple devront accomplir leur mission qui consiste à les balayer de tous les coins, le mieux possible, parce que, malheureusement, on ne peut pas en finir une fois pour toutes, comme nous l’a enseigné Engels, vu qu’ils font partie du "tas colossal d’ordures".

 

EL DIARIO: Estimez-vous que le révisionnisme est en train d’être mis définitivement en déroute dans le pays?

 

PRESIDENT GONZALO: Reprenant ce qui a été enseigné par les fondateurs du marxisme; vu qu’ils participent à l’Etat réactionnaire, les masses comprendront leur travail néfaste; au fur et à mesure qu’ils les voient agir, étant donné la façon dont tout le peuple et la classe les voient agir, ils ne peuvent que comprendre chaque fois plus leur rôle nocif, leu nature de trafiquants, de vendeurs d’ouvriers, d’opportunistes et de traîtres. Le révisionnisme a commencé à perdre la partie il y a déjà bien longtemps, ce n’est pas qu’avec la Guerre Populaire; le révisionnisme a déjà commencé à perdre la partie lors de son expulsion des rangs du Parti, parce qu’à partir de ce moment-là s’est formée une autre fournée de communistes conséquents qui sont devenus aujourd’hui, dans le Parti Communiste du Pérou, ceux qui dirigent la Guerre Populaire. Et nous pensons que les masses, avec cet instinct de classe dont parlait Mariátegui, comprendront chaque fois plus rapidement, comme elles sont déjà en train de le faire.

 

Le révisionnisme a déjà perdu la partie, le reste n’est qu’une question de temps. Le problème a déjà été défini, l’ordure a commencé a être balayée, brûlée; je le répète, c’est une question de temps. La partie, ils ont déjà commencé à la perdre il y a de nombreuses années. Et si nous remontons plus loin, aux principes, ils ont perdu la partie depuis qu’ils se sont convertis en révisionnistes, car on perd la partie dès qu’on abandonne les principes, dès ce moment. Après, tout dépend du développement de la lutte des classes, de la façon dont un Parti comme le nôtre est capable d’accomplir son rôle et de comment les masses le soutiennent, l’appuient et le portent en avant, comme elles comprennent que c’est leur Parti qui défend leurs intérêts. Et ce sont les masses elles-mêmes qui en finiront et donneront une juste sanction à ceux qui durant des décennies, ont trafiqué et continuent à trafiquer; elles condamneront et sanctionneront aussi ceux qui voudraient trafiquer ou ceux qui commencent à le faire.

 

EL DIARIO: Quel est votre avis sur la Nouvelle Evangélisation proposée par le Pape?

 

PRESIDENT GONZALO: Marx nous enseigna "la religion est l’opium du peuple". C’est une thèse marxiste complètement valable aujourd’hui et elle continuera de l’être demain; la religion est un phénomène social, produit de l’exploitation, et disparaîtra au fur et à mesure que l’exploitation sera balayée et que surgira une nouvelle société. Ce sont des principes que nous ne pouvons éluder et que nous devons toujours avoir à l’esprit. Il faut se rappeler aussi, lié à ce que nous venons de dire, que le peuple a une religiosité qui n’a jamais été ni ne sera un empêchement pour qu’il lutte pour ses profonds intérêts de classe tout en servant la révolution et concrètement, la guerre populaire. Il doit être extrêmement clair que nous respectons cette religiosité en tant que problème de liberté de conscience religieuse, comme le reconnaît le programme sanctionné par le Congrès.

 

C’est ainsi que la question posée est, selon nous, le rapport avec la hiérarchie ecclésiastique, avec la Papauté, avec cette vieille théocratie. Cette vieille théocratie sut s’organiser et devenir un puissant instrument déjà à l’époque romaine, puis elle a sut s’accommoder aux conditions de la féodalité et acquérir un pouvoir immense, plus grand encore, tout en réfrénant à chaque circonstance la lutte populaire et en défendant les intérêts des oppresseurs et des exploiteurs, idéologiquement, comme un bouclier réactionnaire pour ensuite, une fois les conditions changées, s’adapter à la nouvelle situation.

 

Nous pouvons le constater d’une façon claire dans les rapports entre l’Eglise et la révolution bourgeoise, la vieille révolution bourgeoise, c’est-à-dire celle de la France par exemple; l’Eglise défendit avec ténacité la féodalité, puis à travers de nombreuses luttes et après le renversement de la féodalité, -je le redis à la suite de nombreuses luttes- elle s’accommoda de l‘ordre bourgeois et devint un instrument au service des nouveaux exploiteurs et oppresseurs. Qu’observons-nous donc dans la situation présente? Nous voyons qu’il y a une perspective historique irréfrénable: la révolution prolétarienne mondiale. La nouvelle ère ayant commencé en 1917, le problème est: comment le prolétariat dirige des révolutions pour changer l’ordre social caduque et nous construire une nouvelle et véritable société, le communisme. Maintenant, comment agit l’Eglise face à cela? Elle agit d’après son expérience passé. Elle essaie de survivre et c’est ainsi qu’on peut expliquer la célébration du Concile Vatican II par lequel elle cherche a créer des conditions qui puisse lui permettre de défendre le vieille ordre comme elle l’a toujours fait puis de s’adapter et de s’accommoder à la nouvelle situation, pour servir des nouveaux exploiteurs pour continuer à survivre. Voilà ce qu’elle cherche! C’est l’essentiel du Concile Vatican II.

 

La question de la "nouvelle évangélisation" fait expressément référence à comment la haute hiérarchie ecclésiastique, la Papauté concrètement, considère le rôle de l’Amérique latine. D’après leurs dires, la moitié des catholiques du monde sont en Amérique Latine -c’est ce que disait le Pape actuel en 1984- . Par conséquent, ils cherchent à tirer profit de l’anniversaire de la découverte de l’Amérique, il y a 500 ans, en appelant à un soi-disant mouvement "de nouvelle évangélisation". En synthèse voilà ce qu’ils pensent: l’évangélisation a commencé officiellement en 1494 avec la découverte de l’Amérique. En fait ils veulent développer une "nouvelle évangélisation" à l’occasion de ce nouveau centenaire pour défendre leur bastion. Voilà ce qu’ils cherchent! Ainsi la haute hiérarchie, la Papauté, vise à défendre ses intérêts en Amérique et à servir l’impérialisme nord-américain qui est celui qui domine principalement en Amérique latine.

 

Il faut situer ce plan dans le contexte d’une campagne et d’un plan mondial, lié aux relations avec l’Union Soviétique dans le cadre du millénaire de sa christianisation, où avec le révisionnisme chinois, les actions de l’Eglise en Pologne, en Ukraine. C’est un plan mondial et c’est là qu’il faut voir le rôle de la "nouvelle évangélisation". Ils cherchent comme toujours à défendre l’ordre social existant, se dressant comme son bouclier idéologique, car l’idéologie de la réaction, l’idéologie de l’impérialisme, est déjà périmée. Ensuite ils cherchent à s’accommoder et à continuer à survivre. Mais la perspective sera différente de ce qu’elle était avant et en suivra la loi énoncé par Marx: la religion s’estompera au fur et à mesure que l’exploitation et l’oppression seront détruites et dissoutes car elle sert les classes exploiteuses, alors que la classe qui arrive, n’est pas une classe exploiteuse. Par conséquent la Papauté ne pourra pas survivre et la religiosité progressivement devra disparaître. Il faut reconnaître entre temps la liberté de conscience religieuse jusqu’à ce que les hommes, se frayant un chemin dans des nouvelles conditions objectives, puisse avoir une conscience claire scientifique et transformatrice du monde. Pour nous donc, il faudrait que nous analysions en synthèse, la "nouvelle évangélisation" à l’intérieur de ce plan de l’Eglise pour survivre aux nouvelles conditions d’une transformation qu’elle sait inéluctable et prochaine.

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